Luc Abalo

handballeur français

Luc Abalo, né le à Ivry-sur-Seine, est un joueur français de handball, évoluant aux postes d'ailier droit et parfois d'arrière droit. International français de 2005 à 2021, il est le seul handballeur, avec Nikola Karabatic et Michael Guigou, à avoir remporté les trois compétitions majeures à trois reprises : il est champion olympique en 2008, 2012 et 2021, champion du monde en 2009, 2011 et 2017 et champion d'Europe en 2006, 2010 et 2014.

Luc Abalo
Image illustrative de l’article Luc Abalo
Fiche d’identité
Nationalité Drapeau de la France France
Naissance (40 ans)
Lieu Ivry-sur-Seine
Taille 1,82 m (6 0)
Masse 80 kg (176 lb)
Poste Ailier droit
Surnom(s) Lucio
Luc Skywalker Abalo
L'homme-élastique
Elastic Abalo
Parcours junior
Saisons Club
1996-2002 US Ivry
Parcours professionnel *
SaisonsClub M. (B.)
2002-2008 US Ivry 097 (464)
2008-2012 BM Ciudad Real
2012-2020 Paris Saint-Germain 207 (665)
2020-2021 Elverum HB
2021-2023 Zeekstar Tokyo
*Statistiques en compétitions nationales et continentales.
Sélections en équipe nationale
Année(s)Équipe M. (B.)
2005-2021 France 289 (859)[1]
Dernière mise à jour : 21 août 2021

En club, il est formé et révélé à l'US Ivry avant d'évoluer au BM Ciudad Real puis au Paris Saint-Germain. Il cumule ainsi une victoire en Ligue des champions et onze championnats nationaux.

Le 30 avril 2023, il entre dans le Hall of Fame du handball français[2].

Biographie

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Né de parents togolais à Ivry, Luc Abalo est détecté assez tôt par les techniciens de l'US Ivry pour être orienté vers le pôle d'Eaubonne. Avec son club d'Ivry, il occupe le poste d'arrière droit et d'ailier droit. Même si son physique (relativement petit, 1,82 m, et frêle) le rend un peu atypique au poste d'arrière, c'est grâce à une extension phénoménale qu'il peut jouer à ce poste. Il compense par de grandes qualités de dynamiteur, avec des premiers appuis rapides et incontrôlables, ainsi qu'une détente sèche hors du commun. Ses capacités de vitesse et de prise de risques, il les met au service de l'équipe de France comme ailier droit, poste où il succède au montpelliérain Grégory Anquetil.

Il devient ainsi titulaire du poste d'ailier au sein de l'équipe de France lors du Championnat d'Europe 2006, compétition qui apporte, avec le titre européen, la première médaille française lors d'un Euro.

Il reste 12 saisons au sein de l'US Ivry, remportant notamment le championnat de France 2007 au terme duquel il est élu meilleur joueur de la saison[3]. En 2008, il rejoint à la fin du contrat qui le liait avec son club de toujours le club réputé de Ciudad Real dernier vainqueur de la Ligue des champions et où il retrouve son coéquipier en équipe de France Didier Dinart. Il arrive en Espagne auréolé du 1er titre olympique conquis par l'équipe de France en 2008 à Pékin, titre confirmé cinq mois plus tard par un titre mondial remporté en venant à bout en finale de la Croatie qui jouait pourtant à domicile.

Il apporte au jeu de Ciudad Real une vivacité qui n'existait pas à ce poste et une prise de risque importante et dès sa première année, il est sacré champion d'Espagne et remporte la Ligue des champions. Au cours des quatre saisons passées à Ciudad Real, devenu Atlético de Madrid en 2011, il remporte un nouveau titre de champion d'Espagne en 2010 mais cède les 2 années suivantes face au FC Barcelone et atteint par deux fois la finale de la Ligue des champions en 2011 et 2012. Il enrichit également son palmarès de deux coupes du Roi, d'une Coupe ASOBAL, d'une supercoupe d'Espagne, d'une supercoupe d'Europe et de deux coupes du monde des clubs.

Pendant cette page espagnole, il apporte son talent dans la folle épopée des « Experts » qui sont champions d'Europe en 2010, champions du monde en 2011 et champions olympiques en 2012.

En 2012, souhaitant se rapprocher de sa famille habitant toujours la région parisienne, Luc Abalo signe pour 4 ans[4] au Paris Saint-Germain Handball où vient d'investir le Qatar Investment Authority. Le , lors de son premier match sous ses nouvelles couleurs pour le compte de la première journée de D1 face à Cesson Rennes, il inscrit 8 buts pour 11 tentatives et termine ainsi meilleur buteur du match.

Il remporte à l'issue de la saison son deuxième titre de champion de France, mais doit s'incliner en finale de la Coupe de France 2013 face au Montpellier Handball.

En 2019, il remporte son septième titre de Champion de France, le sixième avec le PSG. Son contrat avec le PSG se terminant au terme de la saison 2019/2020, il envisage alors de mettre un terme à sa carrière[5] avec l'espoir de terminer sur une ultime médaille aux Jeux olympiques de Tokyo. Mais à cause de la pandémie de Covid-19, ce qui devait être sa dernière saison se trouve être totalement tronquée avec des compétitions brutalement arrêtées en mars et des JO reportés en 2021, si bien qu'Abalo revient sur sa décision d’arrêter[6],[7]. Le Paris Saint-Germain Handball lui ayant déjà trouvé un remplaçant avec le Toulousain Ferrán Solé, Abalo est alors dans l'obligation de trouver un nouveau club alors que ceux-ci sont dans une grande incertitude sportive et financière du fait du Covid-19[8]. C'est ainsi que le , il signe en faveur du club norvégien de l'Elverum Handball[9].

Dans cette saison 2020/2021 perturbée par la Covid-19, il perd son père en décembre[10] puis, après la 4e place au Championnat du monde, le service d'immigration ne l'autorise pas à rentrer en Norvège (où il évoluait en club) en raison des restrictions sanitaires[11]. Il trouve alors refuge à la Maison du handball et retrouve ses coéquipiers lors de matchs de Ligue des champions que le club est contraint de disputer hors de Norvège. Après l'élimination du club en début avril et l'arrêt des compétitions nationales, il se retrouve alors seul pour finir la saison : « je me levais très tôt tous les matins pour aller m'entraîner et travailler sur mon après-carrière »[10]. Cette fin de carrière compliquée combinée aux difficultés de l'équipe de France font qu'Abalo a alors le « Syndrome de l'imposteur » : « je l'avais parce qu'on me faisait moins jouer et je me demandais si on me prenait simplement parce que j'avais gagné des titres avant »[10].

Aux Jeux de Tokyo, sous la direction de son ancien coéquipier Guillaume Gille avec qui il avait remporté sa première médaille d'or aux Jeux, à Pékin en 2008, Luc Abalo devient à 36 ans triple champion olympique, au même titre que Michael Guigou et Nikola Karabatic, la France prenant en finale le 7 août 2021 sa revanche sur le Danemark (qui l'avait battue à Rio en 2016) sur le score de 25-23[12]. Tout comme Michael Guigou, il prend sa retraite internationale dans la foulée de ce troisième titre[12],[10].

Évoluant à partir de 2021 au Zeekstar Tokyo, il annonce en février 2023 arrêter sa carrière de joueur à l'issue de la saison[13].

Résultats

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Équipe de France

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Luc Abalo sous le maillot de l'Équipe de France lors de l'Euro 2010.

Luc Abalo cumule 289 sélections pour 859 buts marqués entre le contre la Turquie aux Jeux méditerranéens et le contre le Danemark en finale des Jeux olympiques de Tokyo[1].

Ses résultats sont :

Année Compétition Pays Résultat Matchs (buts)
2006 Championnat d'Europe   Suisse   8 (23)
2007 Championnat du monde   Allemagne 4e 10 (39)
2008 Championnat d'Europe   Norvège   8 (31)
Jeux olympiques   Pékin   8 (29)
2009 Championnat du monde   Croatie   10 (47)
2010 Championnat d'Europe   Autriche   8 (30)
2011 Championnat du monde   Suède   10 (33)
2012 Championnat d'Europe   Serbie 11e 6 (18)
Jeux olympiques   Londres   8 (23)
2013 Championnat du monde   Espagne 6e 7 (24)
2014 Championnat d'Europe   Danemark   8 (31)
2015 Championnat du monde   Qatar absent sur blessure
2016 Championnat d'Europe   Pologne 5e 6 (24)
Jeux olympiques   Rio de Janeiro   8 (21)
2017 Championnat du monde   France   9 (12)
2018 Championnat d'Europe   Croatie   8 (20)
2019 Championnat du monde  ,     10 (20)
2020 Championnat d'Europe  ,  ,   14e 3 (8)
2021 Championnat du monde   Égypte 4e 9 (14)
Jeux olympiques   Tokyo   8 (18)

Compétitions internationales

Compétitions nationales

Distinctions individuelles

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Distinctions générales

Distinctions en équipe de France

Distinctions en club

Par ailleurs, un gymnase porte son nom depuis 2015 à Saint-Sébastien-sur-Loire près de Nantes[17].

Décorations

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Galerie

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Notes et références

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  1. a b et c « Fiche de Luc Abalo », Fédération française de handball (version du sur Internet Archive).
  2. « Cédric Sorhaindo, Michaël Guigou et Luc Abalo intronisés parmi les légendes des Bleus », sur L'Équipe (consulté le ).
  3. a et b « Luc Abalo plane au-dessus de la mêlée ! », sur handzone.net, (consulté le ).
  4. « Luc Abalo officiellement à Paris », sur handzone.net, (consulté le ).
  5. « Luc Abalo (PSG) : « J'envisage d'arrêter en 2020 » », L'Équipe, (consulté le ).
  6. « «Je reviens sur ma décision d’arrêter», annonce Luc Abalo », Le Parisien, (consulté le ).
  7. « Luc Abalo, stop ou encore ? », Ligue nationale de handball, (consulté le ).
  8. « Quelle destination pour Luc Abalo ? », France Télévision, (consulté le ).
  9. « Luc Abalo (PSG) signe à Elverum », L'Équipe, (consulté le ).
  10. a b c et d Cédric Callier, « « Syndrome de l'imposteur », « leçon de vie », « homme libre » : les émouvantes confidences d'Abalo », Le Figaro, (consulté le ).
  11. « Le périple européen de Luc Abalo, interdit de rentrer dans son club en Norvège depuis un mois »  , sur [], (consulté le ).
  12. a et b Adrien Hemard, « JO 2021 - Abalo, Karabatic et Guigou : les trois derniers Experts de retour au sommet du handball mondial », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  13. « Equipe de France - L'artiste Luc Abalo prend sa retraite », sur eurosport.fr, .
  14. (en) « Playing legends honoured at EHF 20th Anniversary », sur Site officiel de l'EHF, (consulté le ).
  15. « Mikkel Hansen et Heidi Løke sur le toit du monde », sur Handzone.net, (consulté le ).
  16. (en) « All-star team announced », sur Archives de l'EHF, (consulté le ).
  17. « Luc Abalo a inauguré la salle qui porte son nom », Ouest-France, (consulté le ).
  18. « Décret du 14 novembre 2008 portant promotion et nomination », Journal officiel du 15 novembre 2008 (consulté le ).
  19. « PROMOTION SPÉCIALE DES JEUX OLYMPIQUES ET PARALYMPIQUES D'ÉTÉ DE TOKYO 2020 », .
  20. Décret du 31 décembre 2012 portant promotion et nomination

Liens externes

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