André Darrigade
André Darrigade, né le à Narrosse près de Dax dans les Landes, est un coureur cycliste français. Surnommé « Le Lévrier des Landes », il est considéré comme l'un des plus grands routiers-sprinteurs de tous les temps.
Surnoms |
Le Lévrier des Landes, le Landais bondissant, Dédé |
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2 championnats Champion du monde sur route 1959 Champion de France sur route 1955 23 étapes sur les grands tours Tour de France (22 étapes) Tour d'Italie (1 étape) 3 classements annexes de grands tours Classement par points du Tour de France 1959 et 1961 Prix de la combativité du Tour de France 1956 Classiques Tour de Lombardie 1956 Courses par étapes Critérium national 1959 |
Professionnel de 1951 à 1966, il est notamment champion de France sur route en 1955 et champion du monde sur route en 1959. Il construit sa légende sur les routes du Tour de France en remportant 22 étapes dont cinq lors des premières étapes, en portant le maillot jaune pendant 19 étapes, et en s'adjugeant le classement par points du Tour de France en 1959 et 1961 ainsi que le premier Prix de la combativité en 1956. Il remporte également une étape du Tour d'Italie et le Tour de Lombardie en 1956.
Biographie
modifierDarrigade, surnommé le « Lévrier des Landes », gagne ses premiers galons au Vélodrome d’Hiver à Paris en battant, dans la Grande Finale de la Médaille, la veille des 6 Jours, le futur champion du monde de sprint, Antonio Maspes[1]. Il participe à 14 tours de France, avec 22 étapes gagnées, en portant très souvent le maillot jaune, et en gagnant 2 fois le maillot vert à Paris. Darrigade est champion de France sur route en 1955, vainqueur du Tour de Lombardie en 1956, vainqueur des Six jours de Paris en 1957 et 1958 avec Jacques Anquetil et Ferdinando Terruzzi.
Il est champion du monde sur route à Zandvoort en 1959 : dérogeant à ses habitudes, il se lance, le , à 222 kilomètres de l’arrivée dans une échappée matinale, qui ne sera jamais reprise. Il devance au sprint l'Italien Michele Gismondi et le Belge Noël Foré et revêt le maillot arc-en-ciel.
Il est devenu l’un des piliers de l’équipe de France sur le Tour de 1951, et deviendra l’un des lieutenants préférés de Jacques Anquetil. Dans le Tour de France 1956, lors de l'étape Luchon-Toulouse, une crevaison suivie d'une mésentente avec le directeur technique de l'équipe de France, Marcel Bidot, l’a privé d’une victoire dans cette épreuve.
Un drame le marquera toute sa vie : le 19 juillet 1958 au Parc des Princes après 5 jours en jaune et deux victoires d’étape, André Darrigade fonce vers la victoire dans les 200 derniers mètres quand il heurte à pleine vitesse l’intendant du Parc des Princes, Constant Wouters âgé de 69 ans, cherchant à repousser des photographes massés trop près des coureurs et qui avait lui-même posé le pied sur la piste. Darrigade le percute plein fouet et leurs crânes s’entrechoquent. Wouters décède quelques jours plus tard. Darrigade souffre d’une fracture du crâne et de côtes brisées. L’Italien Pierino Baffi remporte cette dernière étape tragique[2],[3].
Dix-neuf étapes en jaune, une victoire finale qui lui échappe à cause d’une crevaison en 1956 lors de l’étape Luchon-Toulouse, un titre de champion de France en 1955, un Tour de Lombardie en 1956 et un titre de champion du Monde en 1959 : André Darrigade est un cycliste complet, à la fois équipier modèle et caractère bien trempé quand il joue sa carte personnelle.
Le directeur technique de l'équipe de France Marcel Bidot dira : « André n'était pas un routier-sprinter courant à l'économie. Il a pour mission de gagner des étapes, de viser le maillot vert et il le remporte deux fois, mais quand il se présentait sous la flamme rouge du dernier kilomètre, il accomplissait un gros travail au service du leader et il était parfois émoussé. S'il avait couru pour son propre compte et si la malchance l'avait épargné, il aurait gagné dix étapes de plus. J'ai souvent pensé à son dramatique accident du Parc des Princes en 1958. C'est une image qui ne s'effacera jamais de ma mémoire. Ce garçon attachant parlait le langage de l'équipe de France. C'est tout le contraire d'un individualiste. J'ai pour lui la plus haute estime. »[4] De par son palmarès et ses performances, il est considéré comme le plus grand sprinteur français de l'histoire[5],[6].
Ses différentes équipes
modifierDarrigade porte successivement les couleurs de « La Perle-Hutchinson » (1951-1955), « Bianchi-Pirelli» (1955-1957), « Helyett-Potin » (1956-1957), « Helyett-Leroux » (1958-1960), « Alcyon-Leroux » (1961), « Gitane-Leroux-Dunlop » (1962), « Margnat-Paloma-Dunlop » (1963-1965), « Kamomé-Dilecta-Dunlop » (1966).
Famille
modifierSon frère cadet Roger Darrigade est aussi un cycliste professionnel. Ils ont couru dans la même équipe pendant quelques années. Avant cela, les deux frères ont été champions de France la même année en 1955, André en professionnel et Roger en amateur.
Le , il épouse Françoise avec qui il aura deux enfants, Éric et Patrick, puis deux petits-enfants, Pierre et Alexandre.
Palmarès
modifierPalmarès amateur
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Palmarès professionnel
modifierRésultats sur les grands tours
modifierTour de France
modifierAndré Darrigade fait partie des coureurs ayant remporté au moins 10 étapes individuelles ainsi que des coureurs ayant remporté au moins deux étapes du Tour de France sur plus de dix années.
Il cumule 22 victoires d'étapes durant les tours des années 1953, 1955, 1956, 1957, 1958, 1959, 1960, 1961, 1962, 1963 et 1964. Ce qui signifie qu'il est celui qui a remporté des étapes sur le plus grand nombre de tours différents. Soit en tout 11 Tours de France dont 10 consécutifs de 1955 à 1964, record qui a survécu malgré les supers champions qui ont suivi.
Il a porté le maillot jaune pendant 19 étapes tout au long de sa carrière.
14 participations
- 1953 : 37e, vainqueur de la 12e étape
- 1954 : 49e
- 1955 : 49e, vainqueur de la 6e étape
- 1956 : 16e, vainqueur de la 1re étape, vainqueur du prix de la combativité, maillot jaune pendant 6 étapes
- 1957 : 27e, vainqueur des 1re, 3e (contre-la-montre par équipes), 21e et 22e étapes, maillot jaune pendant 1 étape
- 1958 : 21e, vainqueur des 1re, 9e, 15e, 17e et 22e étapes, maillot jaune pendant 5 étapes
- 1959 : 16e, vainqueur du classement par points, vainqueur des 1re et 11e étapes, maillot jaune pendant 2 étapes
- 1960 : 16e, vainqueur de la 5e étape
- 1961 : 32e, vainqueur du classement par points, vainqueur des 1rea, 2e, 13e et 20e étapes, maillot jaune pendant 1 étape
- 1962 : 21e, vainqueur de la 2ea étape, maillot jaune pendant 4 étapes
- 1963 : abandon (16e étape), vainqueur de la 12e étape
- 1964 : 67e, vainqueur des 2e et 18e étapes
- 1965 : 93e
- 1966 : 62e
Tour d'Italie
modifier2 participations
Résultats sur les classiques « Monuments »
modifierRésultats aux Championnats du monde
modifier- Lugano 1953 : 17e
- Frascati 1955 : abandon
- Copenhague 1956 : 13e
- Waregem 1957 : 3e
- Reims 1958 : 3e
- Zandvoort 1959 : vainqueur
- Sachsenring 1960 : 2e
- Berne 1961 : abandon
- Salò 1962 : 16e
- Renaix 1963 : 4e
- Sallanches 1964 : abandon
Distinctions
modifier- « Prix Orange » 1956.
- Officier de l'ordre du Mérite sportif. En 1959, il est médaillé de l'Académie des sports et est fait officier du Mérite sportif.
- Il reçoit la médaille de Première Classe du Mérite Cycliste en 1959 puis le grade de commandeur en 1974.
- Médaille de la jeunesse, des sports et de l'engagement associatif, or le 1er .
- Chevalier de l'ordre national du Mérite le [7].
- Chevalier de la Légion d'honneur le [8].
- Prix National du Fair Play de l’AFSVFP en 1999.
- Gloire du sport promotion 2001[9].
- Oscar d’honneur Sud Ouest 2014[10].
Hommages
modifier- Le , la ville de Dax inaugure le stade omnisports André-Darrigade[11].
- Le , la ville de Granville appose une plaque commémorative, 32, rue Aristide-Briand en honneur de sa victoire d'étape lors du Tour de France 1957[12].
- Le , une statue monumentale de 6,70 mètres de hauteur à son effigie est inaugurée dans sa ville natale de Narrosse en honneur de sa victoire au Championnat du monde 1959[13].
- La ville de Narrosse rebaptise la route longeant la ferme où il a grandi avec son frère Roger, route des frères Darrigade.
- Lors du Tour de France 2018, il est le parrain de la 20e étape du Tour de France 2018 entre Saint-Pée-sur-Nivelle et Espelette[14].
- André Darrigade est le parrain de l’exposition « Tour de France en Pays Basque 1906-2018 » présentée par le Musée Basque de juillet à [15],[16].
- Le dimanche , une randonnée cyclotouriste « La Darrigade » est organisée à Narrosse pour fêter les 90 ans du champion[17].
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Roger Bastide, Caïds du vélo : Anquetil, Darrigade, Geminiani, Stablinski, Solar, (1re éd. 1971), 279 p.
- Jean-Paul Ollivier, Darrigade, le lévrier des Landes, Éditions Sud Ouest, , 223 p. (ISBN 978-2-905983-99-2)
- Jean-Paul Ollivier, André Darrigade, la véridique histoire, Glénat, , 252 p. (ISBN 978-2-7234-2178-2)
- Didier Béoutis, André Darrigade, le landais bondissant, Éditions ITF, , 247 p. (ISBN 978-2-37851-012-1)
- Christian Laborde, Darrigade, Éditions du Rocher, , 292 p. (ISBN 978-2-268-10385-3)
- Jacques-Olivier Boudon, André Darrigade, le landais volant, Éditions Memoring, , 164 p. (ISBN 979-10-93661-47-6)
Articles connexes
modifier- Championnat du monde de cyclisme sur route masculin
- Statistiques des victoires d'étapes du Tour de France
- Statistiques du maillot jaune du Tour de France
- Classement par points du Tour de France
- Prix de la combativité du Tour de France
- Palmarès du Tour de France
- Grand tour (cyclisme)
- Sprint (cyclisme)
- Tour de Lombardie
- Critérium du Dauphiné
- Gloire du sport
- Surnoms de coureurs cyclistes
Notes et références
modifier- Petites histoires secrètes du Tour... sur Google Livres.
- https://www.lefigaro.fr
- https://www.republicain-lorrain.fr/
- Jacques Augendre, Petites histoires secrètes du Tour..., Place des éditeurs, , 382 p. (ISBN 978-2-263-06995-6, lire en ligne).
- Arnaud Démare est-il le plus grand sprinter français depuis 1945 ?
- Pénurie de sprinteurs français sur le Tour de France
- Décret du 9 mai 1988 portant promotion et nomination à l'ordre national du Mérite
- Décret du 13 juillet 1993 portant promotion et nomination
- « Gloires du sport par promotions », sur site de la FISF.
- « Cyclisme : enfin un Oscar pour André Darrigade », sur sudouest.fr, .
- « Cyclisme : la légende André Darrigade en images », sur www.sudouest.fr, (consulté le ).
- « Darrigade, vainqueur d'étape à Granville en 1957, honoré », sur ouest-france.fr, .
- « Une statue pour André Darrigade, l’immortel « Lévrier landais » », sur sudouest.fr, .
- « Tour de France 2018 au Pays basque : des dictées avec Darrigade et Poulidor », sur sudouest.fr, .
- « A Bayonne, le Musée basque célèbre le Tour de France », sur sudouest.fr, .
- « Tour de France en pays basque 1906-2018 ».
- « À 90 ans, le champion cycliste landais André Darrigade a toujours la tête dans le guidon », sur sudouest.fr, .
Liens externes
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- Ressources relatives au sport :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :