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Chronologie de Dada et du Surréalisme
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Artistes Dadas et personnalités liées au mouvement · Liste des personnalités du mouvement surréaliste · Femmes surréalistes · Techniques surréalistes

Littérature
Littérature dada

La littérature dada comprend l'ensemble des textes publiés au cours du mouvement dada, qui fut particulièrement actif entre 1917 et 1924. Cet ensemble comprend des poèmes, des récits, des textes théâtraux et des propositions théoriques. Cette littérature s'est surtout développée dans les mondes germanophones et francophones, mais a aussi eu une influence dans d'autres sphères linguistiques et culturelles.

Elle s'organise autour de revues, comme la revue Dada créée en 1917 par Tristan Tzara, publiée à Zurich puis à Paris, ou encore la revue Littérature, dirigée par André Breton de 1919 à 1924. La forme livre n'est pas celle qui est privilégiée dans un premier temps, les auteurs préférant souvent les interventions publiques, les textes publiés dans de petites revues d'avant-garde, souvent à petits tirages.

Page couverture de la revue DADA,
édition de mars 1920.
Littérature surréaliste

La littérature surréaliste comprend l'ensemble des textes qui furent publiés par le mouvement surréaliste, actif officiellement de 1924 à 1969, mais qui irrigua une bonne partie de la littérature postérieure. Elle contient des poèmes, des récits, des pièces des théâtres, des essais, des pamphlets, et toutes sortes de manifestes. Si la forme livre avait été en partie rejetée par la littérature dada, les surréalistes l'utilisent plus régulièrement, mais se sont aussi et surtout organisés autour de revues, comme Minotaure ou La Révolution surréaliste.

La littérature surréaliste se caractérise par une rupture avec la tradition académique, et la revendication d'une sortie des règles esthétiques et morales. La versification (en poésie) comme la chronologie narrative (dans les récits) sont mises à mal. Les surréalistes ont également le goût de la provocation, en traitant régulièrement de sujets tabous. Les écrits surréalistes ont pour ligne commune la volonté de libérer l'imagination, mobilisant en particulier le thème du rêve. Ils ont également inauguré des techniques nouvelles, comme l'écriture automatique ou le cadavre exquis.

Le mouvement surréaliste se construit en France, pour l'essentiel à Paris, mais se développe de manière internationale et en plusieurs langues, tout d'abord à travers des auteurs séjournant ou habitant à Paris, puis en essaimant à travers le monde, par exemple à Prague avec le très actif groupe des surréalistes de Tchécoslovaquie. Après son déclin, initié dès la fin des années 30, le surréalisme conserve une influence importante sur la littérature produite durant la seconde partie du XXe siècle.

Page couverture de la revue La Révolution surréaliste,
édition de décembre 1926.
Cinéma
Cinéma dada

Le cinéma du mouvement dada a connu son apogée entre les années 1921 et 1923, bien que des films dada aient été produits jusqu'en 1928. Avec comme principal fil conducteur la déconstruction subjectivale, soit de l'intrigue et du personnage, le cinéma dada se veut avant tout une expérimentation esthétique, d'où son rattachement aux expressions artistiques de l'avant-garde. On retrouve parmi ses principales caractéristiques l'abstraction, le renversement de dogmes iconographiques, la géométrie des formes et l'érotisme des corps. Ultimement, le cinéma dada est supplanté par le cinéma surréaliste.

Cinéma surréaliste

Le cinéma surréaliste est un mouvement cinématographique issu du surréalisme. Il naît, en France, en 1928, avec La Coquille et le Clergyman, moyen métrage réalisé par Germaine Dulac, d'après un scénario d'Antonin Artaud.Toutefois, l'œuvre qui sera immédiatement reconnue et légitimée par les surréalistes est Un chien andalou de Luis Buñuel et Salvador Dalí, dont la première a lieu le .

Ces films ont été précédés d'un attrait très fort des membres du surréalisme pour le cinéma, en particulier pour le cinéma expressionniste allemand et pour l’œuvre de Charlie Chaplin.

La période surréaliste au cinéma, envisagée au sens strict, compte finalement peu de films. On y trouve notamment L'Âge d'or de Luis Buñuel, seul film qui fit l'unanimité dans le groupe, mais aussi les films expérimentaux de Man Ray ou Marcel Duchamp. Des films aux esthétiques très proches du surréalisme se font aussi à la marge du mouvement, comme Le Sang d'un poète de Jean Cocteau et plus tardivement les films d'Alejandro Jodorowsky.

Luis Buñuel est généralement considéré comme le maître de ce mouvement, puisqu'il est le seul à s'être revendiqué « surréaliste » durant l'ensemble de sa carrière, et que même ses derniers films sont empreints d'une marque surréaliste (Le Fantôme de la liberté, Le Charme discret de la bourgeoisie).

Cependant, de très nombreux films postérieurs contiennent une influence surréaliste, en s'inspirant du travail du montage ou du thème du rêve présenté dans ces films. Il imprègne entre autres la Nouvelle Vague, le cinéma expérimental, le cinéma fantastique et le cinéma d'animation. Aucune doctrine spécifique et systématique n'ayant été proposée pour qualifier un cinéma surréaliste au sens strict, des critiques comme Ado Kyrou ont préféré parler d'un « surréalisme au cinéma », permettant ainsi d'intégrer les influences nombreuses des théories surréalistes dans cet art.

Peinture
Peinture dada

La peinture dada, et plus largement les arts plastiques dada, est un mode d'expression du mouvement artistique d'avant-garde nommé dada. Une œuvre picturale dada a comme caractéristique d'être entre autres la résultante du hasard, iconoclaste, se borne à confondre et à incorporer différents médiums tels la peinture à l'huile, la sculpture sur bois ou encore la photographie, et se veut en rupture radicale avec les dogmes artistiques qui la précèdent. Parmi les modes de création dada, l'on retrouve le collage, la collaboration à plusieurs mains et l'assemblage de divers objets du quotidiens au sein d'un tableau hétéroclite et fortement varié dans sa forme.

Composition Dada
Sophie Taeuber-Arp (1920).
Peinture surréaliste

La peinture surréaliste est un courant pictural issu du mouvement surréaliste. Elle est particulièrement active et organisée entre la fin des années 1920 et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, lors duquel ses membres se dispersent, tout en conservant une influence durable.

Elle s'inscrit dans le sillage de l'art moderne : plusieurs artistes surréalistes ont été influencés par le cubisme, le futurisme ou encore l'art abstrait. Les peintres surréalistes s'attachent au thème du rêve, faisant émerger des figures sans lien logique apparent sur la toile, ou proposant des scènes mentales tourmentées.

Parmi les grands peintres surréalistes, on compte Salvador Dali, Yves Tanguy, Max Ernst, René Magritte, Paul Delvaux ou encore Victor Brauner.

Après-guerre se fondent des groupes comme cobra, qui entendent poursuivent la peinture surréaliste. Une bonne partie de l'art de la seconde partie du XXe siècle s'inspire des techniques surréalistes, en particulier l'art brut et l'action painting.

Island Moon before the World,
Marguerite Blasingame (en) (1934).
Photographie
Photographie dada

À venir...

Photographie surréaliste

La photographie surréaliste est d'abord la partie du mouvement surréaliste qui s'est consacré à la photographie, puis les artistes plus tardifs s'étant revendiqué des pratiques et théories proposées par les photographes surréalistes.

Les photographes surréalistes proposent plusieurs innovations, notamment le perfectionnement du photogramme par Man Ray et l'invention du procédé de solarisation par Lee Miller et Man Ray.

Les compositions surréalistes se situent souvent hors du cadre réaliste, ou dans une dynamique de déréalisation. Les travaux de Germaine Krull proposent ainsi des fragments de réel détachés de leur contexte, tandis que Man Ray ajoute régulièrement des éléments sur ses tirages, participant ainsi de la technique surréaliste du collage.

sans cadre
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Surface réglée,
photographie par Man Ray (vers 1936).
Sculpture
Sculpture dada

À venir...

sans cadre
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Porte-bouteilles,
ready-made par Marcel Duchamp (1914).
Sculpture surréaliste

La sculpture surréaliste est est d'abord la partie du mouvement surréaliste qui s'est consacrée à la sculpture, puis les artistes plus tardifs s'étant revendiqué des pratiques et théories proposées par les sculptures surréalistes.

Les principales sources d'inspiration de la sculpture surréaliste sont les ready-made de Marcel Duchamp, les mannequins de Giorgio de Chirico et la pratique dada du collage. La période la plus intense de la sculpture surréaliste se situe au début des années 1930, après le ralliement d'Alberto Giacometti au groupe. Sa Boule suspendue inspire la pratique des « objets à fonctionnement symbolique », théorisée par Salvador Dali et pratiquée par plusieurs membres du groupe.

Les sculptures surréalistes procèdent d'une ambition subversive tout d'abord réinventer la création en mettant en avant l’inconscient et le rêve. La question de la représentation de l'objet a néanmoins divisé les surréalistes, entre les tenants d'une subversion totale et ceux qui importent une réflexion issue du matérialisme historique.

sans cadre
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Éléphant spatial,
sculpture par Salvador Dalí (1980).
Théâtre
Théâtre dada

Le théâtre dada est un des moyens d'expression du mouvement dada, que ce soit sous la forme d'un authentique répertoire de pièces de théâtre, ou celle des multiples expressions scéniques, de manifestations relevant du happening, rendant ainsi la frontière floue entre littérature et performance d'art contemporain.

D'une part, les poètes dadaïstes comme Tristan Tzara, Georges Ribemont-Dessaignes se sont également illustrés comme dramaturges, et ont écrit et fait mettre en scène plusieurs pièces. D'autres parts, l'expression scénique est un élément essentiel du mouvement puisque celui-ci naît au Cabaret Voltaire à Zurich, et se développe par un certain nombre de performances.

Les membres de dada reprennent les techniques de cabaret, revue, music-hall, cirque ou variétés, faisant sketchs, marionnettes, parades, défilés, chansons, masques, bruitages. Emmy Hennings fabrique des poupées, Marcel Janco des masques. Leurs ballets évoquent des danses chamaniques dans des improvisations démentes. En cela ils utilisent les mêmes procédés que le futurisme, mais en structurant leurs œuvres par le collage de matériaux de récupération assemblés par le hasard. Pour eux, ce théâtre doit se jouer partout, et transgresser le statut d'auteur, auteurs et autrices devenant des manifestes.

sans cadre
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Véritable portrait de Monsieur Ubu,
gravure sur bois par Alfred Jarry (1896).
Théâtre surréaliste

Le théâtre surréaliste constitue une partie du mouvement surréalisme. Il se situe dans la lignée des propositions d'Alfred Jarry, de Guillaume Apollinaire et du mouvement dada. Essentiellement porté par Antonin Artaud et Roger Vitrac, il accorde une grande importance à la dimension plastique et physique de la séance. Les surréalistes constituent Le Théâtre Alfred Jarry, de 1926 à 1929, où sont jouées les pièces des membres du mouvement. Les Manifestes du Théâtre Alfred Jarry forment les textes théoriques du mouvement.

Il obtient une audience moins large que la poésie, le cinéma et la peinture de ce mouvement, mais a une influence importante sur le théâtre de l'absurde, en particulier celui d'Eugène Ionesco, qui a à plusieurs reprises affirmé son importance pour la construction de sa propre œuvre.

sans cadre
sans cadre
La comédienne Iya Abdy (ru) interprétant Beatrice Cenci
dans l'adaptation de la pièce de théâtre Les Cenci d'Antonin Artaud (1935).
Musique
Musique dada

À venir...

Karawane de Hugo Ball, paru en 1916,
lu et performé par Trio Exvoco (Hanna Aurbacher, Theophil Maier, and Ewald Liska).
Musique surréaliste

La musique surréaliste est d'abord la partie du mouvement surréaliste qui s'est consacrée à la musique, puis les artistes plus tardifs s'étant revendiqué des pratiques et théories proposées par les musiciens surréalistes ou ont cherché à transcrire les théories surréalistes dans la musique.

Alors que la musique avait été un élément essentiel de l'art dada, c'est un genre moins important dans le groupe surréaliste, notamment du fait du peu d'intérêt que lui porte André Breton. D'autres surréalistes, comme Robert Desnos, Antonin Artaud ou Michel Leiris, ont néanmoins porté un intérêt plus grand à ce genre, aussi bien par une activité de critique musicale que par leur participation à des œuvres musicales.

L'influence musicale majeure pour dada et le surréalisme est Erik Satie. Des compositeurs comme Francis Poulenc et Arthur Honegger, intégrés à dada et restés proches des surréalisme, ont produit des œuvres souvent considérées comme correspondant aux théories ou à des pratiques surréalistes. Ce sont plus nettement les œuvres de la seconde école de Vienne, particulièrement celles d'Arnold Schönberg et d'Anton Webern, qui sont immédiatement rattachées au surréalisme par les critiques musicaux, alors même que ses membres n'entretiennent pas de lien avec le groupe parisien. La musique est par ailleurs un élément essentiel du surréalisme belge, notamment par l'intermédiaire du compositeur André Souris.

Une œuvre plus strictement surréaliste est Le Marteau sans maître (1954) de Pierre Boulez, d'après l'œuvre de René Char. Par le biais de cette œuvre, le surréalisme a dans la seconde partie du XXe siècle une influence considérable sur la musique aléatoire, représentée notamment par John Cage et Earle Brown.

Parade d'Erik Satie, joué pour la première fois en 1917,
performé par l'Orchestre symphonique du Minnesota, avec Antal Doráti comme chef d'orchestre.
Citation

« Rompre définitivement avec toutes les habitudes de la société, se désolidariser de son esprit utilitaire. Refus d'être sciemment au-dessous de nos possibilités psychiques. Refus de fermer les yeux sur les vices, les duperies perpétrées sous le couvert du savoir, du service rendu, de la reconnaissance due. Refus d'un cantonnement dans la seule bourgade plastique, place fortifiée mais facile d'évitement. Refus de se taire — faites de nous ce qu'il vous plaira mais vous devez nous entendre — refus de la gloire, des honneurs (le premier consenti) : stigmates de la nuisance, de l'inconscience, de la servilité. Refus de servir, d'être utilisables pour de telles fins. Refus de toute INTENTION, arme néfaste de la RAISON. À bas toutes deux, au second rang!

Place à la magie ! Place aux mystères objectifs!

Place à l'amour!

Place aux nécessités!

Au refus global nous opposons la responsabilité entière.

L'action intéressée reste attachée à son auteur, elle est mort-née.

Les actes passionnels nous fuient en raison de leur propre dynamisme.

Nous prenons allégrement l'entière responsabilité de demain. L'effort rationnel, une fois retourné en arrière, il lui revient de dégager le présent des limbes du passé.

Nos passions façonnent spontanément, imprévisiblement, nécessairement le futur.

Le passé dut être accepté avec la naissances il ne saurait être sacré. Nous sommes toujours quittes envers lui. »

— Paul-Émile Borduas, Refus global, 1948

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