Voir la source de Greenpeace

{{Infobox Organisation2
| couleur boîte = 73C82C
| fondation = 1971
| image = Greenpeace Climate March 2015 Madrid.jpg
| légende = Marche pour le climat, à [[Madrid]], un jour avant la [[Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques|COP21]].
| carte = Greenpeace worldwide.svg
| légende carte = Greenpeace dans le monde.
}}

'''Greenpeace''' ({{litt.}} « paix verte ») est une [[organisation non gouvernementale]] internationale (ONGI) de [[protection de l'environnement]] présente dans plus de {{nobr|55 pays}} à travers le monde. Fondée en 1971 par les militants du mouvement ''{{lang|en|[[Don't Make a Wave Committee]]}}'' visant à s'opposer aux [[Essai nucléaire|essais nucléaires]] aux [[États-Unis]], l'organisation Greenpeace est un groupe de plaidoyers luttant contre ce qu'elle estime être les plus grandes menaces pour l'[[environnement]] et la [[biodiversité]] sur la [[Terre|planète]].

== Historique ==
=== Origines ===
À la fin des années 1960 et au début des années 1970, le militantisme pacifique est bien connu du grand public, mais le principe de protection de l'environnement n'en est qu'à ses balbutiements<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=La |nom=Rédaction |titre=Une brève histoire de l’éco-activisme aux USA |url=https://courrierdesameriques.com/2022/11/26/une-breve-histoire-de-leco-activisme-aux-usa/ |site=Le Courrier des Amériques |date=2022-11-26 |consulté le=2023-07-25}}</ref>. C'est justement la combinaison de ces deux concepts qui va conduire à la création de Greenpeace : vert (« ''green'' ») et paix (« ''peace'' »). En effet, à cette époque, au [[Canada]], trois groupes se forment afin de promouvoir la paix et l'action environnementale : la Scientific Pollution and Environmental Control Society (SPEC), les Green Panthers et un dernier groupe lié à l'association américaine écologiste [[Sierra Club]]. Ce sont les [[Essai nucléaire|essais nucléaires]] menés depuis 1965 par les [[États-Unis]] sur l'île d'[[Amchitka]] en [[Alaska]] qui marquent le début de l'aventure<ref name=":2">{{Lien web |langue=en-US|titre=History: Sept 15, 1971, the Canadian origins of Greenpeace |url=https://www.rcinet.ca/en/2015/09/16/history-sept-15-1971-the-canadian-origins-of-greenpeace/ |site=rcinet.ca|date=2015-09-16 |consulté le=2022-09-12}}</ref>.

En 1969 notamment, les Américains annoncent qu'un test d'une grande envergure, utilisant une bombe d'une mégatonne, aura lieu à [[Amchitka]]. Un journaliste de [[Vancouver]], [[Bob Hunter]], écrit alors dans le journal [[The Vancouver Sun|''Vancouver Sun'']] que les explosions près d'une ligne de faille pourraient déclencher un [[Séisme|tremblement de terre]] et un [[tsunami]] destructeur : « Les [[États-Unis]] vont commencer à jouer à la roulette russe avec un pistolet nucléaire pressé contre la tête du monde qui pourrait balayer d'un bout à l'autre du [[Océan Pacifique|Pacifique]] ». Cette annonce engendre la naissance d'une campagne intitulée [[Don't Make a Wave Committee|Don't Make a Wave]] (« Ne faites pas de vague ») dont l'objectif est de protester contre les [[Essai nucléaire|essais nucléaires]]. Malgré tout, en octobre 1969, la bombe explose, à 4 000 pieds de profondeur, et les [[États-Unis]] annoncent un mois plus tard qu'un second test est prévu pour 1971, avec une bombe cinq fois plus puissante<ref name=":2" />.

Même si aucun [[tsunami]] n'a finalement lieu, les membres des groupes souhaitent s'engager plus activement contre ces essais. Grâce aux fonds récoltés lors d'un concert-bénéfice organisé le 16 octobre 1970 au [[Pacific Coliseum]] de [[Vancouver]], le comité [[Don't Make a Wave Committee|Don't Make a Wave]] affrète un bateau de pêche, le ''Phyliss Cormack'', et le rebaptise « ''Greenpeace'' » pour le voyage<ref>{{Article|langue=en|titre="Joni nervous at Greenpeace benefit show" by Lloyd H. Dyck|périodique=The Vancouver Sun|date=1970-10-17|lire en ligne=https://www.newspapers.com/clip/29732546/joni-nervous-at-greenpeace-benefit/|consulté le=2022-09-12|pages=35}}</ref>. Le 15 septembre 1971 marque donc le début du mouvement international de Greenpeace<ref name=":2" />. Ce jour-là, un groupe hétéroclite de 12 militants embarque sur le chalutier de pêche : le propriétaire du bateau John Cormack, les écologistes [[Jim Bohlen]], Bill Darnell et [[Patrick Moore (consultant)|Patrick Moore]], le médecin Lyle Thurston, l'ingénieur Dave Birmingham, le géographe Terry A. Simmons, le politologue Richard Fineberg, les journalistes [[Bob Hunter]], [[Ben Metcalfe]] et Bob Cummings, l’activiste [[Paul Watson]] enfin le photographe Bob Keziere<ref>{{Lien et web|langue=en|titre=Greenpeace at 40: An Album of 'Mind Bomb' Images |url=https://thetyee.ca/Mediacheck/2011/09/15/Greenpeace-Mind-Bomb-Images/print.html |site=thetyee.ca |consulté le=2022-09-12}}</ref>.

Le chalutier n'atteint pas la zone d'explosion car il est intercepté par un navire de la [[United States Coast Guard|Garde côtière américaine]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Nucléaire, lobbying, professionnalisation… Comment Greenpeace s'est transformée en 50 ans {{!}} Carenews INFO |url=https://www.carenews.com/carenews-info/news/nucleaire-lobbying-professionnalisation-comment-greenpeace-s-est-transformee-en |site=www.carenews.com |consulté le=2023-07-25}}</ref>. Ce dernier force les militants à rebrousser chemin, mais plusieurs membres d'équipage signeront ensuite une lettre de soutien au comité<ref name=":2" />. Dès 1972, notamment grâce à l'attention des médias sur les actions des militants pour une paix verte, les [[États-Unis]] cessent leurs [[Essai nucléaire|essais nucléaires]] atmosphériques<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Char Miller|titre=The Atlas of U.S. and Canadian Environmental History|éditeur=Routledge|année=2013|passage=121}}.</ref>. Le comité décide donc de changer officiellement son nom : c'est ainsi que le bureau provincial des sociétés à [[Victoria (Colombie-Britannique)|Victoria]] enregistre le {{date-|4 mai 1972}} le nom de ''{{Lang|en|texte=Greenpeace Foundation}}''<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Rex Weyler|titre=Greenpeace. How a Group of Ecologists, Journalists, and Visionaries Changed the World|éditeur=Rodale|année=2004|passage=137}}.</ref>.

=== Années 1970 ===
Greenpeace décide de continuer son combat et se concentre ensuite sur les [[Essai nucléaire|essais nucléaires]] atmosphériques français sur l'[[atoll]] de [[Moruroa]] en [[Polynésie française]]. La jeune organisation a besoin d'aide pour ses protestations qu'elle trouve auprès de [[David McTaggart]], un ancien homme d'affaires canadien qui navigue désormais dans le [[Océan Pacifique|Pacifique]] à bord de ''Vega'', son voilier de 12,6 mètres. En 1972, le voilier est rebaptisé ''Greenpeace III'' et se rend dans la zone d'exclusion de [[Moruroa]] pour tenter de perturber les [[essais nucléaires français]]. Le navire est finalement écarté par les autorités françaises mais [[David McTaggart]] décide d'y retourner l'année suivante. Malheureusement, en tentant violemment d'arrêter la manifestation, la [[Marine nationale (France)|marine française]] blesse ce dernier à l'œil. Cependant, l'incident est photographié et rendu public. En 1974, la [[France]] décide de cesser ses [[Essai nucléaire|essais nucléaires]] atmosphériques<ref name=":3">{{Article|langue=fr|titre=David McTaggart, l'artisan du succès de Greenpeace|périodique=Le Monde.fr|date=2001-03-26|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/2001/03/26/david-mctaggart-l-artisan-du-succes-de-greenpeace_165907_1819218.html|consulté le=2022-09-13}}</ref>.

Alors que les actions de Greenpeace sont d'abord centrées sur un objectif de paix anti-nucléaire, l'organisation commence à se concentrer davantage sur les questions environnementales à partir de 1975<ref name=":2" />. En effet, le ''Phyllis Cormack'' part affronter les [[Baleinier|baleiniers]] soviétiques sur la côte de [[Californie]]. Leur objectif : perturber la chasse en se plaçant entre les harpons et les [[baleine]]s<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Greenpeace, un demi-siècle d'écologie intransigeante |url=https://www.humanite.fr/planete/greenpeace/greenpeace-un-demi-siecle-decologie-intransigeante-720281 |site=L'Humanité |date=2021-09-14 |consulté le=2022-09-13}}</ref>. A bord du navire, 13 militants de Greenpeace sont présents, dont leur premier officier [[Paul Watson]] qui sera si choqué par l'aventure qu'il fondera en 1977 l'ONG [[Sea Shepherd Conservation Society]] afin de se consacrer à la défense des océans<ref>{{Lien web |langue=en |titre=What I learned the day a dying whale spared my life {{!}} Paul Watson |url=http://www.theguardian.com/environment/2013/jan/09/dying-whale-greenpeace-paul-watson |site=The Guardian |date=2013-01-09 |consulté le=2022-09-13}}</ref>{{,}}<ref name=":4">{{Lien web |langue=en |titre=Greenpeace turns 40: The story of its beginnings is one of idealism, |url=https://www.independent.co.uk/climate-change/news/greenpeace-turns-40-the-story-of-its-beginnings-is-one-of-idealism-infighting-and-drama-on-the-high-seas-10482178.html |site=The Independent |date=2015-09-02 |consulté le=2022-09-13}}</ref>.

[[Fichier:First Global Greenpeace Meeting.jpg|vignette|Première réunion internationale de Greenpeace, à Vancouver au Canada, en 1977, en présence de représentants de la fondation Greenpeace Canada et des bureaux du Canada, des États-Unis, du Royaume uni, de France et d'Australie]]
En 1979, Greenpeace devient une organisation internationale quand les bureaux présents dans différentes régions du monde fusionnent afin de constituer Greenpeace International<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":4" />. C'est [[David McTaggart]] qui, grâce à son intervention pour mettre fin aux [[Essai nucléaire|essais nucléaires]] de la France, en deviendra le Président<ref name=":3" />.

=== Années 1980 ===
[[Fichier:3936 rainbow amsterdam.jpg|vignette|267x267px|Le Rainbow Warrior (ici en 2018)]]
À la fin des années 1970 et au début des années 1980, Greenpeace a aussi pour objectif de perturber la chasse aux [[Phocidae|phoques]]. Dans le [[golfe du Saint-Laurent]] au [[Canada]] en 1982 par exemple, les activistes aspergent près de 150 bébés [[Phocidae|phoques]] du [[Groenland]] avec un colorant vert inoffensif dans le but de rendre les peaux commercialement inutilisables<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Greenpeace effort to disrupt the 1982 seal hunt…|url=https://www.upi.com/Archives/1982/03/12/The-Greenpeace-effort-to-disrupt-the-1982-seal-hunt/7200384757200/ |site=UPI |consulté le=2022-09-15}}</ref>. La même année, l'[[Europe]] décide d'arrêter définitivement l'importation de peaux de bébés [[Phocidae|phoques]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=L'interdiction de l'importation des peaux de bébés phoques Les Canadiens réagissent très vivement à la recommandation de l'Assemblée européenne|périodique=Le Monde.fr|date=1982-03-15|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1982/03/15/l-interdiction-de-l-importation-des-peaux-de-bebes-phoques-les-canadiens-reagissent-tres-vivement-a-la-recommandation-de-l-assemblee-europeenne_3105593_1819218.html|consulté le=2022-09-15}}</ref>. En outre, la [[Commission baleinière internationale|Commission Baleinière Internationale]] (CBI) met en place un [[moratoire]] international sur la chasse commerciale à la [[baleine]], ratifié par un grand nombre de pays et entré en vigueur en 1986. Il interdit officiellement la pêche de ces animaux<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Vu du Japon. Tokyo reprend la chasse à la baleine, mais pour quel intérêt économique ? |url=https://www.courrierinternational.com/article/vu-du-japon-tokyo-reprend-la-chasse-la-baleine-mais-pour-quel-interet-economique |site=Courrier international |date=2019-07-01 |consulté le=2022-09-15}}</ref>. Autre combat de Greenpeace, la lutte contre les déchets toxiques rejetés en mer, récompensée par la mise en place en 1983 d'un [[moratoire]] sur l'immersion des [[Déchet radioactif|déchets radioactifs]] par la [[Convention sur la prévention de la pollution des mers résultant de l'immersion de déchets|Convention de Londres]], confirmé en 1993<ref name=":13">{{Lien web |langue=fr |titre=Trente années de lutte contre l'immersion des déchets |url=https://www.lesechos.fr/2000/04/trente-annees-de-lutte-contre-limmersion-des-dechets-1050551 |site=Les Échos |date=2000-04-25 |consulté le=2022-09-15}}</ref>.

1985 marque l'histoire de l'ONG qui perd l'un de ses activistes à la suite d'un attentat commis par les autorités françaises contre leur bateau, le ''[[Rainbow Warrior I]]''. En 1978, Greenpeace lance en effet le premier ''[[Rainbow Warrior I|Rainbow Warrior]]'' (littéralement « Guerrier de l'arc-en-ciel »), un ancien chalutier de pêche nommé ainsi d'après le livre ''Warriors of the Rainbow'', qui a inspiré [[Bob Hunter]], l'un des premiers activistes, lors du premier voyage à [[Amchitka]]<ref name=":2" />. Décoré d'un arc-en-ciel, le navire est utilisé par Greenpeace dans ses campagnes entre 1978 et 1985, contre la chasse aux [[Baleine|baleines]], aux [[Phocidae|phoques]] ou encore le déversement en mer de [[Déchet radioactif|déchets radioactifs]]. En 1985, alors que le [[Rainbow Warrior I|Rainbow Warrior]] est parti protester contre les [[essais nucléaires français]] dans le [[Océan Pacifique|Pacifique]], il est coulé dans le port d'[[Auckland]] en [[Nouvelle-Zélande]] par [[Direction générale de la Sécurité extérieure|les services secrets français]] à la demande du ministre de la Défense de l'époque, [[Charles Hernu]]. Le [[Rainbow Warrior I|Rainbow Warrior]] fait naufrage, engendrant le décès du photographe d'origine portugaise [[Fernando Pereira (photographe)|Fernando Pereira]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Trente ans après, l'agent de la DGSE qui a coulé le Rainbow Warrior s'excuse |url=https://www.ladepeche.fr/article/2015/09/06/2171533-trente-ans-apres-agent-dgse-coule-rainbow-warrior-excuse.html |site=ladepeche.fr |consulté le=2022-09-15}}</ref>.

En 1989, l'organisation installe son siège à [[Amsterdam]] ([[Pays-Bas]]), d'où sont définies et coordonnées les campagnes de l'ONG<ref>{{Article|langue=en-US|prénom1=Clark|nom1=Norton|titre=Green giant|périodique=[[The Washington Post]]|date=1989-09-03|issn=0190-8286|lire en ligne=https://www.washingtonpost.com/archive/lifestyle/magazine/1989/09/03/green-giant/1dc78745-b567-4da6-ae97-16f9d0d0ffd1/|consulté le=2018-01-31}}.</ref>.

=== Années 1990 ===
[[Fichier:Gp-esso.jpg|vignette|Actions régulières contre les groupes pétroliers (ici au siège britannique d'[[ExxonMobil|Esso]] en 2003)|283x283px]]1995 est une date importante pour Greenpeace qui réussit à annuler la décision d’un géant pétrolier. En effet, cette année-là, des militants occupent la [[plate-forme pétrolière]] Brent Spar dans l'[[Océan Atlantique|Atlantique]] Nord-Est car l’entreprise [[Shell (entreprise)|Shell]] souhaite immerger la structure qui contient des restes de [[pétrole]] et autres produits chimiques<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Greenpeace protesters board Brent Spar |url=https://www.heraldscotland.com/news/12108800.greenpeace-protesters-board-brent-spar/ |site=HeraldScotland |consulté le=2022-09-19}}</ref>. Les médias couvrent la manifestation. Des appels au boycott des [[Station-service|stations-service]] appartenant à [[Shell (entreprise)|Shell]] sont lancés dans de nombreux pays européens. La pression de l'opinion publique conduit [[Shell (entreprise)|Shell]] à revenir sur sa décision initiale et la société accepte de démanteler l’installation pétrolière sur terre<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La plate-forme pétrolière Brent Spar reconvertie en extension portuaire |url=https://www.lesechos.fr/1998/01/la-plate-forme-petroliere-brent-spar-reconvertie-en-extension-portuaire-785530 |site=Les Échos |date=1998-01-30 |consulté le=2022-09-19}}</ref>. La campagne de Greenpeace influencera l'adoption en 1998 d'un règlement administré par la Convention Oslo-Paris ([[Convention internationale OSPAR|OSPAR]]) qui interdit définitivement l'immersion en mer des [[Plate-forme pétrolière|plates-formes pétrolières]]<ref>{{Lien web |titre=Convention pour la protection du milieu marin de l'Atlantique du Nord-Est |url=https://www.senat.fr/ue/pac/E1261.html |site=senat.fr |consulté le=2022-09-19}}</ref>.

1997 est également une date clé pour les militants car après la campagne menée depuis 1988 par Greenpeace et d'autres organisations en faveur d'une action urgente pour protéger le [[climat]], les ministres des [[Pays développé|pays industrialisés]] adoptent le [[protocole de Kyoto]], acceptant de fixer des objectifs juridiquement contraignants de réduction des [[gaz à effet de serre]]<ref>{{lien web|langue=fr|prénom1=Cathy|nom1=Lafon|titre=Vidéos. Environnement : il y a 50 ans démarrait l’aventure Greenpeace|date=2021-09-15|site=sudouest.fr |lire en ligne=https://www.sudouest.fr/environnement/videos-environnement-il-y-a-50-ans-demarrait-l-aventure-greenpeace-5880348.php|consulté le=2022-09-19}}</ref>.

Greenpeace continue également ses combats pour la sortie du [[Industrie nucléaire|nucléaire]], civil ou militaire, ainsi que sa lutte contre la [[pollution]] chimique. L’organisation lance tout au long des années 1990 diverses actions en ce sens. Par exemple, en 1991, alors que la [[centrale nucléaire de Cattenom]] en Moselle met en service son dernier [[Réacteur nucléaire|réacteur]], Greenpeace survole le site avec un [[Ballon dirigeable|dirigeable]] pour exprimer son désaccord<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L’œil des archives. PHOTOS. Centrale nucléaire de Cattenom : les précédentes "intrusions" sur le site |url=https://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2017/10/12/centrale-nucleaire-de-cattenom-les-precedentes-intrusions |site=republicain-lorrain.fr |consulté le=2022-09-19}}</ref>. En 1993, des activistes bloquent plusieurs jours l’accès à l'usine de [[chlore]] Elf-Atochem (aujourd'hui [[Arkema]]) située à [[Fos-sur-Mer]] afin de lutter contre la production de [[chlore]]<ref name=":11">{{Article|langue=fr|titre=Elf-Atochem porte plainte contre Greenpeace|périodique=Le Monde.fr|date=1993-09-15|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1993/09/15/elf-atochem-porte-plainte-contre-greenpeace_3944795_1819218.html|consulté le=2022-09-19}}</ref>. En 1998, une [[montgolfière]] envoyée par Greenpeace proteste contre les [[Essai nucléaire|essais nucléaires]] de l'[[Inde]] et du [[Pakistan]] en survolant le [[Taj Mahal]] avec le slogan : « Le désarmement nucléaire, maintenant ! »<ref>{{Lien web |titre=CBSNews.com |url=https://www.cbsnews.com/htdocs/india_pakistan/nuclear/pe_11.html |site=cbsnews.com |consulté le=2022-09-19}}</ref>.

L’organisation intensifie aussi de plus en plus son combat contre la [[déforestation]]. Par exemple, en 1998, Greenpeace se rend en [[Équateur (pays)|Équateur]] afin d'étudier l'impact social, économique et environnemental de l'abattage des forêts de [[Mangrove|mangroves]] pour l'[[élevage de crevettes]]<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Mario Gonzalez|titre=ENVIRONMENT-ECUADOR: INTERNATIONAL MANGROVE DEFENSE CAMPAIGN|périodique=IPS-Inter Press Service|date=31/03/1998|lire en ligne=https://advance.lexis.com/document/index?crid=dc1eb3dc-7658-45ea-9d0c-7f2a540d5f4f&pdpermalink=9fa07bd4-914d-418a-b37a-a511376820b7&pdmfid=1519360&pdisurlapi=true|accès url=payant}}</ref>.

=== Années 2000 ===
[[Fichier:Greenpeace charbon banderole.jpg|vignette|298x298px|Manifestations régulières contre les mines de charbon allemandes (ici en 2018)]]
Les années 2000 sont symbolisées par les images de la [[statue du Christ Rédempteur]] habillée à deux reprises d’une banderole Greenpeace en faveur de la [[Protection de l'environnement|protection de l’environnement]]. En 2002, les militants se rendent en effet à [[Rio de Janeiro]] au [[Brésil]] pour protester contre les résultats du [[Sommet mondial sur le développement durable]] qui vient de se terminer à [[Johannesbourg|Johannesburg]]. Ils suspendent sur le monument emblématique de la ville une immense banderole avec le message suivant : « Rio plus 10, une seconde chance ? » en référence au [[Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement|Sommet de la Terre]] qui a eu lieu dans la ville en 1992. Les militants souhaitent ainsi signifier aux dirigeants mondiaux qui ont assisté au [[Sommet mondial sur le développement durable]] qu’ils ont manqué l'occasion de mettre fin à la [[pollution]] et à la pauvreté mondiales<ref>{{Article|langue=en-GB|titre=Greenpeace protest at summit 'failure'|périodique=https://www.bbc.co.uk/news|date=2002-09-06|lire en ligne=http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/2239941.stm|consulté le=2022-09-22}}</ref>. Les activistes réitèrent en 2006 avec la légende « L'avenir de la planète est entre vos mains », afin d’inciter les gouvernements à agir pour la [[Conservation de la nature|protection de la biodiversité]]<ref>{{Lien web|langue=es|titre=Greenpeace reclama desde el Cristo de Corcovado que se tomen medidas para proteger la Tierra|url=https://www.elmundo.es/elmundo/2006/03/16/ciencia/1142526206.html |site=elmundo.es |consulté le=2022-09-22}}</ref>.

Au cours de ces années, l’organisation réalise également de nombreuses actions contre la [[déforestation]]. Par exemple, en 2002, au large de [[Sète]] dans le sud de la [[France]], des militants interceptent un bateau avec à son bord une cargaison de bois en provenance du [[Liberia]]. Leur but : dénoncer les importations de [[Bois précieux|bois exotiques]] dans un objectif industriel<ref name=":12">{{Lien web |langue=fr |titre=Greenpeace au secours du bois précieux |url=https://www.ladepeche.fr/article/2002/02/26/403905-greenpeace-au-secours-du-bois-precieux.html |site=ladepeche.fr |consulté le=2022-09-22}}</ref>. Après une action militante puis de nombreux échanges avec le [[groupe Lapeyre]], Greenpeace obtient également de l’entreprise l’adoption de la norme [[Forest Stewardship Council|FSC]] pour l'ensemble de ses importations de [[Bois précieux|bois tropicaux]]<ref name="DeRavignan_2003" />. En 2002 toujours, à la suite de dix années de campagne en [[Amazonie]], l'exploitation de l'[[acajou]] est inscrit à la [[Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction|Cites]] (convention internationale sur la protection de la faune et de la flore), ce qui permettra d'assurer la survie de cet arbre, son commerce étant limité et mieux contrôlé<ref name="DeRavignan_2003" />. Enfin, l’organisation continue ses actions pour protéger les [[Forêt primaire|forêts primaires]] dans la province canadienne de [[Colombie-Britannique]]<ref name=":5">{{Article|langue=fr|titre=Le Canada sanctuarise la plus grande forêt humide du monde|périodique=Le Monde.fr|date=2016-02-15|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2016/02/15/le-canada-sanctuarise-la-plus-grande-foret-humide-du-monde_4865576_1652692.html|consulté le=2022-09-22}}</ref>.

Greenpeace mène aussi d’autres actions pour protéger l’environnement. Par exemple, à la fin de la décennie, elle obtient de l'entreprise [[Apple]] le retrait de la plupart des substances toxiques contenues dans certains de ses ordinateurs<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Sébastien |nom=Delahaye |titre=Greenpeace démonte l'iPhone |url=https://www.liberation.fr/ecrans/2007/10/15/greenpeace-demonte-l-iphone_949841/ |site=Libération |consulté le=2022-09-22}}</ref>. En 2007, elle livre plusieurs tonnes de [[Maïs génétiquement modifié|maïs transgénique]] devant le siège de [[Nicolas Sarkozy]] alors candidat à l’[[Élection présidentielle française de 2007|élection présidentielle]] afin de l’inciter à se positionner contre la culture des [[Organisme génétiquement modifié|OGM]]<ref name=":14">{{Article|langue=fr|titre=Opération anti-OGM devant le QG de Sarkozy|périodique=La Croix|date=2007-03-16|issn=0242-6056|lire en ligne=https://www.la-croix.com/Semaine-en-images/Operation-anti-OGM-devant-le-QG-de-Sarkozy-_NG_-2007-03-16-520728|consulté le=2022-09-23}}</ref>. En 2008, des militants bloquent la mine à ciel ouvert de [[Jänschwalde]] en [[Allemagne]] afin de protester contre les importantes [[Émission de dioxyde de carbone|émissions de dioxyde de carbone]] liées à l’utilisation du [[charbon]]<ref>{{Article|langue=de|titre=Braunkohle: Greenpeace protestiert im Tagebau Jänschwalde|périodique=Der Tagesspiegel Online|date=10/12/2008|issn=1865-2263|lire en ligne=https://www.tagesspiegel.de/potsdam/brandenburg/greenpeace-protestiert-im-tagebau-janschwalde-1722514.html|consulté le=2022-09-22}}</ref>. En 2009, Greenpeace s'introduit dans l'enceinte de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] pour peser sur les débats des députés français à quelques jours du lancement du [[sommet de Copenhague]] relatif au dérèglement climatique<ref name="developpementdurablecom">{{Lien web |auteur=Maud Descamps |titre=Greenpeace à l'Assemblée ou l'échec d'une opération coup de poing |url=https://www.20minutes.fr/france/368420-20091203-greenpeace-a-assemblee-echec-operation-coup-poing |site=[[20 minutes]] |jour=03 |mois=12 |année=2009 |consulté le=15/02/2018}}.</ref>.

=== Années 2010 ===
[[Fichier:Greenpeacebelomonte.jpg|vignette|Action de protestation en 2010 dénonçant les conséquences du [[Barrage de Belo Monte]].|307x307px]]
Durant cette décennie, Greenpeace remporte de nombreuses batailles, menées pour certaines depuis de longues années. Par exemple, en 2010, le groupe suisse [[Nestlé]] rompt son partenariat avec l'entreprise Smart, auprès de laquelle il s'approvisionnait en [[huile de palme]]. L'entreprise cède aux exigences d'une campagne mondiale contre sa marque [[Kit Kat]] menée par les militants de Greenpeace et dénonçant la destruction des [[Forêt tropicale|forêts tropicales]] indonésiennes<ref>{{Article|langue=fr|titre=Sous pression de Greenpeace, Nestlé rompt avec un fournisseur|périodique=Le Temps|date=2010-03-18|issn=1423-3967|lire en ligne=https://www.letemps.ch/economie/pression-greenpeace-nestle-rompt-un-fournisseur|consulté le=2022-09-22}}</ref>. En 2010 encore, des militants s'enchaînent à une voie ferrée afin de dénoncer l’exportation de [[Déchet radioactif|déchets nucléaires]] français vers la [[Russie]]. Après 25 ans de combat, Greenpeace se félicite de la décision d’[[Orano|Areva]] (aujourd'hui [[Orano]]) qui met finalement un terme à cette pratique<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Chut ! Areva cesse d'exporter ses déchets radioactifs en Russie |url=https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-planete/20100528.RUE6775/chut-areva-cesse-d-exporter-ses-dechets-radioactifs-en-russie.html |site=L'Obs |date=2010-05-28 |consulté le=2022-09-22}}</ref>. En 2015, [[Shell (entreprise)|Shell]] renonce à ses projets de [[forage]] en [[Arctique]] après un combat marqué notamment, en 2013, par le [[Grand Prix de Formule 1]] situé en [[Belgique]]. En effet, des militants y déploient plusieurs banderoles, avant le départ de la course, puis lors de la remise des prix, pour dénoncer les activités de [[Shell (entreprise)|Shell]], partenaire de l'écurie [[Ferrari (entreprise)|Ferrari]] et sponsor de ce [[Grand Prix de Formule 1|Grand Prix]] belge<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Greenpeace proteste contre les forages de Shell en plein Grand Prix de F1 |url=https://www.rtbf.be/article/greenpeace-proteste-contre-les-forages-de-shell-en-plein-grand-prix-de-f1-8074404 |site=RTBF |consulté le=2022-09-22}}</ref>. En 2016 encore, 85 % de la forêt du Grand Ours au [[Canada]] sont enfin sanctuarisés, après une bataille d’une vingtaine d’années<ref name=":5" />.

En revanche, d’autres combats sont perdus, comme la construction du [[barrage de Belo Monte]] en [[Amazonie]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le barrage Belo Monte, au Brésil, « monument au gaspillage et à la folie », met en marche sa dernière turbine|périodique=Le Monde.fr|date=2019-11-30|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/energies/article/2019/11/30/le-barrage-belo-monte-au-bresil-monument-au-gaspillage-et-a-la-folie-met-en-marche-sa-derniere-turbine_6021169_1653054.html|consulté le=2022-09-23}}</ref>. Malgré de nombreuses actions pour dénoncer les conséquences écologiques et sociales du projet, comme le déversement en 2010 de trois tonnes de [[fumier]] devant l'Agence nationale d'énergie électrique (ANEEL) à [[Brasilia]], le barrage est inauguré en 2019<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le controversé barrage de Belo Monte fait un pas de plus vers sa réalisation |url=https://www.france24.com/fr/20100421-construction-barrage-belo-monte-justice-bresil-amazonie-ecologie-appel-offres-norte-energia |site=France 24 |date=2010-04-21 |consulté le=2022-09-23}}</ref>.

D’autres événements marquants jalonnent les années 2010, comme la conférence de 2013 sur le changement climatique à [[Varsovie]] que Greenpeace, mais aussi d’autres organisations telles que [[WWF]], décide de boycotter, au motif que celle-ci ne « débouche sur rien »<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Climat: Greenpeace et WWF claquent la porte à Varsovie |url=https://www.lalibre.be/planete/2013/11/21/climat-greenpeace-et-wwf-claquent-la-porte-a-varsovie-ZO3AEIE64RDM7CRUMYABQCRTSQ/ |site=La Libre.be |consulté le=2022-09-22}}</ref>. En 2014, Greenpeace profite d’un vide juridique pour fonder un nouveau pays, la [[République glaciaire]], composé de 23 000 km² de glaciers près de [[Santiago]] au [[Chili]]<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Greenpeace crée un nouveau pays: la République Glaciaire |url=https://www.lesinrocks.com/actu/greenpeace-cree-nouveau-pays-la-republique-glaciaire-112284-07-03-2014/ |site=Les Inrocks |consulté le=2022-09-22}}</ref>. L’organisation explique que l'appropriation des glaciers est possible car la constitution chilienne ne les mentionne pas comme bien public devant être protégé. Le but des militants est d’alerter sur la nécessité d’une loi qui garantit la protection des glaciers, qui permette de prendre soin de ces réserves d'eau stratégiques pour le pays et évite toute menace qui les affecte<ref>{{Lien web |langue=es|prénom=El Mercurio |nom=S.A.P |titre=Greenpeace aprovecha vacío legal y "crea" un país en los glaciares del territorio chileno|url=https://www.emol.com/noticias/nacional/2014/03/05/648033/greenpeace-aprovecha-vacio-legal-para-tomar-posesion-de-glaciares-en-territorio-chileno.html |site=Emol |date=2014-03-05 |consulté le=2022-09-22}}</ref>.

L’organisation continue aussi ses actions pour la préservation des océans comme en 2014 contre l'entreprise [[Petit Navire]]. Des militants de Greenpeace se rassemblent devant le siège avec une imitation d’une boîte de thon portant l'inscription « Requin, Raie, Tortue, Bébé Thon : [[Petit Navire]], le bon goût du carnage » ainsi que des banderoles expliquant que l’entreprise capture inutilement chaque année 2000 tonnes d’espèces. Greenpeace reproche ainsi à [[Petit Navire|Petit navire]] de s’approvisionner auprès de fournisseurs dont les pratiques de pêche ne sont pas durables<ref name=":15">{{Lien web |langue=fr |titre=Pêche au thon: les militants de Greenpeace quittent le siège de Petit Navire |url=https://www.20minutes.fr/planete/1472342-20141031-peche-thon-militants-greenpeace-quittent-siege-petit-navire |site=20minutes.fr |consulté le=2022-09-23}}</ref>.

Enfin, Greenpeace est aussi présente sur d’autres fronts, comme la [[Crise migratoire en Europe de 2015|crise migratoire]] et la [[politique]]. Par exemple, en 2016, des militants se réunissent sur l’île de [[Lesbos]] en [[Grèce]] en formant un signe de paix à l’aide de 3 000 gilets de sauvetages pour dénoncer le sort des migrants<ref name=":16">{{Lien web |langue=fr|titre=Grèce: un signe de paix géant à Lesbos formé des gilets de sauvetage de migrants |url=https://www.lepoint.fr/monde/grece-un-signe-de-paix-geant-a-lesbos-forme-des-gilets-de-sauvetage-de-migrants-02-01-2016-2006594_24.php |site=Le Point |date=2016-01-02 |consulté le=2022-09-23}}</ref>. Dans l'entre-deux-tours de l'[[élection présidentielle française de 2017]] qui oppose [[Marine Le Pen]] et [[Emmanuel Macron]], Greenpeace appelle implicitement dans une tribune avec soixante autres associations à faire barrage à la candidate du Rassemblement National<ref>[http://www.lejdd.fr/politique/le-pire-est-malheureusement-possible-lappel-de-61-associations-et-ong-avant-le-second-tour-3315047 « "Le pire est malheureusement possible!" : l'appel de 61 associations et ONG avant le second tour »], ''[[Le Journal du dimanche]]'', {{date-|29 avril 2017}}.</ref>.

=== Années 2020 ===
[[Fichier:515 manifestation climat.jpg|vignette|296x296px|Manifestations régulières pour la préservation de l'environnement (ici en 2021)]]
Le combat contre l’inaction climatique s’intensifie.

Par exemple, en 2020, des militants escaladent la grue de rénovation de [[Cathédrale Notre-Dame de Paris|Notre-Dame de Paris]] afin d’appeler le [[Président de la République française|président de la République]] à agir dans la lutte contre le [[réchauffement climatique]]. Ils y installent en effet une banderole sur laquelle il est noté : « Climat : aux actes ! »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Greenpeace déploie une banderole sur la grue du chantier Notre-Dame-de-Paris |url=https://www.francebleu.fr/infos/environnement/greenpeace-deploie-une-banderole-sur-la-grue-du-chantier-notre-dame-de-paris-1594273076 |site=francebleu.fr|date=2020-07-09 |consulté le=2022-09-23}}</ref>. En 2021, avant le match France-Allemagne de l’[[Championnat d'Europe de football 2020|Euro 2020]], un activiste s’introduit dans le stade à l’aide d’un [[paramoteur]] portant le message « ''Kick out oil'' » (« Dehors le [[pétrole]] »)<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Le Point |nom=magazine |titre=France-Allemagne : une action de Greenpeace manque de tourner à la catastrophe |url=https://www.lepoint.fr/societe/france-allemagne-une-action-greenpeace-manque-de-tourner-a-la-catastrophe-15-06-2021-2431201_23.php |site=Le Point |date=2021-06-15 |consulté le=2022-09-23}}</ref>. La même année, des militants s’introduisent dans l'[[Aéroport de Paris-Charles de Gaulle|aéroport Charles de Gaulle]] en escaladant une clôture au bord du tarmac. Leur objectif : peindre en vert un [[Boeing 777]] d'[[Air France]] afin d’inciter le gouvernement français à limiter le trafic aérien et lutter ainsi contre le [[réchauffement climatique]]<ref name=":17">{{Lien web |langue=fr|titre=Greenpeace repeint un avion en vert sur le tarmac de Roissy |url=https://www.liberation.fr/environnement/climat/greenpeace-repeint-un-avion-en-vert-sur-le-tarmac-de-roissy-20210305_JDTQ2RN3LNEUTB5GEBIZOSK3K4/ |site=Libération |consulté le=2022-09-23}}</ref>.

En 2021, Greenpeace critique également la pratique de la [[compensation carbone]], l'une des stratégies mises en place par les entreprises pour compenser leurs impacts sur l'environnement et atténuer le [[Réchauffement climatique|changement climatique]]. Son directeur exécutif, dans un éditorial publié par ''illuminem.com <small>[archive]</small>'' avant la [[Conférence de Glasgow de 2021 sur les changements climatiques|26e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques]], qualifie la pratique de « mensonge dangereux sur le climat », d'« hypocrisie » et de « fumée dont profitent les pires pollueurs ». L'organisation propose des sanctions directes et des limites d'émission strictes pour les entreprises polluantes, plutôt que des incitations financières pour compenser les [[Émission de dioxyde de carbone|émissions de carbone]]<ref name=":1">{{Lien web |langue=en |titre=Offsetting is a dangerous climate lie |url=https://illuminem.com/illuminemvoices/6f8f62e0-ba48-41e9-b690-723930d9a23e |site=illuminem.com |consulté le=2022-08-21}}</ref>.

== Organisation ==
=== Instances dirigeantes ===
Greenpeace est composée de Greenpeace International basé à [[Amsterdam]] et de 28 bureaux régionaux opérant dans 55 pays différents<ref name=":8">{{Lien web |langue=fr |titre=Greenpeace s'installe en Martinique - Toute l'actualité de la Martinique sur Internet|url=https://www.martinique.franceantilles.fr/actualite/societe/greenpeace-s-installe-en-martinique-490368.php |site=martinique.franceantilles.fr|consulté le=2022-09-26}}</ref>.

Le conseil d'administration de Greenpeace International se compose généralement de sept membres, élus pour une période de trois ans par le conseil lors de l’assemblée générale annuelle. Il est le garant de l'intégrité de l'organisation et veille au respect des normes de bonne gouvernance et de gestion financière internationalement reconnues. Il approuve le budget et les comptes audités de Greenpeace International. Il nomme et supervise les directeurs exécutifs de Greenpeace International. Il est responsable des décisions stratégiques relatives aux campagnes de grande envergure, à la politique organisationnelle et à la planification du programme mondial. L'actuelle présidente du conseil d'administration est [[Ayesha Imam]]<ref>{{Lien web |langue=es |prénom=TRKuwait |nom=dice |titre=El Gobierno alemán ficha a la directora ejecutiva de Greenpeace, Jennifer Morgan, como nueva Enviada Especial para la Acción Climática |url=https://elperiodicodelaenergia.com/el-gobierno-aleman-ficha-a-la-directora-ejecutiva-de-greenpeace-jennifer-morgan-como-nueva-enviada-especial-para-la-accion-climatica/ |site=El Periódico de la Energía |date=2022-02-10 |consulté le=2022-09-26}}</ref>.

Le directeur exécutif de Greenpeace International est responsable de la gestion de Greenpeace International. Il dirige une équipe de stratégie et de gestion et a différents rôles comme : faciliter la mise en place du programme de campagne mondiale à long terme ; coordonner les campagnes menées par les bureaux régionaux afin de s'assurer qu'elles sont cohérentes et contribuent au programme de campagne mondiale ; exploiter la flotte de Greenpeace ; suivre les performances stratégiques et financières des bureaux régionaux ; développer les présences de Greenpeace dans de nouvelles régions prioritaires ; assurer la collecte de fonds, les ressources humaines, la formation, le soutien scientifique et juridique à l'attention des bureaux régionaux. Au début des années 2020, Greenpeace International emploie environ 260 personnes, plus les équipages des navires. L'actuelle directrice par intérim de Greenpeace International est [[Norma Torres]]<ref>{{Lien web |langue=es|titre=La jefa de Greenpeace insta a Yoon a volver a evaluar el plan de descarbonización centrado en la energía nuclear |url=https://sp.yna.co.kr/view/ASP20220422002800883 |site=Agencia de Noticias Yonhap |date=2022-04-22 |consulté le=2022-09-26}}</ref>.

Les bureaux régionaux présents dans le monde entier sont responsables de la mise en œuvre et de l'exécution des campagnes qui relèvent du programme de campagne mondiale à long terme. Chaque bureau se compose d'une ou plusieurs entités juridiques distinctes et a son propre conseil d'administration dans un rôle de surveillance. Ces conseils sont généralement élus par des membres votants composés de bénévoles et d'activistes fermement ancrés dans les communautés environnementales locales<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Nadège Fréour|titre=Le positionnement distancié de Greenpeace|passage=pages 421 à 442|collection=Revue française de science politique 2004/3 (Vol. 54),|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-francaise-de-science-politique-2004-3-page-421.htm}}</ref>.

En 2000, Greenpeace International emploie 1 400 employés<ref name="DeRavignan_2003" />. 20 ans plus tard, l’organisation compte 2 500 salariés dans le monde entier<ref name=":6">{{Lien web |langue=fr|titre=50e anniversaire de Greenpeace : comment l’écologie devient un argument politique |url=https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/societe/50eme-anniversaire-de-greenpeace-comment-lecologie-devient-un-argument-politique |site=Valeurs actuelles |date=2021-09-16 |consulté le=2022-09-26}}</ref>.

=== Adhérents et bénévoles ===
[[Fichier:425043 militants greenpeace.jpg|vignette|257x257px|Des enfants militant pour Greenpeace (2018)]]
Au début des années 2020, l’organisation compte 3 millions d’adhérents, dont 230 000 en [[France]]. Greenpeace n’accepte aucun don d’entreprise ni aucune subvention publique. Les adhérents garantissent donc l’indépendance financière de l’organisation grâce à leur(s) don(s)<ref name=":7">{{Article|langue=fr|prénom1=Jean-Denis|nom1=Renard|titre=Greenpeace France : l’obsession de l’indépendance|périodique=Sud Ouest|date=2021-04-11|issn=1760-6454|lire en ligne=https://www.sudouest.fr/politique/greenpeace-france-l-obsession-de-l-independance-6807340.php|consulté le=2022-09-26}}</ref>.

Parmi ces adhérents, Greenpeace International compte, dans les années 2000, 10 000 volontaires<ref name="DeRavignan_2003" />. 20 ans plus tard, l’organisation en dénombre 36 000<ref name=":6" />. Ces volontaires sont des bénévoles qui participent à la vie de l’association, au siège, dans les groupes locaux, sur internet ou sur le terrain. Ils peuvent également prendre part aux campagnes, qu’elles soient informatives ou dissuasives. Les militants peuvent ainsi s’ils le souhaitent devenir activistes, c’est-à-dire participer aux actions non violentes<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Qui sont les activistes de Greenpeace? |url=https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/qui-sont-les-activistes-de-greenpeace_1058477.html |site=LExpress.fr |date=2011-12-06 |consulté le=2022-09-27}}</ref>{{,}}<ref name=":9" />.

=== Personnalités ===
{{article détaillé|:Catégorie:Membre de Greenpeace{{!}}Membres notables de Greenpeace}}

=== Financement ===
Au début des années 2000, le financement de Greenpeace International (150 millions d'euros) est assuré par {{nobr|2,8 millions}} de membres donateurs<ref name="DeRavignan_2003">{{Article |langue=fr|auteur=Antoine de Ravignan|titre=Greenpeace, entre contestation et négociation|périodique=[[L'Économie politique (revue)|L'Économie politique]]|volume=2|numéro=18|année=2003|pages=86-96|éditeur=[[Alternatives économiques]]|lire en ligne= https://www.cairn.info/revue-l-economie-politique-2003-2-page-86.htm|consulté le=11 décembre 2019}}.</ref>. Ses recettes proviennent exclusivement des dons de ses adhérents (notamment à travers des campagnes dites de ''[[:en:Street_fundraising|street fundraising (en)]]'')<ref>Sylvain Lefèvre, [http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/36/52/80/PDF/THESESylvainLefevre.pdf ''Mobiliser les gens, mobiliser l'argent : les ONG auprisme du modèle entrepreneurial''] {{pdf}}, [[université Lille-II]], mars 2009.</ref>. À la même époque, le [[WWF]], autre organisation non gouvernementale internationale vouée à la [[protection de l'environnement]], compte près de cinq millions de membres, mais son budget est quatre fois moindre<ref name="DeRavignan_2003" />.

À la fin des années 2010, le budget de Greenpeace est d’environ 340 millions d’euros<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Cathy|nom1=Lafon|titre=Vidéos. Environnement : il y a 50 ans démarrait l’aventure Greenpeace|périodique=Sud Ouest|date=2021-09-15|issn=1760-6454|lire en ligne=https://www.sudouest.fr/environnement/videos-environnement-il-y-a-50-ans-demarrait-l-aventure-greenpeace-5880348.php|consulté le=2022-09-27}}</ref>. En 2020, le budget de l’organisation repose toujours uniquement sur la générosité des adhérents, pour un montant de 410 millions d'euros<ref name=":23">{{Lien web |langue=fr |prénom=Géraldine |nom=Woessner |titre=L’autre visage de Greenpeace |url=https://www.lepoint.fr/politique/l-autre-visage-de-greenpeace-20-07-2022-2483839_20.php |site=Le Point |date=2022-07-20 |consulté le=2022-10-07}}</ref>. Par exemple, la branche allemande, l'une des plus actives et des plus importantes, compte, en 2014, 120 membres salariés à plein temps et dispose d’une part importante du budget de l'organisation (55 millions d’euros)<ref name="Robinson_2014_58">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Mark L. Robinson|titre=Marketing big oil|sous-titre=brand lessons from the world's largest companies|passage=58|lieu=New York|éditeur=[[Palgrave Macmillan]]|année=2014|année première édition=2014|pages totales=153|isbn=978-1-349-48226-9|oclc=951521494}}.</ref>. La branche française est elle aussi active, avec, en 2020, 150 salariés au siège parisien et 27,3 millions d’euros de ressources. 18 % de ce montant revient à Greenpeace International dans l’objectif d’aider les bureaux les plus instables sur le plan financier<ref name=":7" />. La section suisse de Greenpeace, fondée en 1984, revendique de son côté {{unité|145000 donateurs}}. Elle compte 70 collaborateurs et possède un budget de près de {{nobr|23 millions}} d'euros en 2018<ref name=":10">{{Article|langue=fr|auteur1=Sébastien Roux|auteur2=Cyprien Caddeo|titre=La galaxie verte qui a porté la vague|périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le temps]]|date=25 octobre 2019|lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/galaxie-verte-porte-vague|consulté le=25 octobre 2019}}.</ref>. La [[Grande-Bretagne]] et les [[États-Unis]] font aussi partie des bureaux régionaux les plus importants en matière de budget<ref name=":23" />.

En 2014, Greenpeace perd 3,8 millions d'euros sur le marché des taux de change{{pourquoi|date=février 2023}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'erreur à 3,8 millions d'euros de Greenpeace |url=https://www.latribune.fr/green-business/20140616trib000835317/l-erreur-a-38-millions-d-euros-de-greenpeace.html |site=La Tribune |date=2014-06-16 |consulté le=2023-01-20}}.</ref>.

== Présence internationale ==
=== Greenpeace International ===
Le siège international de Greenpeace est situé aux [[Pays-Bas]]. Cependant, l'organisation est présente dans plus de 55 pays<ref name=":8" />. Ainsi, Greenpeace possède 28 bureaux dans le monde entier : en Europe, en [[Amérique du Sud]] et du Nord, en Asie et dans le Pacifique<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Définition de Greenpeace |url=https://www.actu-environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/greenpeace.php4 |site=Actu-Environnement |consulté le=2022-09-27}}</ref>. Au début des années 2020, elle emploie 2 500 salariés aux quatre coins de la planète. Elle compte également 3 millions d’adhérents et 36 000 bénévoles<ref name=":6" />.

=== Greenpeace Europe ===
Greenpeace International dispose d'un réseau d'organisations nationales (une seule par pays) dont certaines fondées avant la création du regroupement international. L'unité européenne, Greenpeace European Unit, est fondée en 1989, la même année que la création du bureau européen des politiques publiques de [[WWF]]. Cette unité est étroitement reliée à Greenpeace international (unité politique et scientifique), qui au lancement a délocalisé une partie de son équipe de [[Lobby|lobbyistes]] à [[Bruxelles]]<ref name=":0">{{Article |auteur1=Nathalie Berny |titre=Le lobbying des ONG internationales d'environnement à Bruxelles. Les ressources de réseau et d'information, conditions et facteurs de changement de l'action collective |périodique=Revue française de science politique |date=2008 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-francaise-de-science-politique-2008-1-page-97.htm# |pages=97-121 }}</ref>.

Depuis 1991, le bureau européen de Greenpeace est membre d'une coalition avec neuf autres ONG, nommée le Green 10 ou G 10, pour représenter les intérêts environnementaux et peser sur le processus européen de décision<ref name=":0" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-US |nom=mathilde |titre=GREEN 10 les ONG vertes à Bruxelles |url=https://mastereurope.eu/contentgreen-10-les-ong-vertes-a-bruxelles/ |site=Master Europe |consulté le=2020-08-18}}</ref>.

La dotation financière du bureau relève de Greenpeace international. Cette dotation a une influence directe sur les effectifs des salariés du bureau à [[Bruxelles]] : ils étaient 10 au départ, pour descendre à deux fin 2002 et remonter à 10 l'année suivante<ref name=":0" />.

Au-delà de l'[[Union européenne]] au sens strict, son champ d'action recouvre l'ensemble des [[Scandinavie|pays scandinaves]] ainsi que la [[Turquie]]<ref name=":0" />.

=== Greenpeace France ===
{{Infobox Organisation2
 | wikidata          = Q64853127
 | couleur boîte     = 73C82C
}}

==== Historique ====
Greenpeace France est une [[association loi de 1901]]. Elle est issue de la fondation en 1977 d'un bureau français de Greenpeace. En 1987, après la polémique consécutive à la destruction du ''[[Rainbow Warrior I|Rainbow Warrior]]'' par les [[Direction générale de la Sécurité extérieure|services secrets français]] en 1985, elle doit fermer ses portes, qu’elle rouvre finalement deux ans plus tard en 1989<ref name=":7" />.

==== Financement ====
Greenpeace France indique que le nombre de ses donateurs privés est passé de 23 000 en 1998 à 140 000 en 2011, 180 000 en 2016 et 220 000 en 2018. En 2020, elle compte près de 230 000 adhérents, pour un budget annuel de presque 28 millions d'euros. Ses ressources proviennent intégralement et exclusivement des donateurs privés. Elle ne perçoit donc aucune subvention ni de l'[[État]], ni d'entreprise<ref name=":7" />.

La branche française a une taille importante, avec 150 salariés en 2020, établis dans le siège parisien du [[10e arrondissement de Paris|dixième arrondissement]], [[Rue d'Enghien (Paris)|rue d’Enghien]]. Dans les années 2010, le nombre d’employés est deux fois moins important, les besoins liés au [[numérique]] étant encore limités<ref name=":7" />.

Greenpeace France travaille en totale autonomie. Elle collabore toutefois avec le siège international de Greenpeace, dans un but notamment d’harmonisation des campagnes mondiales. En outre, près de 18 % de son budget annuel est prélevé par Greenpeace International qui le reverse ensuite aux bureaux qui ont des besoins financiers<ref name=":7" />.

Un rapport de la Cour des comptes de 2012 consacré à l'emploi des fonds collectés par l'association Greenpeace France précise les informations suivantes : « ''Le mouvement Greenpeace revendique le fait de n’être financé que par des personnes physiques et refuse toute subvention provenant de personnes publiques ou d’entreprises : la Cour a, en effet, constaté, lors de son enquête, que cette règle de principe est respectée par Greenpeace France.'' » Les dépenses sont donc jugées conformes par la Cour des comptes qui relève néanmoins deux axes d'évolution. Elle rapporte que si presque 35 % des fonds collectés sont consacrés à la recherche de fonds, 50 % seulement sont consacrés aux actions sociales, ce qui pourrait être plus important selon la Cour des comptes. Le rapport indique également que 20 % des fonds collectés sont reversés à Greenpeace international, sans imputation des fonds versés, ce qui ne permet pas un contrôle par la Cour des comptes<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'emploi des fonds collectés par l'association Greenpeace France |url=https://www.ccomptes.fr/fr/publications/lemploi-des-fonds-collectes-par-lassociation-greenpeace-france |site=Cour des comptes |consulté le=2020-08-19}}</ref>.

Pour le deuxième semestre de l'année 2017, Greenpeace France déclare à la [[Haute Autorité pour la transparence de la vie publique]] exercer des [[Lobby|actions de représentation d'intérêts]] pour un montant compris entre {{unité|700000 et 800000 euros}} et avoir employé dix personnes dans ce cadre. Pour l'année 2021, Greenpeace France déclare exercer des [[Lobby|actions de représentation d'intérêts]] pour un montant compris entre 25 000 et 50 000 euros et avoir employé seulement une personne dans ce cadre <ref>{{Lien web |langue=fr |auteur institutionnel=[[Haute Autorité pour la transparence de la vie publique]] |titre=Fiche organisation : Greenpeace France |url=https://www.hatvp.fr/fiche-organisation/?organisation=350149530## |site=hatvp.fr |date=1 novembre 2018 |consulté le=9 décembre 2019}}.</ref>.

==== Présidence et direction ====
[[Jean Chesneaux]], militant politique communiste puis maoïste, fut président de Greenpeace France de 1997 à 2004 ; Katia Kanas prend ensuite la présidence. En {{date-|novembre 2008}}, [[Robert Lion]] a succédé à Katia Kanas à la présidence de l'association. Il quitte ses fonctions un an plus tard pour rejoindre Europe Écologie. Greenpeace France est présidée par Céline Rodriguez, puis par Sylvain Breuzard depuis début 2012<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le jour où Sylvain Breuzard est devenu président de Greenpeace en France |url=https://www.lavoixdunord.fr/714083/article/2020-02-22/le-jour-ou-sylvain-breuzard-est-devenu-president-de-greenpeace-en-france |site=La Voix du Nord |date=2020-02-22 |consulté le=2022-09-27}}</ref>.

Le poste de directeur général est occupé par Pascal Husting de 2005 à 2011, puis par [[Jean-François Julliard (ONG)|Jean-François Julliard]] depuis le {{date-|1 février 2012}}<ref name="lobs">{{Lien web|auteur institutionnel=[[Agence France-Presse|AFP]]|url=http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20111212.OBS6507/jean-francois-julliard-prend-la-tete-de-greenpeace.html|titre=Jean-François Julliard prend la tête de Greenpeace|date=12 décembre 2011|site=[[L'Obs]]}}</ref>.

{| class="wikitable"
|-
! Année
! Nom
|-
| align="left" | 1997-2003 || [[Bruno Rebelle]]
|-
| align="left" | 2003-2004 || [[Michèle Rivasi]]
|-
| align="left" | 2005-2011 || [[Pascal Husting]]
|-
| align="left" | Depuis 2012 || [[Jean-François Julliard (ONG)|Jean-Francois Julliard]]
|}

==== Groupes locaux ====
Greenpeace est présent dans les grandes villes françaises à travers près de trente groupes locaux. Leur objectif est d'informer et sensibiliser les citoyens au niveau local en relayant les campagnes nationales et internationales de l'ONG<ref name=":9">{{Article|langue=fr|auteur=Rémi Barroux|titre=Les hors-la-loi de Greenpeace|périodique=[[Le Monde]]|date=2012-05-02|issn=1950-6244|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2012/05/02/les-hors-la-loi-de-greenpeace_1631534_4497319.html|consulté le=2019-02-11}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Reims : Création d'un groupe local Greenpeace|url=http://www.lunion.fr/id3137/article/2018-10-17/greenpeace-se-presente-aux-remois-lundi-22-octobre|site=[[L'Union (journal français)|L'Union]]|date=17 octobre 2018|consulté le=2019-02-11}}.</ref>.

==== Actions ====
'''Actions organisées en France'''

Greenpeace réalise de nombreuses actions sur le territoire français depuis sa création, contre la pollution chimique et le [[réchauffement climatique]], ou encore pour la préservation des mers, l'abandon de la culture des [[Organisme génétiquement modifié|OGM]] et la protection des forêts (voir [[#Historique|Historique]]).

'''Actions relatives aux centrales nucléaires françaises'''

Greenpeace lutte activement pour la sortie du [[Industrie nucléaire|nucléaire civil]]. Elle organise régulièrement des intrusions médiatisées dans des [[Centrale nucléaire en France|centrales nucléaires françaises]], en particulier à partir des années 2000, par exemple :
* le 4 décembre 2003, 45 militants s'introduisent dans la [[centrale nucléaire de Penly]]<ref name=":42">{{Lien web |langue=fr |titre=Greenpeace, dix ans d'intrusion dans les centrales nucléaires |url=https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/greenpeace-dix-ans-dintrusion-dans-les-centrales_370372.html |site=[[France info]] |date=2013-07-15 |consulté le=2019-07-26}}.</ref> ;
* le 27 mars 2007, 12 militants s'introduisent dans la [[centrale nucléaire de Belleville]] pour escalader une [[tour aéroréfrigérante]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Greenpeace a occupé la centrale de Belleville |url=https://www.nouvelobs.com/societe/20070328.OBS9309/greenpeace-a-occupe-la-centrale-de-belleville.html |site=nouvelobs.com |date=28 mars 2007 |consulté le=27/01/2020}}.</ref> ;
* le 19 octobre 2007, 8 militants s'introduisent dans la [[centrale nucléaire de Dampierre]] pour escalader une [[tour aéroréfrigérante]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Greenpeace pénètre dans une centrale nucléaire |url=https://www.nouvelobs.com/planete/autour-du-grenelle-de-l-environnement/20071019.OBS0619/greenpeace-penetre-dans-une-centrale-nucleaire.html |site=nouvelobs.com|date=19/10/2007 |consulté le=27/01/2020}}.</ref> ;
* le 5 décembre 2011, de nombreux militants tentent sans succès de s'introduire dans la centrale nucléaire [[Centrale nucléaire du Blayais|du Blayais]] et dans le [[centre de Cadarache]], mais parviennent à pénétrer les centrales nucléaires [[Centrale nucléaire de Nogent|de Nogent]] et [[Centrale nucléaire de Cruas|de Cruas]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Greenpeace déjoue la sécurité des centrales nucléaires pendant 14 heures|périodique=Le Monde.fr|date=2011-12-05|issn=1950-6244|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2011/12/05/des-militants-de-greenpeace-s-introduisent-dans-la-centrale-de-nogent-sur-seine_1613288_3244.html|consulté le=2017-10-27}}.</ref> ;
* le 2 mai 2012, un militant survole la [[centrale nucléaire du Bugey]] en parapente à moteur, place un fumigène sur l'un des toits de la centrale et atterrit à l'intérieur du périmètre de sécurité<ref>{{Lien web |titre=Greenpeace s'introduit dans la centrale nucléaire du Bugey |url=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/05/02/01016-20120502ARTFIG00365-greenpeace-s-introduit-dans-la-centrale-nucleaire-du-bugey.php |site=[[Le Figaro]] |date=2012-05-02 |consulté le=2019-07-26}}.</ref> ;
* le 15 juillet 2013, 29 militants de différentes nationalités (française, russe, espagnole, roumaine, belge, italienne, portugaise, suisse et allemande) s'introduisent dans la [[centrale nucléaire du Tricastin]] pour y déployer des banderoles dénonçant le manque de sécurité dans la production d'énergie nucléaire<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Des militants de Greenpeace pénètrent dans la centrale nucléaire du Tricastin |url=https://www.liberation.fr/societe/2013/07/15/greenpeace-manifeste-a-la-centrale-nucleaire-du-tricastin_918310 |site=Libération.fr |date=2013-07-15 |consulté le=2019-07-26}}.</ref> ;
* le 12 octobre 2017, plusieurs militants pénètrent à l'intérieur de l'enceinte de la [[centrale nucléaire de Cattenom]] pour allumer un feu d'artifice et dénoncer ainsi un manque de sécurité<ref>{{Article|langue=fr|titre=Greenpeace lance un feu d'artifice à l'intérieur d'une centrale nucléaire|périodique=Capital.fr|date=2017-10-12|lire en ligne=https://www.capital.fr/economie-politique/greenpeace-lance-un-feu-dartifice-a-linterieur-dune-centrale-nucleaire-1249401|consulté le=2017-10-27}}</ref> ;
* le 28 novembre 2017, 22 militants s'introduisent dans la [[centrale nucléaire de Cruas]] pour dénoncer une nouvelle fois des failles dans la sécurité<ref>{{Lien web |titre=Intrusion de militants de Greenpeace à la centrale de Cruas-Meysse |url=https://www.europe1.fr/societe/intrusion-de-militants-de-greenpeace-a-la-centrale-de-cruas-meysse-3505181 |site=Europe 1 |consulté le=2019-07-26}}.</ref> ;
* le 3 juillet 2018, des militants envoient un [[drone]] à l'effigie de [[Superman]] s'écraser contre un mur du bâtiment d'entreposage de combustible usé de la [[Centrale nucléaire du Bugey|centrale nucléaire de Bugey]]<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Greenpeace lance un drone contre la centrale nucléaire du Bugey|périodique=Le Monde|date=2018-07-03|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/07/03/greenpeace-lance-un-drone-contre-la-centrale-nucleaire-du-bugey_5325119_3244.html|consulté le=2019-07-26|pages=}}</ref> ;
* le 21 février 2020, plusieurs dizaines de militants pénètrent dans la [[centrale nucléaire du Tricastin]] pour alerter sur son vieillissement et demander sa fermeture<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Centrale nucléaire du Tricastin : des militants de Greenpeace interpellés après une intrusion |url=https://www.leparisien.fr/economie/centrale-nucleaire-du-tricastin-des-militants-de-greenpeace-interpelles-apres-une-intrusion-21-02-2020-8264220.php |site=leparisien.fr |date=2020-02-21 |consulté le=2022-09-29}}</ref> ;
* le 31 mars 2022, en pleine campagne pour les élections présidentielles, une vingtaine de militants s'introduisent sur le site de l’[[Centrale nucléaire de Flamanville|EPR de Flamanville]] et réussissent à approcher le dôme du futur [[Réacteur nucléaire|réacteur]] pour y déployer une banderole indiquant « Nucléaire : [[Emmanuel Macron|Macron]] irresponsable »<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Olivier Clerc |titre=REPORTAGE. Nucléaire : intrusion éclair de militants de Greenpeace à l’EPR de Flamanville |url=https://www.ouest-france.fr/environnement/nucleaire/nucleaire-greenpeace-entre-a-l-epr-et-en-campagne-842432ce-b0e9-11ec-9e99-36695c34ef7c |site=Ouest France |date=31/03/2022}}</ref>.

Ces intrusions font l'objet de condamnations par la justice française de plus en plus sévères, notamment à la suite de la création des [[Zone nucléaire à accès réglementé|zones nucléaires à accès réglementé]] (ZNAR), pour lesquelles des sanctions sont applicables en cas de franchissement non autorisé<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Sureté nucléaire : Greenpeace condamnée lourdement pour son intrusion à la centrale de Cattenom |url=https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/surete-nucleaire-greenpeace-condamnee-lourdement-pour-son-intrusion-a-la-centrale-de-cattenom-770072.html |site=La Tribune |consulté le=2019-07-26}}.</ref>.

Greenpeace milite aux côtés de l'association Stop [[Réacteur pressurisé européen|EPR]] ni à Penly ni ailleurs : elles lancent conjointement à plusieurs reprises une procédure judiciaire contre la mise en service de l'[[Centrale nucléaire de Flamanville|EPR de Flamanville]] en France<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les anti-nucléaires lancent une nouvelle procédure judiciaire contre l'EPR de Flamanville |url=https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/les-anti-nucleaires-lancent-une-nouvelle-procedure-judiciaire-contre-l-epr-de-flamanville-1543425966 |site=francebleu.fr|date=2018-11-28 |consulté le=2022-09-30}}</ref>.
{{Article détaillé|Sécurité nucléaire#Controverses sur la sécurité nucléaire en France{{!}}Sécurité nucléaire : Controverses sur la sécurité nucléaire en France}}

==== Partenariat avec des entreprises ====
Greenpeace affirme n'avoir aucun lien commercial avec des entreprises. Cependant, elle peut être amenée à soutenir certaines initiatives issues d'entreprises. Ainsi, afin de soutenir le développement des [[Énergie renouvelable|énergies renouvelables]], Greenpeace France est membre fondateur et partenaire associé du fournisseur d'énergie [[Enercoop]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Nos partenaires|url=https://www.enercoop.fr/content/nos-partenaires|site=enercoop.fr|date=2017-11-16|consulté le=2020-02-27}}</ref>.

== Revendications ==
[[Fichier:Greenpeace-IMG 1181.jpg|vignette|Militants de Greenpeace|300x300px]]
Après avoir consacré ses premières années à la [[Mouvement antinucléaire|lutte]] contre les [[essais nucléaires]] et à la défense des [[espèce]]s (en particulier contre l'[[Extinction des espèces|extinction]] des [[baleine]]s), Greenpeace milite pour de nombreuses causes comme :
* la lutte contre la [[pollution]] [[Chimie|chimique]] (notamment par l'élimination des [[Substance chimique|substances]] toxiques) <ref name=":11" />;
* la protection des [[forêt]]s anciennes et la lutte contre la destruction de l'[[Amazonie]] <ref name=":12" />{{,}}<ref name="DeRavignan_2003" />;
* la lutte contre le [[réchauffement climatique]]<ref name=":17" />;
* la préservation des [[mer]]s et du milieu marin (notamment l'[[Arctique]])<ref name=":15" />;
* l'abandon de la [[agriculture|culture]] des [[Organisme génétiquement modifié|OGM]]<ref name=":14" />;
* la sortie du [[Énergie nucléaire|nucléaire]] ([[Sortie du nucléaire civil|civil]] et militaire)<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":42" />;
* l'interdiction de l'immersion des [[déchets radioactifs]]<ref name=":13" />;
* la promotion d'un modèle de [[développement durable]]<ref name=":16" />.
Greenpeace réalise de nombreuses actions non violentes aux quatre coins de la planète pour défendre ces causes (voir [[#Historique|Historique]]).

== Méthodes ==
La méthode de Greenpeace repose en partie sur des [[Action directe (théorie politique)|actions directes]], parfois très [[Média|médiatisées]], qui ont fait sa renommée<ref>{{en}} [https://books.google.be/books?id=FcKcAAAAQBAJ&pg=PA361 ''The Britannica Guide to Political Science and Social Movements - That Changed the Modern World''], [[Encyclopædia Britannica|Britannica]] Educational Publishing, 2009, {{p.|361}}.</ref>. S'appuyant sur les retombées de ces actions pour informer les [[média|médias]] et le public, l'organisation agit aussi en tant que [[lobby]] auprès des autorités politiques et des dirigeants d'entreprises afin de promouvoir les changements appropriés. L'organisation s'est également spécialisée dans l'expertise écologique<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Rémi Barroux |auteur2=Pierre Le Hir |titre=Greenpeace présente sa contre-expertise sur le nucléaire français |url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2012/02/20/greenpeace-presente-sa-contre-expertise-sur-le-nucleaire-francais_1645609_3244.html |site=[[Le Monde]] |date=20/02/2012 |consulté le=11/04/2015}}.</ref>.

Greenpeace utilise plusieurs méthodes, afin de mener à bien ses campagnes. Il est possible de déconstruire la façon dont elle les conçoit en quatre étapes.

=== Première étape ===
Premièrement, elle procède à une « cueillette d'infos » pour se procurer des informations sur une cause, étudier le marché qu'elle veut attaquer, faire de la recherche et écouter ce que les communautés ont à lui dire<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jacinthe|nom1=Lauzon|titre=« Les réseaux, les stratégies et les tactiques des organisations transnationales non gouvernementales|sous-titre=le cas des campagnes de Greenpeace|passage=105|lieu=Université de Montréal|année=2004|pages totales=261|lire en ligne=https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/handle/1866/17398}}.</ref>. Parfois, les témoignages des différentes communautés peuvent être à l'origine d'une campagne. Par exemple, lors de la campagne sur la forêt du Grand Ours au [[Canada]]<ref name="accord">{{Lien web |titre=Un accord historique pour la protection des forêts canadienne |url=https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/762719/great-bear-rainforest-foet-humide-accord-proteger-autochtones-greenpeace-industrie |site=Radio-Canada |date=01-02-2016}}.</ref>, les communautés amérindiennes de la région sont elles-mêmes venues contacter Greenpeace, en 1994, pour lui demander de les soutenir dans la lutte contre les compagnies forestières qui pratiquent de la [[déforestation]] massive sur leur territoire traditionnel<ref>{{Harvsp|Lauzon|2004|p=110}}.</ref>. En plus, pour mener à bien ses campagnes, Greenpeace possède de nombreux spécialistes dans plusieurs domaines tels que des environnementalistes, des chimistes, des biologistes, etc. Elle peut donc effectuer ses propres recherches et se fonder sur les informations que ses chercheurs recueillent. Par exemple, à la suite des témoignages des communautés amérindiennes, elle investit {{nb|100000 dollars}} canadiens dans une étude qui durera plus de deux ans<ref>{{Harvsp|Lauzon|2004|p=111}}.</ref>.

=== Deuxième étape ===
[[Fichier:30033279451 militantes greenpeace.jpg|vignette|320x320px|Militantes de Greenpeace]]
Deuxièmement, l'ONG effectue de « l'éducation et de la sensibilisation auprès des citoyens », afin de communiquer avec ceux-ci sur les problèmes et sur les revendications de Greenpeace<ref>{{Harvsp|Lauzon|2004|p=106}}.</ref>. Afin de sensibiliser la population, elle utilise des images choquantes montrant des coupes rases des forêts et des images de la fonte de [[Glacier|glaciers]], etc. Par exemple, dans le cadre de sa campagne dans les années 1990 pour la protection de la forêt du Grand Ours<ref name="accord" /> et contre l'exploitation arboricole de celle-ci, Greenpeace Canada utilise des images de différentes espèces d'[[Ursidae|ours]], de [[Canis lupus|loups]] et de [[Rangifer tarandus|caribous]] qui seraient menacées si la forêt devait être rasée, afin de montrer que la [[déforestation]] affecte l'[[écosystème]] tout entier<ref>{{Harvsp|Lauzon|2004|p=113}}.</ref>. Greenpeace a donc recours aux [[Média|médias]] afin de faire prendre conscience à la population des enjeux environnementaux en montrant des images qui vont l'émouvoir<ref>{{Harvsp|Lauzon|2004|p=115}}.</ref>.

Ainsi, Greenpeace se doit de bien manier les [[Média|médias]], dont la télévision, afin de diffuser ses idées. L'une des manières dont elle les diffuse est en créant des « ''stunts'' », qui peuvent être définis comme étant une action qui est préparée à l'avance et créée de toutes pièces<ref name="martin196">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Greg|nom1=Martin|titre=Understanding Social Movements|passage=196|lieu=Londres|éditeur=1st edition|année=2010|pages totales=322|lire en ligne=https://www.taylorfrancis.com/books/9780203837092}}.</ref>. Par exemple, des blocages de rues vont être préparés à l'avance avec un message qui est fait pour respecter les contraintes que la télévision impose, telles que la durée d'une présentation<ref name="martin196" />. De plus, dans un objectif [[Sensationnalisme|sensationnaliste]] plébiscité par certains [[Média|médias]], elle peut décider de mettre en scène un événement, comme l'organisation, en lien avec la police, d'arrestations de manifestants de l'ONG, filmées avec une durée adéquate permettant de rentrer dans le cadre télévisuel<ref name="martin196" />. Elle travaille aussi avec des chaines télévisées en filmant elle-même, grâce à ses propres caméras et à ses studios, toutes les actions qui se déroulent lors des manifestations. Elle les apporte ensuite à des chaines télévisées qui ne pouvaient pas être présentes à l'évènement, afin qu'elles diffusent leurs vidéos<ref name="martin196" />. De plus, elle utilise la télévision comme un moyen, à travers la diffusion d'images, de susciter des émotions et ainsi rallier plus de gens à sa cause. Par exemple, pour récolter des fonds pour ses campagnes, elle préfère publier des images de bébés [[Phocidae|phoques]] tués plutôt que de diffuser de l'information sur les [[Dermaptera|dermaptères]], une espèce de [[Labidura herculeana|perce-oreilles]] depuis disparue de l'île de [[Sainte-Hélène (île)|Sainte-Hélène]]<ref name="martin197">{{Harvsp|Martin|2010|p=197}}.</ref>. Ainsi, en diffusant des scénarios et ce genre d'images, Greenpeace peut augmenter le financement qu'elle reçoit de la population, notamment celle qui ne désire pas prendre part à des manifestations mais qui souhaite malgré tout participer en faisant des donations depuis son téléviseur<ref name="martin197" />.

Cependant, la télévision n'est pas la seule méthode que Greenpeace utilise pour ses campagnes. En effet, elle dispose d'un autobus et d'un bateau qui lui permettent d'effectuer des actions marines, telles que mesurer la radioactivité dans les eaux, en plus de servir de point d'information et de propagande<ref>{{Ouvrage|auteur1=Philippe Lequenne|titre=Dans les coulisses de Greenpeace|passage=62|lieu=France|éditeur=L'Harmattan|année=1997|pages totales=204}}.</ref>. D'ailleurs, dans les pays non maritimes, c'est l'autobus de Greenpeace qui sert d'abord de moyen de propagande<ref>{{Article|langue=fr|titre=Dans les coulisses de Greenpeace|périodique=Nature Sciences Sociétés|volume=5|numéro=4|date=1997-10|issn=1240-1307|doi=10.1016/s1240-1307(97)87707-2|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/s1240-1307(97)87707-2|consulté le=2019-12-14|pages=62}}.</ref>. Puis, en 1996, en [[Autriche]], est créé un modèle nommé : « direct dialogue », implanté en 1998<ref name="a2">{{Ouvrage|auteur1=Sylvain Lefèvre|directeur1=Corinne Gendron|directeur2=Jean-Guy Vaillancourt|directeur3=René Audet|titre=Vendre une cause à quel prix? La mise en œuvre controversée du streetfundraising par Greenpeace France|passage=66|lieu=Canada|éditeur=Presses internationales polytechnique|année=2010|pages totales=270}}.</ref>. Celui-ci se traduit par l'embauche de professionnels du [[marketing]] qui sont rémunérés sur une base fixe et avec une commission s'ils atteignent le quota d'adhérents fixé. Ces professionnels sont recrutés par Greenpeace pour leurs compétences en marketing et communication<ref name="a2" />. La nouveauté de ce modèle repose sur le fait que les recruteurs se rendent dans la rue et demandent aux passants de soutenir Greenpeace au moyen de contributions monétaires qui seront prélevées du compte du donneur suivant un montant fixe<ref name="a2" />. À l'époque, ce nouveau programme est synonyme d'un succès financier pour l'ONG, si bien, qu'elle décide d'abandonner tous ses autres moyens de collecte. Ainsi, si Greenpeace France compte en 1998 sept salariés, un million d'euros de ressources et {{nb|1800 adhérents}}, à la fin de l'année 2004, elle possède un budget de {{nobr|4,8 millions}} d'euros, {{nb|8600 adhérents}} et {{nobr|45 salariés}} permanents<ref name="a3">{{Ouvrage|auteur1=Sylvain Lefèvre|directeur1=Corinne Gendron|directeur2=Jean-Guy Vaillancourt|directeur3=René Audet|titre=Vendre une cause à quel prix? La mise en œuvre controversée du streetfundraising par Greenpeace France|passage=67|lieu=Canada|éditeur=Presses internationales polytechnique|année=2010|pages totales=270}}.</ref>. Ce programme est créé dans le but de recruter plus d'adhérents, mais surtout de toucher davantage la jeune génération. En effet, il avait été observé que la population ciblée par les ONG en général était de 60 ans et plus. Or, Greenpeace souhaitait obtenir le soutien financier d'une autre tranche d'âge qui n'avait pas encore été sollicitée<ref name="a3" />.

Dans les années 2010, l’arrivée d’[[Internet]] offre un nouveau mode de [[militantisme]] : le [[cybermilitantisme]]. Les pétitions, les vidéos et les campagnes sur les réseaux sociaux à l’aide d’[[Hashtag|hashtags]], loin d’être anecdotiques, ont un impact important sur les actions de Greenpeace. Elles permettent d’informer, de mobiliser mais représentent également un moyen de pression. Par exemple, en 2014, Greenpeace publie une vidéo montrant un monde [[Lego]] se noyant dans le pétrole, sur une interprétation mélancolique du thème principal du [[La Grande Aventure Lego|film Lego]], afin de dénoncer le partenariat de longue date de [[Lego]] avec la société pétrolière [[Shell (entreprise)|Shell]]. La vidéo obtient près de six millions de vues et prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux. Une pétition circule également et atteint plus d’un million de signatures. Au bout de quelques semaines, l’entreprise [[Lego]] est contrainte de mettre fin à son partenariat datant d’une soixantaine d’années<ref name=":18">{{Lien web |langue=fr |titre=Greenpeace pousse Lego à abandonner ses figurines commerciales Shell |url=https://www.lefigaro.fr/societes/2014/10/09/20005-20141009ARTFIG00180-greenpeace-pousse-lego-a-abandonner-ses-figurines-commerciales-shell.php |site=lefigaro.fr|date=2014-10-09 |consulté le=2022-10-03}}</ref>. De plus, ces nouvelles technologies de l’information modifient et amplifient les besoins en main d’œuvre et expliquent aussi la hausse du nombre d’employés au sein de l’organisation<ref name=":7" />.

=== Troisième étape ===
La troisième étape du modèle est celle où Greenpeace effectue « des revendications par la pression envers les cibles ». À l'image de la campagne contre le partenariat de [[Lego]] avec [[Shell (entreprise)|Shell]], Greenpeace utilise des moyens de pression comme le boycott des produits par les clients, le lobbying ou l'attaque de l'image des cibles avec des actions directes et avec l'aide d'alliés puissants tels que des actionnaires<ref name=":18" />{{,}}<ref name="dacheux107">{{Harvsp|Dacheux|1997|p=107}}.</ref>. En effet, si les groupes ne veulent pas changer leurs pratiques, Greenpeace s'attaquera à leur image de marque en montrant leur manque de collaboration, afin de gagner des alliés auprès des clients ou des actionnaires, qui vont eux-aussi faire pression en causant des pertes financières<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Philippe Lequenne|titre=Dans les coulisses de Greenpeace|passage=111|lieu=France|éditeur=L'Harmattan|année=1997|pages totales=204}}.</ref>.

=== Quatrième étape ===
La dernière étape représente les « négociations ». Cette étape n'a lieu que lorsque les pressions de l'ONG ont fait effet. À l'image de la campagne de Greenpeace contre le [[groupe Lapeyre]] engendrant de nombreux échanges puis l’adoption de la norme [[Forest Stewardship Council|FSC]] pour l'ensemble de ses importations de [[Bois précieux|bois tropicaux]], le but de cette étape est de trouver des solutions qui vont faire consensus entre les communautés, les entreprises et les pouvoirs publics afin de protéger les écosystèmes<ref name="DeRavignan_2003" />{{,}}<ref name="dacheux107" />.

=== Navires arc-en-ciel ===
[[Fichier:Arcticsunrisedocked.jpg|vignette|Le [[MV Arctic Sunrise]], un navire de Greenpeace.]]

Greenpeace est très connue pour l'utilisation de bateaux lors de ses campagnes de protestation et d'intervention directe. Dès sa création, l'organisation utilise des navires pour réaliser des actions à travers toutes les mers du globe. S'il lui arrive d'affréter des bateaux, elle en achète également et les transforme pour mener à bien ses missions. L'un d'entre eux, le ''[[Rainbow Warrior I]]'', devient célèbre en 1985 dans ce qui est appelé en [[France]] « l'[[affaire du Rainbow Warrior]] » ou « l'affaire Greenpeace » : les [[Direction générale de la Sécurité extérieure|services secrets français]] le font couler avec deux mines magnétiques placées sous sa coque par des plongeurs de l'armée française dans le [[port]] d'[[Auckland]] alors que le bateau se prépare à une croisière de protestation contre les [[essais nucléaires français]] de [[Moruroa]]. Au cours de cet attentat organisé par le gouvernement français, le photographe [[Fernando Pereira (photographe)|Fernando Pereira]] est tué<ref name=":19">{{Article|langue=fr|titre=La DGSE est bien responsable de l'attentat contre le Rainbow-Warrior|périodique=Le Monde.fr|date=1985-08-17|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1985/08/17/la-dgse-est-bien-responsable-de-l-attentat-contre-le-rainbow-warrior_2760202_1819218.html|consulté le=2022-10-03}}</ref>.

La flotte de Greenpeace comprend en 2020 trois [[navire|navires]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=PHOTOS - Le Rainbow Warrior, emblème de Greenpeace, accoste à Bordeaux |url=https://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/photos-le-rainbow-warrior-embleme-de-greenpeace-accoste-a-bordeaux-1565441904 |site=France Bleu|date=2019-08-10 |consulté le=2022-10-03}}</ref> :
* le ''[[Rainbow Warrior III]]'', un [[voilier]] de 57,9 mètres de long et 680 tonnes, est inauguré le {{date-|14 octobre 2011}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Greenpeace: le Rainbow Warrior III ira à l'abordage des "crimes environnementaux" |url=https://www.rtbf.be/article/greenpeace-le-rainbow-warrior-iii-ira-a-l-abordage-des-crimes-environnementaux-6918133 |site=RTBF |consulté le=2022-10-04}}</ref> ;
* le ''[[MV Arctic Sunrise]]'', un ancien chasseur de phoque, long de 49,62 mètres, large de 11,50 mètres, déplaçant 497 tonnes, est racheté par Greenpeace en 1995<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Brest. L’« Arctic Sunrise » de Greenpeace en relâche à Brest |url=https://www.ouest-france.fr/bretagne/brest-29200/brest-l-arctic-sunrise-de-greenpeace-en-relache-a-brest-6945704 |site=Ouest France |date=23/08/2020}}</ref> ;
* le ''[[MV Esperanza]]'', un navire de 72 mètres de long, 14 mètres de large, avec une vitesse maximale de 15 nœuds, est lancé en 2002<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=L’Esperanza, le bateau mythique de Greenpeace, est à La Rochelle tout le week-end |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/charente-maritime/la-rochelle/esperanza-bateau-mythique-greenpeace-sera-rochelle-week-end-1428027.html |site=France 3 Nouvelle-Aquitaine |consulté le=2022-10-04}}</ref>{{,}}<ref name=":20">{{Lien web |langue=fr |titre=Les navires mythiques de Greenpeace - Du Moby Dick au Rainbow Warrior |url=https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Les-navires-mythiques-de-Greenpeance-rainbow-warrior-902255 |site=parismatch.com |consulté le=2022-10-04}}</ref>.

Certains bureaux régionaux ont aussi leur propre bateau, comme Greenpeace Allemagne qui possède le ''[[Beluga II]]'', long de 34 mètres, large de 5,6 mètres, déplaçant 115 tonnes et entré en service en 2004 pour remplacer l'ancien navire le ''Beluga''<ref name=":21">{{Lien web |langue=de |titre=Beluga II - das Greenpeace-Schiff in Hamburg |url=https://www.hamburg.de/schiffe/4416686/beluga-2/ |site=hamburg.de |consulté le=2022-10-04}}</ref>.

Les anciens navires de la flotte de Greenpeace sont les suivants :
* le ''[[Rainbow Warrior I]]'', coulé en 1985<ref name=":19" />;
* l'''[[Argus (bateau)|Argus]]''<ref name=":20" />;
* le ''[[MV Moby Dick|Moby Dick]]''<ref>{{Article|langue=fr|titre=Chargé de 1,5 tonne de plutonium L'" Akatsuki-Maru " est en route pour le Japon|périodique=Le Monde.fr|date=1992-11-10|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1992/11/10/charge-de-1-5-tonne-de-plutonium-l-akatsuki-maru-est-en-route-pour-le-japon_3933515_1819218.html|consulté le=2022-10-04}}</ref>;
* Le ''Beluga''<ref name=":21" />;
* le ''[[Rainbow Warrior II]]'', cédé à une ONG du [[Bangladesh]] en 2011<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Le Rainbow Warrior II, transformé en hôpital flottant au Bangladesh|périodique=La Croix|date=2011-08-30|issn=0242-6056|lire en ligne=https://www.la-croix.com/Semaine-en-images/Le-Rainbow-Warrior-II-transforme-en-hopital-flottant-au-Bangladesh-_NG_-2011-08-30-704890|consulté le=2022-10-04}}</ref>.

=== Action directe non violente ===
L’[[action directe]] non violente est au cœur du fonctionnement de Greenpeace car elle utilise la protestation pacifique pour exiger un changement social et politique. L'organisation a d'ailleurs été fondée sur ces principes pacifiques lorsque le 15 septembre 1971 un groupe de militants embarque sur un chalutier de pêche pour protester contre les [[Essai nucléaire|essais nucléaires]] américains. Ces militants sont appelés des activistes<ref name=":2" />.

L'action directe non violente est centrée sur deux principes : un engagement de la part de l'activiste à manifester pacifiquement et une prise de responsabilité personnelle. Greenpeace propose une formation à tout bénévole souhaitant devenir activiste et chaque personne qui y participe doit suivre une session sur les principes fondamentaux de la manifestation pacifique. En effet, l’activiste doit être attaché aux principes de non-violence et avoir une compréhension de base de Greenpeace et de son travail. De plus, l’engagement doit être pris au sérieux par le militant car chaque action directe comporte un risque d'arrestation et donc des conséquences personnelles potentiellement importantes. Les informations juridiques et le support sont toujours disponibles afin de permettre au militant de prendre une décision. Faire partie d'une telle équipe s'accompagne également de responsabilités. Les actions directes se déroulent souvent dans des endroits difficiles ou inhabituels et la sécurité est primordiale, de sorte que ceux qui y participent doivent être lucides et fiables<ref name=":9" />.

Pour chaque action, de nombreux rôles doivent être remplis et, en fonction des compétences et de l’expérience de chacun, les tâches demandées sont diverses. Elles ont chacune leur importance car rien n’est laissé au hasard. Chaque action est minutieusement préparée et expliquée, dans la plus grande discrétion. Chaque militant connaît le rôle qu’il devra jouer et peut ainsi s’y préparer, même si l’improvisation est aussi souvent de rigueur<ref name=":9" />.

En 2012, il y aurait environ 1 000 à 1 500 activistes dans le monde, dont moins d’une centaine en [[France]]<ref name=":9" />.

== Critiques ==
=== Polémiques sur ses dirigeants ===
==== Bennett Metcalfe ====
Bennett Metcalfe, l'un des premiers dirigeants de Greenpeace décédé en 2003, aurait vivement critiqué l'organisation : « Quand je repense à toutes ces années, à tout ce qui s’est passé depuis que nous avons fondé cette organisation, j’ai vraiment l’impression d’avoir créé un monstre »<ref name=":23" />.

==== Patrick Moore ====
Dans les années 2000, l'écologiste canadien [[Patrick Moore (consultant)|Patrick Moore]], l'un des membres fondateurs de Greenpeace, se prononce en faveur de l'emploi de l'[[énergie nucléaire]] après s'y être farouchement opposé<ref>{{en}} [http://www.sourcewatch.org/images/3/36/Patrick_Moore_1976_Greenpeace_Report.pdf Patrick Moore, ''Assault on Future Generations''] {{pdf}}, rapport, Greenpeace, 1976, {{p.|47-49}}.</ref>{{,}}<ref name="wapo">{{article|langue=en|prénom=Patrick|nom=Moore|titre=Going Nuclear|périodique=[[The Washington Post]]|date=2006-04-16|url=https://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2006/04/14/AR2006041401209_pf.html}}.</ref>. Selon lui, elle est indispensable pour réduire l’utilisation des [[Combustible fossile|combustibles fossiles]] et l'émission des [[gaz à effet de serre]]<ref>{{en}} [https://www.independent.co.uk/opinion/commentators/patrick-moore-nuclear-energy-yes-please-436399.html ''Nuclear energy? Yes please!''], ''[[The Independent]]''.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Patrick Moore, [http://www.theage.com.au/news/opinion/greenpeace-is-wrong--we-must-consider-nuclear-power/2007/12/09/1197135284092.html ''Greenpeace is wrong — we must consider nuclear power''], ''[[The Age]]'', {{date-|10 décembre 2007}}.</ref>. [[Patrick Moore (consultant)|Patrick Moore]] est depuis devenu critique de Greenpeace et [[Déni du réchauffement climatique|climatosceptique]]<ref>{{Lien web |langue=fr-ca|titre=Regina pourrait ne plus inviter le climatosceptique Patrick Moore |url=https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1504865/changement-climatique-climat-developpement-durable-saskatchewan |site=Radio-Canada.ca |consulté le=2022-10-06}}</ref>. Il affirme en effet en 2014 : « La certitude de nombreux scientifiques que l'homme est la principale cause du changement climatique, y compris du réchauffement de la planète, n'est pas fondée sur la reproduction d'événements observables. Elle repose sur deux choses seulement, l'effet théorique des émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine, principalement le dioxyde de carbone, et les prédictions des modèles informatiques utilisant ces calculs théoriques. Il n'y a pas de preuve scientifique du tout »{{Refnec|date=8 juin 2024}}.

==== Pascal Husting ====
Dans son livre ''Qui a tué l'écologie ?'' paru en 2011, le journaliste [[Fabrice Nicolino]] dénonce l'évolution de Greenpeace vers une organisation capitaliste dirigée essentiellement par des professionnels et non plus par des militants<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Comment Hulot, Greenpeace et WWF ont « tué l'écologie » |url=https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-planete/20110321.RUE1378/comment-hulot-greenpeace-et-wwf-ont-tue-l-ecologie.html |site=L'Obs |date=2011-03-21 |consulté le=2022-10-04}}</ref>. Il donne l'exemple de Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France de 2005 à 2011, qui a longtemps travaillé dans le monde de la finance<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Pascal Husting, Directeur général de Greenpeace France - "Le militantisme du XXe siècle est définitivement dépassé" |url=https://www.lenouveleconomiste.fr/pascal-husting-greenpeace-france-le-militantisme-du-xxe-siecle-est-definitivement-depasse-7033/ |site=Le nouvel Economiste |date=2010-12-08 |consulté le=2022-10-04}}</ref>.

En juin 2014, le journal ''{{lang|en|[[The Guardian]]}}'' révèle que l'ancien directeur général de Greenpeace France, Pascal Husting, prend l'avion pour faire le trajet entre son domicile au [[Luxembourg (pays)|Luxembourg]] et son lieu de travail à [[Amsterdam]] deux fois par mois. Pourtant, l'ONG estime que la réduction des [[Émission de dioxyde de carbone|émissions de {{CO2}}]], indispensable à la lutte contre le [[Réchauffement climatique|dérèglement climatique]], passe par une baisse drastique des voyages en avion, notamment pour les courtes distances<ref name="leparisien">{{Lien web |titre=Greenpeace : un haut responsable allait au bureau… en avion |url=http://www.leparisien.fr/societe/greenpeace-un-haut-responsable-allait-au-bureau-en-avion-24-06-2014-3948987.php |site=[[Le Parisien]] |date=24 juin 2014}}.</ref>. L'intéressé reconnaît qu'il a fait « une erreur »<ref name="lefigarofr">{{Lien web |auteur institutionnel=[[Agence France-Presse|AFP]] |titre=Greenpeace : plus d'avion pour un responsable |url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/06/24/97001-20140624FILWWW00258-greenpeace-plus-d-avion-pour-un-responsable.php |éditeur=[[Le Figaro]] |date=24 juin 2014}}.</ref>.

==== Jon Burgwald ====
En 2016, le directeur de Greenpeace Arctique Jon Burgwald s'exhibe en fourrure de phoque et s'exprime sur ses comptes [[Twitter]] et [[Facebook]] depuis un défilé de mode organisé par l'entreprise danoise {{langue|en|The Great Greenland Fur Tannery}} comme suit : « La fourrure de phoque, c'est cool ! ». Face à la polémique, Greenpeace explique que l'objet de la visite est de soutenir les communautés locales, qui se nourrissent de la chasse aux phoques traditionnelle, et réitère son opposition farouche à toute forme de commercialisation et d'industrialisation de la chasse aux phoques<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Éco-warrior paul watson écrabouille greenpeace |url=https://charliehebdo.fr/2016/05/politique/eco-warrior-paul-watson-ecrabouille-greenpeace/ |site=Charlie Hebdo |date=2016-05-17 |consulté le=2022-10-04}}</ref>.

=== Informations erronées ===
==== Catastrophe nucléaire de Tchernobyl ====
Greenpeace estime que le nombre total de morts liés à la [[catastrophe nucléaire de Tchernobyl]] est de {{Unité|200000}}<ref name=":22">{{Lien web |langue=fr|titre=De nouvelles études sur la catastrophe nucléaire de Tchernobyl : 35 ans après ! |url=https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-billet-vert/de-nouvelles-etudes-sur-la-catastrophe-nucleaire-de-tchernobyl-35-ans-apres_4368979.html |site=Franceinfo |date=2021-04-26 |consulté le=2022-10-07}}.</ref>. L'[[Organisation mondiale de la santé|OMS]] de son côté annonce en 2005 un total de {{Nombre|4000|décès}}, soit 50 fois moins<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Chernobyl: the true scale of the accident |url=https://www.who.int/news/item/05-09-2005-chernobyl-the-true-scale-of-the-accident |site=who.int |consulté le=2021-03-16}}</ref>. En 2008, l'[[Comité scientifique des Nations unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants|UNSCEAR]], le Comité scientifique des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] pour l'étude des effets des [[Rayonnement ionisant|rayonnements ionisants]], ne dénombre de son côté que vingt-huit décès, dus aux [[Irradiation solaire|irradiations]] aigües dans les semaines qui ont suivi la catastrophe<ref name=":22" />. Le comité refuse en effet de se prononcer sur le nombre de décès à venir. L'[[Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire|IRSN]], l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire français, écrit donc en 2016 que « trente ans après l'accident, il est impossible de dresser un bilan sanitaire exhaustif. Et pour cause : les résultats disponibles sont limités par la qualité des études épidémiologiques réalisées, la difficulté d'identifier précisément les populations exposées et les incertitudes associées aux estimations dosimétriques. Surtout, la réalisation de bilans sanitaires est rendue extrêmement compliquée par les changements socio-économiques majeurs survenus dans ces régions suite à la chute de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] »<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Olivier |nom=Monod |titre=L'accident nucléaire de Tchernobyl n'a-t-il fait que 130 morts ? |url=https://www.liberation.fr/checknews/2019/06/22/l-accident-nucleaire-de-tchernobyl-n-a-t-il-fait-que-130-morts_1731784/ |site=Libération |consulté le=2021-03-16}}</ref>.

==== Moutons de Patagonie ====
Au début des années 1990, Greenpeace prétend que des bergers de [[Patagonie]] et leurs [[Mouton|moutons]] perdent la vue en raison du trou de la [[couche d'ozone]]. Un reporter américain mène alors son enquête en 1992 et ne trouve qu'un seul et unique ranch avec des moutons aveugles, à cause d'une maladie parasitaire<ref>{{Lien web |langue=fr|prénom1=Étienne |nom1=Tang |titre=Les ONG ont-elles toujours raison ? |url=https://www.entreprendre.fr/les-ong-ont-elles-toujours-raison/ |site=Entreprendre |date=2020-11-09 |consulté le=2022-10-06}}</ref>.

==== Brent Spar ====
Sur la base d'un prélèvement, Greenpeace affirme que près de {{unité|5000 tonnes}} de [[pétrole]] demeurent encore dans les réservoirs de cette [[plate-forme pétrolière]] que le groupe [[Shell (entreprise)|Shell]] envisage de couler dans l'[[Océan Atlantique]]. De son côté, [[Shell (entreprise)|Shell]] déclare qu'il n'y a que 100 tonnes de boue huileuse à l'intérieur, dont la majeure partie est constituée de vase inerte. Greenpeace explique que les conteneurs d'échantillonnage ont pu prendre du [[pétrole]] piégé dans les tuyaux et qu'ils n'ont pas tenu compte de la longueur des tuyaux de ventilation. Elle présente donc publiquement ses excuses auprès de [[Shell (entreprise)|Shell]] dans un communiqué le {{date-|5 septembre 1995}}<ref name="theindependant">{{Lien web |langue=en |auteur=Nicholas Schoon |titre=Greenpeace's Brent Spar apology |url=https://www.independent.co.uk/news/greenpeaces-brent-spar-apology-1599647.html |site=[[The Independent]] |date=6 septembre 1995 |consulté le=9 décembre 2019}}.</ref>.

=== Prises de position controversées ===
==== Nucléaire civil ====
Greenpeace est régulièrement critiquée par certains scientifiques et journalistes pour son opposition systématique au [[Industrie nucléaire|nucléaire civil]].

Sur la [[catastrophe nucléaire de Tchernobyl]] par exemple, le français [[Jean-Marc Jancovici]] ne comprend pas l’opposition de certaines ONG environnementales aux conclusions de l’agence onusienne [[Comité scientifique des Nations unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants|UNSCEAR]], alors que ces mêmes associations défendent aussi les rapports du [[GIEC]], un organisme également rattaché à l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]<ref>{{Lien web |titre=Lettre ouverte aux journalistes qui vont évoquer Tchernobyl, et surtout à ceux qui les écoutent|url=https://jancovici.com/transition-energetique/nucleaire/lettre-ouverte-aux-journalistes-qui-vont-evoquer-tchernobyl-et-surtout-a-ceux-qui-les-ecoutent/ |site=jancovici.com |consulté le=2022-10-07}}</ref>.

D’autre part, il est reproché à Greenpeace de surestimer les bénéfices environnementaux des énergies bas carbone, et notamment des [[Éolienne|éoliennes]], qui, bien que produisant de l'énergie renouvelable, ont aussi des conséquences néfastes sur l’environnement et la [[biodiversité]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=«Les petits arrangements avec la vérité de Sortir du Nucléaire». La tribune de Bernard Durand |url=https://www.lopinion.fr/economie/les-petits-arrangements-avec-la-verite-de-sortir-du-nucleaire-la-tribune-de-bernard-durand |site=l'Opinion |date=2020-01-24 |consulté le=2022-10-07}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Greenpeace, la paille et la poutre |url=https://www.journaldeleconomie.fr/Greenpeace-la-paille-et-la-poutre_a5959.html |site=Journal de l'économie |consulté le=2022-10-07}}</ref>.

En 2022, Greenpeace est accusée par des journalistes et économistes de vouloir redémarrer les centrales à [[charbon]] en [[Allemagne]], au détriment des conséquences environnementales, dans le but de fermer la totalité des [[Centrale nucléaire|centrales nucléaires]]<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Faut-il lancer le procès du siècle contre les sombres intérêts et tortueuses sources de financement des associations environnementales à la Greenpeace ? |url=https://atlantico.fr/article/decryptage/faut-il-lancer-le-proces-du-siecle-contre-les-sombres-interets-et-tortueuses-sources-de-financement-des-associations-environnementales-a-la-greenpeace-ong-environnement-rechauffement-climatique-argent-drieu-godefridi |site=Atlantico |date=2022-09-02 |consulté le=2022-10-07}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=https://twitter.com/gewoessner/status/1564473477360402439 |url=https://twitter.com/gewoessner/status/1564473477360402439 |site=Twitter |consulté le=2022-10-07}}</ref>. L’organisation rétorque qu’elle ne soutient en aucun cas les [[Combustible fossile|énergies fossiles]] mais que face aux conséquences énergétiques de l’[[Invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022|invasion russe en Ukraine]], de la dépendance au [[Gaz naturel en Russie|gaz russe]] et de la défaillance du parc nucléaire allemand, la réouverture est nécessaire tout en demeurant temporaire<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Jacques |nom=Pezet |titre=Est-il vrai que Greenpeace juge «nécessaire» la réouverture des centrales au charbon en Allemagne? |url=https://www.liberation.fr/checknews/est-il-vrai-que-greenpeace-juge-necessaire-la-reouverture-des-centrales-au-charbon-en-allemagne-20220907_3ERFAKJSFFC2BHDGHONWO57J64/ |site=Libération |consulté le=2022-10-07}}</ref>.

==== Ampoules fluo-compactes ====
En 2007, en marge de la réunion berlinoise des ministres de l’Énergie de l’[[Union européenne]], Greenpeace écrase à l'aide d'un rouleau compresseur des milliers d'[[Lampe à incandescence|ampoules à incandescence]] afin de protester contre leur impact sur le [[réchauffement climatique]]<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Un rouleau compresseur contre le gaspillage - Enerzine |url=https://www.enerzine.com/un-rouleau-compresseur-contre-le-gaspillage/22563-2007-04 |site=enerzine.com |date=2007-04-24 |consulté le=2022-10-06}}</ref>. Depuis, l'utilisation de ces ampoules est interdite<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les ampoules halogènes interdites à la vente en Europe |url=https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/les-ampoules-halogenes-interdites-a-la-vente-en-europe-137340 |site=Les Echos |date=2018-08-26 |consulté le=2022-10-06}}</ref>. Dans un documentaire, nommé ''Bulb fiction'' et sorti en 2012, Christoph Mayr s'interroge sur le combat de Greenpeace à [[Bruxelles]] contre ces ampoules, au profit des [[Lampe fluorescente|ampoules fluo-compactes]]<ref>{{lien web |langue=fr |auteur=Samuel Gontier |titre=L'obscure et terrifiante clarté des ampoules basse consommation |url=http://www.telerama.fr/television/l-obscure-et-terrifiante-clarte-des-ampoules-basse-consommation,77588.php |site=[[Télérama]] |date=30 janvier 2012 |consulté le=9 décembre 2019}}.</ref>. L'association est pourtant en possession d'un rapport mettant en lumière les risques liés à l'utilisation des [[Lampe fluorescente|lampes fluorescentes]]<ref>{{Lien web |langue=es|titre=La Noche Temática. "Un mundo tóxico" |url=https://www.rtve.es/television/20150304/noche-tematica-mundo-toxico/677060.shtml |site=RTVE.es |date=2015-03-04 |consulté le=2022-10-06}}</ref>. En effet, elles présentent du [[Mercure (chimie)|mercure]], dangereux pour la santé et l'environnement<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Jean-Emmanuel Rattinacannou |nom=Futura |titre=Quel risque lié au mercure des lampes fluocompactes ? |url=https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/developpement-durable-risque-lie-mercure-lampes-fluocompactes-31357/ |site=Futura |consulté le=2022-10-06}}</ref>.

==== Commerce international de l'ours polaire ====
En 2013, les [[États-Unis]] et la [[Russie]] proposent, sans succès, de faire passer l'[[Ours blanc|ours polaire]] comme espèce menacée en [[Annexe I de la CITES]] ([[Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction]]), afin d'interdire son commerce international. Greenpeace, comme [[WWF]], refuse de soutenir la proposition, craignant que l'interdiction totale de la chasse favorise le braconnage et désavantage la population inuite déjà appauvrie<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Arctique : Les dessous géopolitiques de la protection de l'ours polaire|url=http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/arctique/articles-scientifiques/benhammou-marion-ours-polaire |site=geoconfluences.ens-lyon.fr |consulté le=2022-10-04}}</ref>.

==== Riz doré ====
Alors que Greenpeace s'oppose aux aliments génétiquement modifiés, plus de 100 lauréats du [[prix Nobel]] prennent position du côté des [[Organisme génétiquement modifié|OGM]]. En effet, en 2016, ils signent une lettre exhortant Greenpeace à mettre fin à son opposition systématique aux [[Organisme génétiquement modifié|OGM]], et plus précisément, à cesser ses efforts pour bloquer l'introduction d'une souche de riz génétiquement modifiée : le [[riz doré]]. Selon ses partisans, cette souche pourrait réduire les carences en [[vitamine A]] à l'origine de la cécité et de la mort d'enfants dans les [[pays en développement]]<ref>{{Article|langue=en-US|titre=107 Nobel laureates sign letter blasting Greenpeace over GMOs|périodique=Washington Post|date=1996|issn=0190-8286|lire en ligne=https://www.washingtonpost.com/news/speaking-of-science/wp/2016/06/29/more-than-100-nobel-laureates-take-on-greenpeace-over-gmo-stance/|consulté le=2022-10-11}}</ref>.

Greenpeace, cependant, juge que le projet du [[riz doré]] n’est en rien une solution. Elle considère qu’il est plus utile de donner aux agriculteurs les moyens d'accéder à une alimentation équilibrée et nutritive et d’investir dans une agriculture écologique résiliente au climat. Elle considère également qu’aucune preuve ne permet d’assurer l’innocuité sanitaire et environnementale du [[riz doré]]<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Greenpeace to Nobel Laureates: It’s Not Our Fault Golden Rice Has ‘Failed as a Solution’ |url=https://www.ecowatch.com/greenpeace-to-nobel-laureates-its-not-our-fault-golden-rice-has-failed-1896697050.html |site=EcoWatch |date=2016-06-30 |consulté le=2022-10-11}}</ref>.

==== Vaccin contre la Covid-19 ====
Les partisans des techniques de [[génie génétique]] reprochent à Greenpeace sa position sur ce sujet, qui alimente selon eux le mouvement anti-vaccination (notamment contre les vaccins obtenus par [[génie génétique]]) lors de la [[pandémie de Covid-19]]<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Comment gauche et droite se méfient de la science |url=https://www.lepoint.fr/debats/comment-gauche-et-droite-se-mefient-de-la-science-30-10-2021-2449924_2.php |site=Le Point |date=2021-10-30 |consulté le=2022-10-04}}</ref>. Greenpeace met en effet en garde dans une note datée de 2021 contre « l’utilisation de ce que l’on appelle les techniques d’édition génomique (ou du génome) telles que CRISPR-Cas, qui pourraient non seulement exacerber les conséquences négatives de l’agriculture intensive sur l’environnement, les animaux et les êtres humains, mais aussi transformer la nature et les populations (par le biais de notre alimentation) en laboratoire géant d’expérimentation du génie génétique, entraînant des résultats incertains et potentiellement irréversibles »<ref>{{Lien web |site=Greenpeace |titre=Nouvaux-OGM-Dangers-à-lhorizon |url=https://cdn.greenpeace.fr/site/uploads/2021/03/Nouvaux-OGM-Dangers-%C3%A0-lhorizon.pdf?_ga=2.256104137.331780255.1664797913-444841348.1662974055}}</ref>.

=== Conflits d'intérêt ===
==== Marketing communicationnel ====
Greenpeace se voulant être une ONG neutre, elle refuse les subventions gouvernementales, ainsi que les dons des entreprises, ce qui l'oblige à trouver des financements dans d'autres domaines. Eric Dacheux, professeur en sciences de l'information et de la communication, s'interroge sur son indépendance financière dans l'ouvrage ''Greenpeace : entre médias, espace public et marché, quelle logique communicationnelle ?'' paru en 1997. Il y écrit en effet que Greenpeace dépense 22 % de son budget en communication : elle use de ses compétences dans ce domaine pour trouver des sources de financement en créant notamment des liens avec des partenaires et des alliés, comme [[Ikea]]. Elle s'associe en outre avec un constructeur allemand afin de vendre un réfrigérateur qui serait écologique, nommé ''Greenfreeze''. Elle possède aussi des fermes sans engrais chimiques. Elle présente enfin en 1995, dans un palace de [[Berlin]], une voiture écologique nommée ''la Gringo''<ref name="dacheux196">{{Article|langue=fr|prénom1=Éric|nom1=Dacheux|titre=Greenpeace : entre médias, espace public et marché, quelle logique communicationnelle?|périodique=Hermès|numéro=21|date=1997|issn=1963-1006|issn2=0767-9513|doi=10.4267/2042/15054|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.4267/2042/15054|consulté le=2019-12-14|pages=196}}.</ref>. À cette époque, son implication dans le marché mène d'ailleurs à de la controverse à l'intérieur même de l'organisation entre ceux qui prônent les valeurs de base anti-productivistes de Greenpeace et ceux qui veulent lui rapporter plus de profits grâce au [[Stratégie de communication|marketing communicationnel]]<ref>{{Harvsp|Dacheux|1997|p=197}}.</ref>.

==== Hewlett-Packard ====
Selon le magazine ''[[Le Point]]'', depuis 2007, la [[Fondation David-et-Lucile-Packard]], créée par le cofondateur de la multinationale [[Hewlett-Packard]] (HP) avec son épouse, verse des sommes très importantes à Greenpeace chaque année. La totalité des dons s'élève à une quinzaine de millions d'euros. Or, les versements auraient commencé quelques mois après la mise en place d’une campagne virulente contre le principal concurrent d’[[Hewlett-Packard|HP]], [[Apple]], au sujet des substances dangereuses retrouvées dans ses produits. Face à cette accusation, Greenpeace rétorque que les activités de la [[Fondation David-et-Lucile-Packard|David and Lucile Packard Foundation]] ne sont pas en lien avec celles de la société [[Hewlett-Packard|HP]] et ne servent qu’un objectif philanthropique<ref name=":23" />.

==== Promotion de l'éolien ====
Ses prises de position en faveur de l'[[Éolienne|éolien]] sont souvent controversées, car l’organisation élude la question des conséquences environnementales de cette [[énergie renouvelable]]. Certains journalistes et scientifiques y voient même là un conflit d’intérêt. En effet, Greenpeace est membre fondateur et partenaire associé du fournisseur d'énergie renouvelable [[Enercoop]], qu’elle qualifie de meilleur producteur d’[[Offre d'électricité renouvelable (France)|électricité verte]]. En outre, Greenpeace est actionnaire de la coopérative [[Green Planet Energy|Greenpeace Energy]], co-fondée par Greenpeace Allemagne tout en étant indépendante. Or, Greenpeace Energy, appelée aujourd'hui [[Green Planet Energy]], propose des offres d'[[énergie renouvelable]] à ses clients. Les scientifiques se posent donc la question de l’intérêt financier de Greenpeace dans sa lutte contre l’[[énergie nucléaire]] et sa promotion de l'[[Éolienne|éolien]]<ref>{{Lien web |langue=fr|prénom=Etienne |nom=Tang |titre=Les ONG ont-elles toujours raison ? |url=https://www.entreprendre.fr/les-ong-ont-elles-toujours-raison/ |site=Entreprendre |date=2020-11-09 |consulté le=2022-10-07}}</ref>.

=== Dégradations ===
==== Site archéologique péruvien ====
En décembre 2014, alors que se tient la [[Conférence de Lima|conférence de Lima sur les changements climatiques]], des activistes de Greenpeace s'introduisent illégalement sur le [[Géoglyphes de Nazca|site archéologique de Nazca]] pour y déployer une banderole visant à sensibiliser à l'impact du réchauffement climatique<ref name="bfmtv">{{Lien web|url=http://www.bfmtv.com/planete/le-perou-accuse-greenpeace-d-avoir-degrade-un-site-archeologique-852203.html|titre=Le Pérou accuse Greenpeace d'avoir dégradé un site archéologique|date=12 décembre 2014|site=[[BFM TV]]}}.</ref>.

Selon les autorités locales, les activistes de Greenpeace ont commis des dégradations sur le site en y entrant en simples chaussures de sport alors que des chaussures spéciales doivent être normalement utilisées pour ne pas endommager le site, très fragile<ref name="bfmtv" />. Ils ont notamment abîmé un animal gravé dans le sol il y a {{unité|2000 ans}}<ref name="liberation">{{Lien web|url=http://www.liberation.fr/culture/2014/12/22/greenpeace-gribouille-des-vestiges-indiens_1168970|titre=Greenpeace gribouille des vestiges indiens ?|auteur=[[Vincent Noce]]|date=22 décembre 2014|site=[[Libération (journal)|Libération]]}}.</ref>. Le ministère de la Culture péruvien évoque un « attentat » contre le patrimoine culturel<ref name="bfmtv" />. Face au tollé, Greenpeace présente finalement ses excuses quelques jours plus tard<ref name="vingtminutes">{{Lien web|auteur institutionnel=[[Agence France-Presse|AFP]]|titre=Greenpeace aurait abîmé un site historique|année=2014|mois=décembre|jour=10|url=http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/Greenpeace-aurait-ab-me-un-site-historique-19302839|site=[[20 minutes]]|consulté le=9 décembre 2019}}.</ref>.

Le gouvernement péruvien engage alors des poursuites judiciaires contre l'ONG<ref name="rtsinfo">{{Lien web|auteur institutionnel=[[Agence France-Presse|AFP]]|url=http://www.rts.ch/info/monde/6388679-une-action-de-greenpeace-a-deteriore-les-lignes-de-nazca-au-perou.html|titre=Une action de Greenpeace a détérioré les lignes de Nazca, au Pérou|date=16 décembre 2014|site=[[Radio télévision suisse|RTS Info]]}}.</ref>. En [[février 2015]], le Pérou fait auprès de l'Argentine une première demande d'[[extradition]] d'un des activistes impliqués pour qu'il y soit jugé<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Le Pérou demande l'extradition d'un militant de Greenpeace |url=https://www.challenges.fr/finance-et-marche/le-perou-demande-l-extradition-d-un-militant-de-greenpeace_111287 |site=Challenges |date=2015-02-27 |consulté le=2022-10-06}}</ref>. Un activiste [[Autriche|autrichien]], Wolfgang Sadik, est condamné en décembre 2017 à une peine de 3 ans et 4 mois de prison avec [[Sursis de peine|sursis]], ainsi que {{monnaie|650000|PEN}} (environ 200 000 dollars US) d'amende<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Greenpeace activist sentenced for damaging Nazca Lines |url=https://www.perutelegraph.com/news/peru-nature-environment/greenpeace-activist-sentenced-for-damaging-nazca-lines |accès url=libre |site=Peru Telegraph |date=7 décembre 2017 |consulté le=22 novembre 2021}}</ref>.

== Notes et références ==
{{Références}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets
|commons=Category:Greenpeace
|commons titre=Greenpeace
|wikiquote=Greenpeace
|wikiquote titre=Greenpeace
|wikinews=Catégorie:Greenpeace
}}

=== Bibliographie ===
* {{en}} Michael Brown et John May, ''The Greenpeace Story'', Dorling Kindersley Publishers, 1989, {{nobr|160 pages}} {{ISBN|978-0-86318-328-7}}.
* Jean-Luc Ferrante et Pierre Auger, ''Greenpeace : Controverses autour d'une ONG qui dérange'', La Plage, 2003, {{nobr|170 pages}} {{ISBN|978-2-84221-106-6}}.
* Pierre Gleizes, Rainbow Warrior ''mon amour : Trente ans de photos aux côtés de Greenpeace'', [[Glénat]], 2011, {{nobr|384 pages}} {{ISBN|978-2-7234-8455-8}}.
* Robert Hunter, ''Les combattants de l'arc-en-ciel : La première expédition de Greenpeace'', [[éditions Gallmeister]], 2007, {{nobr|246 pages}} {{ISBN|978-2-35178-009-1}}.
* Pierre Kohler, Greenpeace, ''Le vrai visage des guerriers verts'', [[Presses de la Cité]], 2008, {{nobr|336 pages}} {{ISBN|978-2-258-07354-8}}.
* Philippe Lequenne, ''Dans les coulisses de Greenpeace'', [[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]], 1997, {{nobr|204 pages}} {{ISBN|978-2-7384-5358-7}}.
* Olivier Vermont, ''La face cachée de Greenpeace'', [[Éditions Albin Michel|Albin Michel]], 1997, {{nobr|368 pages}} {{ISBN|978-2-226-08775-1}}.
* {{en}} Rex Weyler, ''{{lang|en|Greenpeace : How a Group of Ecologists, Journalists, and Visionaries Changed the World}}'', Rodale Books, 2004, {{nobr|432 pages}} {{ISBN|978-1-59486-106-2}}.
* Thibault Kerlirzin, ''Greenpeace, une ONG à double fond(s)'', Va Press, Versailles, 2018,224 pages

=== Articles connexes ===
* [[Greenpeace USA]]
* [[Affaire du Rainbow Warrior]]
* [[European Renewable Energy Council]]
* [[WWF]]
* [[Les Amis de la nature]]
* [[Les Amis de la Terre]]
* [[Liste d'organisations environnementales]]
* [[Mouvement antinucléaire]]

=== Liens externes ===
{{Liens}}
** [http://www.greenpeace.org/france/campagnes Section française] - [http://www.greenpeace.org/belgium/fr/ Section belge francophone] - [http://www.greenpeace.ca/ Section canadienne francophone] - [http://info.greenpeace.ch/fr/ Section suisse francophone]
* [https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/greenpeace Article sur Greenpeace par ''The Canadian Encyclopedia'']

{{Palette|Pollution}}
{{Portail|altermondialisme|conservation de la nature|cétacés|humanitaire et développement|écologie politique}}

[[Catégorie:Greenpeace|*]]
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[[Catégorie:Désobéissance civile]]
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[[Catégorie:Organisation non gouvernementale internationale]]
[[Catégorie:Organisme fondé en 1972]]