2e régiment de chasseurs à cheval (France)
Le 2e régiment de chasseurs à cheval est une unité de cavalerie de l’armée française, créée sous l’Ancien Régime le sous le nom de dragons de Fimarcon. Après la mort du marquis de Firmacon lors de la bataille de Saint-Denis en 1687, le régiment prend le nom de Barbezières du nom de son nouveau mestre de camp.
2e régiment de chasseurs à cheval | |
Création | |
---|---|
Dissolution | 1998 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | Régiment de chasseurs à cheval |
Rôle | Cavalerie légère |
Devise | In utroque Tremendus « Il est craint en tout lieu » |
Inscriptions sur l’emblème |
Eylau 1807 Wagram 1809 La Moskova 1812 Solférino 1859 La Marne 1914 Mézières 1918 |
Anniversaire | Saint Georges |
Guerres | Campagne de Russie Première Guerre mondiale |
Décorations | Médaille d'Or de la ville de Milan |
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En 1692, il prit le nom de d’Estrades, en 1705 celui de Belle-Isle. En 1706, Belle-Isle-dragons surprend un corps de trois régiments de cuirassiers et leur fait plus de 300 prisonniers, dont 27 officiers. En récompense de cet exploit, le régiment est autorisé à porter les sabres des cuirassiers qu’il a défaits.
En 1709, le comte de Belle-Isle est nommé mestre de camp général des dragons, et cède son régiment au chevalier de Bonnelle, dont il garde le nom jusqu’en 1727, année où il devient Armenonville-dragons, pour devenir en 1738 Argence-dragons, puis Surgères-dragons, toujours du nom du mestre de camp propriétaire.
En 1745, il devient d’Aubigné, puis Choiseul en 1761, Custine en 1763 et Lescure en 1780.
En 1784, il devient Montmorency-dragons, et est transformé en régiment de chasseurs par l’ordonnance du et prend, avec le deuxième rang dans l’arme, le nom de Chasseurs des Evêchés.
Le , il prend le nom de 2e régiment de chasseurs à cheval.
Pendant les guerres de la Révolution, il combat aux armées du Rhin et de Rhin-et-Moselle. Il se distingue à la bataille de Pfrim, le , à celle de Reuchen, le , à celle de Rastadt le , à Ettlingen, le , à Heidenheim an der Brenz le 11 août 1796.
Après la paix de Campo-Formio, il fait partie de l’armée des côtes de l’Océan, puis est envoyé à l’armée de Naples. Il participe à la bataille de la Trebbia, puis à celle de Novi (1799)
Attaché à l’armée de Réserve en 1800, il prend part à la campagne d’Italie et reste en Toscane jusqu’à la paix de Lunéville.
Envoyé en 1803 au camp de Bruges (aile droite du camp de Boulogne) il fait partie de la brigade de cavalerie légère du 3e corps (Davout) pendant les campagnes de 1805, 1806 et 1807.
Il participe à la bataille d’Auerstaedt et à celle d’Eylau.
En 1809, il appartient, avec le 7e régiment de hussards et le 1er de chasseurs à cheval, à la brigade Jacquinot et combat à Abensberg (), à Landshut, à Eckmühl, à Raab et à Wagram.
Il prend part à la campagne de Russie de 1812 (brigade Pajol, avec le 9e régiment de chevau-légers lanciers) et combat à Ochmiana, à Smolensk et à la Moskowa .
Partiellement reconstitué après les désastres de la retraite de Russie, il n’aligne en que 98 chevaux, faisant partie de la brigade de cavalerie légère du Général Guyon. Le , il compte 360 chevaux dans les rangs. Il combat à Bautzen et à Leipzig.
Le , les débris du 2e régiment de chasseurs à cheval, qui ne compte plus que 95 chevaux, concourt à la formation du 1er régiment provisoire de cavalerie légère, avec les 1er, 3e et 6e régiments de chasseurs à cheval. Ce régiment provisoire participe à la campagne de France de 1814 et combat notamment à Champaubert.
Devenu Chasseurs de la Reine en 1814, le régiment redevient 2e régiment de chasseurs aux Cent Jours. Il est affecté au 5e corps d’observation, et ne prend donc pas part à la campagne de Belgique.
Intégré avec le 1er régiment de chasseurs à cheval au sein du 1er-2e régiment de chasseurs en 1998 il a été définitivement dissous en 2009.
Les escadrons et les pelotons du groupe d'escadrons du 2e chasseurs se sont déployés sur tous les théâtres avec l'armée de terre, en République de Côte d'Ivoire, au Tchad, au Sénégal, au Liban, au Kosovo ou en Afghanistan, prouvant encore sa devise : In utroque tremendus.
Création et différentes dénominations
modifierLe 2e Régiment de Chasseurs, créé en 1673, s’est illustré lors des batailles de l’Empire et a combattu au cours de la Première Guerre mondiale.
C'est l'un des quatorze vieux corps de Louis XIV. En 1706, après la bataille de Calcinato, il a été autorisé à prendre le sabre (fourreau en cuivre, poignée en fer) dit « à la Montmorency » qu'il a conquis sur les Hongrois et a conservé ce sabre jusqu'en 1815.
Les maréchaux de Belle Isle, Baraguay d'Hilliers et Regnault de Saint-Jean d'Angély ont servi dans ses rangs.
- 1673: Fimarcon-Dragons
- 1678: Barbezières-Dragons
- 1692: D'Estrades-Dragons
- 1705: Belle-Isle-Dragons
- 1709: Bonnelles-Dragons
- 1727: D'Armenonville-Dragons
- 1738: D'Argence-Dragons
- 1742: Surgères-Dragons
- 1745: D'Aubigné-Dragons
- 1761: Choiseul-Dragons
- 1763: Custine-Dragons
- 1780: Lescure-Dragons
- 1784: Montmorency-Dragons
- 1788: Chasseurs des Evêchés
- 1791: 2e régiment de chasseurs à cheval
- 1814: Chasseurs de la Reine
- 1815: Dissous
- 1815: Chasseurs des Alpes
- 1825: 2e régiment de chasseurs à cheval
- 1831: Dissous
- 1831: 2e régiment de chasseurs à cheval
- 1927: Dissous
- 1945: 2e régiment de chasseurs à cheval[réf. nécessaire]
- 1946: Dissous[réf. nécessaire]
- 1964: 2e régiment de chasseurs
- 1997: 2e groupe d'escadrons du 1er - 2e régiment de chasseurs
- 2009: Dissous
Chefs de corps
modifierChefs de corps 2e Regiment de Chasseurs
- 1791 : colonel Meillonas (Antoine-Bernard-Constance)
- 1792 : colonel Guy Coustard de Saint-Lo (**)
- 1792 : colonel Broglie (Auguste-Louis-Joseph Broglie)
- 1792 : colonel Pierre Garnier de Laboissière (**)
- 1794 : chef-de-Brigade Croutelle (Jean-Baptiste)
- 1801 : chef-de-Brigade Jean Le Marois (**)
- 1803 : colonel Ignace François Bousson
- 1807 : colonel Jean Nicolas Éloi Mathis (*)
- 1812 : colonel François Garnier de Laboissière (*)
- 1815 : colonel Antoine Brincard (*)
- 1815 : colonel Robert Dubreuil (Benjamin-Louis)
- 1896-1900 : colonel Révérard (Émile Charles Louis) (*)
- 1901-1907 : colonel Philipon de la Madeleine
- au : colonel Léon Roussel
- au : lieutenant-colonel ((puis colonel par DM du ) Jean Baptiste Michelon
- au : lieutenant-colonel Jacques Antoine Chassoux
- : colonel Ferdinand Prosper Vieillard
- 1919 Durosoy Maurice Adhémar. - colonel, nommé chef de corps le
- 1922 - 1926 colonel Gabriel Corrard des Essarts
- 1964 : Chevalier
- 1966 : Deutz Darragon
- 1966 : Leroux
- 1970 : Poisson
- 1972 : Chevalier
- 1974 : Girard
- 1976 : Decès
- 1978 : de La Ruelle (*)
- 1980 : Voruz (*)
- 1982 : Chauveau de Quercize
- 1984 : Boucher (**)
- 1986 : Auvy
- 1988 : Francart (**)
- 1991 : Paris de Bollardière (**)
- 1993 : Absolut de La Gastine (+)
- 1995 : Le Jariel des Chatelets (***)
Officiers Commandant le groupe d'escadrons 2e Chasseurs
- 1998 : Heck
- 1999 : Berg
- 2001 : Dumont Saint Priest (**)
- 2003 : Billard
- 2005 : Chevreul
- 2007 : Lajouanie (*)[1]
(*) Officier qui devint par la suite général de brigade. (**) Officier qui devint par la suite général de division.
Historique des garnisons, combats et batailles du 2e régiment de chasseurs à cheval
modifierGuerres de la Révolution et de l'Empire
modifier- 1792-94 : Armée du Rhin
- 1793 : Bouxwiller, Reichshoffen [3], Wissembourg, siège de Landau, Combat de Iakrim ().
- 1794 : Kaiserlautern, Gemersheim, Mayence, prise de la redoute de Zahlbach
- 1795-97 : Armée de Rhin-et-Moselle
Combat de Schrobenhausen ()
- 1800 : Bataille du pont du Loc'h
- 1800 : Armée de Réserve
- 1805-07 : Grande Armée -
- 1805 :
- 1806 :
- 1812 : Campagne de Russie
- 1813 : Campagne d'Allemagne
- 1814 : Campagne de France
Colonels tués ou blessés en commandant le régiment pendant cette période : Colonel Bousson: blessé le
Officiers blessés ou tués en servant au 2e RCC entre 1808 et 1814 :
- Officiers tués : 1
- Officiers morts de leurs blessures : 9
- officiers blessés : 62.
Il devient pendant la Première Restauration le régiment de chasseurs de la Reine. Pendant les Cent-Jours, il rejoint l'armée du Rhin et combat lors de la bataille de La Souffel[8].
De 1815 à 1848
modifierIl est recréé à Vienne le sous le nom de régiment de chasseurs des Alpes (no 2). Il redevient 2e régiment de chasseurs à cheval en 1825[8].
En 1831, il est transformé en 2e régiment de lanciers mais est recréé par renommage du 7e régiment de chasseurs à cheval[8].
En 1847, il participe à la reddition d'Abdelkader lors de la conquête de l'Algérie[8].
Deuxième République
modifierSecond Empire
modifierEn 1859, il est à l'armée d'Italie lors de la campagne d'Italie. Il participe au combat de Novare puis aux batailles de Magenta et de Solférino[8].
Le régiment s'installe en 1863 en garnison à Rouen puis en 1865 rejoint Paris[réf. nécessaire].
En 1870, il est en garnison à Auch, qu'il quitte fin juillet avec cinq escadrons pour rejoindre l'armée du Rhin à Metz[9]. Il participe aux batailles de Borny et de Rezonville. Lors de la bataille de Saint-Privat, le 1er escadron, assurant l'escorte du maréchal Bazaine, contre-charge plusieurs escadrons du 15e régiment d'uhlans et du 7e régiment de hussards. Ce même escadron participe plus tard à la charge du général Forton contre le 7e régiment de cuirassiers[8].
De 1870 à 1871, il participe au siège de Paris[réf. nécessaire]. Le régiment combat à l'armée de la Loire[8].
Le dépôt d'Auch fournit entre septembre 1870 et janvier 1871, quatre escadrons qui rejoignent des régiments de marche de cavalerie[9].
De 1871 à 1914
modifierLe , le régiment rejoint Pontivy où il reste jusqu'en 1927.
Première Guerre mondiale
modifierAffectations
modifier
1914
modifier1915
modifier1916
modifier1917
modifier1918
modifierEntre-deux-guerres
modifierLe régiment est dissous le [10].
Après 1945
modifierLe régiment est recréé en 1964[réf. souhaitée]. Du au , il est en garnison à Orange puis à partir du à Thierville-sur-Meuse. Il fait partie de la 4e division blindée de 1967[11] à 1985.
Réduit le à un groupe d'escadrons du RC 80 (régiment de 80 chars) 1er/2e chasseurs, il reste à Thierville-sur-Meuse, où il est dissous en 2009.
Traditions et uniformes
modifierÉtendard
modifierIl porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[12] :
Sa cravate est décorée :
- Médaille d'Or de la ville de Milan
Insigne
modifierCet insigne a été adopté (entre 1970 et 1972) après la recréation du régiment à Orange en 1964 (avec alors un premier insigne représentant un lion passant de sable sur un écu parti de gueules et de sinople en rappel des chasseurs des Flandres) et sa réinstallation à Verdun en 1967.
"Ecu ancien de gueules chargé de deux sabres hongrois en sautoir brochant une crosse d'évêque d'argent. En pointe surbrochant le tout croissant du même. Sur un chef de sinople à deux hermines de sable et chiffre 2 d'argent soutenu d'une banderole du même la devise : IN UTROQUE TREMENDUS. Insigne homologué sous le numéro G 2263.
Les deux sabres en sautoir sont des sabres dits à la Montmorency, le colonel de Montmorency-Laval étant Mestre de camp quand le régiment est devenu Régiment de Chasseurs à Cheval en 1788 et quand l'Empereur a confirmé le privilège exclusif au 2e Chasseurs de porter ce sabre conquis par le régiment lors de la bataille de Calcinato en Italie pendant la guerre de succession d'Espagne.
La crosse épiscopale (malencontreusement tournée à l'envers : il s'agit en fait ici d'une crosse d'abbé) rappelle le titre "Chasseurs des Evêchés (Verdun, Toul et Metz)" porté de 1788 à 1791.
Les hermines en chef rappellent le dernier stationnement du 2e Régiment de Chasseurs à Pontivy avant sa dissolution en 1927.
Le croissant dans le bas de l'insigne est une discrète évocation du 2e Chasseurs d'Afrique qui a constitué l'essentiel de l'encadrement du régiment lors de sa recréation à Orange avec le 11e Cuirassiers en 1964.
Devise
modifierIn utroque tremendus (Il est craint en tout lieu)
Devise des dragons de Custine, adoptée lors de la création de l'insigne actuel en 1970-72 (colonel Poisson).
Uniformes sous la Révolution et le Premier Empire
modifierPersonnalités ayant servi au 2e RCC
modifier- Étienne Tardif de Pommeroux de Bordesoulle (1771-1837), entré au service, au 2e RCC, en 1789.
- Eugène d'Astorg (1787-1852), sous-lieutenant en 1804
- Les maréchaux Baraguay d'Hilliers et Regnault de Saint-Jean d'Angely
- Le général de Labareyre (chef d'escadron de 1840 à 1846)
- Léopold Niel (1846-1918), général de brigade (1897), capitaine au 2e RCC en 1880
- Antoine Berlon(1890-1981), sous-lieutenant avant la Première Guerre mondiale.
- Marc Martin-Siegfried (1911-1990), Compagnon de la Libération.
Sources et bibliographie
modifier- Roland Jehan et Jean-Philippe Lecce, Encyclopédie des insignes de l'arme blindée cavalerie, t. 2 : Les chasseurs à cheval, Coudray-Macouard, Cheminements, , 389 p. (ISBN 978-2-844-78708-8, OCLC 470798220)
- Pierre Dufour, Les chasseurs de Lorraine : 1er-2e régiment de chasseurs, Panazol, Lavauzelle, , 277 p. (ISBN 978-2-702-51495-5)
- Historique du 2e régiment de chasseurs, Mamers, H. Charles-Lavauzelle, , 16 p., lire en ligne sur Gallica.
- Lagadec Yann, "Des cavaliers dans la Grande Guerre. Le 2e régiment de chasseurs à cheval de Pontivy (1914-1919)", dans Evanno Yves-Marie et Lagadec Yann (dir.), Les Morbihannais à l'épreuve de la Grande Guerre, Vannes, Département du Morbihan/UTA, 2017, p. 51 à 90.
Notes et références
modifier- Décret du 28 avril 2022 portant nomination d'officiers généraux (lire en ligne)
- [1]
- Mémoire de guerre à Reichshoffen
- « Battle of Rastatt, 5 July 1796 », sur historyofwar.org (consulté le ).
- « Battle of Neresheim, 11 August 1796 », sur historyofwar.org (consulté le ).
- « Battle of Biberach, 2 October 1796 », sur historyofwar.org (consulté le ).
- « histoire-empire.org/1809/urfah… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Ministère de la Guerre, Historiques des corps de troupe de l'armée française (1569-1900), Paris, Berger-Levrault, (lire en ligne), p. 548-549
- Aristide Martinien, La mobilisation de l'armée, mouvement des dépôts (armée active) du 15 juillet 1870 au 1er mars 1871 : guerre de 1870-1871, Paris, L. Fournier, , 463 p. (lire en ligne), p. 265-266
- Auguste Édouard Hirschauer, « Annexe 2 : Notice Historique », dans Rapport fait au nom de la Commission de l'armée, chargée d'examiner le projet de loi adopté par la chambre des députés, relatif à la constitution des cadres et effectifs de l'armée, Impressions du Sénat (no 263), (lire en ligne), p. 214-215
- Gérard Domange, Verdun aujourd'hui, 1946-1978, OCCE, coll. « Dossiers documentaires meusiens », (ISBN 978-2-307-62659-6, lire en ligne), p. 48-49
- Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Liste de régiments français
- Grades de l'Armée de terre française
- Formation des trois armées de Paris en 1870