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'''Jean-Claude Gallotta''', né le {{date|7|avril|1950}} à [[Grenoble]]<ref name="50CC">{{en}} ''Fifty contemporary choreographers'', Martha Bremser, éditions [[Routledge]], [[Abingdon]], 1999, {{ISBN|0-415-10363-0}}, pp-115-118</ref>, est un [[danseur]] et [[chorégraphe]] [[France|français]]. Après un séjour à [[New York]] de 1976 à 1978, où il étudie auprès de [[Merce Cunningham]], il fonde en 1979 avec des artistes de Grenoble dont Robert Seyfried, Henry Torgue et [[Mathilde Altaraz]], son assistante et compagne, le groupe Émile-Dubois avec lequel il va réaliser dès lors ses plus importantes chorégraphies. Parmi celles-ci peuvent être cités ''[[Ulysse (ballet)|Ulysse]]'' (revisité à quatre reprises), ''Mammame'', ''Docteur Labus'', ou plus récemment ''[[Trois générations]]'' et ''[[L'Homme à tête de chou]]''. En 1995, ''Ulysse'' rentre au répertoire du corps de [[Ballet de l'Opéra de Paris]] qui lui commande par ailleurs en 2001 un ballet intitulé ''Nosferatu'' et donné à l'[[Opéra Bastille]].
 
Jean-Claude Gallotta est considéré depuis le début des années 1980 comme l'un des plus importants représentants de la [[nouvelle danse française]] dont il a largement participé à l'essor et à la reconnaissance publique et institutionnelle<ref name="Boisseau">[[Rosita Boisseau]], ''Panorama de la danse contemporaine. 90 chorégraphes'', [[Éditions Textuel]], [[Paris]], 2006, {{p.|227}}</ref>{{,}}<ref name="50CC"/>{{,}}<ref name="NObs"/>.
 
== Biographie ==
Fils d'émigrés italiens (de père napolitain et de mère italo-autrichienne<ref name="Repu84"/>) venus à Grenoble, Jean-Claude Gallotta découvre la [[ballet|danse classique]] et les [[claquettes]] à 22 ans après des études d'[[arts plastiques]] aux Beaux-Arts de Grenoble<ref name="Boisseau"/>{{,}}<ref name="50CC"/>. Subjugué par la discipline, il quitte les Beaux-arts et réussit à s'imposer dans les cours de danse de Grenoble où il fait la connaissance de [[Mathilde Altaraz]], qui deviendra sa compagne et collaboratrice<ref name="VdU63">[[#GAL98|Jean-Claude Gallotta (1998)]], {{p.|63}}</ref>. Bien qu'il se déclare « non-danseur »<ref name="JDD">''Ulysse, la nouvelle Odyssée'' dans ''[[Le Journal du dimanche]]'' du 17 octobre 2007</ref>, il obtient un prix au [[Concours chorégraphique international de Bagnolet]] en 1976 (puis un second en 1980). Il part alors aux [[États-Unis]] travailler avec [[Merce Cunningham]] de 1976 à 1978 auprès duquel il forme son style chorégraphique en écrivant ses premières pièces<ref name="Louppe46">[[#LOU88|Louppe ''et al.'' (1988)]], {{p.|46}}</ref>{{,}}<ref name="Boisseau"/>{{,}}<ref name="50CC"/>. De retour des États-Unis, il fonde sa propre compagnie en 1979 avec des artistes grenoblois comme le danseur Robert Seyfried et Mathilde Altaraz, nommée le Groupe Émile-Dubois en hommage au [[facteur Cheval]] et à tous les autodidactes<ref name="VdU63"/>. Ce nom énigmatique pris sur le modèle de « Jean Dupond » fait référence à tout le monde et à personne en particulier selon Gallotta lui-même qui dit avoir inventé le nom, bien qu'il fut suggéré que cela pouvait référer à Émile Dubois, un peintre parisien gravitant autour des [[Ballets russes]] de [[Diaghilev]] essayer de proposer une ''danse moderne'' dans les années 1920-30<ref name="Repu84">{{it}} [http://ricerca.repubblica.it/repubblica/archivio/repubblica/1984/10/11/addio-coreografia.html ''Addio, coreografia...''] dans ''[[La Repubblica]]'' du 11 octobre 1984</ref>{{,}}<ref name="50CC"/>. Si entre Jean-Claude Gallotta et Mathilde Altaraz s'instaure dès le début un équilibre et un partage des rôles, selon leurs préférences, au sein de la compagnie il faut considérer les apports exogènes au couple de vie et de travail. Lui se consacre à la création et l'écriture chorégraphique, elle se charge du travail de répétitions en aval<ref name="VdU45">[[#GAL98|Jean-Claude Gallotta (1998)]], {{p.|45}}</ref>. Des artistes comme Robert Seyfried, Anne-Marie Moenne-Loccoz, le compositeur Henry Torgue et son collaborateur de l'époque Gilles Jaloustre ou des personnalités comme Léo Standard apporteront l'ouverture intellectuelle et la dynamique sociale et stratégique installant le Groupe Emile Dubois dans le paysage grenoblois. À la suite d'une série de présentations réussies de ''Pas de Quatre'' dans la petite salle de la Maison de la Culture en fin de saison 79/80, son directeur Bernard Gilman invite la compagnie en résidence dans ses locaux.
 
Le Groupe Emile Dubois est invité à la Maison de la Danse de Lyon, toute nouvellement ouverte sous la direction de Guy Darmet. La pièce ''Mouvements,'', second volet du triptyque Hommage à Yves P. confirme l'adhésion du public à cette forme nouvelle de la danse. C'est aussi la rencontre positive avec la presse nationale qui remarque la pertinence des contributions apportées par les musiciens Henry Torgue et Gilles Jaloustre et le décorateur et costumier Léo Standard.
 
En 1981, Gallotta crée sa pièce fondatrice ''[[Ulysse (ballet)|Ulysse]]'' qui deviendra une pierre angulaire de la [[nouvelle danse française]]<ref name="Figaro">[http://www.lefigaro.fr/culture/2007/10/15/03004-20071015ARTFIG90276-un_nouveau_voyage.php ''Un nouveau voyage''] dans ''[[Le Figaro]]'' du 22 octobre 2007.</ref>{{,}}<ref name="Huma">[http://www.humanite.fr/2007-10-16_Cultures_Malheureux-qui-comme-Ulysse ''Malheureux qui comme Ulysse...''] dans ''[[L'Humanité]]'' du 16 octobre 2007</ref>. Avec ''Ulysse'', il crée une danse énergique, faite de mouvements de pieds rapides, de petits pas prenant progressivement de l'amplitude dans les grands mouvements d'ensembles latéraux et en profondeurs devenus caractéristiques de son travail chorégraphique<ref name="Figaro"/>{{,}}<ref name="Huma"/>. De façon intéressante, Gallotta va rechorégraphier tous les dix ans environ cette œuvre déclarant « revisiter ses pièces pour éviter de les voir mourir »<ref name="JDD"/>, et en donner de nombreuses versions (à ce jour il en existe quatre), tant sur le plan musical que des interprètes (notamment avec des enfants et des danseurs séniors), créant en 1995, sur la demande de [[Brigitte Lefèvre]], une version pour 45 danseurs et trois étoiles du [[ballet de l'Opéra de Paris]] intitulée ''Les Variations d'Ulysse'' et donnée à l'[[Opéra Bastille]]<ref name="NObs">[http://artsetspectacles.nouvelobs.com/p1615/a17613.html ''La Nouvelle Odyssée de Jean-Claude Gallotta''] dans ''[[Le Nouvel Observateur]]'' {{nº°|1615}} du [[19 octobre 1995]].</ref>.
 
En 1986, il sera nommé directeur de la [[MC2|Maison de la Culture de Grenoble]] qu'il rebaptise Le Cargo<ref>Appelé aujourd'hui [[MC2]] depuis son agrandissement en 2004</ref>, cette nouvelle appellation ouvrant la voix à une nouvelle génération de noms pour les centres culturels. C'est la première fois qu'un chorégraphe prend la tête d'une [[Scène nationale]]. Sa compagnie devient de même [[Centre chorégraphique national]] de Grenoble<ref name="Boisseau"/>.
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En avril 2011, après vingt-huit ans d'interruption, il revient au solo avec ''Faut qu'je danse'', présenté en première partie de la reprise de répertoire de son trio ''Daphnis é Chloé.''
 
La même année, il crée son ''Sacre du Printemps'' à la [[MC2]] : [[Grenoble]] dans la version dirigée et enregistrée par Igor Stravinski ; ce spectacle fait suite à ''l'Homme à tête de chou'', avec les mêmes danseurs, la même lumière sélénienne, les mêmes énergies venues directement de la musique ; le personnage central de l’Élue quant à lui disparait au profit de chacune des interprètes, « éligibles » tour à tour, comme pour mieux renvoyer aux calendes anciennes l’obscur pouvoir discrétionnaire des hommes, des dieux et des pouvoirs. Le spectacle est présenté au [[Théâtre national de Chaillot]] à [[Paris]], au printemps 2012. Cette chorégraphie est précédée de deux pièces courtes : ''Tumulte,'', où le chorégraphe invite le public à écouter "le silence brut" de la danse et ''Pour Igor'', solo pour une danseuse, en hommage au compositeur.
 
En octobre 2012, il présente au [[Théâtre de la Ville]] à [[Paris]] ''Racheter la mort des gestes'', une chronique chorégraphique qui avait connu une première version dans son studio de répétition de [[Grenoble]] en 2008, où il mêle sur la scène, comme il l'a souvent fait depuis ses débuts, "ceux qui dansent, ceux qui ont dansé, ceux qui
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L'automne 2013 voit la création de ''l'Histoire du soldat'' de Stravinski et d'''El amor brujo'' de Manuel de Falla, spectacle "à trois mains" avec le chef d'orchestre [[Marc Minkowski]] et le metteur en scène [[Jacques Osinski]]. Le personnage de la gitane Candelas dans ''El amor brujo'' est confié à la chanteuse [[Olivia Ruiz]]. Le spectacle est programmé à l'Opéra Comique de Paris au printemps 2014.
 
En mars 2015, dans le cadre de la saison d'ouverture de la [[Philharmonie de Paris|Philharmonie]], est présenté sous le titre générique du ''Sacre et ses révolutions'' un programme composé du ''Sacre du printemps,'', précédé de deux créations, ''Jonchaies'' de Iannis Xenakis et de ''Six pièces op.6'' d'Anton Webern, avec le grand orchestre du Brussels Philharmonic sous la direction de [[Michel Tabachnik]].
 
En octobre 2015, Jean-Claude Gallotta recrée son spectacle ''My rock'', où il se propose de
"tremper" la danse contemporaine dans le rock, deux mouvements artistiques qui, jusque là, n'ont jamais trouvé à se croiser ou s'influencer l'un l'autre.  « Le rock, dit-il, a accompagné mes rêveries d'adolescent et, peut-être, en me permettant de rencontrer d’autres âmes perdues, m'a permis d'échapper à ma crise d'angoisse existentielle. »
 
''My Rock'' est constitué d’une quinzaine de courtes séquences dansées sur des titres emblématiques de l’histoire du rock, resitués dans leur temps, d'[[Elvis Presley]] à [[Patti Smith]], de [[Leonard Cohen]] aux [[The Rolling Stones|Rolling Stones]], de [[Bob Dylan]] au [[The Velvet Underground|Velvet Underground]].... Créé en septembre 2015 à la [[MC2]] : [[Grenoble]], le spectacle est présenté du 17 novembre au 6 décembre au [[Théâtre du Rond-Point]] à [[Paris]].
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== Le style Gallotta ==
Les années d'études chez Cunningham auront une forte influence sur ce qui est appelé le style Gallotta ou « gallottien<ref name="Monde200411"/> ». Ce style est empreint du gout de lignes pures et nettes dans les mouvements d'ensemble, de l'utilisation des bras tendus, dans lesquels les partitions individuelles des danseurs sont le plus souvent composées de petits mouvements agités et désorganisés, de vacillements ou de boitements, et de petits pas qui sont la marque du chorégraphe<ref name="50CC"/>{{,}}<ref name="Monde200411">[http://www.lemonde.fr/culture/article/2011/04/20/jean-claude-gallotta-choregraphie-l-irresistible-attraction-des-corps_1510365_3246.html ''Jean-Claude Gallotta chorégraphie l'irrésistible attraction des corps''] par [[Rosita Boisseau]]'' dans ''[[Le Monde]]'' du {{date|20 avril 2011}}.</ref>. L'aspect théâtral, relativement abstrait, est également présent avec de nombreuses touches d'humour et des questionnements sur les relations entre individus (notamment à propos de la sexualité). La place de la musique dans la scénographie est également primordiale, notamment avec les compositions originales de [[Torgue et Houppin]] ou plus récemment de [[Strigall]]. Ces dernières années les chorégraphies de Gallotta sont très souvent interprétées par des groupes de danseurs de différents âges soulignant encore plus la singularité des corps de chaque interprète et jouant ainsi des capacités émotives et narratives basées sur le vécu et l'histoire individuelle du danseur plus que sur ses qualités purement techniques ou physiques<ref name="50CC"/>. Enfin, Gallotta, qui danse relativement peu, est souvent présent sur scène, ou/et par micro interposé, pour diriger ses danseurs à la manière d'un chef d'orchestre<ref name="50CC"/>.
 
== Principales chorégraphies ==
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* [[2012]] : ''Racheter la mort des gestes - Chroniques chorégraphiques I''
* [[2013]] : ''[[Yvan Vaffan]]'' (musique de [[Strigall]])
* [[2013]] : ''[[L'Histoire du soldat (Stravinsky)|L'Histoire du soldat]]'' et ''[[L'Amour sorcier]]''
* [[2013]] : ''L'Enfance de Mammame''
* [[2015]] : ''Le Sacre et ses révolutions''
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*[[1991 au cinéma|1991]] : ''[[L'Amour en deux]]''
*[[1991 au cinéma|1991]] : ''[[Rei Dom ou la Légende des Kreuls]]''
*2004 : ''Les Trépidances du patrimoine'' (Collection des ''Carnets,'', courts-métrages)
*2004 : ''Mammame à l'Est'' (Collection des ''Carnets'', courts-métrages. Réalisation en collaboration avec Benjamin Houal)
*2006 : ''Carnets d'un Toubab'' (Collection des ''Carnets'', courts-métrages)