Emmanuel de Croÿ-Solre

général français

Emmanuel de Croÿ, prince de Solre et du Saint-Empire et de Mœurs est un militaire français né le à Condé-sur-l'Escaut et mort le à Paris.

Emmanuel de Croÿ
Image illustrative de l’article Emmanuel de Croÿ-Solre
Emmanuel de Croÿ-Solre, duc de Croÿ, Maréchal de France (1718-1784)[1], Théophile Vauchelet, d'après Nicolas-André Monsiau, 1835, Château de Versailles.

Titre 7e duc de Croÿ
Autres titres Prince de Solre et du Saint-Empire
Grade militaire Maréchal de France
Années de service 1736 - 1784
Commandement Régiment Royal-Roussillon
Conflits Guerre de Succession d'Autriche
Distinctions Ordre du Saint-Esprit
Ordre de Saint-Louis
Autres fonctions Gouverneur général de la Picardie
Biographie
Dynastie Famille de Croÿ
Nom de naissance Emmanuel de Croÿ-Solre
Naissance
Condé-sur-l'Escaut
Picardie
Décès (à 65 ans)
Paris

Biographie

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Unique enfant de Philippe-Alexandre-Emmanuel de Croÿ (1676 † 1723), prince de Solre et de Mœurs, et de Marie-Marguerite-Louise (1681-1768), comtesse von Millendonk, Emmanuel naît le à Condé-sur-l'Escaut. Il nait prince du Saint-Empire.

Le prince de Solre entre aux mousquetaires à l'âge de dix-huit ans, en 1736. Il reçoit en 1738 le commandement du régiment Royal-Roussillon, et fait sa première campagne à l'armée rassemblée en Westphalie en 1741.

Il est au siège et à la prise de Prague, et assiste en 1743, sur le banc des princes de l'Empire, à l'élection et au couronnement de l'empereur Charles VII. Il se trouve la même année à la bataille de Dettingen, et sert en Flandre, sous les ordres du Roi Louis XV, depuis l'année 1744 jusqu'au siège de Maastricht (1748). Il avait été fait brigadier en 1745, et est promu après ce siège, en 1748, au grade de maréchal de camp.

Veuf en 1744, à seulement 26 ans, il ne se remarie pas et manifeste une grande piété, tout en s'intéressant, comme beaucoup de ses contemporains, aux sciences, notamment à l'Astronomie[2].

 
Pièces originales du procès fait à Robert-François Damiens.

Après l'attentat de Robert-François Damiens en , il est envoyé en Artois pour y enquêter et reconstituer l'itinéraire de l'assassin. Ses rapports figurent en tête des Pièces originales du procès fait à Robert-François Damiens, publié par Simon quelques semaines après le supplice de Damiens.

Chevalier des Ordres du roi et lieutenant général des armées du roi en 1759, il fait en Allemagne les campagnes de 1760 et 1761.

Il sert comme gouverneur de Condé et commandant pour le Roi en Picardie, Calaisis et Boulonnais.

En 1751, il fait reconstruire l'église de Condé sur l'Escaut, puis en 1775 l'hôtel de ville.

Dans les années 1750, il fait reconstruire dans la Forêt de Bonsecours (Hainaut) le château de l'Hermitage, qui sera encore reconstruit par son fils, après sa mort et juste avant la Révolution.

A Paris, il demeurait, faubourg Saint-Germain, dans l'hôtel de Rothembourg, loué aux Carmes.

En 1767, il devient grand d'Espagne de 1ère classe et est autorisé par le Roi à porter à la cour de France le titre de Duc de Croÿ, stipulé sur le diplôme de grand d'Espagne accordé en 1706 à sa famille[3].

Après une sollicitation sans suite pour entrer à l'Académie des sciences, en 1765, il est reçu en 1774 à l'Académie de Marine[4].

Élevé à la dignité de maréchal de France le , il meurt à Paris le , à l'âge de soixante-six ans.

Postérité

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Le prince de Solre employa une partie de sa fortune à la restauration du port de Dunkerque et des fortifications de Calais, et laisse son nom à la Tour de Croÿ à Wimereux (nord de Boulogne sur Mer) et à l'Île de Croÿ aux Îles Kerguelen.

Écrits

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Manuscrits de l'Institut.

Il a publié :

  • Mémoires sur le passage par le Nord, qui contient aussi des réflexions sur les glaces, 1782, Paris, Valade, un volume in 4°, 26 pages[5] ;

Il a laissé 41 volumes de Mémoires de ma vie manuscrits, relatant les évènements de sa vie de sa naissance à sa mort, et conservés à l'Institut[6]; dont il a été publié des extraits dans quatre volumes imprimés en 1906 et 1907 :

  • Journal inédit du Duc de Croÿ, publié d'après le manuscrit autographe conservé à la bibliothèque de l'Institut, avec introduction, notes et index, par le Vicomte de Grouchy & Paul Cottin, Paris, Ernest Flammarion éditeur, tome 1 (1718-1761)[7] ; tome 2 (1762-1771)[8] ; tome 3 (1772-1777)[9] ; tome 4 (1777-1784) [10].

Une nouvelle édition de ces Mémoires a paru en six volumes, de 2004 à 2013 :

  • Journal de Cour, édition établie par Laurent Sortais, Clermont-Ferrand, Editions Paleo, Collection Sources de l'Histoire de France, tome 1 (1718-1754), tome 2 (1754-1762), tome 3 (1763-1767), tome 4 (1768-1773), tome 5 (1774-1777), tome 6 (1777-1784)[11].

Distinctions

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Armoiries

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Écartelé : aux I et IV, contre-écartelé, aux 1 et 4 d'argent à trois fasces de gueules (Croÿ) ; aux 2 et 3 d'argent à 3 doloires de gueules, les 2 en chef adossés (Renty) ; au II, contre-écartelé de France et de gueules plain (Albret), sur le tout de Bretagne ; au III, contre-écartelé, aux 1 et 4 losangé d'or et de gueules (de Craon), aux 2 et 3 d'or au lion de sable, lampassé et armé de gueules (Flandre). Sur le tout contre-écartelé Croÿ de Renty.[12]

Mariage et descendance

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Emmanuel de Croÿ épouse le Angélique-Adélaïde d'Harcourt ( - ), fille de François d'Harcourt (1689-1750), 2e duc d'Harcourt, maréchal de France, et de Marie-Madeleine Le Tellier de Barbezieux (1698-1735), sa seconde épouse. Elle était la petite- fille d'Henri d'Harcourt, 1er duc d'Harcourt, maréchal de France, et celle de Louis-François-Marie Le Tellier de Barbezieux, secrétaire d'Etat à la guerre. Ensemble, ils ont :

Pour approfondir

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Notes et références

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  1. Copie, d'après un original de Monsiau au musée de Calais, commandé par Louis-Philippe pour le musée historique de Versailles en 1835. Notice no 000PE004827, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  2. Marine Masure-Vetter, « Les pratiques savantes à Versailles d'après les journaux, mémoires et souvenirs de Cour (1673-1789 », sur chateauversailles-recherche.fr, (consulté le )
  3. « Journal inédit du duc de Croÿ, tome 2, p. 286-299 », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  4. « Journal inédit du duc de Croÿ, tome 2 p. 177 et tome 3, p. 70-76 », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  5. « Mémoire sur le passage par les glaces », sur books.google.fr (consulté le )
  6. « Mémoires de ma vie (1718-1784) par le maréchal Emmanuel de Croÿ-Solre », sur calames.abes.fr (consulté le )
  7. « Journal inédit du duc de Croÿ, tome 1 », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  8. « Journal inédit du duc de Croÿ, tome 2 », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  9. « Journal inédit du duc de Croÿ, tome 3 », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  10. « Journal inédit du duc de Croÿ, tome 4 », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  11. « Duc de Croy », sur editionspaleo.com (consulté le )
  12. Popoff 1996, p. 100.

Bibliographie

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  • Robert Dauvergne, Les Résidences du Maréchal de Croÿ (1718-1784) - Paris - Ivry sur Seine - Condé, 1950, Paris, l'auteur, 160 pages ;
  • Laurence Rousseau - Philippe Seydoux, Le Château de l'Hermitage à Condé sur l'Escaut, 1980, Paris, Editions de La Morande, 70 pages ;
  • André Delcourt, Un grand seigneur au siècle des lumières, le duc de Croÿ, maréchal de France (1718-1784), 1984, Saint Amand les Eaux, l'auteur, 398 p. ;
  • Marie-Pierre Dion, Emmanuel de Croÿ 1718-1784, itinéraire intellectuel et réussite nobiliaire au siècle des lumières, 1987, Bruxelles, Editions de l'Université de Bruxelles, 333+XVI pages ;
  • Michel Popoff (préf. Hervé Pinoteau), Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit : d'après l'œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le Léopard d'or, , 204 p. (ISBN 2-86377-140-X) ;
  • Laurence Baudoux-Rousseau, L'Hermitage à Condé sur l'Escaut, Architecture, décor, jardins (1748-1789), 2001, Arras, Artois presses Université, 256 pages ;
  • Charles Gavard, Galeries historiques du Palais de Versailles, vol. 7, Imprimerie royale, (lire en ligne) ;
  • Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.

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