Charles de La Monneraye

personnalité politique française

Charles-Ange, comte de La Monneraye ( à Rennes, Ille-et-Vilaine[1] - à Vannes, Morbihan) était un militaire, historien et homme politique français du XIXe siècle, qui fut député du Morbihan à la fin du Second Empire et sous la IIIe République naissante, puis sénateur du même département à partir de 1876.

Charles de La Monneraye
Illustration.
Fonctions
Sénateur du Morbihan

(18 ans, 1 mois et 17 jours)
Élection
Réélection
Député du Morbihan à l'Assemblée nationale

(5 ans et 24 jours)
Élection
Député de la 1re circonscription du Morbihan au Corps législatif

(1 an, 3 mois et 12 jours)
Élection
Législature IVe
Prédécesseur Alexis Thomas-Kercado
Conseiller général du canton de Malestroit

(50 ans)
Prédécesseur Mathurin Le Goaëbde de Bellée
Successeur Amédée du Boisbaudry
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Rennes (Ille-et-Vilaine, France)
Date de décès (à 92 ans)
Lieu de décès Vannes (Morbihan, France)
Nationalité Drapeau de la France France
Père Pierre Bruno Jean de La Monneraye
Mère Marie Perrine Jeanne de La Grandière
Conjoint Louise Clotilde Marie Judith Robiou de Troguindy
Enfants Marthe
Marguerite
Jeanne Marie Juliette
Diplômé de École spéciale militaire de Saint-Cyr
Profession Militaire
Résidence Château du Clio

Biographie

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Jeunes années et carrière militaire

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Fils de l'amiral Pierre Bruno Jean de La Monneraye et de Marie Perrine Jeanne de La Grandière (fille de l'amiral Charles-Marie de La Grandière)[1],[2],[Note 1]. Il entre en 1821 au collège royal de Rennes, actuel lycée Émile Zola, puis en 1823 il intègre le collège des jésuites de Sainte-Anne-d'Auray. En septembre 1828, il obtient brillamment son admission à l'école royale militaire de Saint-Cyr. Il y sera intégré en novembre de la même année. Durant sa deuxième année d'instruction militaire, Charles de la Monneraye est affecté au château de Saint-Cloud, puis à Rambouillet, à la garde du roi Charles X. Il y fera la connaissance du jeune Henri d'Artois, duc de Bordeaux, futur comte de Chambord, alors âgé de 10 ans, dont il défendra plus tard l'accession au trône de France. Son classement de sortie de Saint-Cyr, dans la botte des vingt premiers, lui permit d'entrer à l'école de l'état-major, à laquelle il accéda le . Il en sortira classé 3e et débutera sa carrière militaire en tant que topographe au service de géographie des armées[3]. Il sera gradé capitaine en 1836, seulement âgé de 24 ans.

Il dut démissionner de l'armée pour motif familial en 1839[4].

Archéologue et historien

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Rentré vivre auprès de sa mère au château du Clyo, à Caro dans le Morbihan, Charles de la Monneraye se consacre à la gestion du domaine agricole familial et à l'étude des dolmens qui parsèment le département et la région bretonne[5]. Archéologue[6], il est l'un des premiers érudits à se passionner pour ces mystérieux empilement de pierres, dont on ne savait rien encore ou très peu de choses. Durant plusieurs années, il les répertoriera avec soin, les comparant, les décrivant, les mesurant et les dessinant.

Il se lance également dans l'étude du patrimoine religieux de la Bretagne des XIe et XIIe siècles. Il publie son premier essai consacré à ce sujet en 1849 : "Essai sur l'histoire de l'architecture religieuse de la Bretagne pendant la durée des XIe et XIIe siècles"[7]. Ce travail fut récompensé par une médaille d'or de l'Institut de France.

À cette époque le château familial du Clio, à quelques kilomètres de la cité médiévale de Malestroit, devient un lieu prisé des intellectuels bretons. S'y côtoient autour de Charles de la Monneraye Arthur de la Borderie, Louis Bizeul, Aurélien de Courson et bien d'autres membres éminents de l'Association Bretonne[8] avec lesquels il collabore à la publication de la Revue de Bretagne et de Vendée[9]. En 1883, il publiera un autre essai historique remarqué de ses contemporains : "La géographie ancienne et historique de la péninsule armoricaine[10]". Cet ouvrage, ainsi que ces travaux scientifiques suivants sur "les origines de la population française", lui vaudront d'accéder à la vice-présidence de la Société Polymathique de Morbihan en 1888[11]. Il en refusera la présidence par manque de temps à y consacrer.

Charles de la Monneraye était aussi un collectionneur d'objets anciens, notamment préhistoriques, glanés au fil de ses voyages et de ses recherches[5]. Ces artéfacts étaient regroupés et soigneusement classés dans un cabinet de curiosités occupant un des salons du château du Clio.

Carrière politique

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Dès 1842[12], Charles de la Monneraye est élu conseil général du canton de Malestroit, succédant à Mathurin Le Goaëbde de Bellée. Il sera réélu sans discontinuer pendant 50 ans, jusqu'en 1892. Au Conseil général du Morbihan, il occupera d'abord les fonctions de vice-président avant d'être élu une première fois président de l'assemblée départementale le 23 août 1851. Mais il laissera sa place un an plus tard au général de Lourmel[13], aide de camp de Napoléon III. Il sera cependant réélu président du Conseil général[6]sous la IIIe République, le 20 octobre 1874.

Fort de ce premier mandat local, Charles de La Monneraye se présentera comme candidat de l'opposition légitimiste, au Corps législatif, aux élections du dans la Ire circonscription du Morbihan qui ne recouvrait pas son canton d'élection initiale. Élu député[14] par 15 528 voix contre 13 269 au député sortant Thomas Kercado et 1 105 à Jules Simon, il siège dans le tiers-parti, sur les bancs du Centre gauche. Il vote pour la guerre contre la Prusse. Il conserve son mandat jusqu'au renversement du Second Empire et à la proclamation de la République le .

Réélu lors des élections à l'assemblée nationale du , qui entraînèrent la formation du gouvernement d'Adolphe Thiers, en remplacement du gouvernement de la Défense nationale présidé par le général Trochu, le 4e sur 10, par 56 711 voix, il siège alors sur les bancs de la droite légitimiste et se fait inscrire au Cercle des Réservoirs, l'un de ces groupes informels, qui, en l'absence de partis constitués, exerce la réalité de la vie parlementaire. Il signe la demande de rétablissement de la monarchie et l'adresse des députés syllabistes au pape. Il vote pour l'abrogation des lois d'exil, pour le pouvoir constituant, pour la démission de Thiers, pour le septennat, contre le gouvernement de Broglie, contre l'amendement Wallon et contre les lois constitutionnelles.

Il reste député jusqu'au et quitte l'Assemblée nationale à la suite de son élection le comme sénateur du Morbihan, par 220 voix (sur 335 votants). Il vote la dissolution de la Chambre demandée par le ministère de Broglie et combat les ministères républicains. Il est réélu au Sénat à deux reprises, au renouvellement triennal du (par 215 voix sur 327 votants) et à celui du (par 659 voix sur 944 votants). Il continue de combattre de ses votes à la Chambre haute la politique républicaine. Il se prononce contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (), contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, contre la procédure à suivre devant le Sénat à l'encontre du général Boulanger. Il démissionne le .

Charles de La Monneraye meurt le à Vannes, à l'âge de 92 ans.

Vie de famille

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Charles de La Monneraye épouse, le , Louise Clotilde Marie Judith Robiou de Troguindy, née en 1821, fille de Jean-Marie Robiou de Troguindy et de Marie Anne Hermine de Lambilly dont:

  • Marthe, religieuse Réparatrice.
  • Marguerite.
  • Jeanne Marie Juliette (1860-1909). Elle épouse le , Charles-Eugène-Édouard, marquis de Lespinay de Marteville de Pancy et lui donne 4 enfants: Madeleine (+1908), Anne-Marie (1882-1908), Paule (1886-1971)), et Yvan (1893-1924), dont postérité.

Propriétés

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Vers 1855[15], le comte Charles de La Monneraye achète les vestiges et les terres du château de Coët-an-Fao, situé à Séglien, édifié au XVIIIe siècle, à l’emplacement d’un ancien château construit en 1549 et d'un manoir mentionné dès le XIIIe siècle.

À partir des années 1860, il fait rebâtir le château Saint-Hubert (encore appelé château du Clyo ou Clio), datant de la seconde moitié du XVIe siècle, la belle demeure de famille, construite en pierre de taille, qu'il possède à Caro.

Armoiries

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  • d'or à la bande de gueules chargée de 3 têtes de lion d'argent et accostée de 2 serpents ailés d'azur.

Œuvres

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  • Charles de la Monneraye, Essai sur l'histoire de l'architecture religieuse en Bretagne pendant la durée des XIe et XIIe siècles, Rennes, Imprimerie de Mme de Caila, 1849
  • Charles de la Monneraye, Mémoires sur l'étude des villes et voies romaines en Bretagne, Bulletin archéologique de l'Association bretonne, Rennes, Verdier, 1849, p. 230 à 243

Notes et références

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  1. Il est héritier d'une famille de noblesse ancienne. René de La Monneraye, juge-garde héréditaire de la Monnaie de Rennes, conseiller du roi, anobli par Lettres patentes le 12 décembre 1666, maintenu dans sa noblesse en Bretagne le 12 janvier 1669. Jean de La Monneraye, seigneur du Bourgneuf, né en 1667, grand prévôt de Bretagne. Charles-Ange de La Monneraye, né à Rennes en 1812, président du conseil Général, député puis sénateur du Morbihan. Sévère-Marie de La Monneraye-de La Bourdonnaye-Montluc, né en 1830, adopté par son oncle maternel, Henri-Charles-Marie-Sévère, comte de La Bourdonnaye-Montluc, par acte du 15 juillet 1882, homologué le 9 août suivant par la cour d'appel de Rennes (Les deux branches de La Monneraye sont agréées par l'ANF le 30 novembre 1978) (Henri Frotier de La Messelière, Filiations bretonnes 1650-1912, t. 4 : Mek-Roua, Saint-Brieuc, Imprimerie Prudhomme, 1922-1923 (BNF 30469358), p. 79).

Références

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  1. a et b Archives municipales de Rennes, Registre des naissances (1812), cote 2E20, p. 25. Charles Ange de La Monneraye.
  2. « Généalogie de Charles Ange de La MONNERAYE », sur Geneanet (consulté le )
  3. Jean Martin, « Le Service géographique de l'Armée », L'Information Géographique, vol. 2, no 5,‎ , p. 206–207 (DOI 10.3406/ingeo.1937.6292, lire en ligne, consulté le )
  4. Aveneau de la Grancière, Paul (1862-1942), Le comte Charles de la Monneraye (1812-1904), Paris, Lafolye Frères,
  5. a et b « Caro », sur Médiathèque Départementale du Morbihan (consulté le ).
  6. a et b « 21 fevrier - 21/02/1892 Archives départementales du Morbihan, France », sur Archives départementales du Morbihan (consulté le )
  7. Charles de La Monneraye, Essai sur l'histoire de l'architecture religieuse en Bretagne. 1851 (lire en ligne)
  8. Charles de La Monneraye, Discours prononcé par M. de La Monneraye, président du Congrès de l'Association bretonne, réuni à Vannes en 1853, lors de la distribution des primes, en séance solennelle, le 2 octobre, impr. de C. Catel (lire en ligne)
  9. « 03 janvier - 03/01/1857 Archives départementales du Morbihan, France », sur Archives départementales du Morbihan (consulté le )
  10. Charles de La Monneraye, Géographie ancienne et historique de la péninsule armoricaine (la Bretagne), impr. de L. Prud'homme, coll. « Bulletin archéologique de l'Association bretonne », (lire en ligne)
  11. « Charles de La Monneraye (1812-1904) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  12. « 24 decembre - 24/12/1842 Archives départementales du Morbihan, France », sur Archives départementales du Morbihan (consulté le )
  13. Claude Lemercier, « Le général de Lourmel était dévoué à Napoléon III », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  14. Voir sa notice dans le Dictionnaire des députés, Tome 4, p. 398)
  15. Voir Patrimoine de Séglien, sur le site « Infobretagne »

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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