Voir la source de Bataille des Deux Morins

{{Infobox Conflit militaire
|conflit           = Bataille des Deux Morins 
|guerre            = [[Première Guerre mondiale]]
|image             = 
|légende           = 
|date              = du {{date|5 septembre- 1914-}} au {{date|9 septembre 1914}}
|lieu              = [[France]]
|casus             =
|territoires       =
|issue             = Victoire tactique et stratégique alliée
|combattants1      = {{République française (1870-1940)}}<br />{{Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande}}
|combattants2      = {{Empire allemand}}
|commandant1       = [[Louis Franchet d'Espèrey]]<br />[[John French]]
|commandant2       = [[Alexandre von Kluck]]<br />[[Karl von Bülow]]
|forces1           = '''[[5e armée (France)|{{5e|armée}} française]]'''<br />[[1er corps d'armée (France)|{{1er|corps}} d'armée]]<br />[[3e corps d'armée (France)|{{3e|corps}} d'armée]]<br />[[18e corps d'armée (France)|{{18e|corps}} d'armée]]<br />[[10e corps d'armée (France)|{{10e|corps}} d'armée]]<br />Corps de cavalerie [[Louis Conneau|Conneau]]<br />{{4e|groupement}} de divisions de réserve<br />'''[[Corps expéditionnaire britannique|BEF]]'''<br />[[1er corps (Royaume-Uni)|{{1er|corps}} d'armée]]<br />[[2e corps d'armée (Royaume-Uni)|{{2e|corps}} d'armée]]<br />[[3e corps d'armée (Royaume-Uni)|{{3e|corps}} d'armée]]
|forces2           = '''[[1re armée (Empire allemand)|{{1re}} armée allemande]]'''<br />[[3e corps d'armée (Empire allemand)|{{3e|corps}} d'armée]]<br />[[4e corps d'armée (Empire allemand)|{{4e|corps}} d'armée]]<br />[[9e corps d'armée (Empire allemand)|{{9e|corps}} d'armée]]<br />'''[[2e armée (Empire allemand)|{{2e}} armée allemande]]'''<br />[[7e corps d'armée (Empire allemand)|{{7e|corps}} d'armée]]<br />[[10e corps d'armée (Empire allemand)|{{10e|corps}} d'armée]]<br />[[10e corps de réserve (Empire allemand)|{{10e|corps}} de réserve]]
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|géolocalisation  = France/Île-de-France/Seine-et-Marne
}}
La '''bataille des Deux Morins''' est une bataille de la [[Première Guerre mondiale]] qui se déroule du 5 au {{date|9 septembre 1914}} lors de la [[bataille de la Marne (1914)|bataille de la Marne]]. Elle oppose d'une part la [[5e armée (France)|{{5e|armée}} française]] (commandée par le général [[Louis Franchet d'Espèrey|Franchet d'Espèrey]]) et le [[Corps expéditionnaire britannique|BEF]] (commandé par le maréchal [[John French|French]]) aux {{Ire}} et {{IIe|armées}} allemandes (des généraux [[Alexandre von Kluck|von Kluck]] et [[Karl von Bülow|von Bülow]]).

Le {{date|5 septembre}}, Kluck devant les attaques de l'armée de [[Michel Joseph Maunoury|Maunoury]] sur l'Ourcq repositionne ses [[corps d'armée]] en les repliant vers le nord pour combattre cette [[6e armée (France)|{{6e|armée}} française]]. Ce mouvement crée un vide dans l'alignement allemand masqué par des divisions de cavalerie. Les forces de la {{5e|armée}} française et du BEF avancent dans la brèche à partir du {{date|6 septembre}} et repoussent les troupes allemandes. Le BEF est opposé aux troupes de la {{Ire|armée}} allemande, la {{5e|armée}} française tente de tourner la {{IIe|armée}} allemande. Devant ses manœuvres, la {{IIe|armée}} allemande doit se replier et entraîne avec elle  le repli de toutes les armées allemandes et la victoire des troupes alliées dans cette bataille.

== Contexte stratégique ==
Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, les armées allemandes pénètrent en Belgique afin de tourner les armées françaises et les détruire. La {{5e|armée}} française et le BEF sont envoyés en Belgique pour contrer les armées allemandes. Au cours des batailles de [[Bataille de Mons|Mons]] et de [[Bataille de Charleroi|Charleroi]], les troupes alliées sont contraintes au repli pour éviter leur destruction. Cette retraite va durer du {{date|23 août}} jusqu'au {{date|5 septembre}}, ponctuée par des batailles d'arrêt ([[bataille du Cateau]] pour les Britanniques et [[bataille de Guise]] pour les Français) pour se dégager de la pression allemande.

La {{5e|armée}} française est affaiblie par la retraite de {{unité|350|km}} réalisée pendant presque {{nobr|15 jours}}, elle change aussi de commandant, le général Lanzerac cède son poste au général Franchet d'Espèrey.

== Description du champ de bataille ==
== Forces en présence ==
=== Organisation et objectifs des troupes alliées ===
Le {{date|5 septembre}}, les armées alliées cessent leur mouvement de repli et se préparent à un mouvement offensif pour le lendemain. La {{5e|armée}} française est localisée sur une ligne de front formée par [[Courtacon]], [[Esternay]] et [[Sézanne]]. 

Le '''corps de cavalerie''' du général [[Louis Conneau|Conneau]] formé des [[4e division de cavalerie (France)|{{4e}}]], [[8e division de cavalerie (France)|{{8e}}]] et [[10e division de cavalerie (France)|{{10e|divisions}} de cavalerie]], cantonne dans la région de [[Provins]]. Il est chargé d'établir sur la gauche de la {{5e|armée}} la liaison avec l'armée britannique (British Expeditionary Force - BEF), stationnée entre [[Tournan-en-Brie]] et [[Lumigny-Nesles-Ormeaux|Ormeaux]].

Le [[18e corps d'armée (France)|{{18e|corps}} d'armée]], à la gauche du dispositif de la {{5e|armée}}, dispose de la [[36e division d'infanterie (France)|{{36e|division}}]] à [[Voulton|Saint-Martin-des-Champs]], de la [[35e division d'infanterie (France)|{{35e|division}}]] dans la région de [[Voulton]], Boolot. Une troisième division, la [[38e division d'infanterie (France)|{{38e}}]], rattachée au corps d'armée est placée en seconde ligne vers [[Saint-Brice (Seine-et-Marne)|Saint-Brice]].

Le {{4e|groupe}} de divisions de réserve formé des [[53e division d'infanterie (France)|{{53e}}]] et [[69e division d'infanterie (France)|{{69e|divisions}}]] est en ligne entre les {{18e}} et {{3e|corps}} d'armée. Il tient une ligne de front entre [[Beauchery-Saint-Martin|Beauchery]] et [[Villiers-Saint-Georges]] pour la {{53e|division}} et entre Villiers-Saint-Georges et Brasseaux pour la {{69e|division}}.

Le [[3e corps d'armée (France)|{{3e|corps}}]] d'armée dispose en première ligne de la [[6e division d'infanterie (France)|{{6e|division}}]] entre Brasseau et [[Écury-le-Repos|Écury]] et la [[5e division d'infanterie (France)|{{5e|division}}]] entre [[Bouchy-Saint-Genest|Saint-Genest]] et [[Louan-Villegruis-Fontaine|Fontaine-sous-Montaiguillon]]. La [[37e division d'infanterie (France)|{{37e|division}}]] est en seconde ligne à [[Louan-Villegruis-Fontaine|Villegruis]].

Le [[1er corps d'armée (France)|{{1er|corps}} d'armée]] est placé en formation de divisions successives. la [[1re division d'infanterie motorisée (France)|{{1re|division}}]] est à l'ouest de la [[forêt de la Traconne]] face à [[Esternay]]. La [[2e division d'infanterie (France)|{{2e|division}}]] est placée dans la région de [[Chantemerle (Marne)|Chantemerle]].

Le [[10e corps d'armée (France)|{{10e|corps}} d'armée]] a la [[19e division d'infanterie (France)|{{19e|division}}]] en première ligne au sud de [[Mœurs-Verdey|Mœurs]] en liaison avec le {{1er|corps}} d'armée à [[Les Essarts-lès-Sézanne|Essarts-lès-Sézanne]]. La [[20e division d'infanterie (France)|{{20e|division}}]] également en première ligne est localisée entre [[Verdey]] et Sézanne. La [[51e division d'infanterie (France)|{{51e|division}}]], rattachée au {{10e|corps}} d'armée est en seconde ligne à l'est de la forêt de la Traconne.

=== Organisation et objectifs des troupes allemandes ===
Alors que les troupes de la {{Ire|armée}} allemande ont franchi le [[Petit Morin]], [[Alexandre von Kluck|von Kluck]] apprend le {{date|5 septembre}} que le {{IVe|corps}} d'armée de réserve est engagé face à de nombreuses troupes françaises. Il arrête la poursuite des troupes alliées et modifie le positionnement de son armée. Le {{IIe|corps}} d'armée est déplacé au sud-ouest de [[Crouy-sur-Ourcq]], le {{IVe}} corps d'armée se regroupe sur [[La Ferté-sous-Jouarre]] et le {{IIIe|corps}} d'armée à [[La Ferté-Gaucher]], le {{IXe|corps}} d'armée reste stationné à proximité de [[Joiselle]]{{sfn|von Bülow |1921 |loc=p110 |id=von_Bülow}}.
 
== La bataille ==
=== Le {{date|6 septembre 1914-}} ===
==== Aile gauche, BEF et le corps Conneau ====
Au matin du {{date|6 septembre}}, les troupes britanniques du BEF sont stationnées à [[Tournan-en-Brie]] et [[Lumigny-Nesles-Ormeaux|Ormeaux]], elles commencent un mouvement offensif prudent en direction de Courtacon. Vers {{heure|10|30}}, la division de cavalerie est attaquée à Pécy par une brigade de cavalerie allemande appuyée par un ou deux groupes d'artillerie. Cette attaque est finalement repoussée grâce au soutien en artillerie de la [[8e division de cavalerie (France)|{{8e|division}} de cavalerie française]]. Vers midi, l'infanterie britannique atteint [[Château de Champgueffier|Champgueffier]], le BEF demande le soutien du corps Conneau pour occuper [[Jouy-le-Châtel]] et [[Bannost-Villegagnon|Villegagnon]] faiblement occupés par les troupes allemandes. Le BEF atteint en fin de journée le [[Grand Morin]] de [[Villiers-sur-Morin|Villiers]] à [[Coulommiers (Seine-et-Marne)|Coulommiers]] et aussi [[Choisy-en-Brie]]{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=232 |id=AFGG_1_3 }}.

Le corps Conneau a pour mission d'assurer la liaison entre le BEF et le [[18e corps d'armée (France)|{{18e|corps}} d'armée]]. À partir de {{heure|6}} du matin, la {{8e|division}} de cavalerie se dirige au nord de la forêt de Jouy sur la route entre Provins et Coulommiers pour se lier avec la division de cavalerie britannique vers Jouy-le-Châtel. la [[10e division de cavalerie (France)|{{10e|division}} de cavalerie]] se dirige vers Savigny pour établir la liaison avec le {{18e|corps}} d'armée{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=212 |id=AFGG_1_3 }}. Durant l'après-midi, le général Conneau reçoit l'ordre de soutenir la progression des troupes françaises en avant du {{18e|corps}} d'armée. Vers {{heure|16|30}}, la {{10e|division}} de cavalerie entame ce mouvement mais est attaquée à Champcenest qui doit être abandonné. La {{4e|division}} de cavalerie est envoyée en renfort, mais l'artillerie seule de la {{10e|division}} de cavalerie suffit à empêcher les troupes allemandes de déboucher du village{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=222 |id=AFGG_1_3 }}.

Le général Conneau décide de replier ses unités pour la nuit sur Provins, les chevaux sont épuisés par la journée passée dans des régions dépourvues d'eau.

==== Centre du champ de bataille, {{18e}} et {{3e|corps}} d'armée ====
Au matin du {{date|6 septembre 1914-}}, le général Maud'huy, chef du {{18e|corps}} d'armée ordonne aux [[35e division d'infanterie (France)|35{{e}}]] et [[36e division d'infanterie (France)|{{36e|division}} d'infanterie]] de se positionner sur une ligne entre La Mangotière, Gembrois, [[Voulton]] et le [[château de Flaix]]. La [[38e division d'infanterie (France)|{{38e|division}} d'infanterie]] est placée en réserve, l'artillerie du corps d'armée est placée entre les deux artilleries divisionnaires de première ligne{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=213 |id=AFGG_1_3 }}. Des reconnaissances aériennes et de cavalerie identifient les positions allemandes, une troupe équivalente à une brigade d'infanterie, de la [[6e division d'infanterie (Empire allemand)|{{VIe|division}} d'infanterie allemande]], est localisée à proximité de [[Montceaux-lès-Provins]] soutenue par {{unité/2|16|à=18|pièces}} d'artillerie. La [[5e division d'infanterie (Empire allemand)|{{Ve|division}} d'infanterie allemande]] est quant à elle stationnée vers [[Sancy-lès-Provins]]{{sfn|Hanotaux |1922 |loc=tome 1|p=172 |id=Hanotaux }}.

À partir de {{heure|11|30}}, l'artillerie du {{18e|corps}} d'armée tire sur Montceaux pour soutenir l'attaque du village par le {{3e|corps}} d'armée, elle effectue également des tirs sur la croupe d'Aubert{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=214|id=AFGG_1_3 }}. Au cours de l'après-midi, le duel d'artillerie est à l'avantage de l'artillerie française. À {{heure|17}}, la {{69e|brigade}} de la {{35e|division}} d'infanterie attaque Montceaux-lès-Provins, perdu au cours de l'après-midi par le {{3e|corps}} d'armée, soutenue l'artillerie divisionnaire, l'artillerie du corps d'armée et l'artillerie du groupement de réserve. Elle atteint le village à {{heure|22}} et occupe une ligne entre Brantilly et Montceaux-lès-Provins{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=224|id=AFGG_1_3 }}. La {{36e|division}} d'infanterie occupe [[Couperdrix]] et [[Ecoublay]], elle est opposée à une troupe mixte composée de cavaliers et de cyclistes qui évacuent au cours de la journée [[Augers-en-Brie]].

Le {{3e|corps}} d'armée passe la matinée du {{date|6 septembre}} sans rencontrer de difficultés dans sa progression. À {{heure|9}}, la [[6e division d'infanterie (France)|{{6e|division}} d'infanterie]] occupe [[Saint-Bon]] et Villouette et poursuit sa progression en direction de Montceaux-lès-Provins et Champfleury appuyée par l'artillerie divisionnaire, l'artillerie du corps d'armée et le soutien d'une partie de l'artillerie du {{18e|corps}} d'armée{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=215 |id=AFGG_1_3 }}. La [[5e division d'infanterie (France)|{{5e|division}} d'infanterie]] stationnée dans le haut d'Escardes progresse vers [[Escardes]] qu'elle occupe vers {{heure|11|30}} et vers [[Courgivaux]]. À la mi-journée, l'artillerie lourde allemande enraye la progression de l'aile gauche de la {{6e|division}} d'infanterie par des tirs sur Saint-Bon. Devant Montceaux-lès-Provins, l'après-midi débute par un duel d'artillerie opposant l'artillerie divisionnaire, un groupe d'artillerie du corps d'armée, l'artillerie lourde et l'artillerie divisionnaire de la [[69e division d'infanterie (France)|{{69e|division}} d'infanterie]] (soit environ 100 pièces d'artillerie) à l'artillerie allemande. Vers {{heure|13}}, l'artillerie allemande est contrainte de ralentir ses tirs{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=225 |id=AFGG_1_3 }}. La {{6e|division}} d'infanterie progresse alors et occupe Champfleury puis Montceaux-lès-Provins. La {{5e|division}} d'infanterie peut occuper Courgivaux vers {{heure|13|30}} d'abord par des unités de cavalerie puis par trois bataillons d'infanterie qui ont pour ordre de mettre en défense le village. Un autre bataillon de la division est placé au nord-ouest de Pont-à-Sec pour se lier avec le {{1er|corps}} d'armée.

À {{heure|16}}, les troupes allemandes déclenchent une contre-attaque sur le front de la {{5e|division}} d'infanterie forçant le [[74e régiment d'infanterie (France)|{{74e|régiment}} d'infanterie]] à évacuer le village de Courgivaux malgré le renfort d'un bataillon du [[129e régiment d'infanterie (France)|{{129e|régiment}} d'infanterie]]. Une nouvelle contre-attaque allemande repousse les troupes françaises sur leurs positions de départ sur Escardes. Le bataillon isolé du [[39e régiment d'infanterie (France)|{{39e|régiment}} d'infanterie]] est lui aussi contraint à un repli sur Escardes devant la pression des attaques allemandes. Le recul de la {{5e|division}} d'infanterie contraint la {{6e|division}} d'infanterie à se replier sur ses positions de départ vers {{heure|19}} sous le bombardement de l'artillerie lourde allemande.

==== Aile droite, {{1er}} et {{10e|corps}} d'armée ====
Au matin du 6 septembre, le {{1er|corps}} d'armée dispose de la [[1re division d'infanterie motorisée (France)|{{1re|division}} d'infanterie]] à la Pimbaudière et la [[2e division d'infanterie (France)|{{2e|division}} d'infanterie]] en retrait à [[La Forestière]]. La {{1re|division}} d'infanterie soutenue par une partie de l'artillerie du corps d'armée doit progresser pour atteindre la route reliant Paris à Vitry près d'[[Esternay]] entre la {{nobr|cote 200}} et le château d'Esternay{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=217 |id=AFGG_1_3 }}.

La progression est difficile pour le [[84e régiment d'infanterie (France)|{{84e|régiment}} d'infanterie]] de la {{1re|division}} d'infanterie qui doit s'emparer du château d'Estrenay. Malgré le soutien en artillerie de deux groupes d'artillerie divisionnaire et d'un groupe d'artillerie du corps d'armée, le régiment est bloqué par des tirs de mitrailleuses. Vers {{heure|14}}, il parvient à atteindre la lisière sud du village de [[Châtillon-sur-Morin]] sans pouvoir s'emparer du village qui reste dans sa partie nord aux mains des troupes allemandes. Le combat pour la maîtrise du village continue toute la journée{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=236 |id=AFGG_1_3 }}. Sur la {{nobr|cote 200}}, le [[127e régiment d'infanterie (France)|{{127e|régiment}} d'infanterie]] bien que soutenu par un groupe de l'artillerie divisionnaire et deux groupes de l'artillerie du corps d'armée est rapidement bloqué vers Retourneloup par des tirs de tirailleurs{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=218 |id=AFGG_1_3 }}. En liaison avec la {{5e|division}} d'infanterie, Pont-à-Sec est occupé mais doit être évacué dans l'après-midi devant une forte contre-attaque allemande.

La {{2e|division}} d'infanterie progresse dans la matinée à travers la [[forêt de la Traconne]], elle atteint vers {{heure|10}} Beauvais-la-Nove et [[Bricot-la-Ville]] sur le [[Grand Morin]], l'aile droite de cette division ne rencontre pas d'opposition. La {{4e|brigade}} d'infanterie est engagée pour déborder les lignes de la [[17e division d'infanterie (Empire allemand)|{{XVIIe}} division d'infanterie allemande]] et pour se rabattre vers l'ouest pour faire sauter le verrou défensif d'Esternay. Vers midi l'artillerie de la {{2e|division}} d'infanterie commence le bombardement d'Esternay. Mais à {{heure|14}}, l'artillerie allemande répond pendant deux heures de façon très violente ; elle met hors de combat pour le reste de la journée deux groupes d'artillerie et enraye la progression de la {{4e|brigade}} d'infanterie sur la lisière nord du bois de Gril d'Arcan{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=227 |id=AFGG_1_3 }}. Deux bataillons sont dirigés sur Esternay, ils subissent les tirs amis de la {{1re|division}} d'infanterie avant d'être confrontés à des tirs défensifs très efficaces provoquant de lourdes pertes et entraînent leur repli sur le bois Gril d'Arcan. Du côté allemand, les pertes sont nombreuses aux {{75e}} et {{76e|régiments}} d'infanterie{{sfn|Hanotaux |1922 |loc=tome 1|p=184 |id=Hanotaux }}.

Le {{10e|corps}} d'armée progresse au matin sans rencontrer de résistance ; à {{heure|9}}, la [[19e division d'infanterie (France)|{{19e|division}} d'infanterie]] dépasse [[Les Essarts-lès-Sézanne]], puis vers {{heure|10}} elle est située à {{unité|1 km}} au sud des Essarts. La [[20e division d'infanterie (France)|{{20e|division}} d'infanterie]] atteint [[Lachy]] tandis que la [[51e division d'infanterie (France)|{{51e|division}} d'infanterie]] est stationnée au nord de [[Sézanne]]{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=219 |id=AFGG_1_3 }}. La progression se poursuit, vers midi le corps d'armée est localisé vers [[Le Gault-Soigny|Jouy]] (au nord de la forêt du Gault), [[Le Gault-Soigny|le Recoude]], [[Charleville (Marne)|Charleville]]. Les troupes de la [[19e division de réserve (Empire allemand)|{{XIXe|division}} de réserve allemande]] du {{Xe|corps}} de réserve contre-attaquent en début d'après-midi au nord de la forêt{{sfn|Hanotaux |1922 |loc=tome 1|p=190 |id=Hanotaux }} et obligent à {{heure|14|30}} le [[70e régiment d'infanterie (France)|{{70e|régiment}} d'infanterie]] à abandonner Jouy ce qui entraîne un repli de l'ensemble de la {{19e|division}} d'infanterie. Les troupes allemandes continuent leur effort et poursuivent les troupes françaises dans la forêt du Gault jusqu'au Clos-le-Roi, mais sont ensuite bloquées par les tirs de l'artillerie divisionnaire française.

L'aile gauche de la {{20e|division}} d'infanterie est contrainte devant le repli de la {{19e|division}} d'infanterie de faire retraite dans les petits bois à l'est du Clos-le-Roi. L'aile droite formée par les [[2e régiment d'infanterie (France)|{{2e|régiment}} d'infanterie]] et le [[47e régiment d'infanterie (France)|{{47e|régiment}} d'infanterie]] tiennent Charleville en liaison avec la [[42e division d'infanterie (France)|{{42e|division}} d'infanterie]] de la {{9e|armée}} française.

==== Bilan de la journée ====
Malgré une forte résistance au centre du champ de bataille, sur les fronts des {{1er}} et {{3e|corps}} d'armée, les ailes ont progressé de façon satisfaisante. Le [[Corps expéditionnaire britannique|BEF]] est orienté pour agir le lendemain sur les arrières des troupes allemandes. Le général [[Louis Franchet d'Espèrey|Franchet d'Espèrey]] décide de poursuivre l'action offensive de la {{5e|armée}} pour le lendemain.

=== {{date|7 septembre 1914-}}, début du repli allemand ===
==== Aile gauche, BEF et corps de cavalerie Conneau ====
Le [[Corps expéditionnaire britannique|BEF]] est localisé au matin du {{date|7 septembre}} sur une ligne entre [[Crécy-en-Brie]] et Vaudois, la division de cavalerie couvrant le flanc droit. Les différentes unités doivent ensuite s'orienter vers le nord-est, la droite du {{1er|corps}} d'armée sur [[La Ferté-Gaucher]] et la droite du {{2e|corps}} d'armée sur Ribois{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=235 |id=AFGG_1_3 }}. Dans l'après-midi, la cavalerie anglaise dépasse [[Choisy-en-Brie|Choisy]] mais est arrêtée au sud du [[Grand Morin]] par des tirs d'artillerie en provenance de l'autre rive. Le {{1er|corps}} d'armée atteint l'ouest de Choisy, le {{2e|corps}} d'armée est à l'est de [[Coulommiers (Seine-et-Marne)|Coulommiers]] et le {{3e|corps}} d'armée à [[Giremoutiers]] et [[Maisoncelles-en-Brie|Maisoncelles]]{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=257 |id=AFGG_1_3 }}.

Le corps de cavalerie Conneau déploie ses divisions : la [[4e division de cavalerie (France)|{{4e|division}} de cavalerie]] doit maintenir la liaison avec la cavalerie anglaise et place une avant-garde à [[Bannost-Villegagnon|Bannost]] ; la [[10e division de cavalerie (France)|{{10e|division}} de cavalerie]] renforcée par un bataillon du [[45e régiment d'infanterie (France)|{{45e|régiment}} d'infanterie]] et l'artillerie de la [[8e division de cavalerie (France)|{{8e|division}} de cavalerie]] attaque [[Champcenest]], le bois et le village des [[Les Marêts|Marêts]] en liaison avec les troupes de la [[36e division d'infanterie (France)|{{36e|division}} d'infanterie]]. À {{heure|10}}, les chasseurs à pied, les uhlans, dragons et hussards de la Garde sont repoussés{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=238 |id=AFGG_1_3 }}. Des reconnaissances aériennes indiquent un repli de plusieurs unités allemandes devant le corps de cavalerie. Le général [[Louis Conneau|Conneau]] donne l'ordre de poursuite générale avec pour objectif le Grand Morin et comme objectifs intermédiaires [[Vieux-Maisons]] pour la {{10e|division}} de cavalerie, [[Chartronges]] et [[Lescherolles]] pour la {{8e|division}} de cavalerie. La progression du corps de cavalerie est ralentie par un combat retardateur aux Hayottes (à {{unité|2|km}} au nord de [[Beton-Bazoches]]). En fin de soirée, les {{4e}} et {{8e|divisions}} de cavalerie ont atteint le Grand Morin et bivouaquent autour de la route reliant [[Saint-Mars-Vieux-Maisons|Saint-Mars]] et [[La Ferté-Gaucher]]. La {{10e|division}} de cavalerie a dépassé les objectifs attendus, elle a traversé le Grand Morin, elle bivouaque dans la région de Montcel{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=250 |id=AFGG_1_3 }}. 

==== {{18e}} et {{3e|corps}} d'armée ====
Devant la résistance de la veille et les informations de repli de plusieurs unités allemandes, le général de [[Louis Ernest de Maud'huy|Maud'huy]] fait pivoter le {{18e|corps}} d'armée autour de [[Montceaux-lès-Provins]]. La [[35e division d'infanterie (France)|{{35e|division}} d'infanterie]] tient le village avec le [[123e régiment d'infanterie (France)|{{123e|régiment}} d'infanterie]]. À {{heure|4|30}}, elle subit une attaque allemande débouchant de [[Sancy-lès-Provins|Sancy]] qu'elle parvient à repousser ; jusqu'à {{heure|7|30}} la division subit un bombardement d'artillerie allemand. Vers {{heure|8|45}}, la division atteint Sancy. À partir de {{heure|14|30}}, la {{35e|division}} d'infanterie progresse en deux colonnes sur la route reliant Montceaux-lès-Provins à [[Villeneuve-la-Lionne]], elle atteint en fin de journée [[Cannes-Écluse|Les Bordes]] et Vaulevrault.

La [[36e division d'infanterie (France)|{{36e|division}} d'infanterie]] est ralentie au matin dans sa progression vers [[Augers-en-Brie|Augers]] et [[Cerneux]] par la présence de troupes allemandes à [[Champcenest]] et au bois des Marêts. Vers {{heure|8}}, la division occupe Augers, Cerneux et Chanoy abandonnés par les Allemands mais restent présents au bois des Marêts. Le retrait allemand se poursuit, vers {{heure|9|30}}, le corps d'armée français peut progresser de {{unité/2|2|–=3|km}}. La {{36e|division}} d'infanterie atteint la Tuilerie. Au cours de l'après-midi, la division progresse en deux colonnes et borde le Grand Morin sans rencontrer de troupes allemandes, plusieurs éléments sont présents à [[Le Gault-Soigny|Montvinot]], La Fontaine et le Montcel, le gros des troupes stationnant dans la région de [[La Chapelle-Moutils|La Chapelle-Veronge]]{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=251  |id=AFGG_1_3 }}.

Le général Hache ordonne au [[3e corps d'armée (France)|{{3e|corps}} d'armée]] d'attaquer en direction de Villeneuve-la-Lionne, bois de Doussigny à l'est de [[Tréfols]]. La [[6e division d'infanterie (France)|{{6e|division}} d'infanterie]] tient au matin la ligne [[Saint-Bon]], [[Champfleury (Aube)|Champfleury]], le hameau de la Villouette par la {{11e|brigade}}, la {{12e|étant}} placée en réserve, une brigade de la [[69e division d'infanterie (France)|{{69e|division}} d'infanterie]] est chargée de renforcer l'aile gauche du {{3e|corps}} d'armée. À {{heure|6}}, deux bataillons du [[5e régiment d'infanterie (France)|{{5e|régiment}} d'infanterie]] et deux bataillons du [[28e régiment d'infanterie (France)|{{28e|régiment}} d'infanterie]] repoussent une attaque allemande sur Champfleury. À {{heure|13|45}}, la {{6e|division}} d'infanterie commence son mouvement de façon très prudente, à {{heure|15}} les éléments avancés sont sur la route entre Montceaux-lès-Provins et Courgivaux à {{unité|1|km}} de Montceaux-lès-Provins. Elle atteint en fin de journée le [[Grand Morin]] entre Crocq et Maison Rouge.

La [[5e division d'infanterie (France)|{{5e|division}} d'infanterie]] est attaquée à {{heure|5|15}} à la jonction des {{3e}} et [[1er corps d'armée (France)|{{1er|corps}} d'armée]] au bois nord-ouest de Pont-à-Sec, les deux bataillons du {{74e|régiment}} d'infanterie sont repoussés à l'est d'Escardes. Les positions sont réoccupées par une contre-attaque de la même unité renforcée par le {{274e|régiment}} d'infanterie vers {{heure|7}}. Vers {{heure|10}}, Courgivaux est occupée par la {{10e|brigade}} d'infanterie, cette brigade renforcée de deux groupes d'artillerie du corps d'armée attaque le bois de la {{nobr|cote 190}}, la {{9e|brigade}} d'infanterie progresse à l'ouest de Pont-à-Sec{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=243  |id=AFGG_1_3 }}. Les troupes allemandes après avoir essuyé de lourdes pertes autour de Courgivaux, ont évacué le terrain au sud du grand Morin. Dans l'après-midi, la {{5e|division}} d'infanterie atteint le château de Nogentel à Neuvy et le grand Morin.

La {{37e|division}} d'infanterie suit en second échelon la progression des {{5e}} et {{6e|divisions}} d'infanterie, elle occupe Courgivaux dans l'après-midi. Vers {{heure|18}}, elle reçoit l'ordre de stationner au nord du grand Morin entre le rû de Bonneval et le rû de Renardière, elle atteint ses positions vers minuit{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=253  |id=AFGG_1_3 }}.

==== {{1er}} et {{10e|corps}} d'armée ====
Le [[1er corps d'armée (France)|{{1er|corps}} d'armée]] a toujours pour objectifs la {{nobr|cote 200}} et le château d'[[Esternay]], la [[1re division d'infanterie motorisée (France)|{{1re|division}} d'infanterie]] est placée à l'ouest du front du corps d'armée entre la {{nobr|cote 200}} et Retourneloup soutenue par l'artillerie du corps d'armée. La [[2e division d'infanterie (France)|{{2e|division}} d'infanterie]] doit attaquer le château d'Esternay par [[Châtillon-sur-Morin]] et le Pont-Neuf. Un régiment d'infanterie et un groupe d'artillerie sont stationnés à la lisière nord du Gril d'Arcan assurant la liaison avec le [[10e corps d'armée (France)|{{10e|corps}} d'armée]]{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=244  |id=AFGG_1_3 }}. À {{heure|6}}, le {{1er|corps}} d'armée déclenche une attaque générale sur la totalité de son front, à {{heure|10}} toutes les positions encore occupées par les Allemands au petit matin comme Esternay, la cote 200 sont maintenant aux mains des troupes françaises. La poursuite des troupes allemandes est lancée en direction du nord de la ligne [[Mécringes]] et [[Courbetaux]] (au sud de Montmirail). Les avant-gardes formées du [[6e régiment de chasseurs à cheval|{{6e|régiment}} de chasseurs à cheval]] et d'une batterie atteignent [[Joiselle]] et [[Champguyon]] ; durant une heure la batterie canonne une colonne allemande marchant entre [[Vauchamps (Marne)|Vauchamps]] et [[Montmirail (Marne)|Montmirail]], elle est ensuite contrebattue par des batteries allemandes{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=255  |id=AFGG_1_3 }}. Le général Deligny stoppe la progression du {{1er|corps}} d'armée vers {{heure|17|15}} sur le plateau dominant le petit Morin à [[Rieux (Marne)|Rieux]], Hochecourt, [[Maclaunay]] tenant les ponts de vinet à Courbetaux de part et d'autre de Montmirail.

Le mouvement offensif du {{10e|corps}} d'armée se poursuit au cours de cette journée, la [[20e division d'infanterie (France)|{{20e|division}} d'infanterie]] est stationnée à [[Charleville (Marne)|Charleville]] et fait la liaison avec la [[42e division d'infanterie (France)|{{42e|division}} d'infanterie]]. À {{heure|4|30}}, une attaque allemande provenant de Clos-le-Roi à la jonction des [[19e division d'infanterie (France)|19{{e}}]] et {{20e|divisions}} d'infanterie est finalement repoussée avec des pertes sensibles. Le {{10e|corps}} d'armée attend la progression du {{1er|corps}} d'armée pour poursuivre le mouvement offensif. Pour favoriser ce mouvement une brigade de la [[51e division d'infanterie (France)|{{51e|division}} d'infanterie]] est détachée avec son artillerie divisionnaire à l'est de [[La Noue]], au château de la Noue pour intervenir au nord d'Esternay{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=256 |id=AFGG_1_3 }}. Au cours de la matinée, le {{10e|corps}} d'armée procède à des tirs d'artillerie notamment sur le front de la {{20e|division}} d'infanterie pour soutenir la {{42e|division}} d'infanterie et ralentir la progression des troupes allemandes. Au cours de l'après-midi, le {{10e|corps}} d'armée reçoit un ordre d'attaque sur la gauche pour prendre à revers les troupes allemandes en retraite ; cet ordre est très vite annulé par un nouvel ordre primant sur le premier pour soutenir l'aile gauche de la [[9e armée (France)|{{9e|armée}} française]]. La {{51e|division}} d'infanterie doit appuyer la {{42e|division}} d'infanterie et se dirige vers Chapton et vers [[Lachy]]. La {{20e|division}} d'infanterie progresse vers le nord-est de Charleville, prête à intervenir en occupant le Bout-du-Val, mais elle est rapidement bloquée par les tirs d'artillerie. La {{39e|brigade}} d'infanterie progresse vers le Clos-le-Roi et le Bout-de-la-Ville. La {{19e|division}} d'infanterie poursuit son mouvement vers le Recoude et ne s'arrête qu'au [[Petit Morin]], elle fait prisonniers un bataillon d'infanterie et une compagnie de mitrailleuses.

=== {{date|8 septembre 1914-}}, le repli allemand se poursuit ===
==== Aile gauche, BEF et corps Conneau ====
Au matin du {{date|8 septembre}}, le [[Corps expéditionnaire britannique|BEF]] est stationné à [[La Haute-Maison]] pour le {{3e|corps}} d'armée formant l'aile gauche ; autour d'[[Aulnoy]] pour le {{2e|corps}} d'armée et dans la région de [[Chailly-en-Brie]] et de [[Jouy-sur-Morin]] pour le {{1er|corps}} d'armée. le BEF est opposé aux [[2e division de cavalerie (Empire allemand)|{{IIe}}]] et [[9e division de cavalerie (Empire allemand)|{{IXe|divisions}} de cavalerie]] allemandes, positionnées au [[Trilport]], chargées de couvrir le mouvement des troupes allemandes et de faire sauter les ponts sur la Marne en cas de progression importantes des troupes alliées{{sfn|Hanotaux |1922 |loc=tome 2|p=42 |id=Hanotaux }} et au {{Ier|corps}} de cavalerie allemand stationné vers [[Courtacon]], formé de la [[Division de cavalerie de la Garde (Empire allemand)|Division de cavalerie de la Garde]] et de la [[5e division de cavalerie (Empire allemand)|{{Ve|division}} de cavalerie]] aux ordres du général [[Manfred von Richthofen (général)|Richthofen]]. Au cours de la journée, le BEF poursuit son mouvement offensif par l'attaque du {{3e|corps}} d'armée britannique entre [[Jouarre]] et [[Signy-Signets]] en direction de [[La Ferté-sous-Jouarre]]. Le {{1er|corps}} d'armée britannique se déploie en direction de [[Sablonnières]] et [[Hondevilliers]] pour la {{lien|lang=en|trad=1st Infantry Division (United Kingdom)|fr=1re division d'infanterie (Royaume-Uni)|texte={{1re|division}} britannique}} et [[Boitron (Seine-et-Marne)|Boitron]] pour la [[2e division d'infanterie (Royaume-Uni)|{{2e|division}} britannique]]. Les combats de la journée sont des embuscades de cavaliers et de ''{{Langue|de|[[Chasseur à pied|jägers]]}}'' allemands qui défendent les gués, les passages de ponts, les villages et les lisières de bois pour ralentir au maximum la progression des troupes britanniques. Au cours des combats les troupes britanniques parviennent à faire prisonniers plus de {{nobr|600 ''{{Langue|de|jägers}}''}} de la Garde {{sfn|Hanotaux |1922 |loc=tome 2|p=45 |id=Hanotaux }}. Les {{1er}} et {{2e|corps}} d'armée britanniques atteignent le [[petit Morin]] vers [[la Trétoire]]. En fin de journée, le {{2e|corps}} d'armée occupe [[Saâcy-sur-Marne|les Feuchères]] et Grand-Mont-Ménard sur la rive sud de la [[Marne (rivière)|Marne]]. Le {{3e|corps}} d'armée britannique atteint La Ferté-sous-Jouarre dont le pont a été détruit.

Le corps Conneau continue sa mission de liaison entre le BEF et le [[18e corps d'armée (France)|{{18e|corps}} d'armée]]. Les trois divisions de cavalerie le composant poursuivent leur mouvement vers le nord. Les [[4e division de cavalerie (France)|4{{e}}]] et [[8e division de cavalerie (France)|{{8e|divisions}} de cavalerie]] progressent en direction du petit Morin, elles sont bloquées par l'artillerie allemande positionnée sur [[Villeneuve-sur-Bellot|Montflageol]] et [[Verdelot]]{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=261 |id=AFGG_1_3 }}. La [[10e division de cavalerie (France)|{{10e|division}} de cavalerie]] a pu franchir le petit Morin à [[Montdauphin]] et atteint Monthubert, [[Vendières]]. Une reconnaissance aérienne indique la présence de plusieurs colonnes allemandes franchissant la Marne à [[Château-Thierry]], [[Bonneil]] et [[La Chapelle-sur-Chézy]]. Le général [[Louis Conneau|Conneau]] prend des dispositions pour attaquer la colonne située à Château-Thierry. À la mi-journée, les différentes unités du corps de cavalerie parviennent à franchir le petit Morin. La {{8e|division}} de cavalerie doit abreuver les chevaux et ne peut progresser que de {{nb|1500 m}} dans l'après-midi. La {{4e|division}} de cavalerie occupe [[Viels-Maisons]] d'où elle fait canonner des troupes allemandes vers [[Rieux (Marne)|le Montcel]]. Toutes les unités se replient au soir sur le petit Morin pour bivouaquer.

==== {{18e}} et {{3e|corps}} d'armée ====
Les [[36e division d'infanterie (France)|36{{e}}]] et [[35e division d'infanterie (France)|{{35e|divisions}} d'infanterie]] commencent leur progression le long de l'axe Meilleray-[[Fontenelle-en-Brie|Fontenelle]] et franchissent à partir de {{heure|7|30}} le [[Grand Morin]] par brigades accolées, l'artillerie divisionnaire sur les colonnes extérieures. La [[38e division d'infanterie (France)|{{38e|division}} d'infanterie]] et l'artillerie du corps d'armée suivent au centre du dispositif, la [[63e division d'infanterie (France)|{{63e|division}} d'infanterie]] est placée en second échelon. Le mouvement s'effectue sans difficulté, les reconnaissances indiquent que les troupes allemandes se sont repliées devant le front de la {{36e|division}} d'infanterie, en revanche des batteries d'artillerie de campagne et lourdes sont identifiées autour de [[Marchais-en-Brie]] devant le front de la {{35e|division}} d'infanterie.

La {{36e|division}} d'infanterie franchit le [[petit Morin]] à Vendières et au moulin d'Ornoy, elle s'infiltre avec les [[34e régiment d'infanterie (France)|34{{e}}]], [[49e régiment d'infanterie (France)|49{{e}}]] et [[18e régiment d'infanterie (France)|{{18e|régiments}} d'infanterie]] pour déborder Marchais-en-Brie par le nord. La division atteint successivement le bois Caumont, la ferme du Bois-Jean et l'Épine-au-Bois, l'artillerie est placée à Monthubert. Ces mouvements sont bloqués ou ralentis par des tirs de mitrailleuses et des tirs d'infanterie durant l'après-midi de la [[13e division d'infanterie (Empire allemand)|{{XIIIe|division}} allemande]] du {{VIIe|corps}} d'armée du général [[Karl von Einem|von Einem]]{{sfn|Hanotaux |1922 |loc=tome 2|p=51 |id=Hanotaux }}. Les {{49e}} et {{18e|régiments}} d'infanterie réalisent une attaque de nuit et occupent la Chaise ; une patrouille envoyée en reconnaissance indique que Marchais-en-Brie a été évacuée{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=267 |id=AFGG_1_3 }}.

La {{35e|division}} d'infanterie est ralentie dans sa progression par des tirs d'artillerie allemands vers {{heure|15}}. Le général Marjoulet, commandant de la division, décide de contrebattre les batteries allemandes par son artillerie divisionnaire appuyée par deux groupes d'artillerie du corps d'armée. À {{heure|16}}, les [[144e régiment d'infanterie (France)|144{{e}}]] et [[57e régiment d'infanterie (France)|{{57e|régiments}} d'infanterie]] parviennent à franchir le petit Morin au pont de [[Villiers-sur-Morin]]. Le {{144e|régiment}} occupe une position entre Vendières et le bois Caumont, le {{57e|régiment}} d'infanterie tient les pentes sud de Boulan et le pont de la Celle. La division bivouaque sur ses positions.

Le {{3e|corps}} d'armée reçoit l'ordre de quitter la zone de [[Villeneuve-la-Lionne]] et de s'engager en direction de [[Montmirail (Marne)|Montmirail]]. La [[5e division d'infanterie (France)|{{5e|division}} d'infanterie]] est en liaison avec le {{1er|corps}} d'armée entre [[Montmirail (Marne)|Cornantier]] et [[Mécringes|Hochecourt]], elle est appuyée par l'artillerie divisionnaire. En fin d'après-midi, le général Mangin déclenche une attaque de Montmirail par le [[129e régiment d'infanterie (France)|{{129e|régiment d'infanterie}}]] qui voit par trois fois ses tentatives échouer{{sfn|Hanotaux |1922 |loc=tome 2|p=55 |id=Hanotaux }}, un mouvement enveloppant est alors entrepris mais les avancées françaises sont bloquées par les défenses allemandes. La [[37e division d'infanterie (France)|{{37e|division}} d'infanterie]] assure la liaison avec le {{18e|corps}} d'armée mais voit sa progression ralentie par les tirs d'artillerie allemands. Afin de soutenir la progression de cette division, le général Hache commandant du {{3e|corps}} d'armée engage l'artillerie du corps d'armée sur le plateau de [[Rieux (Marne)|Montrobert]], à {{heure|16|30}} le plateau au sud du petit Morin est aux mains des troupes françaises. Dans la soirée, des patrouilles constatent l'absence des troupes allemandes de la {{XIIIe|division}} d'infanterie qui se sont repliées sur une ligne [[Margny (Marne)|Margny]] - [[Le Thoult-Trosnay]]{{sfn|Hanotaux |1922 |loc=tome 2|p=52 |id=Hanotaux }}. La {{37e|division}} d'infanterie poursuit alors son avancée et franchit le petit Morin au pont de Vinet. La [[6e division d'infanterie (France)|{{6e|division}} d'infanterie]] reste toute la journée en réserve du corps d'armée. Le {{4e|groupe}} de divisions de réserve est conservé est seconde ligne, il progresse au nord du grand Morin et cantonne dans la région de Tréfols.

==== {{1er}} et {{10e|corps}} d'armée ====
Les divisions d'infanterie du [[1er corps d'armée (France)|{{1er|corps}} d'armée]] entament leur concentration sur la rive gauche du Grand Morin à partir de {{heure|7}}, la [[1re division d'infanterie motorisée (France)|{{1er|division}} d'infanterie]] sur [[Rieux (Marne)|Fontaine-Armée]] et [[Maclaunay]] et la [[2e division d'infanterie (France)|{{2e|division}} d'infanterie]] vers [[Le Gault-Soigny|Montvinot]]. Le [[1er régiment d'infanterie (France)|{{1er|régiment}} d'infanterie]] en avant-garde est accroché vers Basse Chaussée et doit se replier sur ses positions de départ. Le {{1er|corps}} d'armée reste immobile toute la matinée attendant la progression des corps voisins{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=273 |id=AFGG_1_3 }}. 

En début d'après-midi, la progression débute en direction générale de [[Vauchamps (Marne)|Vauchamps]]. La {{1re|division}} d'infanterie est stoppée vers {{heure|13}} par des positions défensives allemandes devant [[Courbetaux]] ; vers {{heure|14}} Courbetaux est finalement capturé mais la division reste immobilisée à flanc de coteau devant Mondant par des tranchées défendues par des mitrailleuses et de l'artillerie. La {{2e|division}} d'infanterie est bloquée devant [[Bergères-sous-Montmirail|Bergères]] vers {{heure|13}}, le [[110e régiment d'infanterie (France)|{{110e|régiment}} d'infanterie]] parvient à s'emparer du Château de Bergères mais ne peut déboucher sur le village, il faut attendre {{heure|20|30}} pour que le village soit finalement pris par le [[8e régiment d'infanterie (France)|{{8e|régiment}} d'infanterie]]{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=275 |id=AFGG_1_3 }}.

Le [[10e corps d'armée (France)|{{10e|corps}} d'armée]] doit poursuivre sa progression sur l'axe [[Boissy-le-Repos]] et [[La Chapelle-sous-Orbais]] ; au cours de la matinée, le corps d'armée ne rencontre pas d'obstacles et progresse. Devant les demandes pressantes du général [[Ferdinand Foch|Foch]] pour soulager son aile gauche menacée par une attaque allemande, le général [[Louis Franchet d'Espèrey|Franchet d'Espèrey]] prescrit au général Defforges, commandant du {{10e|corps}} d'armée, d'appuyer la [[42e division d'infanterie (France)|{{42e|division}} d'infanterie]] et de se couvrir au nord en attendant la progression du {{1er|corps}} d'armée. La [[51e division d'infanterie (France)|{{51e|division}} d'infanterie]] est dirigée sur [[Corfélix]] et sur [[Bannay (Marne)|Bannay]], elle progresse entre la route reliant [[La Villeneuve-lès-Charleville]] aux [[Corfélix|Culots]] à l'est et la route reliant [[Charleville (Marne)|Charleville]] à Corfélix avec deux bataillons du [[233e régiment d'infanterie|{{233e|régiment}} d'infanterie]] en première ligne, les autres unités échelonnées derrière. Très rapidement l'avancée est enrayée par des tirs d'artillerie allemands très violents depuis le nord-est de Corfélix. La {{51e|division}} d'infanterie parvient dans la nuit à s'emparer de Corfélix après son évacuation par les troupes allemandes qui s'établissent à {{nobr|800 mètres}} en arrière dans des tranchées. La [[20e division d'infanterie (France)|{{20e|division}} d'infanterie]] progresse vers Corfélix et [[Le Thoult-Trosnay]] qui parait vide mais elle est elle aussi rapidement sous le feu de l'artillerie allemande et bloquée. À la nuit, les Allemands se replient sur la rive nord du Petit Morin, vers {{heure|22|30}} un bataillon du [[47e régiment d'infanterie (France)|{{47e|régiment}} d'infanterie]] occupe le village du Thoult. la [[19e division d'infanterie (France)|{{19e|division}} d'infanterie]] s'établit à [[Soigny]] et dispose son artillerie pour contrebattre l'artillerie allemande localisée à [[Boissy-le-Repos]]. Dans l'après-midi la {{37e|brigade}} occupe Boissy-le-Repos mais ne peut se maintenir dans le village devant les tirs de l'artillerie allemande. Durant la nuit, un bataillon du [[71e régiment d'infanterie (France)|{{71e|régiment}} d'infanterie]] et deux compagnies du [[48e régiment d'infanterie (France)|{{48e|régiment}} d'infanterie]] parviennent à s'emparer du village.

=== {{date|9 septembre 1914-}}, franchissement de la Marne ===
==== Aile gauche, BEF et corps Conneau ====
Le BEF progresse au cours de la journée du 9. Le {{3e|corps}} d'armée britannique est bloqué par la destruction des ponts devant [[La Ferté-sous-Jouarre]]. Le {{2e|corps}} d'armée britannique franchit la Marne à [[Charly-sur-Marne]] et se dirige au nord de [[Bézu-le-Guéry]]. Le {{1er|corps}} d'armée britannique franchit la Marne vers [[Azy-sur-Marne]]. Le BEF atteint en fin de journée une ligne de front passant par [[Dhuisy]], [[Montreuil-aux-Lions]], [[Coupru]] et [[Essômes-sur-Marne|Le Thiolet]]{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=287, 303 |id=AFGG_1_3 }}.
Le corps de cavalerie Conneau poursuit ses actions de liaisons entre le BEF et le [[18e corps d'armée (France)|{{18e|corps}} d'armée]] et de couverture. La [[4e division de cavalerie (France)|{{4e|division}} de cavalerie]] en liaison avec les troupes britanniques trouve le pont d'Azy-sur-Marne intact, elle franchit la Marne après la cavalerie britannique à partir de {{heure|13}}, puis occupe la plateau du Thiolet et [[Étrépilly (Aisne)|Étrépilly]]. La [[10e division de cavalerie (France)|{{10e|division}} de cavalerie]] se dirige par [[Viels-Maisons]] à l'est de la grande forêt, elle envoie des reconnaissances autour de [[Château-Thierry]] puis est chargée dans l'après-midi de s'emparer de la ville pour permettre au {{18e|corps}} d'armée d'établir une tête de pont pour agir sur les arrières des troupes allemandes. La [[8e division de cavalerie (France)|{{8e|division}} de cavalerie]] est placée en seconde ligne et se déplace au cours de la journée vers [[Chézy-sur-Marne]] et [[Nogentel]]{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=288 |id=AFGG_1_3 }}.

==== {{18e}} et {{3e|corps}} d'armée ====
Le {{18e|corps}} d'armée progresse vers le nord en deux colonnes. La première colonne formée de la [[36e division d'infanterie (France)|{{36e|division}} d'infanterie]] renforcée du [[249e régiment d'infanterie|{{249e|régiment}} d'infanterie]] se déplace de [[L'Épine-aux-Bois]] et [[Rozoy-Bellevalle]] vers [[Montfaucon (Aisne)|La Ville Chambon]]. La seconde colonne formée par la [[38e division d'infanterie (France)|{{38e|division}} d'infanterie]] renforcée par l'artillerie du corps d'armée progresse de [[Montolivet]] vers [[Viffort]]. À la fin de la journée, le corps d'armée dispose de trois têtes de pont au nord de la Marne, un régiment de tirailleurs au nord de [[Mézy-Moulins|Mézy]], un régiment de zouaves à Château-Thierry et une brigade mixte d'infanterie et de cavalerie vers [[Bonneuil-sur-Marne]]. Le reste du corps d'armée est centré pour être déployé selon les ordres sur l'une des trois têtes de pont{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=292 |id=AFGG_1_3 }}.

Au [[3e corps d'armée (France)|{{3e|corps}} d'armée]], la [[5e division d'infanterie (France)|{{5e|division}} d'infanterie]] dépasse le petit Morin vers [[Courbetaux]] et se dirige à l'est de [[Montmirail (Marne)|Montmirail]] sur la route en direction de [[Corrobert]], puis vers [[Montigny-l'Allier]], elle atteint dans l'après-midi [[Maast-et-Violaine|Violaine]] et engage de nombreux combats d'arrière-garde avec les troupes allemandes pour stopper aux environs de Romandie et de Courbehaut. La [[6e division d'infanterie (France)|{{6e|division}} d'infanterie]] progresse du petit Morin vers l'ouest de Montmirail pour atteindre Montmançon et Romandie en fin de journée. La [[37e division d'infanterie (France)|{{37e|division}} d'infanterie]] est retirée du front pour être embarquée à [[Esternay]] en train et débarquée à la gauche de la [[6e armée (France)|{{6e|armée}}]]{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=295-297 |id=AFGG_1_3 }}.

Le {{4e|groupe}} de divisions de réserve reste en arrière des {{18e}} et {{3e|corps}} d'armée, il est situé sur le [[Grand Morin]] au matin du {{date|9 septembre}}, il entre en ligne en se plaçant entre les positions des {{18e}} et {{3e|corps}} d'armée en se portant vers [[Marchais-en-Brie]] pour atteindre [[Artonges]]. En soirée, le {{4e|groupe}} de divisions de réserve stationne au sud d'une ligne formée par les villages de Montbazin et [[Montigny-lès-Condé]]{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=292-293 |id=AFGG_1_3 }}.

==== Aile droite, {{1er|corps}} d'armée ====
L'aile droite de la [[5e armée (France)|{{5e|armée}} française]] se voit retirer le [[10e corps d'armée (France)|{{10e|corps}} d'armée]] qui passe sous le commandement de la [[9e armée (France)|{{9e|armée}} française]]. Le [[1er corps d'armée (France)|{{1er|corps}} d'armée]] forme seul l'aile droite, il est renforcé par la [[19e division d'infanterie (France)|{{19e|division}} d'infanterie]].

Le général Deligny, commandant du {{1er|corps}} d'armée, forme les divisions en colonnes, les [[1re division d'infanterie motorisée (France)|{{1re}}]] et [[2e division d'infanterie (France)|{{2e|divisions}} d'infanterie]] de part et d'autre du village de [[Vauchamps (Marne)|Vauchamps]] qu'elles dépassent en début de matinée. En revanche la {{19e|division}} d'infanterie est bloquée dans sa progression par des tirs nourris de fusils et de mitrailleuses au nord de Fontaine-au-Bron{{sfn|AFGG |1931 |loc=tome 1, volume 3|p=298 |id=AFGG_1_3 }}.

Les attaques allemandes sur l'aile gauche de la {{9e|armée}} française modifient les mouvements des divisions du {{1er|corps}} d'armée. Ainsi, la {{19e|division}} d'infanterie s'organise face à l'est autour de [[Fromentières (Marne)|Fromentières]] et doit agir sur les positions allemandes. La {{2e|division}} d'infanterie progresse jusqu'au nord-est de Janvillers et utilise son artillerie pour désorganiser les défenses allemandes au nord du ruisseau de la Fontaine noire et soutenir l'action offensive de la {{19e|division}} d'infanterie. La {{1re}} division d'infanterie est échelonnée de Margny à Fontaine Chacun et soutient la progression de la [[5e division d'infanterie (France)|{{5e|division}} d'infanterie]].

Au cours de l'après-midi, la {{19e|division}} d'infanterie renforcée par une brigade de la {{2e|division}} d'infanterie, par l'artillerie de corps d'armée et par le [[348e régiment d'infanterie|{{348e|régiment}} d'infanterie]] attaque en direction de [[La Chapelle-sous-Orbais]] et le Mesnil.

== Conséquences et bilan ==
La [[5e armée (France)|{{5e|armée}} française]] a réalisé au cours des quatre jours de combats un mouvement de conversion autour de son aile droite. Cette dernière a progressé de plusieurs kilomètres le {{date|6 septembre}} avant d'être bloquée et de soutenir les troupes de la [[9e armée (France)|{{9e|armée}} française]]. Sur l'aile gauche et au centre, les troupes allemandes se sont repliées par échelon pour soutenir les troupes sur l'Ourcq, laissant une brèche s'élargir dans laquelle les troupes britanniques et l'aile gauche de la {{5e|armée}} française se sont engouffrées. La bataille des Deux Morins est à l'origine du repli successif de la {{IIe|armée}} allemande puis, par effet de dominos, des {{IIIe}}, {{IVe}} et {{Ve|armées}} allemandes.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=n}}

=== Références ===
{{Références|colonnes=2}}

== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Joseph |nom1=Joffre |lien auteur1=Joseph Joffre |titre=Mémoires du Maréchal Joffre |sous-titre=(1910-1917) |tome=1 |lieu=Paris |éditeur=[[Plon]] |année=1932 |mois=octobre |jour=10 |pages totales=493 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k208185j |consulté le=29 octobre 2013}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |nom1=Service historique de l'état-major des armées |titre=Les Armées françaises dans la Grande Guerre |volume=3 |tome=1 |titre volume=La bataille de la Marne |lieu=Paris |éditeur=Imprimerie nationale |année=1931 |pages totales=662 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272525s |consulté le=29 octobre 2013 |id=AFGG_1_3}}.
* {{Ouvrage |langue=de |nom1=[[Archives du Reich]] |titre=Der Weltkrieg 1914 bis 1918 |sous-titre=Die militärischen Operationen zu Lände |volume=4 |titre volume=Der Marne-Feldzug, Die Schlacht |lieu=Berlin |éditeur=Ernst Siegfried Mittler und Sohn |année=1926 |pages totales=576 |lire en ligne=http://digi.landesbibliothek.at/viewer/image/AC01859855/1/LOG_0004/}}.
* {{Ouvrage |prénom1=Karl |nom1=von Bülow |lien auteur1=Karl von Bülow |titre=Mon rapport sur la Bataille de la Marne |lieu=Paris |éditeur=Henri Charles-Lavauzelle |année=1921 |pages totales=314 |lire en ligne=http://www.penseemiliterre.fr/ressources/10146/90/mon_rapport_sur_la_bataille_de_la_marne_-_v_bulow.pdf |id=von_Bülow}}.
* {{Ouvrage |prénom1=Gabriel |nom1=Hanotaux |lien auteur1=Gabriel Hanotaux |titre=La bataille de la Marne |lieu=Paris |éditeur=[[Plon]] |année=1922 |format=2 tomes |bnf=322210568 |id=Hanotaux}}, lire en ligne le {{lire en ligne|lien=https://archive.org/details/labatailledelama01hano |texte=volume 1}} et le {{lire en ligne |lien=https://archive.org/details/labatailledelama02hano |texte=volume 2}}.
* {{Ouvrage|langue=en|nom1=United States Army, American Expeditionary Forces, Intelligence Section|titre=Histories of Two Hundred and Fifty-one Divisions of the German Army which Participated in the War (1914–1918)|lieu=Washington|éditeur=Government Print Office|année=1920|isbn=5-87296-917-1|lire en ligne=http://ia700401.us.archive.org/3/items/cu31924027835317/cu31924027835317.pdf|consulté le=6 juin 2015|id=US Army1920}}

=== Articles connexes ===
* [[Plan Schlieffen]]

==Liens externes==
* [http://www.sambre-marne-yser.be/article.php3?id_article=78  Bataille des deux Morins (6 - 9 septembre 1914) sur sambre-marne-yser.be]
* {{lien web |auteur=Jean Michel Martin |url=http://www.carto1418.fr/anim-marne-mini.php |titre=Animation cartographique sur la bataille de la Marne |site=carto1418.fr }} (position des divisions et corps d'armée au jour le jour).

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