Rete mirabile
Retia mirabilia
Un rete mirabile est un système anatomique d'artères et de veines intimement associées (les veines enveloppant les artères), que l'on trouve chez certains vertébrés et qui peut servir à différentes fonctions. Celui des crocodiliens est réputé être le plus sophistiqué[réf. nécessaire].
Le terme rete mirabile est une locution latine signifiant « filet merveilleux », ou « réseau admirable ». Son pluriel est retia mirabilia.
Régulation thermique
modifierL'une des fonctions du rete mirabile est de servir d'échangeur thermique ; le réseau est formé d'artères, chacune entourée de plusieurs veines. Le sang des artères, qui vient du cœur et se dirige vers les extrémités, est plus chaud que celui des veines, qui revient vers le cœur. Les capillaires irriguant les parties extérieures du corps entraînent un refroidissement particulièrement important du sang. Le rete mirabile permet ainsi au sang refroidi de ces veines de récupérer la chaleur dissipée par les artères grâce à l'enveloppement de celles-ci.
On retrouve cette adaptation chez certaines espèces de poissons « chauds » comme chez le thon ou certains requins. On la rencontre aussi chez certains mammifères vivant en eaux froides comme la loutre de mer, les cétacés et chez les pinnipèdes, des animaux vivant en eau froide (l'eau conduit la chaleur 25 fois mieux que l'air, et refroidit donc le corps des mammifères marins rapidement).
Le rete mirabile permet aussi dans certains cas un refroidissement du corps en accélérant la dissipation thermique.
Régulation gazeuse
modifierUn tissu très vascularisé dit aussi rete mirabile se trouve chez les poissons, et facilite les échanges gazeux.
Régulation hydraulique
modifierLes cétacés possèdent de massifs plexus vasculaires (retia mirabilia), à travers lesquels passe le flux sanguin cérébral. Leur fonction est longtemps restée inconnue, mais en 2022 on a émis l'hypothèse qu'ils protègent le cerveau des pulsations de pression sanguine générées par la locomotion, en minimisant les différences de pression entre les artères et les veines cérébrales. Un modèle informatique basé sur la morphologie de onze espèces conforte cette hypothèse, montrant que les retia diminuent de 97 % la pulsatilité dans le cerveau[1].
Notes et références
modifier- (en) M. A. Lillie, A. W. Vogl et S. G. Gerard, « Retia mirabilia: Protecting the cetacean brain from locomotion-generated blood pressure pulses », Science, vol. 377, no 6613, , p. 1452-1456 (DOI 10.1126/science.abn331).