Bernard Lugan

historien français

Bernard Lugan, né le à Meknès, alors protectorat français du Maroc, est un historien français africaniste d'extrême droite.

Bernard Lugan
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Biographie
Naissance
Nom de naissance
Bernard Jean René LuganVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Mère
Gilberte Lugan (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Idéologie
Membre de
Conseil national de la résistance européenne (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Directeurs de thèse
André Bourde (d), Jean-Louis MiègeVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Distinctions
Prix M.-et-Mme-Louis-Marin (d) ()
Prix Daudet ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Il enseigne de 1982 à 2009 à l'université de Lyon III, où il est l'objet, à plusieurs reprises, de polémiques. Il a enseigné à l'École de guerre et aux Écoles de Saint-Cyr-Coëtquidan avant d'en être écarté.

Très isolé dans la communauté scientifique, Bernard Lugan est notamment controversé pour ses positions concernant le génocide des Tutsis en 1994, qu'il affirme ne pas avoir été programmé, à contre-courant du consensus sur le sujet.

Biographie

Né le 10 mai 1946 à Meknès au Maroc[1], pendant la période du protectorat français, Bernard Lugan effectue sa scolarité chez les oratoriens à Meknès[réf. nécessaire]. Il quitte le Maroc en 1959 pour Paris où son père a ouvert un cabinet d'avocat[réf. nécessaire]. Il poursuit ses études secondaires au lycée Claude-Bernard, puis au lycée de Saint-Cloud avant d'entamer des études de droit à l'université Paris-II[réf. nécessaire] et de s'orienter vers des études d'histoire à l'université de Paris X-Nanterre[2].

Parcours universitaire

Après avoir étudié l'histoire à Paris-X Nanterre, il travaille comme coopérant de 1972 à 1982, étant assistant d'histoire et de géographie à l'université de Butare[3]. Durant ce séjour, il soutient une thèse de 3e cycle sur l'économie rwandaise au XIXe siècle (1976)[3].

En 1982, il quitte le Rwanda dans des conditions assez obscures et est recruté à l'université Jean-Moulin-Lyon-III, via une procédure dérogatoire ouvertes aux anciens coopérants[3].

En 1991, Bernard Lugan quitte le Conseil national des universités[4] qu'il avait intégré trois ans plus tôt[5].

En 1993, le jour du Mardi Gras, il fait l'objet d'une polémique pour avoir fait cours sur une chanson paillarde raciste et sexiste. Son cours est perturbé par un groupe antifasciste, et Bernard Lugan fait, les semaines suivantes, surveiller son cours par des militants d'extrême droite[6],[3],[7].

En mars 2001, Bernard Lugan est promu « maître de conférences hors classe » sur le contingent de l'Université. Selon le rapport Rousso : « La décision provoque la colère des associations et même […] une pétition signée par plus de cinquante africanistes français dont certains sont assez connus[8]. »

Ils affirment dans la pétition : « Nous nous élevons avec vigueur contre cette distinction qui est susceptible de jeter le discrédit sur l'ensemble des études africanistes en France. En effet, qu'il s'agisse de l'Afrique du Sud, du Maroc ou de l'Afrique des Grands Lacs, les travaux de Bernard Lugan ne sont pas considérés comme scientifiques par la plus grande partie de la communauté universitaire. En revanche, à travers des articles élogieux et des interviews complaisantes, parus dans Minute, Présent et National Hebdo, ces travaux ont servi de support à des thèses défendant l'apartheid en Afrique du Sud, les fondements racialistes de l'histoire africaine et faisant l'apologie de la colonisation. Nous nous élevons donc contre cette promotion et demandons aux autorités compétentes de suspendre son application[8]. »

Ces universitaires dénoncent une « vision racialiste » de l'histoire (ses livres sur le Rwanda, le Maroc et l'Afrique du Sud sont visés)[9].

Sensibilité politique et influence

En 1968, il est membre de l'Action française (Restauration nationale), chargé des « commissaires d'AF », service d'ordre qui mène des opérations de commando contre les groupes d'extrême gauche et poursuit cette activité après 1968[10]. En 2022, il reste proche de l'Action française et est régulièrement présent à son camp d'été[11].

En 1988, il intègre le Conseil scientifique du Front national[12],[13].

En 1991, il participe à la rédaction d'un agenda nationaliste célébrant Hitler et Mussolini, puis organise un pèlerinage d'extrême droite à Martel[14], qui est finalement interdit[15] mais rassemble néanmoins une centaine de personnes[16].

En 2018, il intègre le « Conseil national de la résistance européenne », collectif qui regroupe des partisans de la théorie du grand remplacement soutenue par Renaud Camus[17].

Lors de l'élection présidentielle française de 2022, il conseille le candidat d'extrême droite Éric Zemmour sur l'Afrique[17],[18].

Il est vice-consul autoproclamé de Patagonie[19],[20]. Dans Minute, il regrette la Révolution française et loue Charles Maurras[17].

Malgré son isolement dans la communauté des historiens, il a la sympathie des cercles militaires[17],[21], notamment des officiers[18],[22], ayant enseigné à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr et donné des conférences à l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) avant d'y être déclaré persona non grata en 2015[23],[24]. Selon le journaliste Rémi Carayol, Bernard Lugan, qui cherche à promouvoir une approche essentialiste et paternaliste des peuples d'Afrique, exerce notamment une influence non négligeable sur les officiers qui dirigent l'opération Barkhane[25].

Activité universitaire

Bernard Lugan a traité notamment, dans ses travaux, de l'Afrique, et particulièrement du Rwanda, pays dans lequel il a mené des recherches archéologiques et auquel il a consacré ses deux thèses.

Opposé à toute forme de repentance historique, mais également critique à l'égard de l'impérialisme, Bernard Lugan considère que la colonisation n'a été qu'une parenthèse dans l'histoire du continent africain bien qu'elle ait bouleversé la vie de ses habitants. Par conséquent, il refuse d'en faire l'origine de tous les malheurs de ce continent. Dans son argumentation, il distingue notamment les colonisations du Maroc et de l'Algérie. Selon Bernard Lugan, le protectorat mis en place par Lyautey au Maroc fut le modèle d'une relation réussie entre Européens et colonisés, parce qu'il aurait été supposément respectueux des traditions de ce pays. La colonisation de l'Algérie représente pour lui un antimodèle pour avoir été fondée sur le mépris de la population, « l'utopie de l'assimilation » et l'idée de vouloir que l'Afrique ressemble au monde occidental au nom d'un universalisme est absurde. Dénonçant la colonisation pour avoir voulu modifier le socle social et familial de ce continent, il explique ainsi sa fascination pour l'Afrique du fait qu'elle est « autre »[26].

Certains de ses collègues de Lyon-III ont mentionné son « charisme d'enseignant, son goût de la provocation » et « ses propos critiquables sans être pour autant condamnables[27] ».

Activités médiatiques

Il dirige la revue par internet L'Afrique réelle[28][pertinence contestée].

En 1999, il signe pour s'opposer à l'intervention de l'OTAN dans la guerre du Kosovo la pétition « Les Européens veulent la paix », initiée par le collectif pro-serbe d'extrême droite Non à la guerre[29],[30].

Il a animé une émission mensuelle sur Radio Courtoisie[31]. Il est en outre un contributeur de Boulevard Voltaire[32]. En 2013, il participe au projet « Notre antenne », qui donnera naissance à TV Libertés l'année suivante[33].

En 2021, son audition en mars par la commission parlementaire sur l'opération Barkhane suscite une polémique[22],[21]. En octobre de la même année, il publie sur son blog un article niant le massacre du 17 octobre 1961[34].

Critiques des écrits de Bernard Lugan

Les travaux de Bernard Lugan ont fait l'objet de critiques de la part de plusieurs universitaires, notamment dans la revue Afrique & histoire[35]. Ces critiques sont de plusieurs ordres.

Des erreurs

Ces critiques affirment que de nombreuses et importantes erreurs factuelles seraient présentes dans ses travaux[36]. Ainsi dans son compte rendu de l'ouvrage Le safari du Kaiser (écrit en collaboration avec Arnaud de Lagrange), René Pélissier parle de plusieurs dates fausses, d'une « méconnaissance de la situation locale » et décrit un livre au « parti hybride mi-romancé, mi-historique » marqué par la « nostalgie d'une « mystique teutonique » »[37].

D'après la sociologue Sophie Pontzeele, Bernard Lugan ne choisirait que les sources favorables à sa conception des choses, utilisant essentiellement les sources coloniales pour décrire les sociétés africaines, et en particulier rwandaise[38]. Selon elle, il n'est pas « un spécialiste du Rwanda reconnu par ses pairs » et ses thèses sont disqualifiées « auprès des chercheurs spécialistes de la région des Grands lacs africains »[39].

En , le journaliste Rémi Carayol le présente comme « considéré comme un imposteur par ses pairs, mais comme une référence par nombre d’officiers français »[40].

Défense du colonialisme

Selon Catherine Coquery-Vidrovitch, professeure à l'université Paris-VII, Bernard Lugan « multiplie les ouvrages les plus tendancieux sur l'histoire de l'Afrique » et « vise à présenter la colonisation française comme un bienfait de l'humanité »[41].

L'historien Francis Arzalier établit à partir des écrits de Bernard Lugan, et aussi de ses activités de militant du parti d'extrême droite le Mouvement national républicain, qu'il est l'un des représentants de ce « négationnisme colonial » actif à l'université de Lyon-III[31].

Refus de l'historisation

Pour Jean-Pierre Chrétien, le travail de Bernard Lugan est « excessif et marginal ». Il s'oppose à l'idée, qu'il prête à Bernard Lugan, d'une Afrique anhistorique marquée par « un ordre naturel africain » caractérisé par « la domination de certains et par la soumission des autres », par « une perception du temps radicalement différente », par « des rites et des danses »[42].

Selon Jean Terrier, Bernard Lugan « dé-historise ainsi radicalement le ‘fait ethnique’ et lui donne une dimension d’extrême stabilité diachronique que n’ont pas manqué de mettre en cause les ethnologues »[43].

Racialisme et racisme

Les critiques portent sur l'usage du concept de « race » pour distinguer certaines populations africaines, tout particulièrement les Hutu et Tutsi. Ainsi Marcel Kabanda, chercheur en histoire africaine, affirme que l'interprétation de Bernard Lugan sur le conflit Hutu-Tutsi se fonde sur le postulat d'une « domination raciale »[44] reposant sur « un ensemble de présupposés qui mériteraient d'être documentés, vérifiés, explicités, expliqués » et ne répondant pas aux connaissances de la « génétique actuelle »[45].

Selon Nicolas Bancel, maître de conférences à l'université Paris XI et vice-président de l'ACHAC (Association pour la connaissance de l'histoire de l'Afrique contemporaine) : « Bernard Lugan, rejeté par la quasi-totalité des africanistes, représente le courant le plus radical de la pensée racialiste. C'est le prêt-à-penser raciste, qui doit expliquer tous les conflits interafricains actuels par le déterminisme de la race. Inutile de dire que des chercheurs ont, depuis longtemps, fait litière de cette explication. L'essentialisation des différences ethniques est un processus politique, dont la genèse est coloniale »[46].

En , l'historien Alain Ruscio critique les travaux de Bernard Lugan et estime qu'il aurait pour thèse « l’infériorité naturelle des habitants du continent africain » et « ravive la vieille rengaine de l’incapacité de l’Africain à accepter toute rationalité qui a tant servi de justification à la présence coloniale ». Pour Ruscio, Lugan n'a comme seule critique de la colonisation que celle lui reprochant un « excès d'humanisme »[17].

Philippe Lavodrama évoque « Bernard Lugan, l’historien raciste, avocat de l’apartheid »[47].

Publications

Ouvrages historiques

Essais

Romans historiques

Nouvelles

Satire

Prix

Notes et références

  1. Moukoko, Pierre E., Relations Afrique-France : les gâchis français: Plaidoyer pour un changement de paradigme dans la politique africaine de la France., Paris, L'Harmattan, , 462 p. (ISBN 978-2-343-19375-5), p. 31
  2. Rémi Carayol, « Le « continent noir » et l’éminence grise: Bernard Lugan, l’africaniste de l’armée française », Revue du Crieur, vol. N°17, no 3,‎ , p. 48 (ISSN 2428-4068 et 2649-7565, DOI 10.3917/crieu.017.0048, lire en ligne, consulté le )
  3. a b c et d Henry Rousso, Commission sur le racisme et le négationnisme à l'université Jean-Moulin Lyon III : Rapport à Monsieur le Ministre de l'Éducation nationale, Paris, La Documentation française, , 263 p. (ISBN 2-213-62368-6, lire en ligne), page 71
  4. « Proche de l'extrême droite M. Lugan quitte le conseil national des universités », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Le Nouveau Conseil national des universités », Nouvelles de l'Archéologie, vol. 30, no 1,‎ , p. 20–21 (lire en ligne, consulté le )
  6. « Incidents avec l'extrême droite à l'université Lyon-III Le " folklore " de Bernard Lugan », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « Des étudiants accusent l'université Lyon-III de complaisance à l'égard d'enseignants d'extrême droite », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. a et b Rousso 2004, p. 219.
  9. « Des africanistes dénoncent la promotion d'un historien de Lyon-III proche de l'extrême droite », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Rousso 2004, p. 72 : « C'est un ancien membre de l'Action française : il a eu en charge les « commissaires d'AF », sorte de service d'ordre, qui mène des opérations de commando contre les groupes d'extrême gauche, en 1968 et après, alors que cette mouvance est en plein déclin. » Le rapport cite également à ce sujet l'interview de Bernard Lugan à National Hebdo en 1995. Gautier 2002, p. 319 mentionne qu'à la Restauration nationale, il dirigeait un « service d'ordre. ».
  11. Emmanuel Casajus, « Jeunes d’Action française en mouvement », La Vie des idées,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Florence Haegel, Partis politiques et système partisan en France, Paris, Presses de Sciences Po, , 460 p. (ISBN 2724610016, lire en ligne), Chapitre 7 - Le Front National comme « entreprise doctrinale » Alexandre Dézé pages 255 à 284
  13. Extrait du chapitre : " (...) le Conseil scientifique (CS) du FN, créé en décembre 1988 à l’initiative de Bruno Mégret et de Jean-Yves Le Gallou et réunissant un peu plus d’une trentaine de membres Le Conseil scientifique (CS) regroupe des intellectuels issus de la plupart des courants d’extrême droite (comme le contre-révolutionnaire Bernard Lugan, maître de conférences en histoire à l’Université LyonIII,...)"
  14. « Dans le Lot Un pèlerinage d'extrême droite met Martel en émoi », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Le pèlerinage d'extrême droite est interdit à Martel. », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. « Une centaine de personnes sont venues au " pèlerinage " interdit de Martel (Lot). », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. a b c d et e Alain Ruscio, « Qui est Bernard Lugan,le « conseiller Afrique » d’Éric Zemmour ? »  , sur histoirecoloniale.net, (consulté le )
  18. a et b Yabiladi.com, « France : Bernard Lugan, un «africaniste contesté» choisi comme conseiller par Zemmour », sur www.yabiladi.com (consulté le )
  19. Jean Raspail, Adiós, Tierra del Fuego, , p. 134
  20. Xavier Cheneseau, « Patagon », sur le blog xavier.cheneseau, (consulté le )
  21. a et b « L’Assemblée nationale aurait donc besoin d'un africaniste d’extrême droite pour comprendre le fiasco de Barkhane... », sur L'Humanité, (consulté le )
  22. a et b Rémi Carayol, « L’Assemblée nationale auditionne un africaniste d’extrême droite », sur Mediapart (consulté le )
  23. Rémi Carayol, « Avec Bernard Lugan, retour vers le futur pour l’armée française - Série », sur Afrique XXI, (consulté le )
  24. Rémi Carayol, « Le « continent noir » et l’éminence grise, Bernard Lugan, l’africaniste de l’armée française », Revue du Crieur,‎ , p. 48 (lire en ligne  )
  25. Rémi Carayol, Le mirage sahélien : La France en guerre en Afrique. Serval, Barkhane et après ?, Paris, La Découverte, , 326 p. (ISBN 9782348075469, présentation en ligne), p. 61-62.
  26. « Il était une fois l'Afrique », sur LEFIGARO, (consulté le )
  27. Témoignages sur l'enseignement de Bernard Lugan recueillis auprès de collègues par la Commission sur le négationnisme et le racisme à l'université Lyon 3 : Rousso 2004, ch. 3 « Le noyau d'extrême droite », p. 72/263.
  28. Mirabel, « Mirabel : revue L'Afrique réelle : La lettre africaine de Bernard Lugan », sur reseau-mirabel.info (consulté le ).
  29. Renaud Dély, « L'extrême droite ratisse large contre les frappes de l'Otan. Le «Collectif non à la guerre» a tenu une réunion proserbe hier soir », sur liberation.fr, .
  30. Renaud DELY, « Le piège à gauches de l'extrême droite. Des personnalités signent un appel puis se récusent. », sur Libération (consulté le )
  31. a et b Francis Arzalier, « Le négationnisme colonial, de l’Université à la littérature de gare », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, no 99,‎ , p. 37–48 (ISSN 1271-6669, DOI 10.4000/chrhc.1273, lire en ligne, consulté le ).
  32. Aude Lancelin- Marianne, « Pauvre Voltaire ! », sur www.marianne.net, 2013-02-26utc05:00:02+0200 (consulté le )
  33. « Jean-Michel Dubernard se retire d'un projet de télé d'extrême droite », sur Lyon Capitale, (consulté le ).
  34. Nicolas Bernard, « 17 octobre 1961 : quand Bernard Lugan nie le massacre des Algériens », sur Conspiracy Watch | L'Observatoire du conspirationnisme, (consulté le )
  35. Misères de l’afro-pessimisme, Dossier coordonné par Jean-Pierre Chrétien, cairn.be, Afrique et Histoire, no 3, 2005
  36. Chrétien 2005, p. 196-198
  37. R. Pélissier, compte rendu dans Politique étrangère, 1988, 53, 3, p. 787-788
  38. Sophie Pontzeele, Burundi1972/Rwanda1994 : l'efficacité dramatique d'une reconstruction idéologique du passé par la presse, thèse Lille 1er juin 2004, p. 70 : « Dans l'ensemble de son ouvrage, il [B. Lugan] fonde la plupart de ses affirmations sur des citations et des références à des auteurs sans évoquer la nature des enquêtes, des recherches ou des observations qui ont permis à ces derniers de construire leurs analyses. Les observateurs du Rwanda qu'il cite le plus souvent à l'appui de ses thèses ont écrit durant la période coloniale »
  39. « Quant à Bernard Lugan, il défend la thèse d’une origine raciale différente pour les deux principales composantes de la population rwandaise. Cet universitaire français, connu pour ses liens avec l’extrême droite et sa nostalgie du colonialisme, ne peut guère être considéré comme un spécialiste du Rwanda reconnu par ses pairs. Toutefois, la disqualification de ses thèses auprès des chercheurs spécialistes de la région des Grands lacs africains ne l’empêche pas de jouir d’autres sources de légitimité. Sur le plan éditorial, la diffusion de ses ouvrages sur le génocide au Rwanda lui assure une certaine notoriété. Sa nomination en qualité d’expert auprès du Tribunal pénal international sur le Rwanda lui confère également une reconnaissance institutionnelle. Enfin, nous le mentionnons parce qu’il fut le seul universitaire à signer une tribune dans les colonnes du Figaro, pendant le génocide, en tant qu’« expert » de l’Afrique. Ceci illustre bien le fait que la légitimation médiatique de l’« expert » et sa consécration dans le champ académique sont loin d’aller de pair. en l’occurrence, il semble que l’autorité reconnue par Le Figaro au discours de Bernard Lugan doive beaucoup à sa proximité idéologique avec les analyses « historiques » du journal. » Sophie Pontzeele, « Le schème de la « guerre ethnique » dans la médiatisation des crises africaines : Burundi 1972 et Rwanda 1994 », Les Cahiers du journalisme, 18, 2008, p. 173-174
  40. Rémi Carayol, « Avec Bernard Lugan, retour vers le futur pour l’armée française »  , sur Afrique XXI, (consulté le )
  41. Catherine Coquery-Vidrovitch, « Études africaines en France : une histoire à revisiter » dans Pensée sociale critique pour le XXIe siècle. Mélanges en l'honneur de Samir Amin, L'Harmattan, 2003, p. 58.
  42. Chrétien 2005, p. 188 qui cite ici Lugan 2003.
  43. Jean Terrier, « Culture et types de l’action sociale », Revue européenne des sciences sociales [Online], XL-122 | 2002, Online since 09 December 2009, connection on 27 August 2015. URL : http://ress.revues.org/635 ; DOI : 10.4000/ress.635 « Lugan dé-historise ainsi radicalement le ‘fait ethnique’ et lui donne une dimension d’extrême stabilité diachronique que n’ont pas manqué de mettre en cause les ethnologues. Jean-Loup Amselle, par exemple, revendique la nécessité d’une approche historique du phénomène ethnique. Il souligne les enjeux politiques qui tournent historiquement autour de la problématique ethnique, en suggérant par exemple qu’on peut légitimement percevoir l’ethnicité comme une création coloniale dont le concept, préexistant à la chose pour l’informer ensuite, a servi à justifier des entreprises de division systématique menées par les pouvoirs coloniaux. »
  44. Il renvoie notamment au texte « Une domination raciale » dans B. Lugan, Histoire du Rwanda, Paris, Bartillat, 1997, p. 115-116.
  45. Marcel Kabanda, in Afrique et Histoire, 3, 2005, p. 200-201.
  46. « Les médias français face au Rwanda. De l'intervention française de 1990 au génocide », Africultures, 1er septembre 2000.
  47. Philippe Lavodrama, « La déraison raciste : afropessimisme imaginé et sémantique de la victimisation-stigmatisation : Quelques notes », dans Victorien Lavou Zoungbo et Marlène Marty (dir.), Imaginaire racial et projections identitaires, Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, coll. « Études », , 445 p. (ISBN 978-2-35412-403-8, DOI 10.4000/books.pupvd.31814, lire en ligne), p. 245–262

Voir aussi

Bibliographie

Utilisée pour la rédaction de l'article

Complémentaire

Articles connexes

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