Voir la source de Orthotypographie

{{à sourcer|date=août 2012}}
{{Style non encyclopédique|date=février 2024}}
L’'''orthotypographie''' est l’ensemble des règles qui permettent d’[[Écriture|écrire]] de façon correcte, selon une norme établie, {{Douteux|à l’aide de types<ref>{{CNRTL|type|I.A.2.a}}.</ref> ([[Caractère (typographie)|caractères]])|Manque référence et ne considère probablement qu'une des définitions}}. C’est donc l’ensemble des règles de l’[[orthographe]] des mots et des règles [[Typographie|typographiques]] (utilisation des [[Capitale et majuscule|majuscules]] et des [[Bas de casse|minuscules]], des espacements, de la [[ponctuation]], de l’[[Italique (typographie)|italique]]{{etc.}}).

Le terme semble apparaître en 1608 et {{Passage contradictoire|désigne alors un document destiné aux correcteurs ou à ceux qui veulent publier des écrits, au moyen de caractères d'imprimerie|motif=Défini comme un acte dans la section ''Travaux de Jean Méron''|date=10 février 2024}}.

Pour Jean Méron, le terme exclut donc toute référence à la [[Écriture manuscrite|rédaction manuscrite]]. {{Pas clair|La notion est reprise par la [[Linguistique|linguiste]] [[Nina Catach]] (« orthographe typographique »)|Qu'est-ce que cela signifie, en particulier la parenthèse?|date=février 2024}}, qui s’intéresse également à la [[ponctuation]] comme à ce qu’elle nomme {{Citation|la mise en page}}. [[Jean-Pierre Lacroux]] revendique le mot ''orthotypographie'' en tant que [[mot-valise]] avec un sens distinct de celui évoqué par Méron : tout ce qui concerne {{Citation|l’armada des prescriptions à la fois orthographiques et typographiques ; par exemple, celles qui concernent l’écriture des titres d’œuvres}}.

De fait, le terme correspond à une intersection (nécessairement) floue entre orthographe et typographie{{Référence nécessaire|date=février 2024}}. Distincte des « [[Marche typographique|marches typographiques]] » propres à une publication, un éditeur, une collection{{etc.}} {{incise|et qui ont chacune leur particularité}}, l’orthotypographie répondrait au besoin de repères des rédacteurs-composeurs-éditeurs (souvent auto-imprimeurs) d’aujourd’hui. Après cinq siècles de composition typographique et un demi-siècle seulement de [[photocomposition]], le développement des outils [[bureautique]]s (matériels et logiciels) ainsi que de l’impression personnelle contribue à faire émerger dans le public le besoin de connaître les règles de présentation de documents structurés{{style|date=février 2024}}.

L’orthotypographie se distingue donc du simple respect des normes orthographiques et grammaticales, communes à l’ensemble des productions écrites, y compris des productions courantes. Son but est d’appliquer des normes ortho- et typo-graphiques applicables à {{Pas clair|l’édition « composée »}} qui participent à la compréhension visuelle d’un texte structuré, qu’il s’agisse d’impression sur papier ou de mise en ligne.

== Références à l'orthotypographie ==
=== Travaux de Jean Méron ===
Tant le préfacier, [[Fernand Baudin]], que Jean Méron, auteur d{{'}}''Orthotypographie, recherches bibliographiques''{{sfn|Jean Méron|Orthotypographie|id=Méron}}, attribuent la première apparition du mot ''orthotypographie'' (composé en caractères grecs) à {{Lien|langue=de|trad=Hieronymus Hornschuch}}, auteur d'un court traité latin intitulé ''Orthotypographia : Instruction utile et nécessaire pour ceux qui vont corriger des livres imprimés & conseils à ceux qui vont les publier'' (Leipzig, Michaël Lantzenberger, 1608). Il en existe des traductions allemande, anglaise et française<ref group=n.>En français : traduit du latin par Susan Baddeley, accompagné d'une introduction et de notes de Jean-François Gilmont (Paris, Éditions des Cendres, 1997).</ref>. Jean Méron estime que le mot {{Citation|désigne donc l’acte d’écrire de façon correcte, selon une norme établie, à l’aide de types (caractères)}}. Cela exclut qu’une orthotypographie conforme aux usages établis puisse être obtenue en rédigeant manuellement{{Référence nécessaire|date=février 2024}}.

=== Nina Catach ===
Dans ''L’Orthographe''<ref>{{Ouvrage|auteur1=Nina Catach|titre=L’Orthographe|lieu=Paris|éditeur=PUF|collection=Que sais-je ?|date=1978-1998|numéro édition=8|pages totales=128}}.</ref>, [[Nina Catach]] avait employé le terme<ref>Dans le titre de la section {{I}}.1 du {{nobr rom|chapitre II}} « Les deux Renaissances ({{s2-|XVI|XVII}}) » ({{p.|25}} : « Rôle des imprimeurs : l’orthographe typographique (orthotypographie) ».</ref>. Et elle écrit, à propos des pères fondateurs (les [[Jacques Lefèvre d'Étaples|Lefèvre d’Étaples]], [[Robert Estienne]], [[Geoffroy Tory]] et autres [[Étienne Dolet]]) :

{{citation bloc|Comme leurs prédécesseurs, clercs et scribes (ce sont souvent les mêmes qui se sont reconvertis), ils pensent et parlent autant en latin qu’en français. Mais ils sentent le besoin de doter la langue nationale de l’instrument graphique dont elle a besoin. Après quelques tâtonnements, ils renoncent à la copie textuelle des manuscrits, aux excès et aux signes de dégénérescence de l’écriture manuscrite. Les mots se séparent, les caractères sont nettement distincts, les ligatures et les abréviations disparaissent, et un système progressivement normalisé de majuscules, de signes de ponctuation, d’accents se met en place, remplaçant les procédés compliqués de lettres adscrites, plus commodes à l’écriture manuscrite<ref>[[Nina Catach]], ''L’Orthographe'', PUF, {{p.|26}}.</ref>.}}

Dans ''Les Délires de l’orthographe''<ref>{{Ouvrage|auteur1=Nina Catach|titre=Les Délires de l’orthographe |lieu=Paris|éditeur=[[Plon]] |date=1989 |pages totales=349 |isbn=9782259021364 |commentaire=Voir article « Mise en page (MEP) », p. 156.}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=Luce |nom1=Petitjean|titre=Nina Catach, Les délires de l'orthographe en forme de dictionnaire|nature article=compte rendu |périodique=[[Mots. Les Langages du politique]] |volume=28 |numéro=1 |date=1991 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/mots_0243-6450_1991_num_28_1_2050 |consulté le=2023-06-08 |pages=134–136}}.</ref>, elle rappelait :
{{citation bloc|La ponctuation, prise au sens large, rejoint la {{Citation|typographisation}} et la {{Citation|scripturation}}<ref>R. Laufer.</ref>{{refinc}}<!-- dans quel ouvrage ? à quelle page ? --> ou ''mise en page'' (MEP). La MEP marque {{Citation|le passage progressif d’une culture de la voix et de l’oreille à une culture de l’image visuelle du langage, une culture du livre}}<ref>N. Catach, Les Délires de l’orthographe, Plon<!-- à quelle page ? -->.</ref>{{refinc}}}}

Dans son ''Histoire de l’orthographe française'', elle précisait au {{nobr rom|chapitre III}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Nina Catach|champ libre=édition posthume réalisée par Renée Honvault, avec la collaboration d’Irène Rosier-Catach|titre=Histoire de l’orthographe française|passage=chap. III, 2, 1, p. 126.|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Honoré Champion]]|date=2001|pages totales=432|isbn=9782745305756}}.</ref> :
{{citation bloc|Si l’orthographe française, de par sa fonction, se rattache de façon très étroite à la grammaire et à la langue, elle n’en présente pas moins du point de vue formel un support matériel qui a relevé, au cours de son histoire, de la calligraphie d’abord, puis de la typographie. C’est cet aspect tout extérieur en apparence, à la limite du domaine linguistique et du domaine technique, que j’ai été amenée à dénommer ''orthotypographie''.}}

=== Jean-Pierre Lacroux ===
Dans l’avant-propos de son œuvre posthume<ref name=":0">{{Lien web |titre=Avant-propos — Orthotypographie, de Jean-Pierre Lacroux (Lexique des règles typographiques françaises) |url=http://www.orthotypographie.fr/intros/avant_propos.html |site=orthotypographie.fr |consulté le=2023-06-07}}.</ref>, [[Jean-Pierre Lacroux]] (1947-2002) définit ainsi l’orthotypographie :
{{début citation}}Orthotypographie est un beau néologisme. Sa formation, fort différente de celle d’''orthotypographia'' (rareté néolatine forgée il y a quatre siècles : ''ortho'' + ''typographia'' = typographie correcte) ne doit rien à la préfixation. C’est un mot-valise subtil : ''orthograph[e]'' + ''typographie''. Il est parfait pour désigner l’armada des prescriptions à la fois orthographiques et typographiques, par exemple celles qui concernent l’écriture des titres d’œuvres<ref>Jean-Pierre Lacroux, [http://www.orthotypographie.fr/index.html ''Orthotypographie''], Orthographe et Typographie françaises, Dictionnaire raisonné en ligne, 2007.</ref>.{{fin citation}}

Initialement diffusée le {{date|27 juin 1997}} sur la Liste typographique francophone<ref>{{Lien web |titre=Typographie - Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie |description=liste de diffusion « Typographie » de l’[[Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires|Irisa]] |url=https://web.archive.org/web/20111205050435/https://listes.irisa.fr/wws/info/typographie |site=listes.irisa.fr/ ''via'' web.archive.org |date=2011-12-05 |consulté le=2023-06-07}}.</ref>, cette définition inspira à l’un de ses [[Colistier|colistiers]], Jean Fontaine, la réflexion suivante : {{citation|Tout comme le mot ''auto-école'' ne signifie pas ''école par soi-même'' (préfixe grec ''auto'' + mot français ''école''), mais plutôt ''école de conduite automobile'', [le mot ''orthotypographie'' est un] mot-valise formé des mots français ''orthographe'' et ''typographie'') et [il] couvre donc essentiellement ce qui est à l’intersection (floue) de ces deux domaines.}}

== Champ de l'orthotypographie ==
{{section travail inédit|date=août 2012}}

=== Intersection floue entre orthographe et typographie ===
L’orthotypographie reste un terme en attente d’une définition précise car {{Pas clair|il ne ressortit pas à un domaine particulier bien circonscrit|Si le terme ne ressort pas à un domaine particulier bien circonscrit, à quel(s) domaine(s) ressort-il?|date=février 2024}}. Ses composants, ''ortho'' et ''[[typographie]]'', pourraient laisser supposer qu’il s’agit d’une discipline indiquant la manière de bien ''typographier'', verbe absent de la plupart des dictionnaires. S’agit-il simplement de ''composer'' en utilisant des caractères dits encore d’''[[imprimerie]]'' alors qu’ils sont couramment utilisés de nos jours sans qu’il soit nécessairement procédé à leur impression ? Ou de composer et publier, ce qui implique d’organiser la composition, de la mettre en forme, de réaliser une [[mise en page]] ? Ce qui implique de multiples opérations telles la détermination des marges (ou ''empagement''), l’étalonnage, la [[Justification (typographie)|justification]]{{etc.}} Or, une large part de ces opérations sont négligées par les ''orthotypographes'', qui n’en traitent pas.

=== Orthotypographie, codes et marches typographiques ===
L’observation montre qu’il est généralement admis par les professionnels qu’une [[Code typographique#Marche typographique ou code typographique|marche typographique]]<ref group="n.">« Marche à suivre ».</ref> est un ensemble de règles, élaborées et/ou réunies par un individu ou groupe d’individus, qui ne sera appliqué que pour la production de l’ensemble des publications d’une personne, d’une structure –&nbsp;en particulier, une maison d’édition, une entreprise de presse ou une revue<ref>{{Lien web |titre=« Marche orthotypographique de ‟La Déferlante”, version janvier 2021 » |url=https://revueladeferlante.fr/wp-content/uploads/2021/02/ladeferlante_orthotypo.pdf |site=Revue « La Déferlante » |date=2021 |consulté le=9 juin 2023}}.</ref>, d’une collection, voire d’un seul titre publié. Ainsi, le ''[[Référence:Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale|Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale]]'' serait une marche, de même que ''[[The Chicago Manual of Style]]'', qui est à la fois un guide de rédaction (recommandant des tournures de styles, des formes orthographiques à préférer à d’autres) et une marche de composition dont le respect s’impose aux auteurs et correcteurs des éditions de l’[[université de Chicago]].

Ces deux ouvrages, tout comme ''[[Le Ramat de la typographie]]'' d’[[Aurel Ramat]], n’en sont pas moins des ouvrages de référence dont les règles sont observées au-delà des seuls auteurs et correcteurs dont les publications seront  confiées à l’[[Imprimerie nationale]] ou aux Presses de l’université de Chicago. L’observation révèle qu’un ''code'' serait le fait de plusieurs auteurs se réunissant dans un cadre syndical ou interprofessionnel pour élaborer des règles s’imposant à l’ensemble des entreprises (maisons d’édition, de presse, imprimeries, correcteurs indépendants fédérés dans une association ou un syndicat){{Référence souhaitée|date=février 2024}}.

Pourtant, la marche de l’[[Office des publications de l'Union européenne|Office des publications de l’Union européenne]] s’intitule ''Code de rédaction interinstitutionnel''<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=Union européenne |titre=Code de rédaction interinstitutionnel |url=https://publications.europa.eu/code/fr/fr-000100.htm |site=[[Europa (portail web)|Europa.eu]] |date=dernière màj mai 2023 |consulté le=9 juin 2023}}.</ref> et le ''[[Code typographique (livre)|Nouveau code typographique]]'' de la Fédération de la communication CFE/CGC, qui se fonde, certes, sur ses dix-sept éditions successives (première parution en 1928), ouvrage collectif, est le fait d’un auteur unique, Robert Guibert. Quant au ''[[Guide du typographe]]'' (ex-''Guide du typographe romand''), dont l’éditeur est le groupe de [[Lausanne]] de l’Association suisse des typographes, ouvrage collectif, {{Pas clair|il serait un code qui ne s’intitulerait pas de la sorte|date=février 2024}}.

Se constate aussi l’existence de documents officiels {{Peu clair|dont les recommandations s’imposent au moins à celles et ceux qui ont l’autorité de rédiger pour le compte des organismes ou administrations dont ils émanent|Différence entre ceux-ci d’une part, et les Code de rédaction interinstitutionnel de l’UE et Nouveau code typographique de la CFE-CGC visés au para. précédent d’autre part ?|date=juin 2023}}. Ainsi l’[[Office québécois de la langue française]] diffuse, conjointement avec le Bétel (Banc d’évaluation technolinguistique), depuis le début du siècle, un document dont le titre est ''Word 2002, l’odyssée de l’espace<!-- attention : ne pas ajouter d’espace avant la ponctuation -->! ou les espacements avant et après les signes de ponctuation et d’autres signes ou symboles courants''<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=[[Office québécois de la langue française|OQLF]] et Bétel |titre=Word 2002, l'odyssée de l'espace! ou les espacements avant et après les signes de ponctuation et d'autres signes ou symboles courants |url=http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs48289 |site=[[Bibliothèque et Archives nationales du Québec]] |date=mai 2003 |consulté le=juin 2023}}.</ref> (l’absence d’espace avant le point d’exclamation n’est pas, ici, une coquille puisque le document n’en prévoit pas plus devant ce signe que devant le point d’interrogation). De même, la norme belge {{nobr|NBN Z 01-2002}} intitulée ''Classification et frappe de documents'' présente des incohérences (telle cette énumération dont les lignes antérieures à la finale sont suivies de virgules et telle autre dont les lignes sont suivies de points-virgules non précédés d’espaces) et des approximations, voire des erreurs factuelles (le code ISO du yen étant JPY et non JPJ), et peut être, du seul fait d’être une norme, assimilée à un code.

La consultation de ces ouvrages tendrait à circonscrire l’orthotypographie : il ne s’agirait que de la fixation des règles de « composition horizontale », le ligne à ligne, par opposition aux règles, techniques ou principes d’occupations de l’espace-page. Pourtant, les indications relatives à la division des mots en fin de ligne, aux listes (énumérations supposant de chasser les entrées successives à la ligne suivante), à l’alinéation (citations dialoguées, tirades, poèmes ?), aux tableaux (sens de lecture) relèvent aussi de la composition verticale. Relève aussi de l’orthotypographie ce qui se rapporte à des normes internationales de composition (composition des [[Toponymie|toponymes]], des codes postaux, abréviations des unités de mesure{{etc.}}).

Il serait tentant aussi de réduire le domaine d’application de l’orthotypographie au tronc commun de ces codes, manuels et marches : règles d’emploi des capitales, de l’italique, composition des nombres, abréviations, signes de ponctuation et blancs d’accompagnement, emploi de caractères spéciaux (puces, astérisques, marques de paragraphes{{etc.}}) ; l’emploi des [[ligature (écriture)|ligatures]] et des caractères dits ''experts'', tombés en désuétude mais redevenus plus faciles à composer (avec des [[Police d'écriture|polices de caractères]] au format [[OpenType]] et des logiciels de composition sachant les gérer), pourrait aussi être intégré dans cette énumération. Relevons incidemment que, dans ce tronc commun, nombre d’entrées rassemblent des règles qui sont observées (ou ignorées) tant pour la composition typographique que pour la rédaction manuscrite ou la composition [[calligraphie|calligraphique]].

=== Le besoin de repères ===
Dans l’avant-propos d’''Orthotypographie''<ref name=":0" />, [[Jean-Pierre Lacroux]] rappelait que :
{{citation bloc|La composition « typographique » a régné sans partage pendant un demi-millénaire, la photocomposition n’aura pas même vécu un demi-siècle : quelles que soient les évolutions techniques à venir, la chaleur du plomb n’a pas fini d’irradier la langue écrite. Aujourd’hui, l’informatique bouleverse le monde des arts graphiques et multiplie les possibilités de la typographie. Naguère considérable, l’investissement nécessaire à la création d’un poste de composition est devenu dérisoire. C’est très réjouissant. Les machines sont un progrès, on l’a observé il n’y a pas si longtemps dans le domaine des transports, où le code de la route n’est devenu une nécessité vitale qu’après la pose de moteurs sur les véhicules : quand tout le monde circule vite, il vaut mieux prendre des précautions. Quand tout le monde écrit, pas nécessairement ; mais quand tout le monde compose ? Quand n’importe qui imprime ? Depuis que la « typographie » est morte, les codes typographiques sont devenus indispensables. La publication assistée par ordinateur fait courir de graves dangers à la langue écrite, des dangers « à la mesure de la puissance des machines », comme disent quelques communicateurs. Les protes et les correcteurs étaient souvent tatillons, du moins connaissaient-ils leur langue ; aujourd’hui nous avons des paoïstes improvisés. Il suffit de feuilleter les publications, les brochures, les rapports annuels des entreprises pour constater que certains desk-topeurs ont constamment le pied au plancher, même dans les virages les plus serrés. Sans risque, sauf pour le français, fracassé, et le bon usage, à l’agonie. […] N’accablons pas les amateurs. Les professionnels ont ouvert la voie.}}

Dans la vie privée comme dans la vie professionnelle, il y a de plus en plus de rédacteurs-composeurs-éditeurs qui sont, de surcroît, « auto-imprimeurs ». Le succès public du ''Manuel de typographie élémentaire'' d’[[Yves Perrousseaux]] comme celui du ''[[Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale]]'' attestent du souhait que peuvent avoir les particuliers ou des professionnels ayant affaire avec l’édition, sans être eux-mêmes des professionnels de l’édition (des documents d’entreprise aux publications universitaires), mais ayant à cœur de « bien composer ».

Le code orthographique est admis : qu’il soit violenté parfois ne remet pas en cause sa légitimité, et l’utilisateur lambda sait pouvoir ou devoir recourir si nécessaire à des aides diversifiées en fonction de ses besoins, du ''[[Le Petit Larousse|Petit Larousse illustré]]'' des familles aux dictionnaires encyclopédiques ; des dictionnaires des difficultés à cet arbitre que reste ''[[Le Bon Usage]]'' de [[Maurice Grevisse]] (1895-1980). De la même manière, il existe un besoin d’outils orthotypographiques, sur papier ou en ligne ; un besoin aussi d’''éducation orthotypographique'' : indispensable à haut niveau pour les professionnels de la chose imprimée (ou même éditée : la question est posée pour les textes et documents « mis en ligne ») ; nécessaire aussi pour les autres.

Au-delà de l’exactitude orthographique {{lang|la|''lato sensu''}}, il existe un besoin de connaître les règles de présentation de documents structurés : des titres aux citations, des index aux bibliographies{{etc.}}

== L'orthotypographe ==
Pour le moment{{Quand|date=février 2024}}, en [[anglais]] comme pour les [[langues romanes]], seuls sont attestés, dans les textes les employant, les mots « orthotypographie », « orthotypographe » et « orthotypographique<ref>{{Lien web |auteur=[[Services du Premier ministre]], [[Direction de l'information légale et administrative|direction de l’information légale et administrative]] |titre=Charte orthotypographique du Journal officiel Lois et décrets |url=https://www.legifrance.gouv.fr/contenu/Media/Files/autour-de-la-loi/legislatif-et-reglementaire/charte_typographique_jo_janvier_2021.pdf |site=[[Legifrance]] |date=janvier 2021 |consulté le=2023-06-07}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Orthotypographie |url=https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/fiche-gdt/fiche/8355091/orthotypographie |site=[[Office québécois de la langue française]] |date=dernière mise à jour 2005 |consulté le=2023-06-07}}.</ref> » ainsi que les traductions d’« orthotypographie » (nous{{Qui}} n’avons pas encore trouvé « orthotypographer » ni de forme du type « -iste »).

Faut-il envisager, selon les méthodes de la [[lexicographie]], deux entrées pour le mot « orthotypographe » :
* l'un doté d’une définition similaire à celle du mot « orthographe » ;
* l'autre étant un terme de métier désignant la personne chargée de fixer ou appliquer les règles d’orthotypographie (en attendant qu’une forme [[Néologisme|néologique]] distingue les praticiens élaborant les règles de ceux en assurant le respect).

« Orthotypographe », comme « orthographe », apparaît peu évident en raison de l’existence du couple « typographe/typographie ». C’est pourquoi « orthotypographie » a été employé et a, selon toute vraisemblance, plus d’avenir. « Orthographe » est d’ailleurs une exception, quand il s’agit de désigner un « objet de connaissances théoriques ou pratiques », si l’on considère l’ensemble des termes formés avec le suffixe « -graphie ». Une rigueur complète imposerait de ne parler que d’''orthograph'''i'''e'', mais l’histoire a ses aléas… On n’oublie pas le hiéroglyphe, qui a subi le même sort<ref group=n.>Le hiéroglyphe était à la base la personne qui écrit les « hiéroglyphes », donc un scribe.</ref>.

C’est le nom de métier qui devrait être seul retenu, et plus vraisemblablement pour celui ou celle qui fixe ou définit les règles : l’application des règles s’effectue et se vérifie (en principe) tout au long de la chaîne éditoriale.

== Notes et références ==
=== Notes ===
<references group=n./>

=== Références ===
{{Références|taille=30}}

== Annexes ==
{{Autres projets|wiktionary=orthotypographie|wiktionary titre=orthotypographie}}

=== Bibliographie ===
{{Légende plume}}
* {{Ouvrage
 | prénom1=Nina
 | nom1=Catach
 | lien auteur1=Nina Catach
 | titre=Histoire de l’orthographe française
 | lieu=Paris
 | éditeur=[[Éditions Honoré Champion]]
 | année=2001
 |pages totales=425| isbn=9782745305756
}}. {{Commentaire biblio|Édition posthume de Renée Honvault assistée d’Irène Rosier-Catach.}}
* {{Ouvrage
 | prénom1=Nina
 | nom1=Catach
 | titre=L’Orthographe
 | lieu=Paris
 | éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]]
 |collection=Que sais-je ?| année=1978-1998
 | numéro d'édition=8
 |pages totales=128| isbn=978-2130460565
}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Jean Méron|préface=[[Fernand Baudin]]|titre=Orthotypographie|sous-titre=Recherches bibliographiques|lieu=Paris|éditeur=Convention typographique|date=1 avril 2002|pages totales=349|isbn=2-9517971-1-7 |url=http://jean-meron.fr/page32.html |id=Méron}}. {{Commentaire biblio|Le document, au format compressé [[RAR (format de fichier)|RAR]], pèse environ {{unité|21 Mo}}.}}
* [[Jean-Pierre Lacroux]], ''Orthotypographie'', A à F, {{vol.|{{I}}}}, et G à Z, {{vol.|{{II}}}}, hors-commerce, {{date|janvier 2007}}. {{commentaire|Voir ci-dessous, les {{Citation|[[#Liens externes|Liens externes]]}}, pour le téléchargement des fichiers PDF.}} 
* {{Ouvrage|auteur1=Nina Catach|titre=La ponctuation|lieu=Paris|éditeur=PUF|collection=Que sais-je ?|date=1994-1996|numéro édition=2|pages totales=128|isbn=978-2-13-046050-3}}.
* {{Ouvrage|titre=[[Référence:Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale|Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale]]|lieu=Paris|éditeur=[[Imprimerie nationale]]|date=juillet 2002|numéro édition=5|pages totales=198|isbn=978-2-7433-0482-9|commentaire=Manuel de référence pour les professionnels de l’écrit (journalistes, communicants, universitaires, pédagogues).}}

=== Articles connexes ===
* [[Typographie]]
* [[Ponctuation]]
* [[Capitale et majuscule]]
* [[Code typographique]]

=== Liens externes ===
* [[Jean-Pierre Lacroux]], [http://listetypo.free.fr/JPL/typotombeau-jpl.pdf ''Typographique Tombeau''] {{pdf}}. {{Commentaire biblio|Reprise, après son décès, d’échanges au sein de la liste Typographie}}
* Jean-Pierre Lacroux, [http://www.orthotypographie.fr ''Orthotypographie, Orthographe & Typographie françaises, Dictionnaire raisonné''], versions HTML et PDF du livre, augmenté de ses discussions sur Internet, sous licence [[Creative Commons]]
** [http://listetypo.free.fr/JPL/Orthotypo-Lacroux.pdf ''Orthotypo — Orthographe et typographie française, dictionnaire raisonné''] {{pdf}}, brouillon et tapuscrit du même ouvrage
* [http://publications.europa.eu/code/ ''Code de rédaction interinstitutionnel''], [[Office des publications de l'Union européenne]]. {{commentaire|Cette procédure, qui établit des règles communes pour l’ensemble des collaborateurs des institutions européennes, est menée en parallèle dans toutes les langues de l’UE et est marquée par la création d’un tronc commun.}}
* {{Lien web |titre=Lexique de règles typographiques |url=https://www.typographie.images-en-france.fr/lexique-des-regles/ |site=La typographie pour tous |consulté le=2024-01-17}}.

{{Portail|écriture|français|typographie}}

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[[Catégorie:Orthographe du français]]