Voir la source de Guerre du Golfe

{{Voir homonymes|Guerre du Golfe (homonymie)}}
{{sources à lier|date =mai 2023}}
{{Infobox Conflit militaire
 | conflit         = Guerre du Golfe
 | guerre          = 
 | image           = Gulf War Photobox.jpg
 | upright         = 1.4
 | légende         = De haut en bas et de gauche à droite : des [[McDonnell Douglas F-15E Strike Eagle|F-15E]], [[General Dynamics F-16 Fighting Falcon|F-16]] et [[McDonnell Douglas F-15 Eagle|F-15C]] de l'USAF volant au-dessus des puits de pétrole koweïtiens en feu ; véhicule de combat du génie M728 ; troupes britanniques du régiment de Staffordshire pendant l'opération 'Granby' ; « [[Highway of Death|autoroute de la mort]] » ; caméra d'un tir d'arme guidée laser de Jaguar français.
 | alt             = 
 | date            = {{date|2|août|1990}} – {{date|28|février|1991}} <small>({{Durée|02|08|1990|28|02|1991}})</small>.
 | lieu            = [[Irak]], [[Koweït]], [[Arabie saoudite]], [[Israël]] et golfe Persique.
 | casus           = [[Invasion du Koweït]] par l'Irak.
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 | issue           = Victoire de la Coalition
 | combattants1    = {{États-Unis}}<br />{{Koweït}}<br />{{Arabie saoudite}}<br />{{Turquie}}<br />{{Royaume-Uni}}<br />{{France}}<br />{{Égypte}}<br />{{Émirats arabes unis}}<br />{{Pays|Oman|1970}}<br />{{Syrie (1980-2024)}}<br />{{Maroc}}<br />{{Pakistan}}<br />{{Bahreïn}}<br />{{Bangladesh}}<br />{{Canada}}<br />{{Italie}}<br />{{Nigeria}}<br />{{Argentine}}<br />{{Niger}}<br/>{{Australie}}<br />{{Espagne}}<br />{{Sénégal}}<br />{{Belgique}}<br />{{Pays-Bas}}<br />{{Grèce}}<br />{{Sierra Leone}}<br />{{Pays|Honduras|1949}}<br />{{Pays|Corée du Sud|1984}}<br>{{Qatar}}<br>{{Portugal}}<br>{{Singapour}}<br>{{Nouvelle-Zélande}}<br>{{Hongrie}}<br>{{Drapeau|Tchéquie|1990}} [[République fédérale tchèque et slovaque|Tchécoslovaquie]]<br>{{Allemagne}}<br>{{Pologne}}<br>{{Japon}}
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 | commandant1     = {{drapeau|United States}} '''[[George H. W. Bush]]'''<br>{{drapeau|États-Unis}} [[Dick Cheney]]<br>{{drapeau|États-Unis}} [[Colin Powell]]<br>{{drapeau|États-Unis}} [[Norman Schwarzkopf]]<br>{{drapeau|États-Unis}} [[John J. Yeosock]]<br>{{drapeau|États-Unis}} {{lien|Walter E. Boomer}}<br>{{drapeau|États-Unis}} {{lien|lang=en|Chuck Horner|texte=Charles Horner}}<br>{{drapeau|États-Unis}} {{lien|lang=en|trad=Stan Arthur|fr=Stanley R. Arthur|texte=Stanley Arthur}}<br>{{drapeau|États-Unis}} {{lien|J. William Kime}}<br>{{drapeau|Koweït}} '''[[Jaber al-Ahmad al-Sabah]]'''<br>{{drapeau|Koweït}} [[Saad al-Abdallah al-Salim al-Sabah]]<br>{{drapeau|Arabie saoudite}} '''[[Fahd ben Abdelaziz Al Saoud]]'''<br>{{drapeau|Arabie saoudite}} {{lien|lang=en|Saleh Al-Muhaya|texte=Saleh al-Muhaya}}<br>{{drapeau|Arabie saoudite}} [[Khaled ben Sultan Al Saoud]] <br>{{drapeau|Royaume-Uni}} '''[[Margaret Thatcher]]'''<br>{{drapeau|Royaume-Uni}} '''[[John Major]]'''<br>{{drapeau|Royaume-Uni}} [[Peter de la Billière]]<br>{{drapeau|France}} '''[[François Mitterrand]]'''<br>{{drapeau|France|}} [[Jean-Pierre Chevènement]]<br>{{drapeau|France}} [[Pierre Joxe]]<br>{{drapeau|France|}} [[Maurice Schmitt]]<br>{{drapeau|France}} [[Michel Roquejeoffre]]<br>{{drapeau|France}} [[Bernard Janvier]]
 | commandant2     = {{Drapeau|Irak|1991}} '''[[Saddam Hussein]]'''<br>{{Drapeau|Irak|1991}} [[Ali Hassan al-Majid]]<br>{{Drapeau|Irak|1991}} [[Ezzat Ibrahim al-Douri|Izzat Ibrahim al-Douri]] <br>{{Drapeau|Irak|1991}} [[Salah Aboud Mahmoud]]<br>{{Drapeau|Irak|1991}} [[Hussein Kamel al-Majid]]<br>{{Drapeau|Irak|1991}} [[Abed Hmoud]]
 | forces1         = {{unité|956600|hommes}}
 | forces2         = {{unité|1390000|hommes}}<ref name="perspective.usherbrooke.ca">https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?langue=fr&codePays=IRQ&codeTheme=12&codeTheme2=1&codeStat=MS.MIL.TOTL.P1&codeStat2=x Perspective Monde Oersonnel militaire Irak].</ref>
 | pertes1         = ''Coalition :''<br> {{unité|292|morts}}<ref name="DB210216"/><br> {{unité|776|blessés}}<ref name="DB210216"/><br> 31 chars d'assaut détruits<br>75 avions détruits<br><br>''Koweït :''<br> {{unité|4200|morts}}<br>{{unité|12000|prisonniers}}<br>{{unité|200|chars}} capturés ou détruits<br>{{unité|850|blindés}} détruits ou capturés<br> {{unité|57|avions}} détruits<br>{{unité|8|avions}} capturés<br> {{unité|17|navires}} coulés<br>{{unité|6|navires}} capturés
 | pertes2         = ~ {{unité|25000|à=100000|morts}}<ref name="Guelton206-207"/>{{,}}<ref name="WP040691"/>{{,}}<ref name="Bourque455"/>{{,}}<ref name="DB210216"/><br>~ {{unité|75000|à=300000|blessés}}<ref name="Guelton206-207"/>{{,}}<ref name="DB210216"/><br>{{unité|86743|prisonniers}}<ref name="Guelton206-207"/><br>{{unité|3300}} à {{unité|4000|chars}} détruits<ref name="Bourque455"/>{{,}}<ref name="Libé210298"/><br>~ {{unité|2000|blindés}} détruits<ref name="Bourque455"/>{{,}}<ref name="Libé210298"/><br>~ {{unité|2200|pièces}} d'artillerie détruites<ref name="Bourque455"/>{{,}}<ref name="Libé210298"/><br> {{unité|103|avions}} détruits<ref name="Libé210298"/><br> {{unité|139|avions}} capturés<ref name="Libé210298"/><br> {{unité|19|navires}} coulés<br> {{unité|19|navires}} endommagés.
 | pertes          = Civils : <br>{{Drapeau|Irak|1991}} ~ {{unité|4000|à=45000|morts}}<ref name="Libé210298" />{{,}}<ref name="WP040691"/><br> {{drapeau|Koweït}} {{unité|1082|morts}}, {{unité|625|disparus}}<br>{{drapeau|Jordanie}} 14 morts<br>{{drapeau|Israël}} 2 morts
 | batailles       = {{Guerre du Golfe (1990-1991)}}
 | notes           = 
 | géolocalisation = 
}}
La '''guerre du Golfe''' est un [[Guerre|conflit]] qui oppose, du {{date-|2 août 1990}} au {{date-|28 février 1991}}, l'[[Irak]] à une coalition de 35 États dirigée par les [[États-Unis]] à la suite de l'[[Invasion du Koweït|invasion et l'annexion du Koweït]] par l'Irak. La guerre est divisée en deux phases : l''''[[Opération Bouclier du désert|opération ''Bouclier du désert'']]''' (en anglais ''Desert Shield''), du {{date-|2 août 1990}} au {{date-|17 janvier 1991}}, au cours de laquelle les troupes se renforcent et défendent l'[[Arabie saoudite]], et l''''[[Opération Tempête du désert|opération ''Tempête du désert'']]''' (en anglais ''Desert Storm''), du {{date-|17 janvier}} au {{date-|28 février 1991}}, phase de combat, qui commence avec un bombardement aérien et naval, suivi d'un assaut terrestre et qui se termine par la victoire des forces de la coalition qui parviennent à repousser l'armée irakienne hors du [[Koweït]] et à avancer en Irak. La coalition cesse sa progression et déclare un cessez-le-feu de 98 heures après le début de la campagne terrestre. Au cours de la guerre, les combats sont limités à l'Irak, au Koweït et à des zones le long de la frontière avec l'Arabie saoudite ; l'Irak lance des missiles [[Scud]] contre des cibles militaires de la coalition en Arabie saoudite [[Bombardement d'Israël par l'Irak en 1991|et contre Israël]].

La guerre du Golfe est aussi connue sous d'autres noms, comme la première guerre du golfe Persique, la première guerre du Golfe, la guerre du Koweït, la première guerre d'Irak, ou tout simplement « guerre d'Irak » jusqu'à ce que le terme fasse référence à la [[Guerre d'Irak|guerre de 2003]]. Pourtant, il y eut peu de combats dans le [[golfe Persique]] en 1991, et le surnom de ce conflit convient mieux à la [[guerre Iran-Irak]] qui avait été surnommée en son temps la « guerre du Golfe »<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Philippe Rondot |titre=La Guerre du Golfe |périodique=Défense nationale |date=juin 1981 |lire en ligne= |pages=79-95. }}</ref>.

Ce conflit est marqué par la mise en place d'émissions télévisées en direct depuis le front, principalement par le réseau américain [[CNN International|CNN]]. La guerre gagne également le surnom de « guerre de jeu vidéo » après la diffusion quotidienne d'images provenant de caméras installées à bord des bombardiers américains au cours de l'opération ''Tempête du Désert''{{Référence nécessaire|date=8 juin 2023}}.

== Origines du conflit ==

=== Rapprochement américano-irakien ===
[[Fichier:Saddam rumsfeld.jpg|thumb|left|[[Donald Rumsfeld]], en tant qu'envoyé spécial américain au [[Moyen-Orient]], rencontre [[Saddam Hussein]] les 19 et 20 décembre 1983.]]
Depuis la [[République d'Irak (1958-1968)|révolution de 1958]], l'Irak était allié à l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] et il y avait des désaccords entre le pays et les États-Unis. Ces derniers étaient préoccupés par la position de l'Irak dans le [[conflit israélo-palestinien]] et désapprouvaient le soutien qu'il apportait à de nombreux activistes arabes, comme [[Sabri al-Banna|Abou Nidal]]. Ils avaient inscrit l'Irak sur la liste des [[États soutenant le terrorisme]], le {{date-|29 décembre 1979}}.
Les États-Unis étaient restés officiellement neutres après l'invasion de l'Iran par l'Irak en 1980, devenue la [[guerre Iran-Irak]], bien qu'ils aient fourni des ressources, un soutien politique et quelques avions « non militaires » à l'Irak.

En {{date-|mars 1982}}, l'Iran lance une fructueuse contre-offensive ([[opération Victoire Indéniable|opération ''Victoire Indéniable'']]) et les États-Unis intensifient le soutien qu'ils apportent à l'Irak afin d'empêcher sa défaite. Dans une tentative d'établir des relations diplomatiques complètes, l'Irak est retiré de la liste américaine des États soutenant le terrorisme. Apparemment, cela était dû à l'amélioration de la teneur des écoutes du régime, bien que l'ancien assistant du secrétaire adjoint américain à la défense ait déclaré par la suite : « Personne n'avait de doutes sur le fait que [les Irakiens] continuaient à être impliqués dans le terrorisme... La vraie raison était de les aider à gagner la guerre contre l'Iran. ». Après des succès militaires de l'Irak et le refus de l'offre de paix par l'Iran en son mois de juillet, les achats d'armes par les belligérants atteignent un pic en 1982. Lorsque le président irakien [[Saddam Hussein]] expulse Abou Nidal vers la Syrie après que les États-Unis en ont fait la demande en {{date-|novembre 1983}}, l'[[Présidence de Ronald Reagan|administration Reagan]] envoie [[Donald Rumsfeld]] rencontrer Saddam Hussein en tant qu'envoyé spécial et renoue des liens avec lui. Malgré le [[Incident de l'USS Stark|drame de la frégate américaine]] {{USS|Stark|FFG-31|2}}, attaquée par erreur par des avions irakiens le {{date-|17 mai 1987}} (37 marins tués), la coordination militaire entre l'Irak et les États-Unis se renforce jusqu'en 1988<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Paul Balta|titre=Le conflit Irak-Iran|lieu=Paris|éditeur=La Documentation française|collection=Notes et études documentaires, {{n°|4889}}|année=1989|passage=103, 112.|isbn=}}</ref>.

En {{date-|août 1988}}, au moment où le cessez-le-feu avec l'Iran est signé, l'Irak est criblé de dettes et les tensions montent avec les pays proches. La majeure partie de cette dette est détenue par l'Arabie saoudite et le Koweït. L'Irak fait pression sur ces deux nations pour qu'elles effacent ses dettes, mais elles refusent.

=== Revendication irakienne sur le Koweït ===
Le différend entre l'Irak et le Koweït implique également le fait que l'Irak revendique le [[Koweït]] comme territoire irakien légitime<ref name=":0" />. Le Koweït faisait partie de la province [[Empire ottoman|ottomane]] de [[Vilayet de Bassora|Bassora]] jusqu'à l'issue de la Première Guerre mondiale. La dynastie souveraine du Koweït, la famille al-Sabah, avait conclu un accord de [[protectorat]] en 1899, qui assignait la responsabilité de ses affaires étrangères au [[Royaume-Uni]]. En 1922, c'est le Royaume-Uni qui fixe la frontière entre les deux pays, rendant l'Irak pratiquement sans accès à la mer. Le Koweït rejette par la suite les tentatives irakiennes d'obtenir des dispositions complémentaires dans la région.

L'Irak se voulait déjà souverain du Koweït en [[1958]]. Trois ans plus tard, le Général [[Abdel Karim Kassem|Kassem]] revendiquait le « territoire koweïtien » comme partie intégrante de la « nation irakienne »<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Charles Saint-Prot|titre=Histoire de l'Irak. De Sumer à Saddam Hussein|lieu=Paris|éditeur=Ellipses|année=1999|passage=182-183.|isbn=}}</ref>, juste après la pleine indépendance du Koweït, déclarée le {{date-|19 juin 1961}} grâce aux appuis britannique et arabe<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=19 juin 1961 Proclamation d'indépendance du Koweït |url=http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?codeEve=651 |site=acig.org |éditeur=Perspective Monde |jour=9 |mois=septembre |année=2003 |consulté le=31 décembre 2010}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Tom Cooper, Stefan Kuhn |coauteurs=Ahmad Sadik |titre=Kuwait « Emergency », 1961 |url=http://www.acig.org/artman/publish/article_203.shtml |éditeur=[http://www.acig.org/ Air Combat Information Group] |jour=9 |mois=septembre |année=2003 |consulté le=31 décembre 2010}}.</ref>.

=== Endettement irakien et différend pétrolier ===
L'Irak accuse aussi le Koweït de dépasser les quotas de production de pétrole fixés par l'[[Organisation des pays exportateurs de pétrole|OPEP]]. Afin que l'organisation maintienne son prix à {{unité|18|dollars}} le baril, une certaine discipline est nécessaire. Les [[Émirats arabes unis]] et le Koweït sont régulièrement en surproduction. Pour ce dernier, il s'agit en partie de réparer les pertes causées par les attaques iraniennes lors de la guerre Iran-Irak et de payer pour les pertes d'un scandale économique. Il en résulte une chute des prix, jusqu'à {{unité|10|dollars}} le baril, correspondant à une perte de sept milliards de dollars par an pour l'Irak. Ce manque à gagner est équivalent à son déficit de la balance de paiements en 1989. Les revenus qui en résultent ne suffisent plus à subvenir aux besoins du gouvernement, et encore moins à réparer les infrastructures endommagées. La [[Jordanie]] et l'Irak souhaitent alors plus de discipline et obtiennent une petite victoire. Le gouvernement irakien décrit cela comme relevant d'une [[guerre économique]], et considère que le Koweït a aggravé la situation avec des forages directionnels réalisés à travers la frontière, dans le gisement de Rumaila<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Pierre-Jean Luizard]]|titre=La question irakienne|lieu=Paris|éditeur=Fayard|année=2002|pages totales=366|passage=146-147.|isbn=2-213-61346-X}}</ref>. À la même époque, Saddam Hussein cherche à tisser des liens étroits avec les États arabes qui ont soutenu l'Irak lors de la guerre. Il obtient le soutien des États-Unis, et pense que l'existence de liens avec des États du Golfe pro-occidentaux pourrait aider à amener et maintenir l'Irak dans la sphère d'influence des États-Unis.

L'énorme diminution des exportations de pétrole de ces deux pays de l'[[Organisation des pays exportateurs de pétrole|OPEP]] — Iran et Irak — représente autant de bénéfices pour l'[[Arabie saoudite]] et le [[Koweït]], auprès desquels l'Irak est respectivement endetté à hauteur de 45 milliards de [[dollar américain|dollars américains]] et de 15 milliards de dollars. Saddam Hussein exige des deux pays arabes non seulement l'annulation de ces [[dette]]s, mais aussi un don d'une valeur égale, et menace de représailles armées en cas de désaccord. La reconversion de l'[[économie de guerre]] en [[économie de marché]] s’opère lentement en Irak. Une diminution du cours du baril de pétrole brut d'un seul dollar fait perdre 1 milliard de dollars par an<ref>
{{lien web |titre=Cahier documentaire sur le Golfe |url=http://www.monde-diplomatique.fr/cahier/irak/repriseactivite-petrole |date= }}. L'Irak produit environ 2,5 millions de barils par jour à l'époque, soit environ 1 milliard de barils par an</ref> à l'Irak. Or le Koweït, qui restreint l'accès irakien au [[golfe Persique]] et ''a fortiori'' à la mer, produit de plus en plus de [[pétrole]] et ne respecte même pas ses quotas. L'ultime ''[[casus belli]]'' arrive lorsque le Koweït est accusé de forer du côté irakien de la frontière entre les deux pays.

Le {{date|25 juillet 1990}}, Saddam Hussein rencontre l'ambassadrice américaine à Bagdad, [[April Glaspie]]. Celle-ci, au courant des mouvements de troupes à la frontière (« nous constatons que vous avez amassé des troupes nombreuses à la frontière ») - décelés par satellites, aussi bien les officiels américains que français pensaient à une démonstration de force et ne pensaient réellement à une invasion<ref>L’amiral [[Jacques Lanxade]] à convoqué une réunion à l’Élysée où tous les experts présents avaient exclu l’éventualité d’une invasion irakienne du Koweït peu avant son déclenchement.</ref>, lui a clairement indiqué que les États-Unis ne soutiendraient jamais la solution d’un contentieux territorial autrement que par des moyens pacifiques. Le président irakien ne peut donc tirer d’alibi de cette entretien<ref name="cah">{{article|langue= fr|auteur1= |titre=La participation militaire française à la guerre du Golfe|périodique=Cahiers du Centre d'études d'histoire de la défense|numéro=21 |année=2004|pages=21 |lire en ligne=https://web.archive.org/web/20051012125739/http://www.cehd.sga.defense.gouv.fr/publications/cahier21.pdf }}.</ref>

Mais certaines interprétations lui laisse entendre que les [[États-Unis]] n'interviendraient pas dans un conflit opposant deux pays arabes<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pierre-Jean Luizard|titre=La question irakienne|passage=305|éditeur=Fayard|année=2002|isbn=}}</ref>· Pour d'autres, Saddam Hussein « interpréta de travers l'approbation américaine à son projet de modification, par la force, de sa frontière avec le Koweït ; il y vit le feu vert pour s'en emparer<ref>[[Noam Chomsky]] considère que dans ''La loi du plus fort. Mise au pas des États voyous'', Le Serpent à Plumes, 2002, {{p.|56}}.</ref> ». Voici ce qu'April Glaspie déclara à Hussein:

''{{citation bloc|I know you need funds. We understand that and our opinion is that you should have the opportunity to rebuild your country. But we have no opinion on the Arab-Arab conflicts, like your border disagreement with Kuwait ... Frankly, we can only see that you have deployed massive troops in the south. Normally that would not be any of our business. But when this happens in the context of what you said on your national day, then when we read the details in the two letters of the Foreign Minister, then when we see the Iraqi point of view that the measures taken by the UAE and Kuwait is, in the final analysis, parallel to military aggression against Iraq, then it would be reasonable for me to be concerned<ref>[https://www.nytimes.com/1990/09/23/world/confrontation-in-the-gulf-excerpts-from-iraqi-document-on-meeting-with-us-envoy.html "CONFRONTATION IN THE GULF; Excerpts From Iraqi Document on Meeting With U.S. Envoy"].</ref>.}}''

ce qui peut se traduire comme suit :

''{{citation bloc|Je sais que vous avez besoin de fonds. Nous le comprenons et nous pensons que vous devriez avoir la possibilité de reconstruire votre pays. Cependant nous n'avons pas d'opinion sur les conflits arabo-arabes, comme votre désaccord frontalier avec le Koweït... Pour vous parler franchement, nous ne pouvons que constater que vous avez massivement déployé des troupes dans le sud. Normalement, cela ne devrait pas nous concerner. Mais lorsque cela se produit dans le contexte de ce que vous avez déclaré lors de votre fête nationale, lorsque nous lisons dans les détails les deux lettres du ministre des affaires étrangères, lorsque nous voyons le point de vue irakien selon lequel les mesures prises par les EAU et le Koweït sont, en fin de compte, comparables à une agression militaire contre l'Irak, alors il serait raisonnable que je m'en inquiète.}}''

Le {{date-|30 juillet}}, une réunion de médiation est organisée à [[Djeddah]] sous les auspices du roi [[Fahd ben Abdelaziz Al Saoud|Fahd d'Arabie Saoudite]], ou le Koweit propose de compenser les pertes relatives au champ pétrolifère de Rumailah (fourniture de {{unité|15000|b/j}}), d’annuler complètement les dettes de guerre irakiennes, d’accorder un bail de 99 ans sur les îles de Boubyan et Warda ainsi qu’un don de 500 millions de dollars par an en contrepartie d’une reconnaissance définitive de la [[frontière entre l'Irak et le Koweït]]. Or l’Irak a refusé cette offre<ref name="cah"/>.; elle échoue<ref>{{Lien web |langue=en |format=pdf |titre=Preparation Paper Security Council 28 November 1990 Decision on Kuwait |url=http://afa.at/histomun/HISTOMUN2008-Paper-Kuwait.pdf |date=28 |mois=novembre |année=1990 |consulté le=29 septembre 2009 }}.</ref>. Le {{date-|2 août}}, l'armée irakienne envahit le Koweït en quelques heures. L'émir [[Jaber al-Ahmad al-Sabah|Jaber]] se réfugie à l'étranger.

== Réaction à l'invasion du Koweït ==
L'invasion du Koweït est condamnée par la communauté internationale qui vote la [[Résolution 660 du Conseil de sécurité des Nations unies|résolution 660]] dès le {{date-|2 août 1990}}, puis elle conduit à des [[Embargo contre l'Irak|sanctions économiques immédiates contre l'Irak]]. Le {{date-|14 octobre 1990}}, « [[Affaire des couveuses au Koweït|l'infirmière Nayirah]] » (appelée ainsi par les médias) témoigne devant une commission du [[Congrès des États-Unis]], qui est retransmise à la télévision. Elle déclare notamment que {{Citation|ma sœur aînée avait accouché le 29 juillet et nous voulions passer quelque temps au Koweït auprès d'elle. […] Pendant que j'étais là, j'ai vu les soldats irakiens entrer dans l'hôpital avec leurs armes. Ils ont tiré les bébés des couveuses, ils ont pris les couveuses et ont laissé mourir les bébés sur le sol froid. J'étais horrifiée. Je ne pouvais rien faire et je pensais à mon neveu qui était né prématuré et aurait pu mourir ce jour-là lui aussi. […]}}. Après la guerre, il a été découvert que ce témoignage était entièrement faux, qu'il avait un objectif de [[propagande]] pour que l'[[opinion publique]] internationale contribue à ce qu'elle soutienne l'action militaire. La jeune fille, coachée selon certaines sources par Michael Deaver, ancien conseiller en communication de Ronald Reagan, s'appelait Nayirah al-Ṣabaḥ, et était la fille de l'ambassadeur du Koweït à Washington Saud bin Nasir Al-Sabah<ref>
{{lien web |titre=Rendez-vous avec X : Le mensonge des couveuses koweïtiennes |url=https://www.franceinter.fr/emissions/rendez-vous-avec-x/rendez-vous-avec-x-01-decembre-2012 |périodique=[[France Inter]] |date=1 décembre 2012 }}.</ref>. Le {{date-|29 novembre 1990}}, la [[Résolution 678 du Conseil de sécurité des Nations unies|résolution 678]] du Conseil de Sécurité des Nations unies autorise le recours à la force contre les forces irakiennes, si celles-ci n'ont pas évacué le Koweït au {{date-|15 janvier 1991}}. Adoptée par 12 voix contre 2 (Cuba, Yémen) et 1 abstention (la Chine), c'est la première résolution de l'ONU à autoriser le recours à la force depuis la [[Résolution 84 du Conseil de sécurité des Nations unies|guerre de Corée]] (1950)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Histoire de la crise du Golfe|sous-titre=des origines aux conséquences|auteur1=Chapour Haghighat|prénom1=Chapour|nom1=Haghighat|lieu=Bruxelles|éditeur=Complexe|lien éditeur=Éditions Complexe|collection=Questions au XXe siècle|numéro dans collection=50|année=1992|pages totales=479|isbn=978-2-870-27430-9|isbn10=2-870-27430-0|passage=418-419.}}</ref>.

Le président américain [[George H. W. Bush|George Bush]] déploie les forces des États-Unis en Arabie saoudite et exhorte d'autres pays à envoyer leurs propres armées sur le terrain. De nombreuses nations rejoignent la coalition, y compris la France, ce qui en fait la plus grande alliance militaire depuis la Seconde Guerre mondiale. La grande majorité des forces militaires de la coalition viennent alors des États-Unis, avec l'Arabie saoudite, le Royaume-Uni et l'Égypte comme principaux contributeurs, dans l'ordre. Le Koweït et l'Arabie saoudite paient environ 32 milliards de dollars sur les 60 milliards que coûte le conflit.

== Déroulement ==
{{Article détaillé|Chronologie de la guerre du Golfe (1990-1991)|Insurrection en Irak (1991)}}
[[Fichier:British gulf war.jpg|vignette|Entraînement des forces britanniques, 6 janvier 1991.]]
[[Fichier:3 F-111 1EF-111.jpg|vignette|Quatre [[General Dynamics F-111 Aardvark|F-111]] lors de la campagne aérienne de 1991.]]
[[Fichier:Multinational group of fighter jets during Operation Desert Shield 2.JPEG|vignette|Avions de la coalition durant l'[[opération Bouclier du désert|opération ''Bouclier du Désert'']]. De bas en haut : un [[Dassault Breguet / Dornier Alpha Jet|Alpha Jet]] et un [[Dassault Mirage F1|Mirage F-1]] du [[Qatar]], un autre Mirage F-1 mais [[France|français]], un [[General Dynamics F-16 Fighting Falcon|F-16]] [[États-Unis|américain]] et un [[McDonnell Douglas CF-18 Hornet|CF-18 Hornet]] [[Canada|canadien]].]]
[[Fichier:Various Arabic Troops during Operation Desert Storm.jpg|vignette|Forces égyptiennes, syriennes, omanaises, koweïtiennes et françaises lors d'une revue le {{date-|8 mars 1991}} après la victoire.]]
[[Fichier:Sole of shoe at Highway of Death in Iraq.JPG|vignette|Image de la défaite des forces irakiennes le long de l'[[Highway of Death|« autoroute de la mort »]].]]

On peut distinguer quatre phases :
* l'[[Invasion du Koweït|invasion du Koweït par l'Irak]] à partir du {{date|2|août|1990}} ;
* les préparatifs militaires alliés au cours de l'automne [[1990]] (opération [[Opération Bouclier du désert|''Desert Shield'', ''Bouclier du Désert'']]) ;
* la guerre proprement dite (opération [[Opération Tempête du désert|''Desert Storm'', ''Tempête du Désert'']]), en trois parties :
** préparation aérienne ({{date-|16 janvier}}-février [[1991]]) qui permit l'attrition de 20 % des forces irakiennes, en deçà des objectifs prévus de 50 %<ref>{{en}} Robert A. Pape, ''Bombing to Win: Air Power and Coercion in War'', Cornell University Press, avril 1996 {{ISBN|978-0801483110}}.</ref>.
** offensive des 100 heures (février [[1991]]) (bataille sur l'[[Highway of Death|« autoroute de la mort »]])
** sabotage des puits de pétrole par les soldats irakiens (25-{{date|27 février 1991}})
* l'après-guerre : printemps [[1991]], massacre des [[Kurdes]] et des [[chiisme|chiites]] que la coalition avait incités à se [[Insurrection irakienne de 1991|révolter contre Saddam Hussein]].

== Effectifs des belligérants ==
Effectifs et équipements de l'[[Forces armées irakiennes|armée irakienne]] au Koweït et dans la région :
* {{nombre|530000|hommes}}
* {{formatnum:2600}} [[Char de combat|chars d'assaut]] [[T-72]], [[T-62]], [[T-54|T-55]] (sur {{formatnum:4000}})
* {{nombre|1500|pièces}} d'artillerie (sur {{formatnum:2700}})
* {{unité|1700|véhicules}} blindés (sur {{formatnum:2500}})
* 240 [[avion militaire|avions de combat]] (sur 500)

Effectifs de la coalition : {{nombre|938545|hommes}}
* {{États-Unis}} : {{nombre|535000|hommes}}, 80 navires, 6 porte-avions, 2 navires-hôpitaux, des sous-marins, {{unité|1350|avions}}, {{unité|1500|hélicoptères}}, {{unité|1000|chars}} d'assaut, {{unité|2000|blindés}}, {{nombre|1800|pièces}} d'artillerie
* {{Arabie saoudite}} : {{nombre|118000|hommes}}, 21 navires, 145 avions, 550 chars d'assaut, {{unité|1840|blindés}}, 500 pièces d'artillerie
* {{Turquie}} : {{nombre|95000|hommes}}, 92 avions dont 42 envoyés en renfort par l'OTAN (surveillance de la frontière sans participation aux combats)
* {{Royaume-Uni}} : {{nombre|36000|hommes}} (terre : {{formatnum:29000}}, air : {{formatnum:4000}}, mer : {{formatnum:3000}}), aidés de 78 avions, 80 hélicoptères, 23 navires, 180 chars d'assaut, 300 blindés légers et 76 pièces d'artillerie ([[Activité du Special Air Service durant la guerre du Golfe|SAS dans la guerre du Golfe]])
* {{Égypte}} : {{nombre|35600|hommes}} ([[Corps expéditionnaire égyptien durant la deuxième guerre du Golfe]]), 300 chars d'assaut, 100 blindés légers, plusieurs pièces d'artillerie
* {{Émirats arabes unis}} : {{nombre|40000|hommes}}, confortés de 15 navires, 80 avions et 200 blindés
* {{Oman}} : {{nombre|25500|hommes}}, auxquels s'ajoutent 4 navires, 63 avions et 50 chars)
* {{Syrie}} : {{nombre|20800|hommes}}, 300 blindés
* {{France}} : {{nombre|19000|hommes}} (terre : {{formatnum:12000}}, air : {{formatnum:1160}}, mer : {{formatnum:2400}}, réserves à Djibouti : {{formatnum:3400}}), 15 navires, 60 avions, 120 hélicoptères, 40 chars d'assaut, 100 chars légers, 600 blindés, 18 pièces d'artillerie. Selon le Musée des blindés de Saumur, la France à déployé 214 VAB, 96 AMX-10 RC ainsi que 44 AMX-30 B2 ([[Opération Daguet|opération ''Daguet'']])
* {{Koweït}} : {{nombre|22000|hommes}}, 30 avions (15 Mirage F1 CK1 et CK2 + 15 A4 SKYHAWK) et 34 hélicoptères
* {{Maroc}} : {{nombre|17000|hommes}}, quelques chars
* {{Pakistan}} : {{nombre|10000|hommes}}
* {{Allemagne}} : 5 navires, 18 avions, équipements radars déployés en Turquie dans le cadre de l'OTAN, divers équipements militaires envoyés en Israël pour sa protection (des blindés de détection de gaz toxiques, 10 hélicoptères, 2 sous-marins, des missiles, etc.) (n'a pas participé directement au conflit contre l'Irak)
* {{Bahreïn}} : {{nombre|7400|hommes}}
* {{Bangladesh}} : {{nombre|6000|hommes}}
* {{Canada}} : {{nombre|2700|hommes}} ([[Opération Friction|opération ''Friction'']] : 3 navires, 37 avions, un [[hôpital de campagne]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Opération Friction|sous-titre=Golfe Persique, 1990-1991|prénom1=Jean|nom1=Morin|prénom2=Richard H.|nom2=Gimblett|lieu=Toronto|éditeur=Dundurn Press|année=1997|pages totales=336|isbn=978-1-550-02258-2|isbn2=978-1-550-02259-9|url=https://books.google.com/books?id=QisbkZZN0HsC&pg=PA7&dq=US+Navy&hl=fr&sig=OZ2IxOtnZTHmKtQbHwb9S8hBjv4#PPA323,M1}}</ref>)
* {{Italie}} : {{nombre|1950|hommes}}, 5 navires, 22 avions
* {{Nigeria}} : 500 hommes
* {{Niger}} : 800 hommes
* {{Argentine}} : 900 hommes, 2 navires
* {{Australie}} : 600 hommes, 3 navires, 2 unités médicales
* {{Nouvelle-Zélande}} : 2 avions de transport, 1 unité médicale de 40 personnes
* {{Espagne}} : 500 hommes, 7 navires
* {{Sénégal}} : 495 hommes (dont 92 tués dans un crash d'un C-130 de l'armée saoudienne)
* {{Belgique}} : 400 hommes, 5 navires, 12 avions et des munitions pour les alliés (N'a pas participé aux opérations contre l'Irak, 12 F-16 en défense en Turquie.)
* {{Corée du Sud}} : 1 avion de transport, 1 unité médicale
* {{Pays-Bas}} : 400 hommes, 3 navires, des équipements radars
* {{Grèce}} : 200 hommes, 1 navire
* {{Sierra Leone}} : 200 hommes
* {{Honduras}} : 150 hommes
* {{Hongrie}} : 1 unité médicale de 37 personnes
* {{Danemark}} : 1 navire, 1 unité médicale, des missiles déployés en Turquie dans le cadre de l'OTAN
* {{Norvège}} : 1 navire
* {{Portugal}} : 1 navire
* {{Pologne}} : 1 hôpital de campagne de 130 personnes, 2 navires-hôpitaux
* {{Roumanie}} : 1 hôpital de campagne de 360 hommes, 1 unité de décontamination chimique de 160 hommes
* {{Suède}} : 1 hôpital de campagne avec 525 personnes
* {{Tchécoslovaquie}} : 1 unité de lutte antichimique forte de 300 hommes, protégée par 37 soldats
* {{Singapour}} : 35 médecins militaires

Au niveau maritime, le 17 janvier 1991, la répartition des unités est la suivante<ref>{{article|langue= fr|auteur1= |titre=La participation militaire française à la guerre du Golfe|périodique=Cahiers du Centre d'études d'histoire de la défense|numéro=21 |année=2004|pages=71 |lire en ligne=https://web.archive.org/web/20051012125739/http://www.cehd.sga.defense.gouv.fr/publications/cahier21.pdf }}.</ref>. :
* Golfe Persique : 76 bâtiments  
* [[Mer Rouge]] : 24 bâtiments  
* En transit ou dans le [[golfe d'Oman]] : 48 bâtiments 

Une des particularités de la guerre est le nombre important de pays (34) y ayant participé, qui plus est tous contre le camp irakien. Les besoins en pétrole d'un nombre croissant de pays, le paroxysme de l'[[anti-impérialisme]], des mouvements pour la paix et la démocratie expliquent une telle intervention. Cela faisait plus de 23 ans et la [[guerre des Six Jours]] qu'aucune annexion ne s'était produite. La [[Guerre du Liban|guerre civile libanaise]] touche à sa fin et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] [[Guerre d'Afghanistan (1979-1989)|s'est retirée]] d'[[Afghanistan]]. De plus, l'Union soviétique, et par ricochet les [[États-Unis]], membres du Conseil permanent de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]], cessent d'user de leur [[veto]]. L'Union soviétique est en effet dans la période de ''[[perestroïka]]'' et de ''[[glasnost]]'', ce qui éloigne chez les Américains la peur qu'un régime [[communisme|communiste]] profite de la guerre pour se mettre en place. De même, ils redoutent peu l'arrivée d'un régime [[islamisme|islamiste]] hostile aux [[Occident]]aux, de par la faible influence de l'[[Iran]] et les bonnes relations en façade entre la [[Pakistan|république islamique du Pakistan]] et les États-Unis. La volonté pour les anciens [[Bloc de l'Est|États satellites de l'URSS]] de démontrer leur aptitude à intervenir sans Moscou est également un facteur d'intervention.

== Pertes ==
=== Pertes irakiennes ===
Les chiffres des pertes irakiennes varient très largement selon les sources<ref name="Guelton206-207">{{harvsp|id=Guelton|Guelton 1996|p=206-207}}.</ref>. En [[1998]], ''[[Libération (journal)|Libération]]'' indique qu'il est {{Citation|impossible d'avancer des statistiques sérieuses sur les pertes irakiennes. Propagande et désinformation font varier les estimations de {{unité|4000|à=400000|morts}}}}<ref name="Libé210298">{{lien web |langue=fr |auteur1=[[Jean-Dominique Merchet]] |auteur2=[[Jean-Pierre Perrin]] |auteur3=[[Didier François]] |auteur4=José Garçon |titre=En 1991, entre 4 000 et 400 000 morts irakiens, selon les estimations les plus extrêmes. Et 149 victimes alliées. Sept ans après, le vrai bilan de l'opération Desert Storm. |url=https://www.liberation.fr/evenement/1998/02/21/en-1991-entre-4-000-et-400-000-morts-irakiens-selon-les-estimations-les-plus-extremes-et-149-victime_227890 |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=21 février 1998 }}.</ref>.

Aucun bilan global n'est également donné par le gouvernement irakien<ref name="Guelton206-207"/>{{,}}<ref name="Libé210298"/>. Le premier ministre irakien [[Saadoun Hammadi]] déclare seulement le {{date|19 février 1991}} que {{Citation|les 26 premiers jours de l'offensive ont fait {{unité|20000| morts}} et {{unité|60000| blessés}}}}<ref name="Guelton206-207"/>. Pour le [[bombardement de l'abri d'Amiriya]] par l'aviation américaine, les estimations sont d'environ quatre cents morts, tous civils<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Bruno Fanucchi |titre=Bagdad se prépare à la guerre |url=http://www.leparisien.fr/politique/bagdad-se-prepare-a-la-guerre-23-02-2003-2003845630.php |site=leparisien.fr |date=2003-02-23 |consulté le=2019-10-26}}.</ref>.

En [[1992]], les universitaires américains {{lien|Robert W. Tucker}} et David C. Hendrickson donnent les bilans suivants, donnés par différentes sources<ref name="Guelton206-207"/> :
* {{unité|100000|morts}} dans les bombardements précédant l'offensive terrestre, selon une source non officielle du [[Pentagone (États-Unis)|Pentagone]]<ref name="Guelton206-207"/> ;
* {{unité|100000|soldats}} tués (avec une marge d'erreur possible de 50 %) et {{unité|300000| blessés}}, selon une source de la [[Defense Intelligence Agency]] (DIA)<ref name="Guelton206-207"/> ;
* Entre {{unité|25000| et=150000| morts}} d'après d'« autres observateurs »<ref name="Guelton206-207"/> ;
* Moins de {{unité|5000 civils}} tués dans les bombardements<ref name="Guelton206-207"/>.

En [[2002]], l'universitaire américain Stephen Alan Bourque chiffre les pertes irakiennes entre {{unité|25000| et= 50000| tués}}, {{unité|80000| prisonniers}}, {{unité|3300| chars}}, {{unité|2100|véhicules}} blindés de transport de troupes et {{unité|2200| pièces}} d'artillerie<ref name="Bourque455">{{harvsp|id=Bourque|Bourque 2002|p=455}}.</ref>

En [[2016]], ''[[The Daily Beast]]'' donne un bilan de {{unité|25000|à=65000| soldats}} irakiens tués et {{unité|75000|blessés}}<ref name="DB210216"> 
{{lien web |langue=en |auteur1=James A. Warren |titre=The Gulf War Victory That Never Was |url=https://www.thedailybeast.com/the-gulf-war-victory-that-never-was |périodique=[[The Daily Beast]] |date=21 février 2016 }}.</ref>.

En [[2001]], le capitaine suisse Ludovic Monnerat donne un bilan bien plus faible pour les pertes irakiennes : {{unité|3000 à 5000 morts}}, {{unité|8000|à= 15000 |blessés}}, {{unité|86000|prisonniers}} dont {{unité|2500|blessés}}<ref>
{{lien web |langue=fr |auteur1=Ludovic Monnerat |titre=''Dix ans après la libération du Koweït, le face-à-face entre coalisés et irakiens dans le désert en 1991 rappelle les incertitudes de l'offensive terrestre'' |url=http://www.checkpoint-online.ch/CheckPoint/Monde/Mon0018-GuerreGolfe10Ans.html |date=24 février 2001 }}.</ref>.

Le nombre de soldats irakiens faits prisonniers est officiellement de {{formatnum:86743}} selon la coalition<ref name="Guelton206-207"/>.

En [[juin 1991]], l'avocat [[Dominique Tricaud]], membre de la Commission d'enquête « Vérité sur la guerre du Golfe », déclare estimer les pertes irakiennes  entre {{unité|35000 et 45000 morts}} pour les civils et à entre {{unité|85000 et 110000 morts}} pour les militaires<ref name="WP040691"> 
{{lien web |langue=en |auteur1=John Pomfret |titre=Violence Increasing in N. Iraq |url=https://www.washingtonpost.com/archive/politics/1991/06/04/violence-increasing-in-n-iraq/9a6423b1-1303-4fcf-aaaa-195ad3fd7850/ |périodique=[[The Washington Post]] |date=4 juin 1991 }}.</ref>{{,}}<ref name="HRW92">
{{lien web |langue=en |titre=Endless torment : The 1991 Uprising in Iraq And Its Aftermath |url=https://www.hrw.org/reports/1992/Iraq926.htm#_ftn85 |périodique=Human Rights Watch |date=juin 1992 }}.</ref>.

Concernant les pertes matérielles irakiennes, la [[Defense Intelligence Agency|DIA]] donne le bilan suivant en {{date-|juin 1992}}<ref name="Guelton206-207"/> :
* {{unité|4000 chars}} détruits sur {{unité|4230|déployés}}<ref name="Guelton206-207"/> ;
* {{unité|2140 pièces}} d'artillerie détruites sur {{formatnum:3110}}<ref name="Guelton206-207"/> ;
* {{unité|1856 blindés}} légers transporteurs de troupes détruits sur {{formatnum:2870}}<ref name="Guelton206-207"/> ;
* 7 hélicoptères détruits sur 160<ref name="Guelton206-207"/> ;
* 103 avions détruits sur 809 (139 avions trouvent également refuge en Iran, mais ils sont saisis par le gouvernement iranien qui refusera de les rendre)<ref name="Guelton206-207"/> ;
* Les 60 vaisseaux irakiens et les 28 navires pris au Koweït sont tous coulés<ref name="Guelton206-207"/>.

Un autre bilan donne 139 avions (plus 114 réfugiés  en [[Iran]]), 8 hélicoptères, 74 bateaux, {{unité|2089|chars}}, 856 véhicules de transport, {{unité|2140| pièces}} d'artillerie. Un total de quarante victoires aériennes alliées a eu lieu, 27 par des missiles [[AIM-7 Sparrow|AIM-7M]], dix par des missiles [[AIM-9 Sidewinder|AIM-9M/P]], deux hélicoptères détruits au canon par des A-10, un autre détruit en vol par une bombe à guidage laser tirée depuis un [[McDonnell Douglas F-15E Strike Eagle|F-15E Strike Eagle]]<ref>{{Article|langue= fr |titre=Il y dix ans, le missile affirmait sa suprématie pendant la guerre du Golfe |périodique=Science et Vie |lien périodique= Science et Vie|numéro= 215 HS|mois= juin|année=2001 |pages= 118|issn= 0036-8369 }}.</ref>.

Le général français [[Maurice Schmitt]], [[chef d'État-Major des armées (France)|chef d'État-Major des armées]], estime que moins de {{unité|5000| civils}} irakiens ont été tués par les bombardements de la coalition<ref name="Guelton206-207"/>. Le colonel américain Kenneth Rizel estime à {{formatnum:3000}} le nombre de morts chez les civils<ref name="KR"/>.

=== Pertes militaires de la coalition occidentale ===
Au total, dans toute l'opération ''[[Opération Tempête du désert|Tempête du Désert]]'', les pertes de la coalition sont de 240 morts et 776 blessés (15 % des blessés au combat et 24 % des tués au combat sont du à des [[tir ami|tirs amis]]<ref>{{lien web|langue=en|format=PDF|auteur1= Catherine M. Webb |auteur2=  Kate J. Hewett|périodique=U.S. Army Aeromedical Research Laboratory |url=http://www.fas.org/man/eprint/fratricide.pdf|titre=An Analysis of U.S. Army Fratricide Incidents during the Global War on Terror (11 September 2001 to 31 March 2008)  |date=mars 2010}}</ref> :), qu'il convient d'ajouter aux 138 soldats tués et {{unité|2978| blessés}} hors combats, dans divers accidents, depuis ''[[Opération Bouclier du désert|Bouclier du Désert]]'' ; 41 militaires alliés étaient par ailleurs prisonniers des Irakiens. 81 aéronefs (dont 48 américains, 7 britanniques et 3 saoudiens) sont détruits<ref>{{lien web |langue=fr |titre=Rapport d'information déposé en application de l'article 145 du Règlement par la commission de la Défense nationale et des forces armées en conclusion des travaux d'une mission d'information (sur les conditions d'engagement des militaires français ayant pu les exposer, au cours de la guerre du Golfe et des opérations conduites ultérieurement dans les Balkans, à des risques sanitaires spécifiques |url=http://www.assemblee-nationale.fr/rap-info/i3055-01.asp#P85_4909 |date=15 mai 2001 }}.</ref>.
* [[États-Unis]] : 148 morts, 458 blessés, 60 avions (34 abattus, 26 accidentés), 15 hélicoptères, 18 [[M1 Abrams|chars M1 Abrams]], 20 VCI [[M2 Bradley|M2/M3 Bradley]] (dont 17 détruits par des tirs amis), une pièce d'[[artillerie]], deux navires ({{USS|Tripoli|LPH-10|6}} et {{lien|lang=en|USS Princeton (CG-59)|texte=USS ''Princeton''}}) sont mis hors de combat par des [[mine marine|mines]].
* [[Royaume-Uni]] : six morts, six blessés, sept avions.
* [[Arabie saoudite]] : dix-huit morts, vingt blessés, deux avions.
* Contingents arabes : treize morts, 43 blessés.
* [[France]] : trois morts, vingt-sept blessés, deux avions.
* [[Italie]] : un avion [[Panavia Tornado]] dans la nuit du 17 au 18 janvier 1991, les deux pilotes sont faits prisonniers<ref name="difesaonline.it">{{lien web|url=http://en.difesaonline.it/news-forze-armate/cielo/25-anni-dalloperazione-locusta|titre=25 years from the "Locust" operation|date=25 Septembre 2015}}</ref>.
* [[Sénégal]] : 92 morts dans un crash d'un Lockheed C-130H Hercules de l'armée saoudienne le {{date-|21 mars 1991}}<ref> 
{{lien web |langue=fr |auteur1=Abdou Aziz Seck |titre=« Dédommagement des 92 « Diambars » décédés pendant l'opération ''Tempête du Désert'' : après avoir reçu des miettes, les familles des soldats vont donner la preuve que l'État avait encaissé 91 milliards » |url=http://www.xibar.net/DEDOMMAGEMENT-DES-92-DIAMBARS-DECEDES-PENDANT-L-OPERATION-TEMPETE-DU-DESERT-Apres-avoir-recu-des-miettes-les-familles_a20254.html |périodique=''Le Populaire'' |date=9 novembre 2009 }}.</ref>, huit blessés.

=== Pertes civiles dans les autres pays ===
[[Fichier:Kuwaiti main battle tanks.JPEG|vignette|Chars d'assaut [[M-84]] des [[forces armées koweïtiennes]].]]

* [[Koweït]] :  {{nombre|1082|morts}} durant le conflit, 625 disparus, quatre cents tués par engins explosifs en 1991 (durée estimée pour un déminage total : vingt ans), milliers de blessés.
* [[Jordanie]] : quatorze morts, vingt-six blessés (chauffeurs de poids-lourds pris dans les bombardements alliés sur la route Amman-Bagdad).
* [[Israël]] : deux morts et 229 blessés par tir de [[Scud]] irakien<ref>Selon le ministère des Affaires étrangères israélien, deux personnes ont été tuées par des frappes de missiles, quatre ont souffert de crises cardiaques pendant les tirs, et sept personnes sont mortes en raison de l’utilisation incorrecte des kits conçus pour se protéger en cas de guerre atomique, biologique ou chimique. Voir {{lien web |langue=fr |auteur=Judah Ari Gross |titre=Masques à gaz, missiles et ironie : Des photos de la guerre du Golfe de 1991 |url=https://fr.timesofisrael.com/masques-a-gaz-missiles-et-ironie-des-photos-de-la-guerre-du-golfe-de-1991/ |site=The Times of israel |date=8/1/2021}}.</ref> sur le pays qui est resté neutre.
* [[Arabie saoudite]] : deux morts, 76 blessés.

== Conséquences ==
=== Destructions des infrastructures ===
Pour le colonel Kenneth Rizel (2001<ref name="KR">
{{lien web |langue=en |auteur1=Rizer, Kenneth |titre=« Bombing Dual-Use Targets: Legal, Ethical, and Doctrinal Perspectives » |url=http://www.airpower.maxwell.af.mil/airchronicles/cc/Rizer.html |périodique=Air & Space Power Journal |date=mai 2001 }}.</ref>), l'application de la [[théorie des cinq cercles]] du colonel [[John A. Warden III]] durant la guerre, en ciblant les infrastructures matérielles et en préconisant l'usage de [[Bombardement stratégique|bombardements stratégiques]] couplés à des ''[[Bombe guidée|bombes guidées]]'', aurait connu un succès indéniable, bien qu'elle fût moralement problématique. Ainsi, selon lui, cette campagne aérienne aurait permis d'éviter nombre de « [[Dommage collatéral|dégâts collatéraux]] », ne faisant que {{nombre|3000|morts}} chez les civils de façon directe malgré le largage de {{unité|88000|tonnes}} de bombes en 43 jours<ref name="KR"/>. En revanche, la destruction des usines hydroélectriques et autres installations électriques, qui a permis d'anéantir les capacités de ''{{lien|command and control}}'' de l'armée irakienne, a provoqué l'explosion d'épidémies de gastro-entérites, de [[choléra]] et de [[typhoïde]], en empêchant le fonctionnement des centres de traitement d'[[eau potable]] et d'eau usagée. {{unité|100000|civils}} ont pu ainsi être touchés indirectement, tandis que le [[Mortalité infantile|taux de mortalité infantile]] aurait doublé<ref name="KR"/>. L'[[Organisation mondiale de la santé]] (OMS) n'enregistre aucun cas de choléra en 1990, plus de {{formatnum:1200}} en 1991 et plus de {{formatnum:1300}} en 1994<ref name=RB>Ruth Blakeley, Department of Politics, University of Bristol, 2001 (Revised in February 2003), ''[http://iprd.org.uk/?p=3131 Bomb Now, Die Later]''.</ref>. La typhoïde était passée d'environ {{nombre|1600|cas}} en 1990 à plus de {{formatnum:24000}} en 1994<ref name=RB/>.

Le rapport d'une mission de l'[[ONU]], dirigée par le sous-secrétaire [[Martti Ahtisaari]], envoyée en {{date-|mars 1991}} pour évaluer les besoins [[Aide humanitaire|humanitaire]]s de l'Irak, décrit l'état du pays comme « quasi-apocalyptique »<ref>[[Javier Pérez de Cuéllar]]. ''Report S/22366 to the United Nations Security Council, detailing the findings of the mission undertaken by Under-Secretary-General Martti Ahtisaari to assess the humanitarian needs arising in Iraq in the aftermath of the Gulf War''.</ref>.

Un autre rapport de l'ONU, de 1999<ref name=ONU99>United Nations Report. Annex II of S/1999/356. ''Report of the Second Panel Established Pursuant to the Note by the President of the Security Council of 30 January 1999 (S/1999/100) concerning the current humanitarian situation in Iraq.''.</ref>, souligne les effets à plus long terme de cette campagne de bombardements qui a anéanti la plupart des infrastructures nécessaires à la survie de la société (eau, électricité, hôpitaux, etc.). Selon ce rapport, le taux de mortalité à l'accouchement est passé de 50 pour {{formatnum:100000}} en 1989 à 117 en 1997, tandis que le taux de mortalité infantile (compris pour inclure les enfants de moins de 5 ans), est passé pendant la même période de 30 pour {{formatnum:1000}} à plus de 97 pour {{formatnum:1000}}<ref name=ONU99/>; entre 1990 et 1994, il avait été multiplié par 6<ref name=RB/>. Avant la guerre, en 1990, l'Irak produisait environ {{nombre|8900|millions}} de watts; en 1999, ce chiffre avait été réduit à {{formatnum:3500}}<ref name=RB/>. Cette réduction drastique est due à la fois aux bombardements aériens et aux sanctions économiques appliquées ensuite par l'ONU ([[résolution du Conseil de sécurité des Nations unies]] {{numéro|661}} ; la [[Résolution 687 du Conseil de sécurité des Nations unies|résolution 687]] d'{{date-|avril 1991}} permettait l'envoi de denrées alimentaires et de fournitures médicales, mais pas des matériaux nécessaires à la reconstruction du réseau électrique et d'eau potable)<ref name=RB/>. La difficulté essentielle tient à la distinction entre les morts indirectes causées par les bombardements et celles causées par les sanctions, qui ont empêché la reconstruction du pays<ref name=RB/>.

Alors qu'il était largement admis que les sanctions avaient provoqué une augmentation importante de la mortalité infantile, les recherches menées à la suite de l'invasion de l'Irak en 2003 ont montré que les données fréquemment citées avaient été falsifiées par le régime de Saddam Hussein et qu'il n'y avait pas eu d'augmentation de la mortalité infantile en Irak après 1990 et  pendant la durée des sanctions<ref>{{article|nom1=Dyson|prénom1=Tim|nom2=Cetorelli|prénom2=Valeria|date=2017-07-01|titre=Changing views on child mortality and economic sanctions in Iraq: a history of lies, damned lies and statistics|journal=BMJ Global Health|langue=en|volume=2|numéro=2|pages=e000311|doi=10.1136/bmjgh-2017-000311|pmid=29225933|issn=2059-7908|pmc=5717930}}</ref>.

=== Autres préjudices humains ===
La guerre du Golfe a généré une nouvelle entité pathologique : le [[syndrome de la guerre du Golfe]].

Par ailleurs, l'utilisation de munitions à l'[[uranium appauvri]] par la Coalition suscite des polémiques sur les conséquences sanitaires pour les militaires des deux camps et la population locale qui ont été exposés aux vapeurs, nanoparticules, particules et fumées de ces munitions<ref>Salamon R (2004) [https://hal-lara.archives-ouvertes.fr/hal-01571608/document Rapport de l'enquête française sur la guerre du Golfe et ses conséquences sur la santé ; Répondant à la lettre de mission du 6 juin 2001 adressée par le cabinet du Ministre du Ministère de la Défense] ; [Rapport de recherche INSERM], 286 p., bibliographie {{p.|276 et 277}}, tableaux, graphiques. hal-01571608</ref>.

Entre {{unité|320|et=800|tonnes}} d'uranium appauvri ont été tirées par la coalition. Entre 1994 et 2003, le nombre de malformations congénitales pour {{nombre|1000|naissances}} vivantes à la maternité de Bassorah avait été multiplié par 17, passant de 1,37 à 23 dans le même hôpital. En 2004, l’Irak présentait les plus hauts taux de leucémie et lymphome au monde<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Rachida El |nom=Azzouzi |titre=À Bassorah, en Irak, le cauchemar des « bébés monstres » et des cancers |url=https://www.mediapart.fr/journal/international/070621/bassorah-en-irak-le-cauchemar-des-bebes-monstres-et-des-cancers |site=Mediapart |date=7 juin 2021 }}.</ref>.

Après la guerre, la plupart des {{unité|300000|Palestiniens}} vivant au Koweït, soupçonnés de soutenir l'Irak, sont expulsés<ref>{{Article |auteur1=Quentin Müller, Sebastian Castelier |titre=Koweït, Immigrés. « Les faire payer pour l’air qu’ils respirent » |périodique=Orient 21 |date=26 septembre 2019 |lire en ligne=https://orientxxi.info/magazine/koweit-immigres-les-faire-payer-pour-l-air-qu-ils-respirent,3288 |pages= }}</ref>.

=== Coût du conflit ===
Les pertes économiques, les dépenses militaires et les conséquences écologiques de ce conflit relativement court mais de haute intensité sont énormes.

==== Coût financier ====
Le [[Quid (ouvrage)|Quid]] 2000 indique :
* [[Irak]] : 500 milliards de [[Dollar américain|dollars]] de destructions pour faits de guerre depuis [[1980]] en incluant la [[guerre Iran-Irak]] (300 milliards de destructions militaires et 200 de destructions civiles), plus 200 de réparations dues à l'[[Iran]] et au [[Koweït]]. La [[dette]] concernant les fournisseurs étrangers dépassant les 50 milliards a été effacée en grande partie après la chute du régime de [[Saddam Hussein]] en 2003.
* [[Koweït]] : 20 milliards de dollars de destructions.
* [[États-Unis]] : 61,1 milliards de [[dollar américain|dollars]] de dépenses militaires, dont 43,1 furent remboursés par des pays alliés (Arabie saoudite : 16,8 ; Koweït : 11,1 ; Japon : 9,4 ; Allemagne : 6,6 ; Émirats : 4 ; Corée du Sud : 0,17 ; autres États : 0,02).
* [[Arabie saoudite]] : 60 milliards de dépenses militaires et d'aides économiques.
* [[France]] : 1,2 milliard de $ de dépenses militaires, plus pertes des exportations en Irak estimé à 3 milliards.
* [[Royaume-Uni]] : 1,23 milliard de $ de dépenses militaires, 1,7 milliard de pertes économiques.
* [[Turquie]] : 7 milliards de $ pertes économiques, 2,4 milliards d'aide de la part de l'Arabie saoudite, du Koweït, de l'Allemagne et de la [[Communauté économique européenne|CEE]].
* [[Jordanie]] : {{unité|3|à=4|milliards}} de pertes économiques.
* L'ensemble des nations arabes a estimé au total les pertes financières à 800 milliards de $.

1,88 milliard de [[gallon]]s d'[[essence (hydrocarbure)|essence]] ont été consommés sous la juridiction du ''U.S. Central Command'' durant les opérations ''Desert Shield'' et ''Desert Storm'' entre le {{date-|10 août 1990}} et le {{date-|31 mai 1991}}. Soit 44,8 millions de [[baril]]s en 295 jours<ref>J. P. Stucker, J. F. Schank, B. Dombey-Moore, ''Assessment of DoD Fuel Standardisation Policies'', [[RAND Corporation]], 1994.</ref>.

==== Bilan écologique et déminage ====
{{Article connexe|Ports du Koweït#Sabotages durant la guerre du Golfe de 1991}}
[[Fichier:USAF F-16A F-15C F-15E Desert Storm pic.jpg|vignette|Avions de la coalition survolant des [[puits de pétrole]] incendiés par les troupes irakiennes lors de leur retraite après l'[[Opération Tempête du désert|opération ''Tempête du Désert'']]. [[Red Adair]] participa à leur extinction après le conflit.]]

En plus des destructions dues à tout conflit militaire et de l'impact sanitaire de l'[[uranium appauvri]], il y eut un désastre écologique régional dû à l'incendie de {{nobr|732 puits}} de pétrole koweïtiens par les forces irakiennes qui voulaient ainsi obscurcir le ciel dans l'idée de gêner l'activité aérienne de la Coalition et de nuire à l'économie mondiale, environ vingt millions de tonnes de pétrole furent déversées dans le sol.

Sur le quart sud du Koweït, une fumée noire s'éleva à {{nobr|600 mètres}} du sol. La visibilité fut réduite de 25 à {{unité|4|km}} dans la région et il y eut une chute de la température jusqu'à {{unité|-10|°C}}. Les conditions météorologiques furent modifiées jusqu'à {{unité|500|km}} à la ronde. Des traces de fumée furent retrouvées sur l'Himalaya. Le dernier puits fut éteint le {{date-|6 novembre 1991}}.

Lors de la [[marée noire]] due à l'ouverture volontaire du terminal de ''[[Ports du Koweït#Mina Al-Ahmadi|Mina al Ahmadi]]'' par l'Irak le {{date|20|janvier|1991}}, {{unité|800000|tonnes}} de pétrole brut se répandirent dans le golfe Persique et polluèrent les côtes koweïtiennes, saoudiennes et iraniennes. Un bombardement mené par des [[General Dynamics F-111 Aardvark|F-111]] de l'[[United States Air Force|USAF]] pour limiter l'écoulement du brut et incendier le pétrole ainsi que les mesures prises telles que des barrages flottants ont limité les dégâts.

Les autorités irakiennes après la guerre du Golfe ont déclaré qu’ils avaient mouillé {{unité|1157|[[mine marine|mines marines]]}} dans le Golfe Persique. {{unité|1240|ont}} été détruites par la coalition internationale, car il y avait des mines de la [[guerre Iran-Irak]]. Les bâtiments européens en ont détruit à eux seuls 898 et à l’intérieur de ces unités européennes, les chasseurs de mines de la [[classe Tripartite]] français, belges et néerlandais en ont détruit 530<ref>{{article|langue= fr|auteur1= |titre=La participation militaire française à la guerre du Golfe|périodique=Cahiers du Centre d'études d'histoire de la défense|numéro=21 |année=2004|pages=63 |lire en ligne=https://web.archive.org/web/20051012125739/http://www.cehd.sga.defense.gouv.fr/publications/cahier21.pdf }}.</ref>.

== Couverture médiatique ==
La couverture médiatique de la guerre du Golfe a été très importante. Elle a eu lieu à un moment où les progrès technologiques de la télévision la mettaient en mesure de présenter instantanément et en direct, des images de n’importe où dans le monde. Donc, elle a été télévisée dès le début. Une grande majorité des réseaux de télévision ont compté sur les informations et les images fournies par l'armée. Avec l’aide de nouvelle technologie, la couverture de la guerre a changé, les médias ont eu accès à des innovations militaires, telles que des images obtenues à partir d’armes équipées de caméras<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Guylain Chevrier|titre=Guerre du Golfe et télévision|sous-titre=un mariage stratégique|éditeur=Revue d'histoire critique|date=15 septembre 2009|isbn=|lire en ligne=https://journals.openedition.org/chrhc/1708}}.</ref>. Pour la première fois, la population a pu assister en direct à des scènes inquiétantes de la guerre. En d’autres mots, les gens ont pu voir un missile en action.

=== CNN, en avance sur ses rivaux ===
Les trois principales chaînes télévisées américaines ([[ABC News|ABC]], [[Columbia Broadcasting System|CBS]] et [[National Broadcasting Company|NBC]]) étaient présentes sur le terrain et ont couvert la guerre en direct. Cependant, la couverture de la guerre a surtout profité à la jeune chaîne [[Cable News Network|CNN]]. Celle-ci s'est distinguée en étant la seule à proposer une diffusion de l'information en continu. Elle se fit immédiatement connaître comme la « chaîne de la guerre ». [[Saddam Hussein]] lui-même devait choisir CNN pour s’adresser aux nations occidentales<ref name=":1" />.

Aux premiers jours du bombardement, les correspondants de CNN et leurs équipes ont été capables de réaliser un reportage radio en direct depuis une de leurs chambres à l'hôtel Rachid. De toutes les autres chaînes, CNN était la seule capable de réaliser cela, ce qui fut un gros succès pour elle. Parmi tous les correspondants de CNN, celui qui a retenu le plus l’attention est Peter Arnett. Il est, par la suite, devenu connu pour les polémiques sur ses reportages<ref name=":2">Perry M. Smith, « How CNN fought the war: A view from the inside », 1991, New York, Birch Lane Press.</ref>.

=== Communication gouvernementale ===
Malgré la brièveté de la guerre, les communications de l'administration américaines pendant la guerre du Golfe ont été importantes. Ayant tiré les leçons de la [[guerre du Viêt Nam]], le Pentagone a pris le contrôle de la diffusion des informations, en imposant certaines restrictions à la couverture de la presse<ref name=":1" />. C’est-à-dire, créer une censure par rapport aux contenus qui allaient être présentés au public. Le but de cette censure était d'éviter d’affecter les opinions publiques arabes et de révolter les opinions publiques occidentales, au nom d'une injustice flagrante<ref name=":3">{{lien web |langue=fr |auteur1=Arnaud Mercier |titre=Médias Et Violence Durant La Guerre Du Golfe |url=https://journals.openedition.org/conflits/296 |périodique=Cultures & Conflits, Centre d'études sur les conflits |date=16 janvier 2002 }}.</ref>. Certains journalistes ont été choisis et ont eu l’autorisation d’aller dans un « ''press pool'' ». Les journalistes chanceux ont dû être accompagnés par des soldats, officiellement pour des raisons de sécurité. C’était la première fois, dans le cadre d’un événement tel qu’une guerre, que des journalistes devaient être escortés par des responsables militaires<ref name=":3" />.

La presse a néanmoins tenté de se défendre contre les restrictions d'accès à l'information. Les rédacteurs en chef de la presse écrite et de la télévision ont collaboré pour effectuer la rédaction d'une lettre au président [[George H. W. Bush|George Bush]] faisant part de leurs préoccupations concernant les restrictions imposées, particulièrement en Arabie saoudite.

=== Critiques du rôle des médias ===

La guerre du Golfe fut également l'occasion de critiques sur l'influence des médias dans la perception de la guerre. {{lien|lang=en|trad=Douglas Kellner}}, professeur à [[Université Columbia|Columbia]], affirma en 1992 qu’à cause des médias, la guerre avait été perçue comme un récit passionnant. Les grands réseaux de télévision américains (CBS) la présentaient du strict point de vue militaire américain. Il soutint également qu’au-delà de la guerre, il y avait un déséquilibre dans le traitement de l'information par les grandes chaînes de télévision et les autres médias<ref>{{lien web |langue=en |auteur1=Douglas Kellner |titre=''The Persian Gulf TV War'' |url=https://pages.gseis.ucla.edu/faculty/kellner/papers/gulfwarrevisited.htm |périodique=UCLA, Los Angeles |date=septembre 1992 }}.</ref>.

En France, selon [[Marc Hecker]] de l'[[Institut français des relations internationales|IFRI]], les principaux journaux, à l'exception de quelques-uns comme ''Le Canard Enchaîné'' et ''L'Humanité'', eurent une ligne considérant la guerre à venir comme inévitable, contribuant à faire accepter le conflit par l'opinion publique. Ce discours ne changea que dans les deux dernières semaines de la guerre, la presse écrite dénonça alors un mythe d'une « guerre propre » mais, en guise d'autocritique, rejeta le blâme sur leurs confrères de la presse télévisée et la communication des militaires<ref>{{Lien web |titre=La presse française et la première guerre du Golfe {{!}} Ifri |url=https://www.ifri.org/fr/livres/la-presse-francaise-et-la-premiere-guerre-du-golfe |site=ifri.org |date=31 décembre 2003 |consulté le=2024-11-16}}</ref>.

== Dans la fiction et la culture ==
* '''Films'''
**''[[Leçons de ténèbre]]'', 1992, film documentaire de [[Werner Herzog]].
** ''[[À l'épreuve du feu]]'', 1996, film de guerre américain réalisé par [[Edward Zwick]].
** ''[[Les Rois du désert]]'', 1999, film d'action réalisé par David O. Russell.
** ''[[Jarhead : La Fin de l'innocence]]'', 2005, film de guerre américain réalisé par [[Sam Mendes]].
* '''Chanson'''
** La chanson ''« 1990 »'' (1991) du chanteur québécois [[Jean Leloup]].
** La chanson ''« Desiigner »'' (2020) du rappeur français [[Freeze Corleone]].
* '''Jeux vidéo'''
** Les jeux vidéo ''[[Conflict: Desert Storm]]'' (2002) et ''[[Conflict: Desert Storm II]]'' (2003) se déroulent durant la guerre du Golfe.
** Le jeu vidéo ''[[Battlefield 3]]'' (2011) comprend une carte de jeu nommée ''Opération Tempête du désert''.
** Le jeu vidéo ''[[Call of Duty: Black Ops 6]]'' (2024) voit une partie de l’intrigue se dérouler en Irak pendant l'[[opération Tempête du désert|opération ''Tempête du désert'']]. Plusieurs carte de jeu et missions prennent la guerre du Golfe pour toile de fond.

== Notes et références ==
{{Références}}

== Bibliographie ==
* Charles-Philippe David, ''La guerre du Golfe. L'illusion de la victoire ?'', Montréal, Art Global, 1991.
* [[René Dumont]], ''Cette guerre nous déshonore. Quel nouvel ordre mondial ?'', Paris, Le Seuil, 1992.
* Chapour Haghighat, ''Histoire de la crise du Golfe. Des origines aux conséquences'', Bruxelles, Complexe, 1992.
* [[Denis Langlois (écrivain)|Denis Langlois]], ''Les Partageux ne meurent jamais (Appel des 75 contre la guerre du Golfe)'', Paris, Les Belles Lettres, 1992.
* Jean-Jacques Langendorf, ''Le Bouclier et la Tempête. Aspects militaires de la guerre du Golfe'', Genève, Georg éditeur, 1995.
* {{Ouvrage|auteurs=Frédéric Guelton|titre=La guerre américaine du Golfe : guerre et puissance à l'aube du {{s-|XXI}}|éditeur=[[Presses universitaires de Lyon]]|année=1996|isbn=|id=Guelton}}.
* {{Ouvrage|auteurs=Stephen Alan Bourque|titre=Jayhawk!|sous-titre=The VII Corps in the Persian Gulf War|éditeur=United States. Dept. of the Army|année=2002|isbn=|id=Bourque}}.
* Pierre Razoux, "[https://ehne.fr/fr/eduscol/terminale-spécialité-histoire/terminale-spécialité-histoire/thème-2-faire-la-guerre-faire-la-paix-formes-de-conflits-et-modes-de-résolution/les-deux-guerres-du-golfe-1991-et-2003-et-leurs-prolongements-d’une-guerre-interétatique-à-un Les deux guerres du Golfe] (1991 et 2003) et leurs prolongements : d'un guerre interétatique à un conflit asymétrique", Encyclopédie d'histoire numérique de l'Europe - EHNE, mis en ligne le 09 novembre 2022. <small>(consulté le 27 mars 2024).</small> 

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Network centric warfare]]
* [[Uranium appauvri]]
* [[Activité du Special Air Service durant la guerre du Golfe]]
* [[Forces armées irakiennes]] | [[Forces armées koweïtiennes]]
* [[Armes de destruction massive en Irak]]
* [[Bataille de Khafji]] | [[Highway of Death|« autoroute de la mort »]] | [[Bataille de 73 Easting]]
* [[Bombardement de l'abri d'Amiriya]]
* [[Vol British Airways 149|Vol 149 British Airways]]

=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* [http://guerredugolfe.free.fr ''Chronologie de la guerre du golfe 1990-1991'']
* Jean Bétermier, [http://www.stratisc.org/strat_5152_BETERMIERA.html ''Les enseignements de la guerre du Golfe pour les opérations aéronavales'']
* {{pdf}} {{en}} [http://www.ndu.edu/library/epubs/cpgw.pdf Rapport du Congrès des États-Unis] sur la conduite de la guerre du Golfe, 1992, 909 pages.
* Manifestations pacifistes. En France, [http://denis-langlois.fr/Appel-des-75-contre-la-guerre-du ''Appel des 75 contre la Guerre du Golfe'']
*[https://www.cnn.com CNN] était le réseau de télévision le plus populaire lors de la guerre du Golfe et l’est encore aujourd’hui. Sur son site web, on y retrouve toute l’actualité qu’il y a autour du monde. CNN offre de l’actualité politique, santé, sports, etc.

{{Palette|Conflits impliquant les forces armées des États-Unis|Moyen-Orient}}
{{Portail|histoire militaire|Irak|Koweït|années 1990|forces armées des États-Unis}}

[[Catégorie:Guerre du Golfe| ]]