Joseph Court
Joseph Urbain Court (1882-1948) est un administrateur colonial français qui fut gouverneur de La Réunion du au .
Joseph Court [1] | |
Fonctions | |
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Lieutenant-gouverneur du Niger | |
– (3 ans, 1 mois et 13 jours) |
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Prédécesseur | Léon Charles Adolphe Pêtre |
Successeur | Victor Chazelas |
Gouverneur de La Réunion | |
– (1 an, 2 mois et 1 jour) |
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Prédécesseur | Léon Truitard |
Successeur | Pierre Émile Aubert |
Biographie | |
Nom de naissance | Joseph Urbain Court |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Lutzelhouse |
Date de décès | (à 66 ans) |
Nationalité | France |
Profession | Administrateur colonial |
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Biographie
modifierJoseph Court naît le 1er juillet 1882 à Lutzelhäusen, dans le district de Basse-Alsace (Alsace-Lorraine allemande), dernier d'une famille catholique de six enfants. Il passe en France et entre à l'École coloniale de Paris dont il sort major de sa promotion en 1904[1]. Il commence sa carrière coloniale au Sénégal, puis au protectorat du Maroc où il se fait remarquer par Lyautey. Après la guerre, il est membre de la Commission des réparations à Berlin. Il retourne au Sénégal en 1924, puis sert en Côte-d'Ivoire, au Soudan français. Il est nommé gouverneur du Niger en 1936. Victor Chazelas assure son intérim à partir d'avril 1938.
Le 28 octobre 1938, Joseph Court est nommé gouverneur de La Réunion où il arrive à bord du Général-Metzinger le 15 novembre suivant. En février 1939, il fait valider par la Commission Coloniale l'aménagement rationnel du domaine forestier, la régularisation du régime des eaux ainsi que la préservation des sources[2]. En mai, afin d'améliorer la recherche d'emploi et le recrutement, il crée les premiers bureaux de placement dans les principales villes[3].
Alors que le danger de la guerre est imminent, il prépare la population sans affolement. Début juin 1939, il se rend à l'Île Maurice voisine pour rencontrer le gouverneur britannique, Sir Bede Clifford, et se prémunir contre l'isolement[1]. Le lendemain de la déclaration de guerre, il prononce un discours radiodiffusé pour décréter la mobilisation générale et évoque « la nation aux côtés des alliés ». Il bloque les prix sur des produits d'alimentation de base et interdit certaines exportations. Il met sur pied un comité consultatif de l'économie intérieure de la guerre avec à sa tête un comité directeur chargé de faire appliquer des plans d'économie de guerre aux communes. En décembre 1939, il met en place un comité de surveillance des prix. Les premiers appelés, un millier d'hommes, partent le 9 septembre 1939 pour Tamatave, puis pour Marseille. Les conditions de voyages sont déplorables et neuf hommes meurent tandis que cent quarante sept sont hospitalisés à leur débarquement.
L'île ne possède que cent vingt-cinq fusils Lebel et douze fusils mitrailleurs et une batterie de 95 est installée au port de la Pointe des Galets.
Il quitte la colonie dans les premiers jours de l'année 1940 après avoir fait valoir ses droits à la retraite. Pierre Émile Aubert lui succède, n'arrivant que le 26 février 1940. Il meurt le à Paris (14e arrondissement)[4].
Famille
modifierSa fille est Simone Binet-Court[5], autrice ayant reçu le Prix de l'Académie française en 1980.
Décorations
modifier- Officier de la Légion d'honneur (28 février 1938)
- Chevalier de la Légion d'honneur (10 juillet 1925)
Notes et références
modifier- « Joseph Urbain Court - biographie », sur Mi aime a ou.
- Le Peuple, quotidien réunnionais, du 18 février 1939 : À la Commission Coloniale sur Gallica
- Le Peuple, quotidien réunnionais, du 23 mai 1939 : Une création utile sur Gallica
- « 1948 décès (9D 167) », sur Archives de Paris (consulté le )
- « 1909 naissance (16N101_C) », sur Archives de Paris (consulté le ), p. 9
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Académie des sciences d'outre-mer (préf. Robert Cornevin), Hommes et destins, vol. 8 : Gouverneurs, administrateurs, magistrats (dictionnaire biographique), , 467 p. (OCLC 1045970925, BNF 34949675), « Joseph Urbain Court »
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :
- « Soldat Court », Registres matricules du recrutement (1887-1921), sur Archives de Paris (consulté le )