Jacques Retouret

(1746-1794) Père Carme martyr de la révolution française, béatifié

Jacques Retouret est né à Limoges le . Il fait ses études chez les jésuites, qui cherchent à le garder. Il entre au Carmel le , poursuit ses études, et il est ordonné prêtre à Limoges. Il est appelé à prêcher dans différentes villes (Limoges, Albi, Toulouse), mais il garde une santé fragile. Lors de la révolution française il est arrêté, prête serment « Liberté-Égalité » puis se rétracte. Il est alors condamné à être déporté au-delà des mers. Emprisonné dans des « bateaux-prison », mal nourri et trop faiblement vêtu, malade, il meurt dans l'île Madame (Rochefort), dans la nuit du 25 au . Il est béatifié par Jean-Paul II le , avec 63 autres prêtres et religieux, martyrs de la foi.

Jacques Retouret
Image illustrative de l’article Jacques Retouret
Bienheureux
Naissance
Limoges
Décès (à 47 ans) 
pontons de Rochefort
Nationalité Drapeau de la France Français
Ordre religieux Grands carmes
Béatification
par Jean-Paul II
Vénéré par Église catholique romaine, Ordre du Carmel
Fête 26 août

Biographie

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Enfance

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Jacques Retouret est né à Limoges le 11 h), son père, Étienne Retouret, était marchand, sa mère se nommait Marie Theulier. Il est baptisé, à Saint-Pierre le jour même de sa naissance. Enfant, Jacques était sérieux, doux, modeste et prudent, très docile, extrêmement studieux[1].

Études et entrée au Carmel

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Il fait ses études au collège de Limoges chez les pères jésuites, qui essaient de le garder et le faire entrer dans leur congrégation. Son oncle maternel abbé cherche, pour sa part, à le faire entrer dans son ordre, l'ordre de Saint-Benoît. Mais Jacques préfère se tourner vers l'ordre du Carmel. Le , il prononce ses vœux au couvent des Arènes (Carmel de Limoges). Jacques Retouret est envoyé suivre des cours de rhétorique à La Rochefoucauld. Il étudie ensuite, durant cinq ans, la philosophie et la théologie. Il est ordonné prêtre par l'évêque de Limoges, Mgr d'Argentré, qui gardera toute sa vie une estime particulière pour lui. Bien que le couvent des Carmes soit très éloigné de son palais, l'évêque allait voir le Père Retouret dans son couvent, et lui parler dans sa cellule. Jacques Retouret sera longtemps le sous-prieur dans sa communauté religieuse.

Sur ordre de ses supérieurs, Jacques part très vite prêcher dans les églises et cathédrales (Limoges, Albi, Toulouse, etc.). Sa santé devient même mauvaise et il est régulièrement malade (au foie, maux de tête, rhumatismes). Malgré tout cela, il travaille beaucoup[1].

Sous la Révolution

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Lorsqu'arrive la Révolution française, dans un premier temps, il refuse de prêter serment à la République. Ce refus lui attire la haine des révolutionnaires. Un peu plus tard[2], il prête le serment qu'on demandait aux prêtres. Une loi est votée exigeant des religieux un certificat de civisme. Jacques en demande un, mais il lui est refusé. Il est alors emprisonné comme suspect. Il se rétracte de son serment, d'abord auprès d'un prêtre autorisé (à recevoir cette rétractation), puis publiquement, le devant Guillaume Imbert, commissaire de la municipalité de Limoges[1].

 
Croix de galets sur l'île Madame.

Pour cet acte de rétractation, il se voit condamné à être déporté en Guyane[3].

Le , il reçoit dans sa prison la visite du médecin, qui le déclare « atteint d'une obstruction au foie, qui n'empêche pas la déportation ». Aussi, le surlendemain, le l794, il fait partie des quarante prêtres qui sont envoyés à Rochefort.

À Rochefort, il est installé sur le navire les Deux Associés. En plus des très nombreux maux que les déportés avaient à souffrir dans l'entrepont de ce navire (en , une épidémie de typhus se déclare parmi les prisonniers[4]), il en subit d'autres, comme le froid (dont il souffre terriblement) et une sciatique douloureuse[5]. Il meurt dans la nuit du 25 au et il est enterré dans l'île Madame, à quelques lieues de Rochefort[1]. À cette date, la marine anglaise faisait le blocus de la France, empêchant le départ des bateaux prisons[3]. De la sorte, beaucoup de prisonniers périrent dans les cales des navires, sans jamais partir pour leur destination de bannissement.

Les pontons de Rochefort

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Béatification

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Il est béatifié avec 63 autres prêtres et religieux[6], comme martyrs de la foi[7], le , par le pape Jean-Paul II[3].

Depuis 1910, chaque deuxième quinzaine d'août, a lieu un pèlerinage en souvenir des prêtres déportés[4].

Fête liturgique

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La fête liturgique dans l'Église catholique est fixée le 26 août, jour de son décès[3]. Dans l'ordre des Carmes déchaux le 26 août est occupé par une autre fête : la Transverbération de sainte Thérèse d'Avila[8], c'est pourquoi, il est parfois célébré avec ses 3 confrères[6] le 18 août.

Notes et références

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  1. a b c et d « Bienheureux Jacques Retouret (1746-1794) », sur carm-fr.org, Les Grands Carmes en France (consulté le ).
  2. Peut-être Jacques a-t-il été induit en erreur par les conseils d'un homme en place, l'amenant à prêter serment.
  3. a b c et d (en) « Bl. Jacques Retouret, Priest and Martyr », sur ocarm.org, Ordine dei Carmelitani (Italie) (consulté le ).
  4. a et b « Île Madame », sur catholique-larochelle.cef.fr, diocèse de La Rochelle (consulté le ).
  5. M. La Biche de Reignefort, qui partageait sa captivité, rapporte qu'il souffrit beaucoup du froid : « n'ayant jamais pu obtenir du capitaine du navire où nous étions entassés comme des moutons que l'ont fait parquer dans les champs, quelques vêtements de nos confrères morts, pour les joindre au frêle habit de camelot qui le couvrait à peine, et qui le défendait mal, durant la fraîcheur des nuits ». Le témoin rapporte également qu'il souffrit « d'une sciatique douloureuse qui exerça longtemps sa patience sans jamais lasser son courage. Ce digne religieux, qui passait généralement pour un saint dans sa patrie, mourut dans l'île Madame, à quelques lieues de Rochefort, dans la nuit du 25 au  ».
  6. a et b Voir aussi, toujours dans l'ordre du Carmel : Michel-Louis Brulard, Jean-Baptiste Duverneuil, Jacques Gagnot.
  7. « Bienheureux Jacques Retouret », sur nominis.cef.fr, Nominis (consulté le ).
  8. Les heures du Carmel, Éditions du Carmel, 2005, Page 179.

Liens externes

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