Premier ministre du Cambodge

chef du gouvernement du Cambodge

Le Premier ministre du Cambodge est le chef du gouvernement du Cambodge.

Premier ministre du Cambodge
Image illustrative de l’article Premier ministre du Cambodge
Armoiries du Cambodge.

Image illustrative de l’article Premier ministre du Cambodge
Titulaire actuel
Hun Manet
depuis le
(1 an, 4 mois et 4 jours)

Création
Mandant Assemblée nationale
Premier titulaire Norodom Sihanouk
Résidence officielle Palais de la paix (Phnom Penh)
Rémunération 3 675 000 ៛, KHR (brut mensuel)
Site internet http://www.samdechhunsen.gov.kh/

L'actuel titulaire du poste est Hun Manet depuis le .

Rôle et missions

modifier

Si, dans la réalité des faits, le premier ministre exerce un pouvoir indéniable sur le gouvernement et les institutions, la constitution ne consacre que peu d’articles à son rôle[1]. Tout au plus, apprend-on qu’il dirige le conseil des ministres[2], que les membres de ce dernier sont responsables devant lui et l’Assemblée nationale[3], qu’enfin en cas de vacance de son poste, c’est l’ensemble du gouvernement qui doit être renouvelé et obtenir l’investiture de la chambre basse[4].

Ses prérogatives se trouvent par contre dans les chapitres consacrés aux autres organes. Ainsi, concernant le parlement, il doit faire partie de l’Assemblée nationale pour pouvoir être désigné et son gouvernement devra obtenir un vote de confiance de cette chambre basse[5]. Il est également tenu de répondre à toute question que pourraient avoir les députés concernant la politique générale[6].

En contrepartie, il peut demander au roi la dissolution de l’Assemblée nationale, mais uniquement avec l’accord de son président et si le gouvernement a été renversé deux fois dans les dix-huit derniers mois[7].

Ces restrictions semblent découler d’une volonté du constituant de rendre l’exécutif dépendant du législatif, mais dans les faits, de par la position du chef du gouvernement au sein du parti majoritaire et de la forme de désignation des candidats à la députation, le rapport de force est inversé[8].

En outre, il peut demander la convocation d’une session extraordinaire[9],[10] ou à huis clos des deux chambres[11],[12] ainsi que la promulgation de l’état d’urgence pendant lequel elles siègent de manières permanentes et qu’elles sont les seules à même de le lever[13].

Enfin, il peut être à l’initiative d’une loi[14] ou d’une révision de la constitution[15] et peut saisir le conseil constitutionnel à propos d’un texte en cours d’adoption[16] ou déjà approuvé[17].

Néanmoins, si d'après la constitution la création des projets législatifs devraient être partagés entre les deux assemblées et le premier ministre, dans la réalité l’essentiel en revient à ce dernier qui avant de soumettre une loi la fait préparer par le cabinet ministériel compétent et revoir par un groupe de juristes. Le fait que ni les députés ni les sénateurs ne disposent de tels moyens ni de ces qualifications peut expliquer le faible nombre de textes dont ils sont à l’origine ou qui donnent lieu à de réelles discussions[18]. Le rôle du parlement se trouve en réalité limité à un simple enregistrement de lois[note 1] dont l’application est par ailleurs laissée à l’appréciation des dirigeants[20].

Concernant la monarchie, il est membre de droit du conseil du trône, chargé de désigner un nouveau roi après le décès ou l’abdication du précédent[21] et, au cas où le souverain ne serait plus en état de régner, il fait partie des personnes préposées à la désignation d'un groupe d’experts médicaux qui doivent confirmer l’indisponibilité[22]. Enfin, il est reçu en audience avec son gouvernement deux fois par mois au palais royal, pour informer le monarque de la conduite des affaires du royaume[23].

Pour finir, alors qu’en cas d’indisponibilité il peut se faire remplacer dans ses fonctions par un vice premier ministre au un ministre[24], il convoque une fois par an le congrès national[25], qui doit permettre « aux citoyens de s’informer directement des diverses affaires d’intérêt national, de soulever des problèmes et de soumettre des vœux aux autorités de l’État en vue d’une solution »[26].

Liste des chefs de gouvernement

modifier
De À Nom
Norodom Sihanouk

(ព្រះបាទសម្តេចព្រះនរោត្តម សីហនុ)

Son Ngoc Thanh

(សឺង ង៉ុកថាញ់)

Sisowath Monireth

(ព្រះអង្គម្ចាស់ ស៊ីសុវត្ថិ មុនីរ៉េត)

Sisowath Youtevong

(អ្នកអង្គម្ចាស់ ស៊ីសុវត្ថិ យុត្តិវង្ស)

Sisowath Vatchayavong

(អ្នកអង្គម្ចាស់ ស៊ីសុវត្ថិ វឌ្ឍឆាយាវង្ស)

Chhean Vam

(ឈាន វ៉ម)

Penn Nouth

(ប៉ែន នុត)

Yem Sambaur

(យ៉ែម សំបូរ)

Ieu Koeus

(អៀវ កើស)

Yem Sambaur

(យ៉ែម សំបូរ)

Norodom Sihanouk

(ព្រះបាទសម្តេចព្រះ នរោត្តម សីហនុ)

Sisowath Monipong

(ព្រះអង្គម្ចាស់ ស៊ីសុវត្ថិ មុនីពង្ស)

Oum Chheang Sun

(អ៊ុំ ឈាងស៊ុន)

Huy Kanthoul

(ហ៊ុយ កន្ធុល)

Norodom Sihanouk

(ព្រះបាទសម្តេចព្រះនរោត្តម សីហនុ)

Penn Nouth

(ប៉ែន នុត)

Chan Nak

(ចាន់ ណាក)

Norodom Sihanouk

(ព្រះបាទសម្តេចព្រះ នរោត្តម សីហនុ)

Penn Nouth

(ប៉ែន នុត)

Leng Ngeth

(ឡេង ង៉ែត)

Norodom Sihanouk

(សម្តេចព្រះឧបយុវរាជ នរោត្តម សីហនុ)

Oum Cheang Sun

(អ៊ុំ ឈាងស៊ុន)

Norodom Sihanouk

(សម្តេចព្រះឧបយុវរាជ នរោត្តម សីហនុ)

Khim Tit

(ឃឹម ទិត)

Norodom Sihanouk

(សម្តេចព្រះឧបយុវរាជ នរោត្តម សីហនុ)

Sam Yun

(សាន យន់)

Norodom Sihanouk

(សម្តេចព្រះឧបយុវរាជ នរោត្តម សីហនុ)

Sim Var

(ស៊ឹម វ៉ា)

Ek Yi Oun

(ឯក យីអ៊ុន)

Penn Nouth

(ប៉ែន នុត)

Sim Var

(ស៊ឹម វ៉ា)

Norodom Sihanouk

(សម្តេចព្រះឧបយុវរាជ នរោត្តម សីហនុ)

Pho Proeung

(ផូ ព្រឿង)

Penn Nouth

(ប៉ែន នុត)

Norodom Sihanouk

(សម្តេចព្រះឧបយុវរាជ នរោត្តម សីហនុ)

Nhiek Tioulong

(ញ៉ឹក ជូឡុង)

Chau Sen Cocsal Chum

(ចៅ សែនកុសល ហៅ ឈុំ)

Norodom Kantol

(អ្នកអង្គម្ចាស់ នរោត្តម កន្តុល)

Lon Nol

(លន់ នល់)

Son Sann

(សឺន សាន)

Penn Nouth

(ប៉ែន នុត)

Lon Nol

(លន់ នល់)

Sisowath Sirik Matak

(ស៊ីសុវត្ថិ សិរិមតៈ)

Son Ngoc Thanh

(សឺង ង៉ុកថាញ់)

Hang Thun Hak

(ហង្ស ធុនហាក់)

In Tam

(អ៊ិន តាំ)

Long Boret

(ឡុង បូរ៉េត)

Penn Nouth

(ប៉ែន នុត)

Khieu Samphân (intérim)

(ខៀវ សំផន)

Pol Pot

(ប៉ុល ពត)

Nuon Chea (intérim)

(នួន ជា)

Pol Pot

(ប៉ុល ពត)

Heng Samrin (De facto chef de l'État et du gouvernement,
avec le titre de Président du Conseil Populaire Révolutionnaire)
(ហេង សំរិន)
Pen Sovan

(ប៉ែន សុវណ្ណ)

Chan Sy

(ចាន់ ស៊ី)

Hun Sen

(ហ៊ុន សែន)

Norodom Ranariddh (« Premier Premier ministre ») (សម្តេចក្រុមព្រះ នរោត្តម រណឫទ្ធិ)
et Hun Sen (« Second Premier ministre »)

(ហ៊ុន សែន)

Ung Huot (« Premier Premier ministre ») (អ៊ឹង ហួត)
et Hun Sen (« Second Premier ministre »)

(ហ៊ុន សែន)

Hun Sen

(ហ៊ុន សែន)

en fonction Hun Manet

(ហ៊ុន ម៉ាណែត)

Annexes

modifier
 
Une catégorie est consacrée à ce sujet : Premier ministre du Cambodge.

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

modifier


Notes et références

modifier
  1. Le cas des lois de juillet 2014 sur l’organisation des tribunaux, le statut des juges et des procureurs ainsi que celle modifiant le fonctionnement du Conseil suprême de la magistrature est assez symptomatiques de cette absence de débat ; les projets n’ont été rendu publics que le jour de leur passage devant l’assemblée nationale où ils furent adoptés sans réelles discussion avant de passer devant le Sénat puis le Conseil constitutionnel et d’être promulguées, le tout en une vingtaine de jours[19].

Références

modifier
  1. Jean-Marie Crouzatier, Transitions politiques en Asie du Sud-Est : les institutions politiques et juridictionnelles du Cambodge, Toulouse, Presses de l'Université Toulouse 1 Capitole, , 182 p. (ISBN 9782361701048, présentation en ligne), partie II, chap. 3 (« Un régime politique ambigu - Un parlementarisme déséquilibré »), p. 117
  2. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. X (« du gouvernement royal »), article 123
  3. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. X (« du gouvernement royal »), article 121
  4. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. X (« du gouvernement royal »), article 125
  5. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. X (« du gouvernement royal »), article 119
  6. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. VII (« de l'Assemblée nationale »), article 96
  7. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. VII (« de l'Assemblée nationale »), article 78
  8. Jean-Marie Crouzatier, Transitions politiques en Asie du Sud-Est : les institutions politiques et juridictionnelles du Cambodge, Toulouse, Presses de l'Université Toulouse 1 Capitole, , 182 p. (ISBN 9782361701048, présentation en ligne), partie II, chap. 3 (« Un régime politique ambigu - Un parlementarisme déséquilibré »), p. 120
  9. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. VII (« de l'Assemblée nationale »), article 83
  10. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. VIII (« du Sénat »), article 107
  11. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. VII (« de l'Assemblée nationale »), article 88
  12. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. VIII (« du Sénat »), article 111
  13. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. II (« du Roi »), article 22
  14. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. VII (« de l'Assemblée nationale »), article 91
  15. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. XV (« de la portée, de la révision et de lamendement de la constitution »), article 151
  16. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. XII (« du conseil constitutionnel »), article 140
  17. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. XII (« du conseil constitutionnel »), article 141
  18. Jean-Marie Crouzatier, Transitions politiques en Asie du Sud-Est : les institutions politiques et juridictionnelles du Cambodge, Toulouse, Presses de l'Université Toulouse 1 Capitole, , 182 p. (ISBN 9782361701048, présentation en ligne), partie II, chap. 3 (« Un régime politique ambigu - Un parlementarisme déséquilibré »), p. 118
  19. (en) Surya P. Subedi, « Report of the Special Rapporteur on the situation of human rights in Cambodia », Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, (consulté le ), Article 36
  20. Gregory Mikaelian et Alain Forest (dir.), Cambodge contemporain, Les Indes savantes, , 525 p. (ISBN 9782846541930), partie II, chap. 2 (« Pour une relecture du jeu politique cambodgien : le cas du Cambodge de la reconstruction (1993-2005) »), p. 157
  21. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. II (« du Roi »), article 13
  22. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. II (« du Roi »), article 11
  23. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. II (« du Roi »), article 20
  24. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. X (« du gouvernement royal »), article 124
  25. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. XIV (« du Congrès national »), article 148
  26. Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 (lire sur Wikisource), chap. XIV (« du Congrès national »), article 147
  27. Jean-Herman Guay (dir.), « Chefs du gouvernement - Cambodge », Université de Sherbrooke, (consulté le )