Habib Boularès
Habib Boularès (arabe : الحبيب بولعراس), né le à Tunis et mort le à Paris 15e[1], est un journaliste, écrivain et homme d'État tunisien.
Biographie
modifierÉtudes et militantisme
modifierNé le à Tunis, il étudie au Collège Sadiki puis effectue des études supérieures de langue et littérature anglaise à l'Institut britannique du Caire. Il obtient ensuite un diplôme d'études supérieures en économie monétaire de l'École pratique des hautes études de Paris et un diplôme d'études supérieures en journalisme de l'université de Strasbourg[2].
Il est, en 1953, réfugié politique au Caire. Il assure alors le secrétariat de la section tunisienne du Bureau du Maghreb arabe, créé en 1947 dans la capitale égyptienne, et milite pendant cette période pour la cause algérienne[3].
Journaliste
modifierÀ l'aube de l'indépendance tunisienne, il entame une carrière de journaliste et devient, entre 1955 et 1960, rédacteur en chef du quotidien Assabah, responsable de l'édition au secrétariat d'État à l'Information et rédacteur en chef du journal de la radio nationale, puis directeur du quotidien El Amal entre 1960 et 1967 et président-fondateur de l'agence Tunis Afrique Presse entre 1961 et 1962.
Il occupe ensuite la fonction de directeur général de la RTT entre 1962 et 1964[4]. Il collabore également à l'hebdomadaire Jeune Afrique entre 1975 et 1981[3].
Carrière politique
modifierIl entre pour la première fois dans le gouvernement tunisien le comme ministre de la Culture et de l'Information[2] ; il quitte ce poste un an plus tard.
Après une traversée du désert, durant laquelle il dirige le Centre de recherche sur le tiers monde à l'École internationale de Bordeaux, anime des conférences à l'université de Paris-XII et enseigne à l'Institut national des langues et civilisations orientales[2], il siège comme député entre 1981 et 1986. Ambassadeur de Tunisie en Égypte[2], il est nommé ministre de la Culture le et ministre de la Culture et de l'Information le , puis ministre des Affaires étrangères en août 1990 et brièvement ministre de la Défense en 1991 avant d'être élu à la présidence de la Chambre des députés. Il quitte le perchoir en 1997[3].
En 2002, il est désigné par les chefs d'État maghrébins pour occuper le poste de secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe[5]. Il décide de prendre sa retraite en février 2006.
Vie privée
modifierIl est marié avec Line Boularès[2], une Française originaire de Nancy, maître de conférences à l'université Pierre-et-Marie-Curie (Paris-VI)[3]. Il est père d'une fille prénommée Alya[6].
Il meurt le à Paris à l'âge de 80 ans, à la suite d'une longue maladie[7]. Ses obsèques ont lieu le 23 avril au cimetière de Sidi Abdelaziz de La Marsa[2].
Distinctions
modifier- Grand officier de l'ordre de la République tunisienne[8].
Œuvres
modifier- Habib Boularès et Jean Duvignaud, Nous partons pour la Tunisie, Paris, Presses universitaires de France, , 295 p. (ISBN 978-2-130-35596-0).
- Habib Boularès, Le Temps du Bouraq, Carthage, MC-Editions, .
- Habib Boularès, L'islam, la peur et l'espérance, Paris, Éditions Jean-Claude Lattès, , 245 p. (ISBN 978-2-709-60252-5).
- Habib Boularès, Mourad III, Carthage, MC-Editions, (ISBN 997-3-97449-2).
- Habib Boularès, Hannibal, Paris, Perrin, , 298 p. (ISBN 978-2-262-01712-5).
- Habib Boularès, Histoire de la Tunisie : les grandes dates, de la Préhistoire à la Révolution, Tunis, Cérès, , 720 p. (ISBN 978-9-973-19754-2).
Références
modifier- « Boularès Mohammed Habib », sur deces.matchid.io (consulté le ).
- « Tunisie : ancien ministre, journaliste et homme de lettres tunisien, Habib Boularès est mort », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
- Ridha Kéfi, « Boularès, ou le temps retrouvé », Jeune Afrique, (ISSN 1950-1285).
- Collectif, Mondes et cultures : comptes rendus trimestriels des séances de l'Académie des sciences d'outre-mer, vol. 45, Paris, Académie des sciences d'outre-mer, , p. 233.
- (en) Arthur S. Banks, Thomas C. Muller et William Overstreet, Political Handbook of the World 2008, Washington, CQ Press, , p. 1541.
- « In Memoriam : l'écrivain et ancien ministre Habib Boularès n'est plus », sur kapitalis.com, (consulté le ).
- « Décès de Habib Boularès », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
- « Décrets et arrêtés », Journal officiel de la République tunisienne, no 48, , p. 945 (ISSN 0330-7921, lire en ligne [PDF], consulté le ).
Liens externes
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- Ammar Mahjoubi, « Il y a un an, décédait Habib Boularès : le chantre de l'identité tunisienne », sur leaders.com.tn, (consulté le ).