Voir la source de Jean Victor Marie Moreau

{{Sources à lier|date=avril 2023}}
{{Voir homonymes|Moreau}}
{{Voir paronymes|Jean Moreau}}
{{Infobox Personnalité militaire
 | nom                 = Victor Moreau
 | nom autre           = 
 | image               = Général JEAN VICTOR MOREAU.jpg
 | taille image        = 280
 | légende             = Portrait par [[François Gérard]], vers 1797
 | surnom              = 
 | date de naissance   = 13 février 1763 <ref name=":23">Paroisse de Saint-Martin-des-Champs à Morlaix (''le 14 février 1763 Orthographe conservée'') Moreau ..
Ce jour quatorzième février mil sept cent soixante trois j'ay soussigné recteur ondoié dans l'église de cette parroisse un enfant male né '''le jour d'hier''' fils légitime de noble maitre Gabriel Louis Moreau de Lizoreux conseiller du Roy Lieutenant de Morlaix et Lanneur, et de Dame Catherine Chapperon son épouse en vertu de permission donnée à Tréguier le 24 novembre dernier signée R.M. Legendre de Villorbaine Vic(aire) gén(éral) portant cinq mois pour suppléer les cérémonies du baptême.
''Signé'' : Alexandrine Moreau etc. Source : Archives Départementales du Finistère</ref>
 | lieu de naissance   = [[Morlaix]]
 | date mort au combat = 2 septembre 1813
 | lieu mort au combat = [[Louny|Laun]],<br>{{Bohême}}
 | origine             = [[Royaume de France|Français]]
 | allégeance          = {{France (1791-1792)}}<br/>{{France (1792-1804)}}<br/>{{Russie impériale}}
 | grade               = [[Général de division]]<br/>[[Feld-maréchal]]<br/>[[Maréchal de France]]<br/><small>(à titre posthume)</small>
 | arme                = 
 | début de carrière   = [[1791]]
 | fin de carrière     = [[1813]]
 | conflit             = [[Guerres de la Révolution française|Guerres de la Révolution]]<br/>[[Guerres napoléoniennes]]
 | commandement        = [[Armée du Nord (Révolution française)|Armée du Nord]]<br/>[[Armée du Rhin (Révolution française)|Armée du Rhin]]
 | faits d'armes       = [[Bataille de Tourcoing]]<br/>[[Bataille de Cassano (1799)|Bataille de Cassano]]<br/>[[Bataille de Novi]]<br/>[[Bataille de Höchstädt (1800)|Bataille de Höchstädt]]<br/>[[Bataille de Hohenlinden]]<br/>[[Bataille de Dresde]]
 | distinctions        = 
 | hommages            = [[Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile]], {{13e|colonne}}.
 | autres fonctions    = 
 | famille             =
 | signature           = 
 | emblème             = 
 | liste               = 
}}

'''Jean Victor Marie Moreau''', né le {{Date|13|février|1763}} et ondoyé le {{Date|14|février|1763}} à [[Morlaix]] ([[Finistère]]) et mort le {{Date|2|septembre|1813}} à [[Louny|Laun]] (parfois orthographié ''Lahn'' ou Louny), en [[Bohême]], est un [[liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire|général français de la Révolution]], également [[feld-maréchal]] de [[Russie]] et [[maréchal de France]] à titre posthume.

== Famille ==
[[File:Morlaix maison général Moreau.jpg|thumb|left|upright|[[Auguste Mayer]] : ''Maison où est né le général Moreau à [[Morlaix]]'']]
Son père, Gabriel-Louis Moreau, sieur de Lizoreux (1730-1794), conseiller du roi, était avocat estimé puis juge, lieutenant civil au [[Bailliage et sénéchaussée|bailliage]] de [[Morlaix]], et sa mère Catherine Chapperon de L'Isle (1730-1775), était la fille d'un négociant et la petite-fille de [[Pierre Bernard de Basseville]], un [[corsaire]] morlaisien fameux. Jean Victor perd sa mère jeune et est élevé par son père, aux côtés de ses frères et sœurs<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |titre=Jean-Victor Moreau. Le Morlaisien qui aurait pu prendre la place de Napoléon |url=https://www.letelegramme.fr/soir/moreau-un-destin-heroique-et-tragique-30-04-2018-11945044.php |site=Le Telegramme |date=2018-04-30 |consulté le=2021-11-05}}.</ref>.

Le père fut [[Guillotine|guillotiné]] à [[Brest]] le {{date-|13 juillet 1794}}, après avoir été condamné pour avoir caché des [[Clergé réfractaire|prêtres réfractaires]], avoir été l'agent d'émigrés et avoir fait passer de l'argent au marquis de Lescoët.

Sur les quinze enfants nés du mariage, huit survécurent. Le frère cadet de Victor, [[Joseph Moreau (homme politique)|Joseph]] (1764-1849), est d'abord avocat ; membre du [[Tribunat]] le {{date républicaine|24* pluviôse an VIII|conversion}}, il proteste contre l'accusation portée contre son frère. Sous la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]] il est administrateur des Postes, député d'[[Ille-et-Vilaine]] le {{date-|4 novembre 1816}}, préfet de [[Lozère (département)|Lozère]] le {{date-|6 août 1817}}, puis [[Liste des préfets de la Charente|préfet de Charente]] le {{date-|27 juillet 1821}} pendant un an et demi.

Le plus jeune des frères, Pierre-Marie-Lubin, est aide de camp de Victor, puis colonel et [[Baron (noblesse)|baron]] sous la Restauration.

La famille est apparentée à [[Pierre Louis Moreau de Maupertuis|Maupertuis]] (1698-1759), le célèbre savant, mathématicien, physicien et philosophe.

== Études ==
Après qu'il a effectué ses études secondaires au [[collège de Léon|collège du Kreisker]] à [[Saint-Pol-de-Léon]], malgré le désir de son fils, Gabriel Moreau n'a pas voulu qu'il entre dans l'armée et lui a imposé d'étudier le [[droit]] à l'[[Université de Rennes]], afin de le destiner à une carrière judiciaire<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":1">{{Lien web |titre=Jean-Victor Moreau (1764-1813) |url=http://napoleon-monuments.eu/EnNap/Moreau.htm |site=napoleon-monuments.eu |consulté le=2021-11-05}}.</ref> L'école de droit de Rennes est réputée et parmi ses professeurs, on trouve [[Jean-Denis Lanjuinais]], [[Isaac Le Chapelier]] et [[Louis-Jérôme Gohier|Gohier]]. Moreau est un étudiant prolongé qui reste sept ans à l'école, devenant le « [[Prévôt (Ancien Régime)|prévôt]] du droit », c'est-à-dire celui qui est chargé de faire régner l'ordre et la discipline.

Le romancier et folkloriste, [[Émile Souvestre]], se faisant le scribe de son père, Baptiste, étudiant à Rennes lui-aussi, décrit Moreau dans les ''Mémoires d'un sans-culotte bas-breton'' :
{{citation bloc|Il était renommé pour son coup d'œil et son heureuse humeur. Il exerçait sur ses compagnons une sorte de magistrature : c'était lui qui jugeait les querelles, essayait de les apaiser ou, au contraire, autorisait le duel. Il mettait aux voix l'expulsion des étudiants qui avaient pu forfaire à l'honneur. Son autorité s'étendait jusqu'au théâtre où il décidait du rejet ou de l'acceptation des acteurs. Simple de goûts, généreux, dévoué, Moreau était chéri de ses compagnons.}}

== Débuts de la Révolution française ==
[[Fichier:AduC 265 Moreau (J.V., 1764-1813).JPG|vignette|''Moreau'' par H. Rousseau<ref>{{Ouvrage|prénom1=Émile|nom1=Bayard|prénom2=Augustin Challamel, Desiré|nom2=Lacroix|prénom3=Start this|nom3=Book|titre=Français : Album du Centenaire, gravure frontispice|éditeur=|année=|isbn=|lire en ligne=https://commons.wikimedia.org/wiki/File:AduC_000_Album_du_Centenaire,_frontispice_avec_gravure_d%27E.Bayard.JPG|consulté le=2021-11-05}}</ref>]]
En 1788, peu avant la [[Révolution française]], le [[Parlement de Bretagne]] à [[Rennes]] refuse d'enregistrer les édits de [[Étienne-Charles de Loménie de Brienne|Brienne]] qui bouleversent l'organisation judiciaire de la [[Bretagne]] et instituent les mêmes droits et impôts qu'ailleurs, dont les droits sur le sel (la [[Gabelle du sel|gabelle]]) au mépris des clauses de l'[[Union de la Bretagne à la France|édit d'Union]] de 1532.

Des troubles éclatent pour défendre les magistrats et des soldats sont envoyés pour les obliger à obéir. Moreau, en tant que [[Prévôt (Ancien Régime)|prévôt]] du droit, organise les étudiants en une [[milice]] qui prend part aux échauffourées entre les jeunes nobles et le peuple, devenant ainsi célèbre en [[Bretagne]] sous le nom de « général du Parlement ». C'est son premier acte notable, à la fois politique et militaire.

L'arrestation de deux magistrats provoque l'émeute à Rennes et les corps constitués s'insurgent. Moreau écrit à toutes les universités du royaume pour les informer que l'ordre des avocats de Rennes {{Citation|suspendait ses fonctions devant des magistrats qui seraient assez lâches pour renoncer au plus beau de leur droit : l'enregistrement. À l'exemple de la Cour [de justice] de Rennes, nous avons cru devoir nous refuser à prêter serment aux lois de notre pays, devant des hommes qui concouraient à leur destruction, après avoir juré d'en être les défenseurs.}}

Le {{date-|26 janvier 1789}}, lors de la [[journée des bricoles]], une troupe d'agitateurs composée pour une grande part de domestiques de nobles, s'attaque à des étudiants devant la porte d'un café. Moreau organise la résistance, fait enlever les armes de la milice bourgeoise de leur magasin, et appelle à la rescousse {{nombre|400|étudiants}} de [[Nantes]]. Le lendemain matin, les étudiants se sont rendus maîtres du pavé, sur lequel on trouve de nombreuses bricoles (cordes qui servent aux chaises à porteurs), d'où le nom de « journée des bricoles » qui est resté. Les affrontements continuent le jour suivant, car toute la jeunesse qui soutenait les idées nouvelles vient se mettre sous les ordres de Moreau<ref>Rapporté par [[Pierre-Michel-François Chevalier|Pitre-Chevalier]]</ref>.

Alors que les États-Généraux se sont ouverts le {{date-|20 mai 1789}}, Victor Moreau se fait initier en octobre comme [[franc-maçon]], dans la même [[Loge maçonnique|loge]] (la [[La Parfaite Union (Rodez)|Parfaite union]]) où officiait [[Isaac Le Chapelier]], il ne cesse durant sa vie d'être en relation avec sa loge mère, ou il figure sur les actes de la loge entre  1805 et  1810, durant le temps de son exil et avec le grade de {{Citation|Chevalier d'orient}}<ref>{{bibliographie|Q22342911|année première édition=1986|passage=839|chapitre=Moreau (Jean Victor)}}. <!--Daniel Ligou, Dictionnaire de la franc-maçonnerie---></ref>. Des compagnies de [[garde nationale (France)|gardes nationaux]] ayant été formées dans les villes, il réunit une compagnie de canonniers de la garde nationale de [[Rennes]] et est élu capitaine. En 1790 il préside la [[confédération de la jeunesse bretonne et angevine]] réunie à [[Pontivy]] à partir du {{date-|19 janvier 1790}}. Il dépose l'acte fédératif sur l'[[Autel (christianisme)|autel]] de l'église où ont lieu les réunions et improvise un serment solennel :
{{Citation bloc|Nous jurons par l'honneur de rester à jamais unis par les liens de la plus étroite fraternité ; nous jurons de combattre les ennemis de la Révolution, de maintenir les droits de l'homme et du citoyen, de soutenir la nouvelle constitution du Royaume et de prendre, au premier signal du danger, pour cri de ralliement, vivre libre ou mourir.}}

Quelque temps après, il passe ses examens d'[[Avocat (métier)|avocat]], mais il n'exercera jamais ce métier.

== Carrière militaire ==
[[Fichier:Jean Victor Marie Moreau (1792).jpg|200px|thumb|right|''Jean Victor Marie Moreau, lieutenant-colonel du {{1er|bataillon}} d'[[Ille-et-Vilaine]] en 1792'', [[François Bouchot]], 1835.]] En {{date-|septembre 1791}}, il est élu lieutenant-colonel du [[1er bataillon de volontaires d'Ille-et-Vilaine|{{1er|bataillon}} de volontaires d'Ille-et-Vilaine]] qui part immédiatement pour la frontière de l'Est. Avec eux il sert en 1792 à l'[[Armée du Nord (Révolution française)|armée du Nord]] de [[Charles François Dumouriez|Dumouriez]]. Le {{date-|9 février 1793}}, il s'empare du [[Stevensweert|fort de Stephenswerth]]. En mars, il se signale à [[bataille de Neerwinden (1793)|Neerwinden]]. Sous les ordres de [[Joseph Souham]], il se distingue dans la défense de [[Dunkerque]] encerclée par les Anglais et reçoit le grade de lieutenant-colonel puis celui d'adjudant général. À la fin de l'année 1793 le {{date-|20 décembre}}, la bonne conduite de son bataillon, son caractère martial et ses principes républicains lui assurent une promotion comme [[général de brigade]], en même temps que [[Napoléon Ier|Napoléon Bonaparte]] qui venait de se montrer comme l'artisan principal de la reprise de [[Toulon]] aux Anglais.

[[Lazare Carnot|Carnot]], réputé pour avoir bon œil quant aux qualités d'un chef, le promeut [[général de division]] le {{date-|14 avril 1794}}, et lui donne le commandement de l'aile droite de l'armée dans les [[Flandre française|Flandres]]. Il prend [[Courtrai]] et [[Menin]] et contribue à la victoire de [[Mouscron]] le {{date-|29 avril 1794}}. D'abord sous les ordres de Souham, il passe sous ceux de [[Charles Pichegru|Pichegru]] et prend successivement [[Ypres]], [[Bruges]], [[Ostende]], [[Nieuport (Belgique)|Nieuport]] et [[L'Écluse (Pays-Bas)|L'Écluse]]. Après la prise de Nieuport en juillet 1794, il reçoit l'ordre de massacrer les habitants de la ville. Il refuse d'obéir, conduisant Robespierre à réclamer sa tête devant la Convention le {{date-|26 juillet 1794}}. Ce dernier est renversé le lendemain, ce qui sauve la vie du général Moreau. Son père est guillotiné à Brest quelques jours plus tard ; choqué, Moreau est à deux doigts de passer à l'ennemi<ref>{{Lien web |auteur=Alain Tanguy |titre=Le général Moreau, traître ou martyr de la liberté ? |url=https://www.letelegramme.fr/dossiers/histoire-votre-serie-la-bretagne-qui-dit-non/le-general-moreau-traitre-ou-martyr-de-la-liberte-10-10-2021-12841753.php |date= 10 octobre 2021 |site= letelegramme.fr |consulté le=16 décembre 2021}}.</ref>.

Sous le commandement de Pichegru, la Hollande est prise. Le {{date-|3 mars 1795}}, il est nommé commandant en chef de l'[[Armée du Nord (Révolution française)|armée du Nord]], en remplacement de Pichegru. Son principal rôle est de maintenir le bon fonctionnement de la convention passée entre la République française et la [[République batave]] (ex-République des Provinces-Unies) sans interférer dans les affaires de celle-ci.

== Général en chef sur le Rhin ==
[[Fichier:Sabel, J V Moreau - Livrustkammaren - 22502.tif|vignette|[[Sabre]] de Jean Victor Moreau]]
La [[bataille de Tourcoing]] de 1794 établit sa célébrité militaire, et deux ans plus tard, il obtient la direction de l’[[armée de Rhin-et-Moselle]] en remplacement de [[Louis Charles Antoine Desaix|Desaix]] le {{date-|21 avril 1796}}, avec laquelle il franchit le [[Rhin]] et avance en [[Allemagne]]. Moreau commande en chef pour la première fois au mois d’avril 1796 l'armée du Rhin et Moselle. Il passe ce fleuve au mois de juin, alors que [[Napoléon Ier|Napoléon Bonaparte]] se rend maître de toute l'[[Italie]]{{note|Pour [[Charles Mullié]], la campagne d'Allemagne en 1796, ne fait honneur ni aux talents militaires de ceux qui conçurent le plan, ni au général qui en a la principale direction et qui commande la principale armée.}}.

Au début, il est victorieux ([[Siège de Mayence (1792)|prise de Mayence]] et de [[Siège de Kehl (1796-1797)|Kehl]], victoires de [[Heidenheim an der Brenz|Heydenheim]] le {{date-|11 août 1796}} puis de [[Combat de Mainbourg|Mainbourg]] le {{Date-|7 septembre 1796-}}) mais il se heurte aux [[Autrichiens]] aux abords de Ratisbonne et Munich qui le forcent à la retraite (compte tenu des défaites de Jourdan à Amberg et Wurtzburg en août et septembre 1796). Celle-ci est considérée comme un modèle du genre d'autant qu'il ramène plus de cinq mille prisonniers.

En {{Date-|avril 1797}}, après des difficultés prolongées par le manque d'argent et de matériel, il traverse à nouveau le Rhin en même temps que Hoche mais leurs opérations sont interrompues par les [[Traité de Leoben|préliminaires de la paix de Leoben]].

À Cologne, il avait réorganisé l'armée de Sambre-et-Meuse pour en confier ensuite le commandement au [[Lazare Hoche|général Hoche]]<ref name=":1" />. En avril, il lance la troisième campagne d’Allemagne et attaque les forces autrichiennes et reprend le fort de [[Kehl]], en faisant plusieurs milliers de prisonniers<ref name=":1" />.

C'est à cette époque qu'il découvre la correspondance secrète et codée établissant la trahison entre son ancien camarade et chef [[Charles Pichegru|Pichegru]] et l'émigré [[maison de Condé|prince de Condé]] (affaire du fourgon de Klinglin saisi lors de la prise d’Offenbourg 21 avril 1797). Il a été le témoin de Pichegru contre des premières dénonciations de déloyauté, mais il s’aperçoit alors que son attitude le rend lui-même suspect de complicité. Il tarde à transmettre -en antidatant le signalement- ces éléments de preuve au Directoire, tandis que le coup d’Etat du 18 fructidor entraîne la chute de Pichegru et son emprisonnement à Cayenne. Moreau, convoqué à Paris et soupçonné de déloyauté, est mis en réforme le 23 septembre perdant son commandement.

== Guerre en Italie ==

{{Article détaillé|Campagne d'Italie (1799-1801)}}

Il est démis et ce n'est qu'en l'absence de Bonaparte et l'avance victorieuse de [[Alexandre Souvorov|Souvorov]] qui rend nécessaire l'emploi d'un général d'expérience, qu'il reçoit le commandement de l'[[armée d'Italie]]. Le {{date-|21 avril 1799}} il est rappelé comme commandant en chef de l'armée d'Italie à la place de [[Barthélemy Louis Joseph Schérer|Schérer]]. Le {{date-|22 juin 1799}}, il remporte la victoire de [[Campagne d'Italie (1799-1800)|San Giuliano]].

Il reste avec son successeur [[Barthélemy Catherine Joubert|Joubert]] jusqu'à la [[bataille de Novi]] où ce dernier est tué. Il mène alors la retraite et remet les troupes entre les mains de [[Jean-Étienne Championnet|Championnet]]{{note|Pour Charles Mullié, il ne fait que des fautes, et ne montre pas plus de connaissances du grand art de la guerre, qu'il n'en a montré en 1796.}}

En 1799, Moreau ne semble plus jouir d'aucun crédit, ni dans l'armée, ni au sein la nation<ref>{{Citation|Il ne fait autre chose dans son quartier général que de s'étendre sur un sofa, ou se promener dehors, la pipe à la bouche ; il lit peu. C'est moi qui engage Moreau à se marier (…) La conduite de Moreau envers Pichegru lui a fait perdre beaucoup dans l'estime publique.}} (O'Meara.)</ref>. Sa conduite lors du [[coup d'État du 18 fructidor an V|coup d'État du {{date républicaine-|18 fructidor an V}}]] l'a discrédité dans tous les partis{{note|Il a gardé pour lui les papiers trouvés dans le fourgon de [[Klinglin]], qui prouvent les correspondances de [[Charles Pichegru|Pichegru]] avec le duc d'Enghien et les Autrichiens, ainsi que les trames des factions de l'intérieur.}} .

Quand Bonaparte revient d'[[Égypte]], il trouve Moreau à [[Paris]], très mécontent du [[Directoire]], tant comme militaire que comme républicain{{note|Pour Mullié, Moreau n'a aucun système, ni sur la politique, ni sur l'art militaire. Il est excellent soldat, brave de sa personne, capable de bien remuer sur un champ de bataille une petite armée, mais absolument étranger aux connaissances de la grande tactique.}}
Il refuse en 1799 de prendre la tête d'un soulèvement militaire contre le Directoire. Lors du [[coup d'État du 18 Brumaire]], après que Bonaparte eut pris le commandement de la {{17e|division}} militaire et des troupes qui sont à Paris, il donne celui des [[Palais des Tuileries|Tuileries]] à [[Jean Lannes|Lannes]], celui du [[château de Saint-Cloud]] à [[Joachim Murat|Murat]], celui de la chaussée de Paris et Saint-Cloud à [[Jean Mathieu Philibert Sérurier|Sérurier]], celui de [[Versailles]] à [[Étienne Macdonald|Macdonald]] et celui du [[Palais du Luxembourg|Luxembourg]] à Moreau. {{nombre|400|hommes}} de la {{96e}} sont destinés à marcher sous ses ordres pour garder ce [[Palais du Luxembourg|palais]] ; ils s'y refusent ; disant qu'ils ne veulent pas marcher sous les ordres d'un général qui n'est pas [[Patriotisme|patriote]]. Napoléon doit s'y rendre lui-même et les haranguer pour lever ces difficultés. Il prête main-forte à Bonaparte en bloquant deux des directeurs, [[Louis-Jérôme Gohier|Gohier]] et [[Jean-François Moulin|Moulin]], dans le Luxembourg et les obligeant à signer leur démission.

Le nouveau [[Premier consul]] Bonaparte lui confie l'[[Armée du Rhin (Révolution française)|armée du Rhin]]{{note|Après Brumaire, les Jacobins continuent à ramener et à chercher des appuis dans les armées de [[Hollande]]. [[André Masséna|Masséna]] est plus propre que personne pour commander dans la rivière de [[Gênes]], où il n'y a pas un sentier qu'il ne connût.}}

== Consulat et Empire ==
{{Wikisourcelang|1=en|2=Armistice of Pahrsdorf}}
Pendant l'armistice de [[Parsdorf]], Moreau, ayant fait un voyage à [[Paris]], descend aux [[Palais des Tuileries|Tuileries]] alors qu'il n'y est pas attendu. Comme il est avec le [[Premier consul]], le ministre de la guerre, [[Lazare Carnot|Carnot]], arrive de [[Versailles]] avec une paire de [[Pistolet (arme)|pistolets]], couverts de [[Diamant|diamants]] d'un très haut prix, destinés au Premier consul qui les prend et les remet à Moreau, en disant : {{Citation|Ils viennent fort à propos.}} Cette scène n'est pas arrangée, et cette générosité frappe le ministre.[[Fichier:Jean-Victor Moreau MET APS1089.jpg|vignette|Jean-Victor Moreau, 1806]]Ayant repoussé les offres de Bonaparte de le marier avec sa sœur [[Caroline Bonaparte]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Garçot|titre=Le duel Moreau-Napoléon|lieu=Paris|éditeur=[[Nouvelles Éditions latines|Nouvelles Editions Latines]]|année=1951|pages totales=194|passage=page 22|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=0bg7gWpOAKYC&printsec=frontcover}}.</ref> ou avec sa belle-fille [[Hortense de Beauharnais]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=MOREAU, Jean-Victor, (1763-1813), général |url=https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/biographies/moreau-jean-victor-1763-1813-general/ |site=napoleon.org |consulté le=2021-11-05}}.</ref>{{,}}<ref name=":2">{{Lien web |auteur=Alain Tanguy - Le Télégramme (Brest) |titre=Le général Moreau, traître ou martyr de la liberté ? |url=https://www.pressreader.com/france/le-telegramme-brest/20211010/282162179392413 |site=pressreader.com |date=10 octobre 2021 |consulté le=2021-11-05}}.</ref>, puis avec la fille d'un de ses obligés, Moreau épouse en 1800, sans prévenir, {{Mlle}} Eugénie [[Hulot d'Osery]] (1781-1821), fille de Guérit Hulot, trésorier, et de Perrine Jeanne Lory<ref>[[Acte de mariage en France|Acte de mariage]] d'après les actes de mariage (série V.2E), 1568-1859, Mariages mai 1800-avril 1802 ,N° de film 007839645, image 508.</ref>, une riche [[Antilles|créole]] de l'[[Île de France (Maurice)|Île de France]] (actuelle [[Maurice (pays)|Île Maurice]]), opposée au cercle de [[Joséphine de Beauharnais]], dont la famille ambitieuse prend une ascendance complète sur lui<ref name=":1" />. Le Premier Consul goûte peu ces manifestations d'indépendance et commence à s'en méfier.

Il se conduisait toujours très simplement, ne recevant que des anciens militaires.

Mis à la tête de l'armée française du Rhin pendant l'année 1800, avec à sa demande [[Charles Malenfant]] comme adjoint à l'État-major, il traverse le Rhin le 25 avril. Il commence par remporter début mai une victoire sur les Autrichiens de [[Pál Kray|Kray]] à la [[bataille d'Engen]] Dans le même temps, le [[Claude Jacques Lecourbe|général Lecourbe]], son lieutenant, remporte un succès complet sur un corps autrichien à la [[bataille de Stockach (1800)|bataille de Stockach]]. Deux jours après, Moreau livre une nouvelle bataille assez sanglante à [[Bataille de Moesskirch|Moëskirch]] et réussit encore à vaincre les Autrichiens de Kray. S'ensuit une série ininterrompue de succès pour l'armée française du Rhin. Moreau et Lecourbe réussissent notamment à forcer le passage du [[Danube]] après une nouvelle victoire à [[Bataille de Höchstädt (1800)|Höchstadt]]. Le général autrichien Kray signe alors un [[armistice]] à Parsdorf le 15 juillet. L'armée française du Rhin, sur sa lancée, s'établit en [[Royaume de Bavière|Bavière]].

Quelques mois plus tard, l'armistice est rompu. L'armée autrichienne, commandée dorénavant par l'[[Jean-Baptiste d'Autriche|archiduc Jean]], lance une offensive en direction de Moreau pour le refouler jusqu'au Rhin. Le général français prépare la riposte. Il évacue son quartier général de [[Haag in Oberbayern|Haag]], en avant de la forêt de [[Hohenlinden]], à l'Est de [[Munich]], et feint la retraite. Il installe son corps d'armée sur la lisère Nord de la forêt pour tendre une embuscade dans une large clairière qu'il a repérée.
[[Fichier:Bataille_de_Hohenlinden.jpg|droite|vignette|225x225px|''[[Bataille de Hohenlinden]]'', [[Henri Frédéric Schopin]], vers [[1835]].]]
Le {{Date-|3|décembre|1800}}, sous la neige, s'engage la [[bataille de Hohenlinden]]. Le commandant autrichien, trop confiant et les croyant en train de s'effondrer, fait manœuvrer son armée en direction des Français. Trois colonnes autrichiennes s'avancent par les seules routes existantes, dont une seule est empierrée. C'est alors que la contre-offensive française débute. [[Emmanuel de Grouchy|Grouchy]], [[Michel Ney|Ney]] et [[Antoine Richepanse|Richepanse]] attaquent la colonne autrichienne du centre par le flanc, de front, et par les arrières. Les [[48e demi-brigade|{{48e}}]], [[57e demi-brigade|{{57e}}]], [[76e demi-brigade|{{76e}}]] et [[46e demi-brigade|{{46e}} demi-brigades]] chargent la baïonnette en avant et culbutent tout ce qu'elles rencontrent sur leur passage. Les bataillons autrichiens et bavarois sont culbutés les uns sur les autres, des milliers d'ennemis sont capturés en peu de temps, car la colonne autrichienne du centre est écrasée. Dans le même temps, [[Paul Grenier (général)|Grenier]] et [[Charles-Mathieu-Isidore Decaen|Decaen]] repoussent, quant à eux, les deux autres colonnes autrichiennes et leur font aussi bon nombre de prisonniers. La victoire des Français est décisive et donc stratégique. Les généraux français Richepanse et Lecourbe se mettent immédiatement à la poursuite des Autrichiens, occasionnant encore de nombreux prisonniers.

[[Vienne (Autriche)|Vienne]], capitale de l'[[empire d'Autriche]] est bientôt menacée. Les Autrichiens [[Capitulation|capitulent]] et demandent la paix. C'est la fin de la guerre et les Français de Moreau l'ont terminée victorieusement. C'est aussi la dernière bataille des guerres de la Révolution française. C'est le [[traité de Lunéville]] qui confirme quelque temps après la défaite de l'Autriche<ref>Le récit le plus complet de la campagne de Moreau en 1800, parce qu'il prend en compte les archives des ennemis est dans Marcel Coz, ''Victor Moreau, général, citoyen de France et d'Europe'', {{p.|215-246}}.</ref>.
[[Fichier:Entrée hotel général Moreau.jpg|gauche|vignette|[[Portail]] d'entrée de l'[[hôtel Moreau]] à Paris.]]
Moreau revient ensuite en France pour jouir de la fortune obtenue pendant ses campagnes, bien qu'il n'ait jamais rien pris de biens étrangers pour son compte. Il devient propriétaire d'[[Hôtel Moreau|un hôtel]] [[rue de la Chaussée-d'Antin]] à [[Paris]], auquel il donne son nom, et l'occupe de 1799 à 1801<ref name="PA00088944">{{Base Mérimée|PA00088944}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=hôtel Moreau rue Chaussée Antin architecte F-N Trou Paris 9 |description=(Voir Maryse Goldemberg, ''Guide du promeneur 9e arrondissement'', Paris, Parigramme, 1997.
''Guide du patrimoine Paris'', sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994). |url=https://paris-promeneurs.com/l-hotel-moreau-ou-hotel-lakanal/,%20https://paris-promeneurs.com/l-hotel-moreau-ou-hotel-lakanal/ |date=2015-01-10 |consulté le=2021-11-05|brisé le = 2023-11-19}}.</ref>.

Il aménage l'hôtel d'Anjou{{Quoi ?|date=5 novembre 2021}}{{Où ?}} et achète pour {{unité|200000|francs}} en 1801 à [[Paul Barras]], qui s'exile en [[Belgique]], le [[château de Grosbois]] ([[Val-de-Marne]]), où il va souvent pour [[Chasse|chasser]]<ref>En [[1804]], après son arrestation pour conspiration, Moreau s'exilera aux États-Unis et {{noble-|Napoléon Ier}} lui rachètera le château par l'intermédiaire du ministre [[Joseph Fouché|Fouché]] qui le rétrocèdera la même année ou en [[1805]] au [[Louis-Alexandre Berthier|maréchal Berthier]], [[prince de Wagram]], et un des quatorze [[Maréchal d'Empire|maréchaux d'Empire]] de la nouvelle promotion.</ref>.

Sa femme rassemble les opposants à la montée du pouvoir de Napoléon. Moreau se retrouve impliqué dans la conjuration de 1803 contre le premier consul, menée par [[Georges Cadoudal|Cadoudal]] et le [[Charles Pichegru|général Pichegru]]. Il est arrêté avec les autres conspirateurs<ref>{{Citation|La conspiration de Georges me fut révélée par un chouan qui exerçait la profession d'apothicaire. }} (Napoléon à Sainte-Hélène.)</ref>.

Pichegru est retrouvé étranglé dans sa prison. Cadoudal est condamné à mort. Moreau est d'abord déclaré innocent par ses juges, puis est condamné à deux ans de prison après une seconde délibération exigée par Bonaparte, peine qui mécontente tout le monde, y compris Bonaparte qui réclamait sa tête ; quand il prend connaissance du verdict, Bonaparte laisse sans retenue éclater sa colère et s'écrie : {{Citation|Ils me l'ont condamné comme un voleur de mouchoir !}}<ref name=":2" />. Bonaparte, heureux d'être débarrassé d'un opposant, commue la peine en [[bannissement]] et fait rayer Moreau des cadres de l'armée le {{date-|6 juillet 1804}}.

=== Exil ===
Moreau part pour les [[États-Unis|États-Unis d'Amérique]] via l'[[Espagne]] où il séjourne longuement<ref name=":2" />. À son débarquement à [[Philadelphie]] en 1805, le général est accueilli avec enthousiasme ; une foule se presse sur les quais et plusieurs députés et sénateurs sont venus le saluer. À leurs paroles de bienvenue, il répond en s'inclinant, car à ce moment, il ne parle pas un mot d'[[Anglais américain|anglais]].

Il visite [[New York]] et sa région, et les autorités américaines donneront son nom à la future ville de [[Moreau (New York)|Moreau]]. Il vit tranquillement à [[Morrisville (comté de Bucks, Pennsylvanie)|Morrisville]], près de [[Trenton (New Jersey)|Trenton]] ([[New Jersey]]) où il a acquis une vaste propriété, qui devient le refuge de tous les exilés politiques. Il rencontre à plusieurs reprises le président [[Thomas Jefferson]]<ref name=":0" />. Aux États-Unis, il perd son unique fils Victor Eugène (1802-1808)<ref name=":0" />.

Quand il apprend l'invasion de l'Espagne par Napoléon en 1808 puis la destruction de la [[Grande Armée]] en [[Russie]] en 1812, il est consterné<ref name=":2" />. « Arrêter le [[tyran]] sanguinaire Bonaparte devient chez lui une obsession »<ref name=":2" />.

Alors, probablement à l'instigation de son épouse, mais aussi après plusieurs visites de l'ambassadeur de Russie aux États-Unis lui proposant un poste de conseiller du tsar {{noble|Alexandre Ier (empereur de Russie)}}, il se rallie aux [[Guerre de la Sixième Coalition|Alliés anti-français]] et décide de retourner en Europe.

[[Charles XIV Jean|Bernadotte]], qui commande alors une armée contre Napoléon, l'introduit auprès du tsar {{noble|Alexandre Ier (empereur de Russie)}}. Dans l'espoir de revenir en France pour établir un régime républicain dans une Europe apaisée, il donne aux Alliés des conseils sur la conduite de la guerre. Le 27 juillet 1813, il débarque en [[Suède]]<ref name=":2" />.

=== Fin de vie ===
[[Fichier: La mort du général Moreau-Auguste Couder mg 8221.jpg|thumb|right|225px|''La Mort du général Moreau'', par [[Auguste Couder]]]]Le {{Date-|27|août|1813}} a lieu la [[bataille de Dresde]]. 
[[Image:Moreau-Denkmal Dresden.jpg|Mémorial sur le site de la [[bataille de Dresde]].|vignette]]
Moreau se tient au milieu de l'[[État-major|État-Major]] des alliés coalisés. Un boulet français lui fracasse le genou droit et la jambe gauche<ref name=":2" />. Amputé et transféré sur une [[Litière (véhicule)|litière]] à bras sur plus de {{unité|200|kilomètres}} vers [[Louny|Laun]] en [[Bohême]] où il arrive le {{date-|30 août}}, il y meurt trois jours plus tard le {{date-|2 septembre}}. Ses derniers mots furent : « Je n'ai rien à me reprocher »<ref>D'après le récit détaillé de Svinine, secrétaire d'ambassade russe : P. Svinine, ''Details concerning General Moreau'', Willis, Boston, 1814.</ref>{{,}}<ref name=":2" />.

Le tsar {{noble-|Alexandre Ier}} le fait inhumer dans la cathédrale catholique de [[Saint-Pétersbourg]].

Son tombeau se trouve sur la [[perspective Nevski]], dans la crypte de l'[[Église Sainte-Catherine de Saint-Pétersbourg|église Sainte-Catherine]], l'une des cinq [[Église catholique|églises catholiques]] de Saint-Pétersbourg. À la suite d'un incendie en 1947, la [[crypte]] n'est plus accessible au public, seule à l'entrée une plaque commémorative (en [[russe]] et en [[français]]) indique que sa dépouille y repose. L'historien Valynseele, cité par Pierre Savinel dans son ouvrage paru en 1988<ref>Pierre Savinel, ''Moreau, rival républicain de Bonaparte'', 1988</ref>, obtint des clichés du cercueil de la part de l'ambassade soviétique : sur le couvercle supérieur, on voit des restes d'un revêtement de velours avec des galons et des ornements de bronze. En tête et au pied du cercueil subsistent des plaques ouvragées en métal doré, avec des inscriptions en langue française ; sur la plaque au pied, il est gravé :

[[Fichier:Arc de Triomphe mg 6829.jpg|upright|thumb|right|[[Noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile|Noms gravés sous l'arc de Triomphe de l'Étoile]] : pilier Est, {{13e}} et {{14e}} colonnes.]]
{{Citation bloc|Guide de l'éternité, il ne vécut sur cette terre que pour mourir dans la carrière qui mène à l'immortalité.}}
[[Fichier:Louny-129-Tafel-Moreau.jpg|centré|vignette|Plaque commémorative à son domicile 129 am Ring (Mírové náměstí), [[Louny]] dans l'actuelle [[Tchéquie]].]]


Sa veuve reçoit une pension du [[tsar]] de {{unité|12000|[[Franc-or|francs-or]]}} et {{noble|Louis XVIII}} le fait [[Maréchal de France|maréchal]] à titre posthume. Son nom est gravé sur l'[[Arc de triomphe de l'Étoile|arc de Triomphe]] de [[Place Charles-de-Gaulle|l'Étoile]] à Paris<ref name=":0" />.

Les frères et sœurs du général Moreau sont anoblis par décision royale du 8 octobre 1814, confirmée le 3 février 1817. La famille a relevé le nom de Lizoreux la même année. Stanislas Moreau de Lizoreux, né en 1846, est le premier à porter ce patronyme.

Le cœur du général est enterré au [[cimetière de la Chartreuse]] de [[Bordeaux]], auprès de la maréchale Moreau, sa veuve, décédée à Bordeaux le {{date-|1 décembre 1821}}.

== Descendance ==
[[Fichier:Madame Moreau.jpg|vignette|L'épouse Eugénie Moreau, v. 1800]]
Du mariage du maréchal Moreau avec Eugénie Hulot d'Osery sont issus deux enfants :
* Victor Eugène Moreau (1802-1808) ;
* Isabelle Moreau (1804-1877), mariée avec Ernest Dubois de Courval, conseiller général de l'[[Aisne (département)|Aisne]], fils d'[[Alexis Dubois de Courval]], conseiller général et député de l'Aisne, avec lequel elle a trois enfants : Alexandrine (1824-1897), Arthur (1826-1873) et Victor (1839-1891).

== Notes et références ==

{{références}}

== Annexes ==
=== Bibliographie ===

* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Marcel Coz |titre=Victor Moreau, général, citoyen de France et d'Europe |lieu=Guissény |éditeur=Cloître imprimeurs |année=2008 |pages totales=513 |isbn=978-2-7466-0155-0 |oclc=259711900 |bnf=412956507}}.
*  {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Maurice |nom1=Garçot |titre=Le Duel Moreau-Napoléon |éditeur=[[Nouvelles Éditions latines|Nouvelles Editions Latines]] |année=1951 |pages totales=194 |lire en ligne={{Google Livres|id=0bg7gWpOAKYC}}}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Daniel Guézennec |titre=Le Général Moreau, Chevalier de l'Humanité |éditeur=Éditions de la PAM |année=2017 |isbn=978-2-36518-026-9}}.
* Soizik Moreau, ''Jean-Victor Moreau, l’adversaire de Napoléon'', punctum, 2005 (biographie).
* Soizik Moreau, ''Napoléon et... Jean-Victor'', coéd. punctum - L'embarcadère, 2005, (théâtre).
* {{Ouvrage |auteur1=Frédéric Hulot |titre=Le général Moreau |éditeur=Pygmalion/Gérard Watelet |année=2001 |isbn=}}.
* {{Ouvrage |auteur1=P. Savinel |titre=Moreau, rival républicain de Bonaparte |lieu=Rennes |éditeur=Ouest France |année=1986 |isbn=}}.

=== Articles connexes ===
* [[Liste des familles subsistantes de la noblesse française (L à Z)]]
* [[Bataille de Diersheim]]
* [[Armorial des familles de Bretagne]]

=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Mullié}}

{{Portail|Révolution française|Bretagne|Premier Empire|franc-maçonnerie|Armée française}}

{{DEFAULTSORT:Moreau, Jean Victor Marie}}
[[Catégorie:Général de la Révolution française promu en 1793]]
[[Catégorie:Naissance en février 1763]]
[[Catégorie:Naissance à Morlaix]]
[[Catégorie:Décès en septembre 1813]]
[[Catégorie:Décès à Louny]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée en Gironde]]
[[Catégorie:Étudiant de l'université de Rennes]]
[[Catégorie:Maréchal de France de la Restauration]]
[[Catégorie:Personnalité morte en exil]]
[[Catégorie:Naissance dans la province de Bretagne]]
[[Catégorie:Décès à 50 ans]]
[[Catégorie:Personnalité de la franc-maçonnerie initiée avant 1800]]
[[Catégorie:Militaire de l'Empire russe mort au combat lors des guerres napoléoniennes]]
[[Catégorie:Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile]]
[[Catégorie:Personnalité française des guerres napoléoniennes]]
[[Catégorie:Militaire français mort au combat lors des guerres napoléoniennes]]
[[Catégorie:Personnalité bretonne du XVIIIe siècle]]
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