Lumière d'été
Lumière d'été est un film français réalisé par Jean Grémillon, sorti en 1943. Il est le premier film à passer avec succès par la procédure d'obtention d'un visa d'exploitation en France[1].
Réalisation | Jean Grémillon |
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Scénario | Pierre Laroche |
Acteurs principaux | |
Pays de production | France |
Genre | Drame |
Durée | 112 minutes |
Sortie | 1943 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Synopsis
modifierUne jeune fille, Michèle (Madeleine Robinson), qui arrive en autocar près de l’hôtellerie de L’Ange Gardien, dans le Sud, à Cabrières, où se trouvent deux pensionnaires, Léon, un poète, et Louise (Jane Marken), petite rentière. Elle y est amenée en calèche par le nobliau local, amant de Christiane, dite Cricri (Madeleine Renaud), patronne de la pension, Patrice (Paul Bernard). Elle attend son petit ami Roland (Pierre Brasseur). Un autre voyageur arrive, se trompe de chambre, c’est l’ingénieur Julien (Georges Marchal), venu pour la construction du barrage. Michèle croit que c’est Roland, elle embrasse Julien, qui change de chambre. Roland arrive, mais déçoit Michèle. Patrice propose à Roland de venir peindre chez lui, dans son château de Cabrières, avec Michèle. Roland accepte, Patrice courtise Michèle. Patrice organise un bal costumé pour son anniversaire. Cri-Cri essaie son costume de marquise. Michèle vient lui demander de l’argent, pour partir tout de suite. Cri-Cri est soulagée et elle lui donne de l’argent. Michèle va dire adieu à Julien, qui tente de la persuader de partir seulement à la fin de la semaine, quand lui-même rentrera à Paris. Michèle refuse. Elle fait sa valise, Patrice tente de la persuader de ne pas partir tout de suite. Michèle finit par accepter. Bal masqué. Cri-Cri aperçoit Michèle. Patrice dit à Cri-Cri qu’il va épouser Michèle Fin du bal : Michèle, en habits de ville, croise Cri-Cri, qui s’excuse. Patrice arrive avec sa voiture. Cri-Cri dit à Patrice que Michèle va loger à L’Ange Gardien jusqu’à son départ. Roland insiste pour conduire la voiture de Patrice. Cri-Cri, Michèle, les deux pensionnaires montent également. La voiture tombe dans un fossé. Tout le monde est ramené au barrage en chariot de mine. Roland meurt. Patrice tente de tuer Julien, mais tombe dans la montagne et meurt. Michèle et Julien, enlacés, leur valise à la main, regardent la montagne.
Fiche technique
modifier- Réalisation : Jean Grémillon, assisté de Serge Vallin
- Directeur artistique : André Barsacq
- Scénario : Pierre Laroche, dialogues de Jacques Prévert
- Photographie : Louis Page,Directeur de la photographie; Émile Savitry (1903-1967), photographe de plateau[2].
- Son : Paul Duvergé, Jean Monchablon
- Musique : Roland-Manuel, direction Roger Désormière
- Lieux de tournage : Studios de la Victorine à Nice[3] et en Corrèze, barrage de l'Aigle
- Montage : Louisette Hautecoeur
- Producteur : André Paulvé
- Pays : France
- Langue : français
- Format : Noir et blanc - 1,37:1 - 35 mm - son mono (Western Electric Noiseless Recording)
- Genre : Drame
- Durée : 112 min
- Date de sortie :
- Mention CNC : tous publics, art et essai (visa no 1 délivré le )[1]
Distribution
modifier- Madeleine Robinson : Michèle Guérande, jeune romantique amoureuse de Roland
- Paul Bernard : Patrice Le Verdier, fortuné châtelain de Cabrières
- Madeleine Renaud : « Cricri » (Christiane), ancienne danseuse à l'Opéra de Paris, directrice d'hôtel
- Pierre Brasseur : Roland Maillard, artiste peintre alcoolique
- Georges Marchal : Julien, ingénieur sur le barrage, amoureux de Michèle
- Léonce Corne : « Tonton » (« pourquoi pas ? »), fidèle employé de l'hôtel (barman)
- Charles Blavette : Vincent, ouvrier sur le barrage, ami de Julien
- Marcel Lévesque : « Monsieur Louis », vieil urbaniste et poète amoureux de Louise
- Jane Marken : Louise Martinet (comme Jeanne Marken)
- Raymond Aimos : Ernest, le chasseur, employé sur le barrage
- Harry Séguéla.
- Henri Pons : Amédée, ami de Patrice
- Gérard Lecomte : Dany
Commentaire
modifier« Michèle Morgan étant à Hollywood, le rôle écrit pour elle passe à Evelyne Volney. Mais celle-ci tombe malade, et c'est finalement Madeleine Robinson qui interprète Michèle. [...] Patrice (Paul Bernard), est le symbole d'un pouvoir oppressif et féodal, à la fois don Juan et Barbe bleue : il a tué sa première femme à la chasse parce qu'il désirait Cricri (Madeleine Renaud), la patronne de l'hôtel qu'il aimerait bien remplacer maintenant par Michèle. [...] il n'est pas à un meurtre près : C'est si beau un fusil, dit-il, on peut en faire des choses étonnantes. Tenez, par exemple, tout à l'heure, [...] ce jeune homme vulgaire et indiscret qui s'en allait le dos tourné, eh bien, avec cette arme, j'aurais pu modifier bien des choses [...] Ce jeune homme vulgaire c'est Julien. Mais selon Prévert le qualificatif n'est pas péjoratif et il intitulera même ainsi certains de ses textes. Le mépris pour le vulgaire n'est souvent à ses yeux qu'une forme de mépris pour le peuple. Le peuple est représenté dans le film par tous les ouvriers qui construisent le barrage. À ces constructeurs est opposé Patrice, destructeur et tueur. Mais c'est la femme qui se fait liberté. Lorsque Julien montre à Michèle le porte-bonheur d'un ami, un petit grillon enfermé dans une boîte, elle s'étonne : Comment, il est en cage et il porte bonheur. Il n'est pas rancunier... Vous devriez le laisser partir'. Julien proteste car le grillon ne lui appartient pas, mais Michèle réplique : Qu'est-ce que ça peut faire ? Personne n'est à personne... et le grillon libéré, elle se réjouit : Voyez, il est heureux, il chante, c'est parce qu'il est libre. Danièle Gasiglia-Laster dans Jacques Prévert, celui qui rouge de cœur, Séguier. »
« Ce drame est celui de deux mondes qui s’opposent et s’affrontent : celui de la comédie – représenté par l’oisiveté, l’individualisme, le mensonge et la jalousie – et celui de la sincérité, du travail et de la naïveté, incarné par les autres personnages », écrit Carole Aurouet dans Jacques Prévert, portrait d'une vie
Notes et références
modifierUne partie du film a été tournée au barrage de l'Aigle pendant sa construction[4].
- Centre national de la cinématographie, « Fiche œuvre de Lumière d'été qui mentionne le visa d'exploitation no 1 », lien brisé, voir l'archive ci-contre [archive du ], sur cnc.fr (consulté le )
- Biographie d'Émile Savitry
- Limore Yagil, Au nom de l'art, 1933-1945 : Exils, solidarités et engagements, Paris, Fayard, , 590 p. (ISBN 978-2-213-68089-7, BNF 44299571, lire en ligne)
- « Articles de Presse », sur Site de xaintrie-passions ! (consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Carole Aurouet, Le Cinéma dessiné de Jacques Prévert, Textuel, 2012
- Danièle Gasiglia-Laster, Jacques Prévert, celui qui rouge de cœur, Séguier, 1994.
Liens externes
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- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Fiche sur Dvdtoile