Bataille de Hama (2024)
La bataille de Hama se déroule du au pendant l'offensive rebelle de 2024 en Syrie, au cours de la guerre civile syrienne. Elle s'achève par la victoire des rebelles de Hayat Tahrir al-Cham et de l'Armée nationale syrienne, qui prennent la ville de Hama aux forces du régime syrien et de ses alliés.
Date |
- (5 jours) |
---|---|
Lieu | Hama |
Issue | Victoire des rebelles |
Abdel Karim Mohammad Ibrahim (en) Souheil al-Hassan Uday Ghassah † |
Abou Mohammed al-Joulani Abou Hassan al-Hamwi[1] |
Inconnues | Inconnues |
Inconnues | Inconnues |
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- Offensive rebelle de 2024 en Syrie
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Coordonnées | 35° 08′ 00″ nord, 36° 45′ 00″ est | |
---|---|---|
Contexte
En 2011, au début de la guerre civile syrienne, la ville de Hama, marquée par le massacre de 1982, est le théâtre de manifestations particulièrement importantes contre le régime de Bachar el-Assad. L'armée syrienne reprend le contrôle de la ville en août, après avoir massacré plus de 200 manifestants[2]. Entre 2012 et 2017, les rebelles lancent plusieurs offensives au nord de Hama, mais ils ne parviennent pas à prendre pied dans la ville.
Déroulement
Fin , les rebelles syriens du commandement des opérations militaires (coalition armée dominée par Hayat Tahrir al-Cham) et de l'Armée nationale syrienne s'emparent de la ville d'Alep et réalisent une avancée fulgurante dans le nord de la Syrie (en)[3]. Le , ils prennent les villes d'Abou Douhour, Maarat al-Nouman, Kafranbel, Khan Cheikhoun, Morek, Kafr Zita, Latamné, Souran, Taybat al-Imam et entrent dans Hama[4],[5], dont ils ne parviennent pas à s'emparer sur le moment[6]. Dans la nuit du au , l'armée syrienne les repousse une quinzaine de kilomètres plus au nord, reprenant au passage Souran et Taybat al-Imam. Le , le chef de la sécurité militaire de Hama, Uday Ghassah, est tué dans une frappe de drone sur sa voiture, à Souran, alors qu'il effectuait une visite d'inspection des axes autoroutiers de la région avec le chef d'état-major de l'armée syrienne, Abdel Karim Mohammad Ibrahim (en)[7],[8]. L'aviation russe poursuit également ses frappes, mais mobilisée par sa guerre en Ukraine, elle ne dispose plus que d'une dizaine d'appareils en Syrie (contre 35 au début de son intervention dans le pays en 2015)[9].
Le , le commandement des opérations militaires relance son offensive sur Hama et parvient à reprendre Souran et Taybat al-Imam dans la nuit[10],[11]. Le , il coupe les routes reliant Hama à Al-Suqaylabiyya et Salamyeh[12] et parvient à progresser jusqu'aux abords de la ville[13],[14]. Les forces du régime lancent une contre-attaque pendant la nuit et repoussent les rebelles[15]. Ces derniers reprennent cependant leur progression au cours de la journée du 4 décembre et commencent à envelopper Hama sur les ailes ouest et est[16]. Selon l'OSDH, des « combats féroces » ont alors lieu trois à quatre kilomètres de la ville[16]. L'armée syrienne concentre ses forces sur la colline de Zein al-Abidine, à cinq kilomètres au nord de la ville, où elles oppose une forte résistance avec l'appui de son aviation et celle de la Russie[6],[17],[18]. Cependant, celle-ci ne parvient pas à arrêter la progression des rebelles, qui s'emparent de la colline au cours de la nuit[6].
Le , les rebelles prennent Hama[19],[20],[21]. L'armée du régime de Bachar el-Assad publie un communiqué, dans lequel elle reconnaît avoir perdu le contrôle de la ville[18]. Hama tombe ainsi aux mains de l'opposition, pour la première fois depuis le début de la guerre civile[6].
Conséquences
Lors de la prise de la ville, le chef de Hayat Tahrir al-Cham, Abou Mohammed al-Joulani, publie une vidéo dans laquelle il promet de s'abstenir de tout acte de vengeance : « Au nom d'Allah, le miséricordieux, le compatissant, je vous informe, mes frères, que vos frères, les combattants moudjahidines, ont commencé à entrer dans la ville de Hama pour nettoyer la plaie qui perdure en Syrie depuis 40 ans. Je demande à Dieu tout-puissant que ce soit une conquête sans vengeance, mais une conquête pleine de miséricorde et de fraternité, Dieu en soit loué. »[22],[23],[18],[6].
Les rebelles prennent le contrôle de la prison, théâtre huit ans plus tôt d'une mutinerie des rebelles syriens qui y sont incarcérés, et libèrent des milliers de détenus[6],[20]. Certains d'entre eux étaient emprisonnés depuis des décennies[19]. Ainsi, Ali Hassan Ali, un Libanais arrêté par l'armée syrienne en 1985 sur des soupçons d'appartenance au mouvement d'unification islamique du cheikh Chaabane, est libéré après 39 ans de détention[24],[25].
Vidéographie
- [vidéo] Syrie : après la prise d'Alep et de Hama, quels défis pour Hayat Tahrir al-Cham ?, France 24, 5 décembre 2024.
Notes et références
- (ar) « سوريا .. الكشف عن هوية وزير الدفاع », El Khabar, (consulté le )
- Nada Bakri, Civilian Toll Is Mounting in Assault on Syrian City, The New York Times, 4 août 2011.
- Laure Stephan, En Syrie, fulgurante offensive rebelle sur Alep, dans un Proche-Orient en pleine recomposition, Le Monde, 30 novembre 2024.
- (ar) « المعارضة السورية توسّع سيطرتها بحلب ومقاتلات روسية تقصف أحياء بالمدينة », Al Jazeera, (consulté le )
- (ar) Ethem Emre Özcan, Ömer Koparan, Mehmet Burak Karacaoğlu, Ahmet Karaahmet et Mohammad Kara Maryam, « بعد سيطرتها على حلب وكامل إدلب.. قوات المعارضة السورية تتقدم نحو حماة », Agence Anadolu, (consulté le )
- Camille Neveux, « Syrie : les rebelles ciblent Hama après Alep, le régime Assad promet une «contre-attaque» », Libération, (consulté le )
- (ar) « مقتل رئيس فرع الأمن العسكري بحماة بطائرات مسيرة », Syria TV (en), (consulté le )
- (ar) « لحظة مقتل رئيس فرع الأمن العسكري في حماة العميد عدي غصة عبر طائرة مسيرة ( فيديو ) », sur Aks Alser (ar), (consulté le )
- « Syrie : Ce que l'on sait de l'offensive rebelle à Alep », France 24, (consulté le )
- (en) Wissam Selim et Adnan Emam, « احتدام المعارك بين قوات النظام السوري وفصائل المعارضة في حماة », The New Arab (en), (consulté le )
- (ar) « "ردع العدوان" تتقدم في ريف حماة الشمالي والنظام يستعد لهجوم مضاد (شاهد) », sur Arabi21, (consulté le )
- (ar) « فصائل المعارضة تقطع أوصال حماة », Enab Baladi, (consulté le )
- Les rebelles avancent vers une ville-clé du centre de la Syrie, AFP, 3 décembre 2024.
- Syrie: les rebelles "aux portes" de Hama, la population fuit (ONG), AFP, 3 décembre 2024.
- Face aux rebelles, l'armée syrienne lance une contre-offensive près de Hama, AFP, 4 décembre 2024.
- Syrie : les rebelles encerclent quasi-totalement la ville de Hama, selon une ONG, France 24 avec AFP, 4 décembre 2024.
- Résistance "acharnée" de l'armée syrienne aux rebelles à Hama, selon une ONG, AFP, 5 décembre 2024.
- Syrie : les rebelles affirment être entrés dans Hama, l’armée syrienne reconnaît en avoir perdu le contrôle, Le Monde avec AFP et Reuters, 5 décembre 2024/
- Laure Stephan et Madjid Zerrouky, Syrie : avec la perte de Hama et la progression rapide des rebelles vers Homs, le régime d’Al-Assad essuie des revers cinglants, Le Monde, 6 décembre 2024.
- « Les rebelles entrent dans Hama, l'armée reconnaît avoir perdu cette ville-clé », L'Orient-Le Jour, (lire en ligne)
- Luc Mathieu et Camille Neveux, Offensive en Syrie : la rébellion s’empare de Hama et s’ouvre la voie vers Homs, Libération, 5 décembre 2024.
- « Syrie: «Pas de vengeance», promet le chef de la coalition rebelle après la prise de Hama », Le Figaro, (consulté le )
- Le chef de la coalition rebelle promet qu'il n'y aura "pas de vengeance" après la prise de Hama, AFP, 5 décembre 2024.
- (ar) « تحرير 100 لبناني من معتقلات الأسد بعد 40 عاما... هل يعودون إلى عائلاتهم؟ », Al Sumaria (en), (consulté le )
- William Christou,‘He has come out an old man’: joy and grief as loved ones released from Assad prisons, The Guardian, 7 décembre 2024.