Régiment du Port-au-Prince

Le régiment du Port-au-Prince est un régiment d'infanterie des colonies du royaume de France, créé en 1772, devenu sous la Révolution le 110e régiment d'infanterie de ligne.

Régiment du Port-au-Prince
Image illustrative de l’article Régiment du Port-au-Prince

Création 1772
Dissolution 29 juin 1792
Pays Drapeau de la France France
Guerres Guerre d'indépendance des États-Unis
Batailles Siège de Savannah

Création et différentes dénominations

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Mestres de camp et colonels

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Historique des garnisons, combats et batailles du régiment

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Origines

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Les troupes coloniales sont créés par ordonnance royale du [1].

Création

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Le , le « régiment du Port-au-Prince » est formé avec une partie de la légion de Saint-Domingue.

Guerre d'indépendance des États-Unis

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Dans le cadre de la guerre d'indépendance des États-Unis, un détachement de ce régiment est embarqué en 1779 sur la flotte du comte d'Estaing et est employé au siège de Savannah.

Révolution française

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Pendant la Révolution, le corps se trouve soumis aux tiraillements les plus affligeants et finit par prendre part aux atrocités commises à Saint-Domingue.

C'est dans le quartier de l'île qui était confié à sa garde que naquit l'insurrection.
L'Assemblée coloniale, dite de Saint-Marc, se mit en opposition ouverte avec les délégués du gouvernement. Le , une émeute éclate au Port-au-Prince, et elle est sanglante.
A minuit, les révoltés arrêtent une patrouille de cinq hommes du « régiment du Port-au-Prince ». L'un d'eux parvient à s'échapper et court avertir le colonel de Mauduit. Celui-ci rassemble 90 hommes et va réclamer ses soldats au comité. Il entre avec deux grenadiers, et se voit accueilli par d'outrageantes clameurs. Une voix dans l'assemblée crie feu ! .... et à l'instant cinquante coups de fusil ou de pistolet renversent morts les deux grenadiers. Le colonel de Mauduit n'est pas atteint et court se réfugier dans les rangs de sa troupe qui, indignée de cette violence, s'élance dans la salle du comité, et après un court combat en disperse les membres. Tous les symboles insurrectionnels et entre autres trois drapeaux sont enlevés par le régiment, qui eut ce jour-là trois hommes tués et douze blessés. La tranquillité fut rétablie pour quelque temps.

Cependant l'Assemblée coloniale parvint, à force d'argent, à débaucher le détachement cantonné à Saint-Marc. L'incertitude, où l'on était à Saint Domingue, sur le véritable état des affaires en France, fit le reste.

Les mal-intentionnés, agissant en dessous auprès des hommes, leur firent croire que l'Assemblée de Paris avait désavoué la conduite tenue par le régiment dans la nuit du 29 au , et que des forces arrivaient de France pour les punir.
Sur ces entrefaites, le , arrivent les vaisseaux le Borée (en) et le Fougueux, et la frégate l'Uranie (en), qui avaient à bord 1 000 hommes des régiments de Normandie et d'Artois. Le gouverneur, pour combattre l'effet des bruits qu'on avait fait courir, ordonne que ces troupes ne débarquent point au Port-au-Prince, mais au Môle Saint-Nicolas. Malgré cet ordre, dans la nuit du 3 au , une grande partie des soldats des régiments de Normandie et d'Artois descend à terre et fraternise avec les habitants.
C'est alors que le « régiment du Port-au-Prince », ne pouvant croire que les camarades arrivés d'Europe veuillent le tromper sur la marche des événements, commence à s'agiter.
Le lendemain, les soldats des régiments de Normandie et d'Artois, faisant cause commune avec la multitude, délivrent les prisonniers détenus pour motifs politiques et les portent en triomphe à l'église, où les prêtres entonnent le Te Deum au son des cloches et au bruit du tambour. A quatre heures, les grenadiers du « régiment de Port-au-Prince », musique en tête, apportent à l'église les trois drapeaux enlevés le au corps de garde national. On leur signifie que c'étaient leurs chefs, beaucoup plus coupables, qui devaient remettre ces drapeaux, et dans le lieu où ils les avaient pris.
Le colonel de Mauduit, prévenu du danger qui le menace, est vainement prié de quitter le Port-au-Prince. Il demeure inébranlable : « Ma place est ici et j'y mourrai, s'il le faut » s'écrit t-il. Bientôt cet officier, le capitaine Germain et le sous-lieutenant de grenadiers Castres sont gardés à vue dans leurs maisons. Celle de colonel de Mauduit est mise au pillage et son vin achève de faire perdre la raison à ses soldats. En vain, un adjudant leur lit le décret de l'Assemblée nationale du , qui approuve la conduite tenue par leurs chefs au mois de juillet.
Cela est faux, s'écrie une foule aveugle, il faut pendre cet aristocrate.
Alors commence une scène horrible. Le colonel de Mauduit, le capitaine Germain et le sous-lieutenant Castres sont conduits au Comité. Devant la principale porte, on commande au colonel de Mauduit de se mettre à genoux. Il refuse froidement. Son courage et son calme en imposent un moment, et les cris d'indignation de quelques citoyens gênant les assassins, il est entraîné vers la caserne. Pendant le trajet, un soldat ivre du régiment d'Artois porte au colonel de Mauduit un coup de sabre. Un sergent se précipite au-devant du coup qui menace son colonel et le reçoit sur la tête. Alors un grenadier du « régiment de Port-au-Prince », voyant que la pitié gagnait, s'approche et dit : Citation|colonel de Mauduit, vous nous avez trompés, vous nous avez mis dans le malheureux cas de nous déshonorer ... et, lui arrachant sa croix de Saint-Louis, il lui fend la tête d'un coup de sabre. Un second coup la sépare du tronc, et cette tête, fichée au bout d'une baïonnette, est promenée par la ville. L'acharnement des révoltés sur le corps du malheureux colonel fit oublier les deux autres officiers qui purent s'échapper. Les assassins terminèrent leur épouvantable orgie, en clouant la tête du colonel de Mauduit sur la porte de sa maison et en la fusillant.
On doit dire cependant que ce crime n'entrait pas dans les intentions de la masse du régiment, et qu'il fut l'œuvre d'un petit nombre de scélérats. On en trouve la preuve dans la facilité avec laquelle le lieutenant-colonel de Cornoyer rétablit la discipline.

Le régiment de Port-au-Prince arriva en France en et conformément à l'ordonnance royale du 1er janvier 1791 il devint le 110e régiment d'infanterie et fut mis en garnison, moitié à l'île de Ré et moitié à Carhaix.

En , le bataillon qui était à l'île de Ré est dirigé sur l'armée de Dumouriez, mais il n'alla que jusqu'à Troyes, et revint après la bataille de Valmy à La Rochelle avant de se mettre en route pour Brest au mois de novembre.

Le 1er bataillon du « régiment de Port-au-Prince » est toujours resté à Brest jusqu'au , jour de son incorporation dans la 33e demi-brigade de deuxième formation.
Le 2e bataillon servit contre les Chouans, et fut versé le dans la 196e demi-brigade de première formation.

Sources et Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Notes et références

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  1. Fils de Anthoine de Gripière, marquis de Gripière et de Anne de Bretous, Joseph Grispierre de Laval, chevalier de Laval, seigneur de Moncroc, de Laval et de Cezerac, marquis de Gripière, est né le à Mézin, dans le diocèse de Condom s'est marié le à Anse-à-Veau (Saint-Domingue), avec Rose Françoise Anglade et est mort le à Port-au-Prince.

Références

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  1. Susane 1851, p. 390-400.