Max Guedj

aviateur français, héros de la France libre
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Max Guedj, né Jean Max Maurice Guedj le à Sousse (Tunisie) et mort le en Norvège, est un aviateur français libre de la Seconde Guerre mondiale, Compagnon de la Libération, mort en héros en service aérien commandé au-dessus de la Norvège.

Max Guedj
Max Guedj

Surnom Maurice
Naissance
Drapeau de la Tunisie Sousse, Tunisie
Décès (à 31 ans)
Drapeau de la Norvège Leirvik, Norvège
Mort au combat
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau de la France France
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Arme  FAFL
 Royal Air Force
Grade Wing Commander
Années de service 1940 – 1945
Commandement Squadron RAF No. 143 (en)
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Légion d'Honneur

Compagnon de la Libération
Croix de guerre 1939-1945
Médaille de la Résistance française
Distinguished Service Order
Distinguished Flying Cross

Biographie

Max Guedj est né le à Sousse en Tunisie, de Félix Guedj (1885-1942) et de Gilberte Sultan (1893-1981). Il grandit à Casablanca au Maroc dans une famille juive, sioniste[réf. souhaitée], de nationalité française et aisée[1]. Son père, Félix Guedj, avocat, a combattu de 1914 à 1917 ; il devient bâtonnier de l'Ordre des avocats du barreau de Casablanca[2]. En 1929, la famille s'installe à Paris.

Passionné d'aviation, Max Guedj passe le baccalauréat au lycée Janson de Sailly, puis suit des études de droit également à Paris, jusqu'à devenir docteur en droit, puis avocat[3],[4]. Il voyage en Russie et en Allemagne[4], publiant quelques articles de presse.

Il effectue son service militaire à la base aérienne de Metz-Frescaty[5], aux archives (1934-1935). Celle -ci est alors sous l'autorité de l'Armée de terre (l'Armée de l'air est créée précisément en 1934). Il assouvit sa passion en s'inscrivant à l'aéroclub de Casablanca et obtient son brevet de pilote civil en 1938[4].

Il est mobilisé à la déclaration de guerre, en 1939, comme soldat de 2e classe au 2e régiment de zouaves à Meknès. En 1940, il est sergent au Maroc dans une unité de la DCA (1940)[4].

Démobilisé en août de la même année, Max Guedj retrouve le barreau. Déçu par l'Armistice de juin 1940 et voulant rejoindre la France Libre, il se munit d'un faux passeport et prétexte une plaidoirie à Tanger, qui lui permet de quitter le continent africain pour rejoindre Lisbonne, en territoire neutre. De là, il gagne l'Angleterre le 6 septembre 1940, via Gibraltar, et s'engage immédiatement dans les FAFL (section d'aviation des FFL) comme élève-pilote, le 26 septembre 1940. Il adopte le pseudonyme de « Jean Maurice » pour éviter des représailles contre sa famille restée en Afrique du Nord[3].

 
Chasseur Bristol Beaufighter.

Après une période d’entraînement dans les écoles de la RAF, notamment à l'école de pilotage d'Odiham où il est promu aspirant[6], à Sywell avec le lieutenant instructeur Édouard Pinot et à Shawbury, en août 1941 il est nommé sous-lieutenant. Lieutenant en décembre 1941, il rejoint le Coastal Command pour y piloter des chasseurs-bombardiers bimoteurs Bristol Beaufighter et De Havilland Mosquito. Il est affecté au Squadron 248 en . Ce sont, d'après ses propres mots, les plus heureux moments de sa vie[4]. Il vole avec le navigateur Flight sergeant Charles Clayton Corder[7].

Il prend part à l’attaque du croiseur allemand Prinz Eugen (), puis effectue de nombreuses missions en Norvège, en Méditerranée (Malte, août 1942), dans l’Atlantique.

Il apprend la mort de son père, victime de sévices en prison le 15 octobre 1942, par ordre du gouvernement de Vichy[3].

Le 10 mars 1943, durant sa 71e mission de guerre, il abat un avion ennemi au-dessus du golfe de Gascogne ; blessé, avec l'aide de son navigateur et un moteur en moins, il revient poser son avion en catastrophe à la base aérienne de Predannack. La bravoure et la valeur exceptionnelles valurent au Pilot Officer Maurice le respect et l’admiration des Britanniques[8],[3]. De mars 1943 à février 1044, il est instructeur à l'école de tir aérien (OTU 132, Air Firing Flight), basée à l'aérodrome d'East Fortune. En septembre 1943, il est capitaine de l'Armée de l'air puis commandant en février 1944. Dans la RAF, il est promu au grade de Wing Commander (lieutenant-colonel) en , l’un des plus élevés atteint par un étranger dans la RAF. Il est décoré de deux DFC (Distinguished Flying Cross) et d’une DSO (Distinguished Service Order), la première attribuée à un aviateur français. Cité six fois à l'ordre de l’Armée de l’air et des Forces françaises libres, il reçoit les plus hautes décorations françaises[4].

Le , il décolle de la base aérienne de Banff pour sa dernière mission : l'attaque d'un pétrolier de 6 000 tonnes apportant de l'essence d'aviation à haut degré d'octane pour les avions stationnés sur les aérodromes ennemis du nord de la Norvège. Cette mission peut raccourcir de deux mois la durée de la guerre[9]. La difficulté est que le navire se trouve dans le port de Leirvik. Max Guedj attaque à la tête de dix-neuf De Havilland Mosquito appartenant aux Squadrons 235 et 248, en dépit d'un barrage antiaérien tendu par quatre navires d'escorte et de l'interception réalisée par vingt chasseurs Focke-Wulf Fw 190. L'avion du Wing Commander « Maurice », le K/143, est vu la dernière fois avec trois FW 190 à ses trousses[8]. Touché au moteur gauche, l'avion du commandant de l'Armée de l'air[10] Max Guedj disparaît dans l'eau à 11h36.

Fiancé à Maria, il est le père de la romancière Sarah Dars[11], spécialiste du sanskrit et auteur de romans policiers.

Décorations

Hommages

 
Esplanade Max-Guedj à Paris.

Articles connexes

Notes et références

  1. Véronique Chemla, « Max Guedj (1913-1945), héros méconnu de la France libre », (article publié en une version concise dans Actualité juive), (consulté le )
  2. Clostermann, 1951, p. 198.
  3. a b c et d Icare no 152, « Les pilotes de chasse de 39-45 », 1995.
  4. a b c d e f et g « Max GUEDJ », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
  5. https://fr.everand.com/article/542839851/Max-Guedj-1913-1945-Ce-Heros-Meconnu-De-La-France-Libre
  6. https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/max-guedj
  7. https://www.tracesofwar.com/persons/69684/Corder-Charles-Clayton.htm
  8. a et b Lisa Decamps, « MAX GUEDJ », sur Mémoires de résistances, (consulté le )
  9. Clostermann, 1951, p. 206.
  10. https://www.aerosteles.net/stelefr-paris-guedj
  11. https://www.mahj.org/fr/decouvrir-collections-betsalel/bracelet-30409
  12. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  13. Marcel Marzac, Max Guedj, un héros de la guerre 39/45. Barreau des avocats de Casablanca. 1951
  14. https://www.aerosteles.net/stelefr-evreux-guedj
  15. https://www.calameo.com/cesa/books/0069402888ddd7befd97
  16. https://www.traditions-air.fr/texte/parrains_promos_biographies_EMA45-84.htm
  17. https://www.france-libre.net/category/stele-des-123-fafl-disparus/
  18. https://www.aerosteles.net/stelefr-letreport-fafl
  19. https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/_depot_mdh/_depot_front/articles/4634/livret-sur-les-combattants-africains_doc.pdf

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes