Traduction technique

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Qu’est-ce que la traduction technique ?

Bien qu'elle représente une importante part de marché dans le secteur de la traduction, la traduction technique reste un mystère pour le grand public[réf. nécessaire]. À la différence de la traduction littéraire, celle-ci concerne la traduction de textes spécialisés appartenant à des domaines techniques.

Les domaines de traduction

Voici les principaux domaines de traduction technique parmi les 25 domaines recensés par la SFT (Société Française des Traducteurs) :

Domaine médical

Domaine très complexe et très technique, qui n'admet aucune erreur. Le traducteur a tout intérêt à faire appel à un expert pour consolider ses connaissances.

Types de documents :

  • rapports médicaux
  • textes réglementaires, études de toxicité, documents de pharmacovigilance
  • notices médicales
  • essais cliniques
  • comptes rendus de conférences
  • publications d'experts
  • revues de presse

Domaine juridique

Pour réussir dans ce domaine, il faut avoir une bonne connaissance du droit français et international.

Types de documents :

  • statuts d'entreprises, actes de sociétés, pactes d'actionnaires, PV d'assemblées, rapports de gestion, accords de confidentialité
  • actes notariés, actes de procédures, actes d'huissiers
  • diplômes, brevets, pièces administratives
  • actes de mariage, naissance, décès

Domaine informatique

Dans ce domaine on parle de "localisation" et non de traduction. Avec l'outil informatique qui ne cesse d'évoluer, la demande en localisation est croissante.

Types de documents :

  • site web
  • logiciel en lui-même et sa documentation, aide en ligne
  • communiqué de presse IT

Domaine économique et financier

Dans ce domaine, le jargon utilisé est bien spécifique et un traducteur doit en avoir une certaine expérience car ce sont des documents décisionnaires.

Types de documents :

  • communiqués financiers
  • bilans, comptes de résultats, business plans, états de trésorerie
  • notes d'opérations, émission d'actions
  • produits financiers, documentation et fiches de produits financiers
  • comptes rendus de réunions, assemblées générales, rapports de gestion

Domaine technique

La terminologie est primordiale dans ce domaine et le traducteur doit être capable de se renseigner auprès de sources fiables.

Types de documents :

  • documentation technique, schémas, procédés
  • brevets
  • fiches produit
  • rapports d'experts
  • modes d'emploi de machines, systèmes
  • manuels de procédure, normes et protocoles
  • cahiers des charges

L’importance de la terminologie

Le traducteur ne doit pas seulement avoir une parfaite maîtrise de ses langues de travail, il doit aussi connaître parfaitement la terminologie du domaine dans lequel il traduit. Un traducteur doit donc avoir des compétences en recherches documentaires et s'informer en permanence via Internet ou dans des ouvrages spécialisés. Un bon traducteur dispose aussi d'un réseau d'experts auxquels il peut s'adresser en cas de doute. Dans ce métier, l'erreur est proscrite. Une mauvaise interprétation d'un manuel d'utilisation d'un équipement médical, par exemple, peut avoir des conséquences graves. Lorsqu'un traducteur commet ce type d'impair, sa réputation s'en voit ébranlée et il se peut qu'il perde de nombreux clients.

Le processus de traduction

Le processus de traduction suit une méthodologie rigoureuse :

  1. Réception du projet.
  2. Établissement du devis et des délais, validation par le client.
  3. Constitution d'un glossaire terminologique multilingue, validation par le client (lors de cette étape le client fournit parfois son propre glossaire terminologique et parfois même un guide de style à respecter dans un souci de cohérence).
  4. Phase de traduction, éventuelles questions à poser au client.
  5. Première révision par un traducteur-réviseur. Il s'agit ici de faire un premier contrôle orthographique et de vérifier la cohérence entre le texte source et le texte cible.
  6. Relecture technique, réalisée si possible par un expert. On ne regarde plus que le texte cible.
  7. Contrôle qualité "Linguistic Sign-off" : dernier contrôle qualité qui inclut la vérification de la mise en page.
  8. Livraison au client.

Les outils d’aide à la traduction

Avec l'avènement de l'Internet et l'ère de l'informatique, le métier de traducteur technique a évolué considérablement. Sur le marché, on trouve désormais de nombreux "outils d'aide à la traduction" comme SDL Trados Studio 2009, Similis, Wordfast, OmegaT, Déjà vu, Transit, SDLX, etc. Ces logiciels fonctionnent sur le principe des mémoires de traduction. Une mémoire de traduction est une base de données linguistique qui enregistre au fur et à mesure le travail du traducteur pour une réutilisation ultérieure. Toutes les traductions y sont ainsi stockées (sous forme de paires langue source-langue cible appelées « unités de traduction ») et réutilisées. Plus une mémoire est alimentée, plus la traduction des documents ultérieurs est accélérée, ce qui permet au traducteur d'accepter davantage de missions et d'augmenter son chiffre d'affaires. Des outils de terminologie sont généralement utilisés en conjonction avec les mémoires de traduction.

Les mémoires de traduction sont évidemment un atout lorsqu'une entreprise désire recycler tous ses manuels traduits au préalable.

Il n'en reste pas moins que lorsqu'une jeune entreprise en haute-technologie désire débuter un processus de traduction pour la première fois, l'élaboration de fiches terminologiques peut s'avérer ardue et fastidieuse.

Cette étape est d'autant plus difficile lorsque les traducteurs et réviseurs, mandatés d'accomplir ce travail, sont disséminés à travers le globe terrestre.

La situation peut se compliquer davantage si l'entreprise veuille élaborer un lexique particulier qui lui est propre. Dans ce cas-là :

  • Une validation par un ingénieur, employé de l'entreprise, est plus que nécessaire.
  • Une collaboration ininterrompue est de mise entre les différents intervenants.
  • Les questions/réponses doivent être acheminées rapidement malgré les décalages horaires.
  • Une gestion de projets réduite au minimum est nécessaire afin de cerner les coûts.

Dans une telle situation, un outil terminologique simple n'est d'aucune utilité et il faudrait envisager un outil terminologique d'une nouvelle génération dit Évolué pour venir au secours des équipes virtuelles.


Attention à ne pas confondre traduction assistée par ordinateur (la machine facilite le travail de l'homme) et traduction automatique (l'homme utilise et révise le travail de la machine).

Le traducteur technique

Pour mener à bien sa mission de traduction, le traducteur technique doit allier à la fois rigueur, précision et compréhension.

Son statut

Le traducteur technique peut avoir différents statuts.

  • Traducteur indépendant, ou « freelance » (terme anglais)
  • Traducteur interne, ou « in-house » (terme anglais)
    • dans une agence de traduction,
    • au sein d’une entreprise appartenant à un secteur d’activité impliquant des traductions.

Quelques rares opportunités existent dans la fonction publique (ministères, Nations unies, Union européenne, etc.), mais celles-ci sont accessibles sur concours.

La rémunération

La rémunération du traducteur peut se faire sur différentes bases : au mot, à la page, au contrat, etc. Selon une étude de la SFT, près de 94 % des missions de traductions sont facturées au mot. Viennent ensuite la facturation à la page, au temps passé ou bien encore au feuillet de 1 500 caractères. Il peut y avoir d'importants écarts de prix en fonction de la technicité d'un texte mais aussi de la rareté de la langue.

Sa formation

  • Parcours universitaires : Master professionnel spécialisé dans la traduction (bac+5). Il en existe plusieurs en France dont 5 appartenant au réseau EMT "European Master's in Translation" qui est un label de qualité accordé par l'Europe lorsque la formation répond à tous les critères en matière de bonnes pratiques et de professionnalisation.

Il est aussi possible d'opter pour une double formation : un diplôme dans un domaine de spécialité (le droit, l'économie, etc.) ajouté à un master en traduction spécialisée.

Bien entendu, certains professionnels du métier n'ont jamais fait d'études spécialisées dans la traduction mais sont devenus traducteurs après une reconversion. En effet, un expert dans un domaine spécifique et qui aurait toutes les compétences linguistiques et rédactionnelles requises, a toutes les chances de réussir sa reconversion.

La plupart de ces formations impliquent la réalisation de stages en entreprise. Ceux-ci sont très importants pour l'insertion professionnelle des futurs traducteurs et permet aussi à ces jeunes diplômés de tirer leur épingle du jeu au moment de se faire une place dans le monde de la traduction.

Voir aussi

Sources