Théodore Tiron

mégalomartyr

Théodore Tiron († ), en grec Ἅγιος Θεὀδωρος ou, tardivement, Θεὀδωρος Τήρων, est un mégalomartyr, appelé aussi et plus justement Théodore le Conscrit[1] ou Théodore d'Amasée.

Théodore Tiron
Biographie
Naissance
Décès
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Euchaïta (Avka (Avgat)/Beyözü)
Époque
Activités
Militaire, soldatVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Étape de canonisation
Arme
Fête
17 février en Orient et le 9 novembre en Occident

Biographie

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Théodore est un soldat romain chrétien qui fut martyrisé à Euchaïta dans le Pont[2], aujourd'hui village d'Avka (Avgat)/Beyözü près de Mecitözü dans la province de Çorum, en Turquie. Il était originaire d'Amasée. Enrôlé dans une armée qui stationnait dans sa ville, il refusa de sacrifier aux dieux et mit le feu à un temple de la « Mère des Dieux » (Cybèle)[3] ; arrêté à la suite de cet acte, il fut jeté en prison, où il fut consolé par des visions célestes. Il fut finalement brûlé vif (et non décapité).

Théodore le Conscrit est fêté le 17 février en Orient et le 9 novembre en Occident. La date du semble être le jour de la dédicace de l’église qui lui est consacrée à Rome au pied du mont Palatin.

Le miracle théodorien des colyves (grains de blé bouillis), dont le récit a été attribué d'une manière apocryphe à Nectaire de Constantinople[4], est commémoré par les chrétiens orthodoxes le premier samedi du Grand Carême.

Nonobstant une grande prolifération légendaire et thaumatologique tardive, le dossier hagiographique de Théodore le Conscrit est, pour partie, d'assez bon aloi, grâce à deux pièces maîtresses : un panégyrique (BHG 1760) très probablement dû à Grégoire de Nysse et un enkomion suivi de XII Miracles (BHG 1765c) ayant pour auteur le prêtre Chrysippe de Jérusalem († 479), auxquels s'ajoutent une série de Passions dont la plus ancienne (BHG 1761-1762d), où apparaît déjà l'épisode fabuleux du dragon tué par le saint (§ 1, éd. H. Delehaye, 1909, p. 127, 11-20), pourrait n'être pas pas postérieure au VIe siècle.

Une partie des reliques de Théodore le Conscrit se trouve dans la chapelle absidiale de droite de l'église San Salvador à Venise.

 
Théodore et le dragon[5].

Parmi les épisodes de sa vie que l'hagiographie rapporte[6], il est dit qu'un redoutable dragon terrorisait la population qui vivait à proximité du cantonnement de Théodore. Le saint partit à la recherche du monstre, le trouva et le tua d'un coup de lance sur sa tête. Il comprit cette victoire comme le signe que Dieu le jugeait prêt à affronter le martyre.

Notes et références

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  1. Le latin tiro signifie « recrue, conscrit ».
  2. Plus précisément dans la province du Diospont, appelée Hélénopont à partir de Constantin Ier.
  3. Chrysippe de Jérusalem, Enkomion (BHG 1765c), § 3 dans édition AA.SS., Novembris IV, 1925, p. 56 D-E, ou éd. A. Sigalas (1921), p. 53, 5-10.
  4. Pseudo-Nectaire de Constantinople, Narratio de colybis (BHG 1768) édité dans PG, 39, col. 1821-1840. S'y ajoutent : Philothée de Constantinople, Homilia de colybis et miracula tria (BHG 1768a) ; un Carmen de colybis BHG 1769, de quo Stephanos Efthymiadis, « Versi su s. Teodoro a proposito del miracolo dei "collivi" (BHG 1769) : l'agiografia metrica al servizio della polemica antilatina », dans Rivista di Studi Bizantini e Neoellenici, 48 (2011), p. 123-156). Ce miracle fut également intégré dans : Syméon Métaphraste, Vie de saint Théodore (BHG 1763), 13-16 ; Nicéphore Ouranos, Passion de saint Théodore le Conscrit (BHG 1762m), 14-15 ; Jean Mavropous, Discours (BHG 1770) ; et dans la Passion de Théodore le Conscrit inédite (BHG 1763m) de Merkourios grammatikos.
  5. Icône du monastère de Chrysoskalitissa (Crète) (1880).
  6. Passion BHG 1762d, § 1, éd. Hippolyte Delehaye, Légendes grecques des saints militaires (1909), p. 12, 11-20 ; Syméon Métaphraste, Passion (BHG 1763), § 3, Delehaye p. 137-138.

Bibliographie

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Cammileri Rino, I santi militari. Casale Monferrato, Piemme, 1992.

Corvisier André, Les saints militaires. Paris, Honoré Champion, 2006 (= Bibliothèque d'histoire moderne et contemporaine, 20).

De Giorgio Teodoro, « Il cavaliere che sconfisse il drago. Teodoro d'Amasea e l'origine dell'iconografia del santo cavaliere sauroctonos », dans Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa. Classe di Lettere e Filosofia, serie 5, 2015, 7/1, p. 103-118.

Delehaye Hippolyte, Les légendes grecques des saints militaires. Paris, A. Picard et fils, 1909.

Walter Christopher, « Theodore, archetype of the warrior saint », dans Revue des Études Byzantines, 57 (1999), p. 163-210.

Walter Christopher, The warrior saint in Byzantine art and tradition. Aldershot (GB) & Burlington (USA, Vt), Ashgate, 2003.

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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