« Hanoucca » : différence entre les versions
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À la tombée de la nuit, le 2 janvier 2025
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'''Hanoucca''' ({{lang-he|חג החנוכה}} ''Hag HaHanoukka'' de son nom complet, « Fête de l'Édification, » prononcer {{API|χanuˈka|}} ''Ḥănukkā'' {{Prononciation|He-il-חנוכה.ogg|Écouter}}) est une [[Célébrations dans le judaïsme|fête juive]] d'institution [[Judaïsme rabbinique|rabbinique]], qui commémore l’[[inauguration de l'autel]] des offrandes dans le [[Second Temple de Jérusalem]], lors de son retour au [[Judaïsme|culte judaïque]], après trois ans d'interruption et de fermeture par le roi [[Séleucides|séleucide]]
Selon la [[Judaïsme rabbinique|tradition rabbinique]], cette victoire s’accompagne du [[miracle de la fiole d'huile]] lors de la consécration du Temple, qui permet aux [[Cohanim|prêtres du Temple]] de faire brûler pendant huit jours une quantité d'huile à peine suffisante pour une journée. Elle prescrit donc pour les [[juifs]] huit [[yemei hodaa|jours de louange]] pendant lesquels est {{lien|langue=he|trad=פרסום הנס|fr=propagation du miracle|texte=propagé le miracle}} par la récitation complète du ''[[Hallel]]'' et l'allumage de [[Hanoukkia|chandeliers à neuf branches]] au devant ou aux fenêtres des habitations. D'autres coutumes s’y rattachent dont la consommation de [[friandise]]s à base d'[[huile d'olive]] (''[[sfendj]]'', ''[[Galette de pommes de terre|latkes]]'', ''[[Soufganiya|soufganiyot]]''…) ou les jeux de [[Toupie de Hanoucca|toupies à quatre faces]], et c’est pour cette fête que le plus grand nombre de chants a été composé.
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=== ''Hanoucca'' dans les livres des Maccabées ===
{{Article détaillé| Révolte des Maccabées}}
La réédification de l’[[Autel (religion)|autel]] du second Temple de Jérusalem, en [[164 av. J.-C.]], se place dans le contexte de la [[révolte des Maccabées]] contre l'hellénisation de la Judée et le pouvoir [[séleucide]]. Les évènements historiques de cette période sont connus par les deux premiers Livres des Maccabées.
[[Fichier:Speculum Darmstadt 2505 45r.jpg|vignette|Mort d'Eléazar, le plus jeune des frères de Judas Maccabée, qui s'est précipité sous un éléphant lors de la [[Bataille de Beth Zacharia]] (''Speculum humanae salvationis'', manuscrit Hs 2505)]]
Le [[premier Livre des Maccabées]] rapporte que les nombreuses [[Édit de persécution|mesures prises par {{Noble-|Antiochos IV}}]] contre la Loi d’Israël poussent les Juifs qui souhaitent y demeurer fidèles à se regrouper autour de [[Mattathias]] l'[[Hasmonéen]]. [[
{{citation bloc|Après avoir achevé tous les ouvrages qu'ils avaient faits, ils se levèrent de grand matin, le vingt-cinquième jour du neuvième mois {{incise|c'est le mois nommé Kislev}} de l'an cent quarante-huit, et ils offrirent un sacrifice, selon la loi, sur le nouvel autel des holocaustes qu'ils avaient construit. [...] Ils célébrèrent la dédicace de l'autel pendant huit jours, et ils offrirent des holocaustes avec joie, et des {{lien|langue=en|trad=Thank offering|fr=Offrande de grâce|texte=sacrifices d'action de grâce}} et de louanges. [...] Judas, d'accord avec ses frères et toute l'assemblée d'Israël, établit que les jours de la dédicace de l'autel seraient célébrés en leur temps chaque année pendant huit jours, à partir du vingt-cinq Kislev, avec joie et allégresse.|Premier Livre des Maccabées, chapitre {{IV}}}}▼
▲rapporte que les nombreuses [[Édit de persécution|mesures prises par Antiochos IV]] contre la Loi d’Israël poussent les Juifs qui souhaitent y demeurer fidèles à se regrouper autour de [[Mattathias]] l'[[Hasmonéen]]. [[Cohanim|Prêtre du dieu d’Israël]] en fonction dans la localité de [[Modiin]], il a refusé de [[Idolâtrie|sacrifier aux idoles]] et pris les armes puis le maquis contre les [[Séleucides]] et [[Judaïsme hellénistique|ceux des Juifs qui les suivent]]. Ses fils, en particulier son aîné [[Juda Maccabée|Judas, dit le Maccabée]] {{incise|c’est-à-dire, probablement, le Marteau qui écrase ses adversaires séleucides<ref>{{Ouvrage|langue=he-latn|prénom1=Yohanan|nom1=Treves|titre=Mahzor keminhag qehilot qodesh Roma heleq aleph|traduction titre=Le Rituel selon la coutume des saintes communautés de Rome, 1ère partie|lieu=Bologne|année=ש’|passage=100|lire en ligne=https://www.hebrewbooks.org/pdfpager.aspx?req=44325&pgnum=100}} ; {{Lien web |prénom=Mireille |nom=Hadas-Lebel |lien auteur=Mireille Hadas-Lebel |titre=L'épopée des Maccabées |sous-titre=Historicité de 'Hanouca |url=https://akadem.org/sommaire/themes/vie-juive/les-fetes/hanouca/l-epopee-des-maccabees-06-12-2006-6799_362 |format=video |site=Akadem |date=5/12/2006 |consulté le=25/11/2024}}</ref>}} reprennent le combat et, au terme de trois ans de lutte, ils parviennent à reprendre le contrôle du Temple:
La raison de ces huit jours de la fête est donnée dans le [[deuxième Livre des Maccabées]]:{{citation bloc|ils firent pendant huit jours une fête à la manière de [[Souccot|celle des tabernacles]], se souvenant que peu de temps auparavant, ils avaient passé la fête des tabernacles dans les montagnes dans des cavernes, comme des bêtes sauvages.[...] Et ils prescrivirent par un édit public et un décret que toute la nation juive solenniserait chaque année ces mêmes jours.|Deuxième Livre des Maccabées, chapitre {{X}}}} ▼
▲{{citation bloc|Après avoir achevé tous les ouvrages qu'ils avaient faits, ils se levèrent de grand matin, le vingt-cinquième jour du neuvième mois {{incise|c'est le mois nommé Kislev}} de l'an cent quarante-huit, et ils offrirent un sacrifice, selon la loi, sur le nouvel autel des holocaustes qu'ils avaient construit. [...] Ils célébrèrent la dédicace de l'autel pendant huit jours, et ils offrirent des holocaustes avec joie, et des {{lien|langue=en|trad=Thank offering|fr=Offrande de grâce|texte=sacrifices d'action de grâce}} et de louanges. [...] Judas, d'accord avec ses frères et toute l'assemblée d'Israël, établit que les jours de la dédicace de l'autel seraient célébrés en leur temps chaque année pendant huit jours, à partir du vingt-cinq Kislev, avec joie et allégresse.|Premier Livre des Maccabées, chapitre IV}}
▲La raison de ces huit jours de la fête est donnée dans le [[deuxième Livre des Maccabées]]:{{citation bloc|ils firent pendant huit jours une fête à la manière de [[Souccot|celle des tabernacles]], se souvenant que peu de temps auparavant, ils avaient passé la fête des tabernacles dans les montagnes dans des cavernes, comme des bêtes sauvages.[...] Et ils prescrivirent par un édit public et un décret que toute la nation juive solenniserait chaque année ces mêmes jours.|Deuxième Livre des Maccabées, chapitre X}}
1 Maccabées est rédigé à la gloire de la dynastie hasmonéenne qui a rendu son indépendance à la Judée et rétabli la Loi d’Israël sur son territoire. Son auteur, un Juif probablement hébraïsant et proche des événements, veut présenter la révolte comme la réponse aux persécutions d’une superpuissance contre la petite nation [[Judée|judéenne]]<ref name="MSartre">{{lien web|auteur=[[Maurice Sartre]]|titre=Des Maccabées très sulpiciens !|url=https://www.books.fr/des-maccabees-tres-sulpiciens/|site=Books.fr|consulté le=2 décembre 2024}}</ref>, laquelle se serait réunie comme un seul homme derrière une famille de prêtres, comme s’il n’y avait pas eu de dissension au sein du peuple et de la classe sacerdotale<ref>{{lien web |langue=en |auteur=Noam Zion |titre=The Book of First Maccabees: An effort to legitimize the Hasmonean dynasty |url=https://www.myjewishlearning.com/article/the-book-of-first-maccabees/ |site=My Jewish Learning |consulté le=22 décembre 2024}}</ref>. <br>2 Maccabées est composé en grec par un Juif de la Diaspora pour inviter son lectorat à adopter cette fête judéenne qui célèbre la victoire du ''[[judaïsme|ioudaïsmós]]'' (ainsi dénommé pour la première fois en 2 Macc. XXI comme désignant l’ensemble des mœurs judéennes ou juives) sur l’''[[Religion grecque antique|ellenismós]]''. Présentant de nombreuses ressemblances avec le [[Livre de Daniel]], il est consacré à la réédification du Temple bien qu’elle ne constitue, d’un point de vue historique, qu'un épisode d’une révolte qui se poursuivra vingt ans jusqu'à ce que les Juifs retrouvent une indépendance de fait. Il fait la lumière sur les causes de la révolte en révélant l’agitation interne qui mène le roi Antiochos à vouloir supprimer toute expression de Loi juive dans un but d’apaisement politique<ref name="MSartre"/> mais le contraire se produit et les Juifs fidèles à leur tradition refusent l’abandon de leurs coutumes [[martyrologe|au prix de leur vie]]. En effet, l’on ne meurt plus pour assurer la victoire militaire, comme {{lien|langue=en|trad=Eleazar Avaran|fr=Eléazar d’Auran|texte=Eléazar le vaillant zélote}} qui est écrasé par un éléphant à la [[bataille de Beth Zacharia]] (1 Macc. VI:32-33), mais pour [[Sanctification du nom de Dieu|ne pas transgresser la Loi de Dieu]] comme {{lien|langue=en|trad=Eleazar (2 Maccabees)|fr=Eléazar (2 Maccabées)|texte=Eléazar le vieux prêtre vénérable}} qui refuse d’ingurgiter de la [[viande de porc]] (2 Macc. VI:18-31). De même, une {{lien|langue=en|trad=Woman with seven sons|fr=mère et ses sept fils}} préfèrent le [[supplice]] à l’[[abjuration]], et meurent en assurant que Dieu [[Résurrection|ramènera les siens à la vie]] (2 Macc. VII:1-41). Alors, Dieu se tient aux côtés de ses vertueux dans leur lutte, leur accorde la victoire et suscite des [[miracle]]s qui éclairent et réchauffent le cœur des hommes: la restauration de l'autel par le feu reproduit en effet sa purification, également opérée un 25 ''kislev'' mais au temps de [[Néhémie]]; lorsque les prêtres veulent purifier l’autel, ils sont instruits de chercher le {{citation|feu sacré,}} un liquide épais et gras que Néhémie et ses gens appellent ''nephtar'', « purification, » et qui a été caché dans un puits sec et profond par les prêtres avant leur [[exil à Babylone]]. Répandu sur le bois de l’autel, il s’enflamme aux premières lueurs du soleil (2 Macc. I:18-36).
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[[Fichier:Hanukkah2.jpg|vignette|150 px|gauche|Un [[Hanoukkia|luminaire de Hanoucca]] de l'ère de la Mishna à la poignée cassée, trouvé près de [[Jérusalem]].]]
[[Fichier:A menorah defies the Nazi flag 1931.jpg|vignette|Suivant l'avis de Hillel l'Ancien, le luminaire de ''Hanoucca'', portant huit lumières pour marquer le huitième jour de la fête, est placé près d'une fenêtre (sur cette photographie, celle d’Akiva Boruch Posner, rabbin de la communauté juive de [[Kiel]], fait face au quartier général [[Nazisme|nazi]] de cette ville, avant que ceux-ci ne prennent le pouvoir en 1933)]]
En outre, la question à laquelle répondent les ordonnances de TB ''[[Shabbat (traité)|Chabbat]]'' 21b-23a, n’est pas {{citation|Qu’est [la raison pour laquelle on célèbre] ''Hanoucca'' ?}} comme le portent les éditions courantes du [[Talmud]] mais {{citation|Qu’est le luminaire de ''Hanoucca'' ?}}<ref name="safrai"/>: interrogés par une pratique d’allumage qui ne présente de prime abord pas de rapport avec la victoire des Maccabées {{incise|une tradition talmudique concurrente (TB ''Avoda Zara'' 8a) dépeint [[Adam]] marquant le « retour du soleil » après l’allongement des nuits par une fête de huit jours, et ''Hanoucca'' serait la version juive du [[solstice d'hiver]], célébré dans l’Antiquité à Rome, en Perse et peut-être par les Séleucides<ref name="Gabay">{{lien web|auteur=Joseph Gabay|url=https://www.ledevoir.com/non-classe/43623/hanouka-la-lutte-contre-l-obscurantisme|titre=Hanouka: la lutte contre l'obscurantisme|site=Le Devoir.com |date=24 décembre 2003 |consulté le=15 décembre 2024}}.</ref>{{,}}<ref name="Waskow">{{lien web|auteur=A.O. Waskow |titre=Hanukkah and the Winter Solstice |url=https://www.myjewishlearning.com/article/hanukkah-and-the-winter-solstice/ |site=My Jewish Learning |consulté le=15 décembre 2024}}.</ref> (au {{s-|XX}}, le poète [[Histoire des Juifs en Alsace|judéo-alsacien]] [[Claude Vigée]] se souvient lui aussi que {{citation|vers huit ou neuf ans j'associais Hanoucca, la fête des lumières, aux cierges de la [[Toussaint]] … aux yeux des chrétiens comme des petits Juifs de ma bourgade natale, Hanoucca, c'était une sorte d'[[Avent]] d'Israël, … la [[Noël]] des Juifs<ref>{{Ouvrage |auteur1=Claude Vigée |titre=Un panier de houblon |tome=1 |passage=27-30 |éditeur=Jean-Claude Lattès |année=1994}}.</ref>.}})}}, les rabbins la justifient comme une façon de « divulguer le miracle » ([[judéo-araméen]]: פִּרְסוּמֵי נִיסָּא ''{{lien|langue=he|trad=פרסום הנס|fr=propagation du miracle|texte=pirsoumei nissa}}'') de la fiole d'huile (en s’appuyant peut-être sur une ancienne fête de récolte d’huile qui aurait eu lieu aux alentours du 25 ''kislev''<ref>{{Article |langue=he-latn |auteur=Yoël Bin-Nun |titre=Yom Yissoud Heikhal H’ |traduction titre=Le jour de la fondation du palais de Dieu |périodique=Megadim |volume=12 |année=1990 |lire en ligne=https://www.etzion.org.il/he/tanakh/studies-tanakh/יום-ייסוד-היכל-ה-על-פי-נבואות-חגי-וזכריה}} & Ouvrage|langue=he-latn |auteur=Israël Rozenson |titre=Midrash Hodesh veTiv'o |éditeur=Makhon Eretz hefetz |lieu=Elkana |année=2001 |passage=90}}</ref>).
Cette divulgation se fait par la lecture complète du ''[[Hallel]]'', qui est particulière à ''Hanoucca'' mais ne lui est pas spécifique (TB ''Arakhin'' 10a), et par l’allumage chez soi d’un luminaire pendant huit jours à la tombée de la nuit. Toutefois, si cette obligation de base s'effectue dans son foyer chaque soir (''ner ish oubeïto''), il est plus recherché (''mehadrin'') d’allumer un luminaire pour chaque membre du foyer et le summum du raffinement (''mehadrin min hamehadrin'') est de varier le nombre de lumières chaque soir. Là aussi, deux opinions s’affrontent: l’école de [[Shammaï]] se fonde sur les {{lien|langue=he|trad=קורבן מוסף|fr=offrande supplémentaire|texte=offrandes spéciales}} de ''[[Souccot]]'' en nombre décroissant pour commencer la fête avec huit lumières et la terminer sur une, tandis que l’école de [[Hillel l'Ancien|Hillel]] prescrit d'allumer une lumière supplémentaire à chaque soir car {{citation|{{lien|langue=he|trad=מעלין בקודש ואין מורידין|fr=On élève en sainteté et on n’abaisse pas|texte=il faut s'élever en sainteté}}}} (c’est l’avis retenu par la [[Halakha|Loi juive]] — ''[[Choulhan Aroukh]] [[Orah Hayyim]]'' 671:2).
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=== ''Hanoucca'' dans la littérature juive médiévale et ultérieure ===
Un rituel pour la fête de ''Hanoucca'' est établi [[période des gueonim|au temps des ''gueonim'']] en Palestine byzantine, dans le {{20e}} chapitre du {{lien|langue=en|trad=Soferim (Talmud)|fr=traité Soferim|texte=traité mineur ''Soferim''}}, où il est {{lien|langue=en|trad=Asmachta (Talmudical hermeneutics)|fr=Asmakhta (herméneutique)|texte=homilétiquement rattaché}} à divers [[Verset (Bible)|versets bibliques]] mais il est inconnu de [[Moïse Maïmonide]] [[Mishné Torah|lorsqu’il en codifie un quelques siècles plus tard]] d’après la tradition [[séfarade]] ({{abbr|code|Mishné Torah, livre des temps (sefer Zemanim), lois de la meguila (Pourim) et Hanoucca}} 4:3), et ne réapparaît que dans le [[Arbaa Tourim|recueil de lois quadripartite]] de [[Jacob ben Asher]], lequel le rapporte d’après les changements que lui a imprimés [[Meïr de Rothenburg]], maître de la tradition [[ashkénaze]]<ref>{{Article|langue=he-latn |auteur1=Daniel Goldschmidt |titre=Hanerot hallalou |périodique=Deot |volume=8 |lire en ligne=https://www.hebrewbooks.org/pdfpager.aspx?req=28494&pgnum=3 |date=Hanoucca 5759 (1958) |consulté le=19 décembre 2024}}</ref>.
De ce fait, Maïmonide ne trouve aucun précédent, fût-il allusif, au rituel de ''Hanoucca'' dans la [[Bible Hébraïque|Bible]] et il ne le compte pas, contrairement à l’auteur des ''{{lien|langue=en|trad=Halachot Gedolot|fr=Halakhot gdolot}}'', au nombre des [[613 Commandements|613 prescriptions bibliques]] (code 3:3). À l’inverse, Jacob ben Asher s’appuie sur le [[midrash]] consigné en ''{{lien|langue=en|trad=Pesikta Rabbati|fr=Pessikta Rabbati}}'' 6 qui informe ''Soferim'' 20:10, et fait du 25 ''kislev'' la date de consécration du [[Tabernacle (Bible)|Tabernacle]] dans le [[désert]] ({{abbr|TOH|Arbaa Tourim, Tour Orah Hayim}} 684).
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[[Fichier:Hanukkah1.jpg|vignette|upright=0.85|Les premières [[hanoukkia|lampes de ''Hanoucca'']], appelées ''Ner Hanoukka'', sont des récipients d’argile à huit rigoles pour y verser l’huile mais elles se diversifient avec le temps, tant dans le choix de matériaux plus nobles (cf. TOH 673) que dans la forme qui imite celle de la ''[[menorah]]'', candélabre du Temple de Jérusalem, avec deux branches supplémentaires, d’où les appellations ''menorat Hannouka'' ou ''Hannike Leuchter'' en [[yiddish]] tandis que le terme ''hanoukkia'' apparaît sous différentes graphies dans les écrits séfarades post-médiévaux puis en hébreu moderne.]]
Après la victoire hasmonéenne sur {{citation|les rois de Grèce [qui] ont décrété des décrets sur Israël, aboli leur statut [religieux], ne les ont pas laissé s’affairer à la [[Torah|Loi]] et aux [[Mitzvah|prescriptions]], ont porté la main sur leurs avoirs et leurs filles et sont entrés dans le Temple, y faisant des brèches et rendant impures les choses pures}} (code 3:1) et après le miracle de la fiole d’huile (code 3:2), les {{citation|sages de cette génération}} ont institué huit jours à dater du 25 ''kislev.'' Il faut en effet lire ''Hanoucca'' comme ''hanou k<small>a</small>"h'' : ils se sont reposés le 25 (TOH 670, ''[[Kaf (lettre)|k<small>a</small>]]"[[He (lettre)|h]]'' ayant une valeur de 25 dans le [[Numération hébraïque|système alphanumérique hébreu]]). Durant ces huit jours, on allume des lampes au pas de la porte, {{incise|en vis-à-vis de la ''[[mezouza]]'', afin de se conformer à Cantique 7:7, {{citation|Que tu es belle, par la ''mezouza'', et que tu es attrayante, par la lampe de ''Hanoucca''}} (''Soferim'' 20:5)}} pour montrer et propager le miracle, et les [[jeûne dans le judaïsme|jeûnes]] ou [[Hesped|eulogies]] sont proscrits (code 3:3 & 4:7-10, TOH 670-671). Le jour est joyeux et il est de coutume, non-contraignante, de faire bonne chère mais il n’est pas chômé, bien que les femmes s’abstiennent de toutes tâches pendant la durée de l’allumage et parfois davantage (TOH 670 ; commentant ce passage, le {{abbr|CAOH|''Choulhan Aroukh Orah Hayim''}} 670:1-2 explique que les femmes ont participé au miracle par le biais de [[Livre de Judith|Judith, héroïne éponyme du Livre du même nom]] qui serait la sœur de [[Mattathias]] d’après TB ''[[Ketoubot]]'' 3a) [[Fichier:Hanukkah 18th century.jpg|vignette|gauche|{{centrer|''Célébration de Hannukah'', [[huile sur toile]] ({{XVIIIe s}})}}En cas {{citation|de danger}} i.e. de violences contre les Juifs, il est prescrit d’allumer la lampe de ''Hanoucca'' dans la maisonnée, même sur une table, à condition de la différencier des lampes domestiques (code 4:8, TOH 672-673)]] L’allumage doit se faire au moyen d’une lampe consacrée à ''Hanoucca'' mais non d’une lampe destinée à d’autres usages et la lampe consacrée ne peut servir à allumer une lampe qui ne l’est pas (TOH 674). Il donne lieu à une bénédiction sur l’allumage même et une bénédiction de louange pour les miracles dont Israël a bénéficié {{citation|en ces jours en ce temps}}, ainsi qu’une troisième lors du premier jour [[Shehehiyanou|pour exprimer la gratitude de pouvoir l’accomplir]] (code 3:4, TOH 676 y ajoute [[Hanerot hallalou|la déclaration sur les bougies]] formulée en ''[[Soferim]]'' 20:6). <br>Il existe trois manières plus ou moins ''mehadrin'' ([[:wikt:recherché|recherchées]]) d’allumer les lampes mais l’allumage est si cher à [[Enfants d'Israël|Israël]] qu’il a pris préséance sur d’autres obligations, y compris l’allumage des bougies du [[chabbat]] (code 4:12-14 ; TOH 678 donne la priorité à ces bougies mais précise en TOH 679, au nom des ''Halakhot gdolot'', qu’en ce qui concerne l’allumage, celui de ''Hanoucca'' doit précéder celui du chabbat car ce dernier interdit tout allumage ultérieur jusque {{lien|langue=en|trad=Motza'ei Shabbat|fr=sortie du chabbat|texte=sa fin}} ; TOH 680 traite des cas de chabbat par mauvais temps), et que [[minhag|l’usage]] ''mehadrin min hamehadrin'' (le plus méticuleux) s’est répandu pour chaque foyer et chaque membre du foyer d’ajouter une lumière pour chaque jour de la fête, en séparant soigneusement chaque lumière de ses voisines (code 4:1-4 & TOH 671 qui limite cependant le nombre total de lumières à huit, soit une seule lampe par foyer même s’il comporte plusieurs membres ; TOH 673 prescrit en outre, en se référant à ''Soferim'' 20:3, d’utiliser une lampe neuve ou à tout le moins chauffée afin d’en éliminer toute trace d’huile).
Les lampes sont allumées depuis le coucher du soleil {{incise|car on ne pourrait jouir de sa lueur avant la nuit {{citation|et bien qu’il n’y en ait pas de preuve, il y a un indice de ce qu’il est dit (Exode 13:22) “la {{lien|langue=en|trad=Pillars of fire and cloud|fr=colonnes de feu et de nuée|texte=[colonne de] nuée}} ne cessa pas le jour [ni la colonne de feu la nuit de précéder le peuple]”}} (''Soferim'' 20:4)}} jusque la fin de la fréquentation des marchés, environ une demi-heure plus tard. Il faut pourvoir la lampe d’assez d’huile pour brûler jusque-là, quelle qu’en soit la qualité car la lumière de ''Hanoucca'' n’a pas d’autre usage et il est même interdit d’inspecter ou compter des pièces de monnaie à sa lueur ; on n’est cependant pas tenu de rallumer la mèche si elle s’éteinte avant ce délai et il est loisible de l’éteindre après cette demi-heure (code 4:5-6 ; TOH 672-673 permet, contrairement à Maïmonide, d’allumer la lampe au-delà de ce temps mais avant que les membres de la maisonnée s’endorment ou d’en faire un usage mondain après la première demi-heure ; TOH 681 indique toutefois qu’on ne peut utiliser la lumière de ''Hanoucca'' pour la [[havdala|cérémonie de différenciation]] puisqu’on ne peut, au cours de la première demi-heure, en tirer profit).
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''Hanoucca'' doit par ailleurs être célébrée par la récitation quotidienne du ''[[Hallel]]'' dans son entièreté {{incise|du psaume 113 au psaume 118}}, ce qui requiert une bénédiction avant sa lecture, bien qu’il s’agisse là aussi d’une ordonnance de sages et non d’une prescription biblique (code 3:5 & TOH 670; [[Moïse Maïmonide]] considère le ''Hallel'' si paradigmatique de la fête qu’il y développe l’ensemble des règles qui lui sont relatives en code 3:6-14 tandis que [[Jacob ben Asher]] renvoie succinctement, en TOH 683, à ce qu’il a écrit sur le sujet dans les lois de la néoménie et de ''Souccot''); et une louange particulière {{citation|sur les miracles}} (''ʿ[[Al hanissim]]''), suivie d'un bref récit de la victoire de [[Mattathias]] et de ses fils (où le miracle de la fiole d'huile n’est pas mentionné), est insérée en ces jours dans la {{lien|langue=he|trad=ברכת ההודאה|fr=Birkat Hahodaa|texte=bénédiction de grâce}} ({{abbr|code|Mishné Torah, livre de l’amour (sefer Ahava)}}, lois de la prière 2:13, TOH 682) et les [[birkat hamazon|bénédictions après le repas]] (code, lois des bénédictions 2:6). Jacob ben Asher institue aussi d’ajouter le [[Psaume 30 (29)|psaume 30]] en fin de prière (TOH 133) et, conformément à ''Soferim'' 20, d’interrompre le cycle de lecture de la Torah pour lire la {{citation|{{lien|langue=he|trad=קורבנות הנשיאים|fr=Offrandes des princes pour le tabernacle|texte=section des princes}}}} en commençant par Nombres 7:1 ou Nombres 6:22, sur base de ''Pessikta Rabbati'' 6 (TOH 684).
Parallèlement voire antérieurement à ces ordonnances, des [[piyyout|pièces liturgiques]] sont composées pour agrémenter les offices de prière. Les premières, rédigées entre les {{s2-|VI|VIII}} en Palestine byzantine, ne font pas mention des Maccabées: la ''{{lien|langue=he|trad=קדושתא|fr=qedoushta}}'' composée par [[Yannaï (poète)|Yannaï]] pour le ''shabbat Hanoucca'' au cours duquel on lit la section des princes, élabore uniquement sur la complétion du tabernacle au temps de Moïse, et il en est de même pour la plupart des ''qedoushtaot'' d’[[Eléazar Hakalir]]. Cependant, Eléazar Hakalir est conscient du lien entre la fête et les guerres hasmonéennes {{incise|évoquées au détour d’un {{lien|langue=he|trad=תקיעתא|fr=teqiata|texte=poème pour Roch Hachana}} de [[Yosse ben Yosse]]}}, et il fait fond sur la dédication de l’autel pour élargir le cadre de comparaison aux quatre ''malkhouyot'' (royaumes) et sept ''hanoukkot'': les premières proviennent des [[Daniel 7|quatre bêtes fantastiques des visions de Daniel]], identifiées aux royaumes de Babylone, Médie, Grèce et Édom, c’est-à-dire Rome; les secondes sont le fruit d’un midrash perdu, où sept inaugurations ont eu lieu depuis la création du monde {{incise|la première ''hanoukka'' est celle du monde lui-même, la deuxième celle du tabernacle dans le désert, la troisième celle de David (d’après le psaume 30), la quatrième celle de Salomon, la cinquième celle du second temple par Ezra, la sixième celle des Hasmonéens et la dernière celle du [[Troisième Temple de Jérusalem|troisième temple attendu]]|oui}}; le tout donne des poèmes où sept [[Inauguration de l'autel|inaugurations d’autel]] ont eu ou doivent avoir lieu pour attester de la permanence de la Loi que Dieu a révélée à Israël, malgré les quatre tentatives de l’abolir. Ces poèmes qui tirent leur datation du [[Seder Olam Rabba]], remettent, encore que succinctement, la révolte des Hasmonéens, leur victoire sur les Grecs, la redédicace de l’autel et la coutume des lumières de ''Hanoucca'' au cœur de la prière. C’est toutefois avec ''{{lien|langue=he|trad=אעדיף כל שמונה|fr=aadif kol shmona}}'', rédigé pour rehausser la [[prière des dix-huit bénédictions]] lors des jours de semaine de ''Hanoucca'', que le poète {{incise|qui ne connaît pas les livres des Maccabées ni la ''meguilat Antiochos''}} reconstitue l’histoire qui a donné lieu à la fête, au moyen du Talmud de Jérusalem et du Midrash ainsi que des traditions inédites. Il détaille comme il le peut les mesures des Grecs, représentants du troisième royaume qui tache Israël par ses décrets, la lutte des Hasmonéens dont il fait des membres de la {{lien|langue=en|trad=Priestly divisions|fr=divisions sacerdotales|texte=division sacerdotale}} d’Imer, à l’encontre du premier livre des Maccabées et la purification de l’autel qui rappelle l’une des versions de la ''Meguilat Taanit''<ref>{{article|langue=he-latn|nom1=Munz-Manor|prénom1=Ofir|titre=Zot hanoukkat beit Hashmonaï: Zekher Hahashmonaïm bapiyyoutim mehatqoufa habyzantit |traduction titre =Voici l’édification des Hasmonéens: Le souvenir des Hasmonéens dans les poèmes litugiques de la période byzantine |périodique=Oqimta |numéro=5 |année=2019 |lire en ligne=https://www.oqimta.org.il/oqimta/2019/munz-manor5.pdf |format=pdf |consulté le= 7 décembre 2024}}</ref>. [[Fichier:Maoz.mid|vignette|Air traditionnel de ''Maoz tsour yehouati'' (fichier MIDI).]]Les poètes des {{s2-|VIII|X}}, qu’ils soient du Levant, d’Allemagne ou d’Espagne, connaissent en revanche la ''Meguilat Antiochos'' fort estimée de [[Saadia Gaon]], son héros {{lien|langue=he|trad=יוחנן כהן גדול|fr=Yohanan Cohen Gadol|texte=Jean le grand-prêtre}}, ses antagonistes Bagris et Nicanor, et sa version du miracle de ''Hanoucca''. L’''ezkor maalalei Yah'' de [[Juda Halevi]] est considéré comme l’un des poèmes historiques les plus aboutis de ce genre mais il ne signale pas la fin des pièces anhistoriques et symbolistes<ref>{{chapitre|langue=he-latn|nom1=Elizur|prénom1=Shulamit|titre chapitre=Piyyoutei HaHanoukka: semel moul realia |traduction titre chapitre=Poèmes litugiques de ''Hanoucca'': symbole vs réalité |titre ouvrage=Yemei Beit Hashmonaï |traduction titre=L’ère des Hasmonéens |auteurs ouvrage=David Amit & Hanan Eshel |éditeur=Ben-Zvi |lieu=Jérusalem |année=1995 |lire en ligne=https://www.academia.edu/36495205 |consulté le= 7 décembre 2024}} </ref>, parmi lesquelles ''{{lien|langue=en|trad=Shene Zetim|fr=shnei zeitim}}'' de [[Salomon Ibn Gabirol]], ''{{lien|langue=he|trad=אבני יקר|fr=avnei yeqar}}'' d’[[Abraham Ibn Ezra]] et ''{{lien|langue=he|trad=אשר יצר אור|fr=asher yatsar or}}'' d’{{lien|langue=en|trad=Ephraim ben Isaac of Regensburg|fr=Ephraïm de Ratisbonne}}. C’est à la même période, au cours de laquelle ont lieu les croisades en Europe, qu’un certain Mordekhaï signe ''[[Maoz Tsour]] yeshou’ati'' (« Puissant roc de mon salut »), un poème en six [[stance]]s qui rappelle, comme les poèmes des quatre royaumes ou des sept inaugurations, les nombreuses fois où Dieu a sauvé Israël de ses persécuteurs, et se conclut sur une supplique de le faire une fois de plus à cette époque. Chanté autour du luminaire de ''Hanoucca'' après l’allumage de ses lumières et des bénédictions d’usage, ''Maoz Tsour'' est rapidement adopté par l’ensemble des communautés ashkénazes et, plus récemment, par les communautés séfarades et orientales, devenant l’hymne le plus populaire de ''Hanoucca''<ref>{{lien web |langue=en |auteur=Yitzhak Y. Melamed |titre=Maoz Tzur and the “End of Christianity” |site=TheTorah.com |année=2016 |url=https://www.thetorah.com/article/maoz-tzur-and-the-end-of-christianity |consulté le=12 décembre 2024}}</ref>. Certains estiment qu’il remplit pour cette fête la fonction du [[Livre d’Esther]] pour ''[[Pourim]]'' ou de la ''[[Haggada]]'' pour ''[[Pessa’h]]''<ref>{{Ouvrage |langue=he-latn |auteur1=Mikhal Gur-Aryeh |titre=Ṿe-higadeta le-vinkha: ʻal ḥagim u-moʻadim be-Yiśraʼel |traduction titre=Tu diras à ton fils: sur les fêtes et temps marqués d’Israël |éditeur=Sifriyat po’alim |lieu=Tel Aviv |année=1981}}</ref>.
==== Coutumes de ''Hanoucca'' ====
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''Hanoucca'', fête familiale au cours de laquelle tous se réunissent autour des feux du candélabre, a donné lieu à des traditions populaires {{incise|les beignets, l’argent de ''Hanoucca'' et la toupie à quatre faces}} qui semblent avoir cimenté l'observance de la fête, y compris parmi les Juifs non-pratiquants<ref>{{lien web|url=http://www.frumsatire.net/2010/12/01/why-do-secular-and-non-observant-jews-love-chanukah/|titre=Why do secular and non-observant Jews love chanukah?|Consulté le=10 décembre 2010}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.alljewishlinks.com/hanukkah-is-family-time/|titre=Hanukkah is family time !|Consulté le=10 décembre 2010}}.</ref>. Elles n’ont pas leur source dans la Loi juive, bien qu’elles figurent parfois dans les gloses du ''[[Choulhan Aroukh]]'', et sont apparues avec les aléas des Juifs au cours des lieux et époques.
[[Fichier:Sufganiyah.jpg|vignette|gauche|''Soufganiyot'' modernes à la confiture.]]
Les ''soufganin'' (le mot dérive du [[Koinè (grec)|grec commun]], tout comme l’éponge et le ''[[sfendj]]'' nord-africain<ref name="EmRu">{{article|langue=en|auteur1=Emelyn Rude|titre=Why Jelly Doughnuts Are Eaten During Hanukkah|périodique=Time|date=7 décembre 2015|lire en ligne=https://time.com/4138749/sufganiyot-jelly-doughnut-hanukkah-history/|consulté le=8 décembre 2024}}</ref>), beignets frits à l’huile, sont apparemment associés au miracle de la fiole d’huile dans les écrits de [[Maïmon ben Yossef HaDayan]] et celui-ci qualifierait déjà la coutume d’ancienne mais ses modalités d’application dépendent de mœurs et facteurs locaux: outre le ''sfendj'' et ses variantes (''{{lien|langue=en|trad=Zalabiyeh|fr=zalabya}}'' égyptien ou yéménite, ''zelebi'' persan, ''zengoula'' irakien, ''gulab jamun'' sud-indien, ''unniyappam'' de Cochin{{, etc.}}), les Juifs de la péninsule ibérique confectionnent des ''[[buñuelos|bimuelos]]'' pour ''Hanoucca''<ref name="ChaSha">{{article|langue=en|auteur1=Chana Shapiro|titre=The Not-So Secret Jewish History of the Jelly Doughnut|périodique=The Atlanta Jewish Times|date=11 novembre 2021|lire en ligne=https://www.atlantajewishtimes.com/the-not-so-secret-jewish-history-of-the-jelly-doughnut/|consulté le=8 décembre 2024}}</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|auteur1=Eitan Altshuler|titre=B’Tayavon! This Hanukkah treat hails from India |périodique=Southeastern Virginia Jewish News |date={{1er}} décembre 2022|lire en ligne=https://jewishnewsva.org/btayavon-this-hanukkah-treat-hails-from-india/|consulté le=27 décembre 2024}}, {{lien web|langue=en|auteur=Sandra Bornstein|titre=You are here: Home / Jewish Culture / Cochin Hanukkah Fritters|date=29 novembre 2013|url=https://sandrabornstein.com/cochin-hanukkah-fritters/ |consulté le=27 décembre 2024}}</ref>, et une crêpe fourrée à la [[ricotta]] {{incise|que les Juifs consomment en souvenir de Judith car c’est avec des laitages qu’elle endort puis décapite Holopherne}} suit les errances des Juifs d’Italie du Sud, {{lien|langue=en|trad=Expulsion of the Jews from Sicily|fr=Expulsion des Juifs de Sicile|texte=expulsés par l’Inquisition espagnole en 1493}}: parvenue à Rome, elle devient la cassola puis le ''{{lien|langue=en|trad=Cheese latke|fr=kases kichel}}'' après qu’elle a elle migré quelques siècles plus tard en Pologne. Là, le fromage est remplacé par des pommes de terre frites sous l’influence de Juifs venus d’Allemagne et d’une politique agricole en vigueur en ce temps, donnant lieu aux ''[[latkes]]'' typiques de la cuisine ashkénaze<ref>{{article|langue=en|auteur1=Rich Tenorio|titre=Were the original Hanukkah latkes really ricotta pancakes from Italy?|périodique=Times of Israel|date=22 décembre 2019|lire en ligne=https://www.timesofisrael.com/were-the-original-hanukkah-latkes-really-ricotta-pancakes-from-italy/|consulté le=8 décembre 2024}}</ref>. D’autre part, le ''[[paczki]]'' à la confiture, consommé par les Polonais pour le Carême, est aussi adapté aux exigences des [[Cacherout|règles alimentaires juives]] en substituant l’huile au lard, et devient le ''ponchki'' qui sera hébraïsé en ''soufganiya'' (plur. ''soufganiyot'')<ref name="EmRu"/>.
[[Fichier:Alte Karmeliterkirche München 2.jpg|vignette|{{centrer|Toupie à quatre faces exposée à l’Alte Karmeliterkirche de Munich.}}{{citation|On fait tourner la toupie par le haut et la crécelle de ''[[Pourim]]'' par le bas parce que le miracle de ''Hanoucca'' [la victoire des Hasmonéens] est venu d'en-haut [de Dieu, sans action significative de la part du peuple à l'exception des Hasmonéens] et le miracle de ''Pourim'' d’en-bas [car le peuple s’est assemblé pour trois jours de jeûne collectif afin d’annuler les décrets de Haman].}} (''Taamei minhaggim'', édition Eshkol, {{p.|468}})<ref>{{lien web|langue=he-latn|auteur=Hayim Schreiber |titre=Ma meśamel haśevivon veharaashan |traduction titre=Ce que symbolisent la toupie et la crécelle |date=4 kislev [[5788 (année hébraïque)|5788]] |url=https://www.yeshiva.org.il/ask/106442 |site=Yeshiva.org |consulté le=26 décembre 2024}}</ref>]]
Diverses coutumes sont inventées pour rendre la fête agréable aux enfants ou à leurs maîtres: en Irak et en Algérie, des repas de fêtes avec douceurs au menu se tiennent dans les [[Talmud Torah|maisons d’étude]], au Maroc, l’on offre aux enfants [[tsitsit|des habits]] et des [[Siddour|rituels de prière]], à Damas, ce sont des bougies de ''Hanoucca'', et à Boukhara, les parents confectionnent pour les rabbins d'école des gâteaux contenant des pièces d’or et d’argent<ref>{{Ouvrage |langue=he-latn |auteur1=Dvora |auteur2=HaRav Menahem Hachen |titre=Haggim oumoadim |traduction titre=Fêtes et temps fixés |sous-titre=Hanoukka, Tou Bishvat, Pourim |éditeur=Keter |année=1979 |passage=16-17}}</ref>. C’est en Pologne que naît la tradition la plus vivace, l’« argent de ''Hanoucca'' » (''{{lien|langue=en|trad=Hanukkah gelt|fr=Hanikke guelt}}''): des [[pièces de monnaie]] sont données originellement aux enfants pour être distribuées à [[melamed|leurs enseignants]] mais ils les réclament pour eux-mêmes, et on leur apprend à [[tsedaka|en faire don aux nécessiteux]] (''{{abbr|Maguen Avraham'' 670:1|Maguen Avraham'' sur le Choulhan Aroukh 670, glose 1}}, ''Kitsour Choulhan Aroukh'' 139:1) pour propager le miracle de la fiole d’huile car {{incise|leur enseignent les rabbins}} tous savent que ''Hanoucca'' en est la raison<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Abraham P. Bloch |titre=The Biblical and Historical Background of Jewish Customs and Ceremonies |éditeur=KTAV Publishing House, Inc. |année=1980 |isbn=9780870686580 |passage=277}}</ref>.
La [[toupie de Hanoucca]] (''dreydel'' en yiddish, ''sevivon'' en hébreu moderne) dont chaque face est frappée d'une [[Alphabet hébreu|lettre hébraïque]] selon l'ordre {{Lang|rtl|he|נגהש}} (''[[Nun (lettre)|noun]]-[[gimel (lettre)|guimel]]-[[he (lettre)|hei]]-[[shin (lettre)|chin]]''), est l’un des plus grands symboles de la fête, engendrant ses propres légendes, en suggérant que les insurgés contre le pouvoir séleucide auraient trompé l’ennemi en feignant d’y jouer. En réalité, elle est la version yiddish du [[toton]] où les instructions allemandes N (''Nicht'', « rien »), G (''Ganz'', « tout, » prends toute la mise), H (''Halb'', « moitié ») et Sh (''Shtel'', « pose »), sont remplacées par les lettres hébraïques qui leur correspondent. La tradition juive étant opposée aux [[Jeu de hasard|jeux de hasard]], il semblerait que le jeu, dont les enjeux sont des pièces de ''Hanoucca'' ou des friandises, n’aurait été originellement permis que lors de la ''[[Nittel Nacht]]'', une contre-fête juive qui recommande de ne pas étudier lors de la [[Réveillon de Noël|nuit de Noël]] {{incise|laquelle a généralement lieu au cours de la fête de ''Hanoucca''}} pour ne pas attirer l’attention de fêtards prompts aux excès, et son extension aux huit jours de la fête paraît secondaire<ref name="MaFo">{{Article|langue=fr|auteur1=Macha Fogel|titre=Hanoukka, ses bougies, ses beignets|sous-titre=Les juifs célèbrent la Fête des lumières|périodique=Le Monde|date=2023-12-07|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2023/12/07/hanouka-ses-bougies-ses-beignets-les-juifs-celebrent-la-fete-des-lumieres_6062840_6038515.html|consulté le=2024-11-25}}</ref>.
Les adultes, eux, s’adonnent pendant ce temps à trouver des réponses à la très-sérieuse {{lien|langue=he|trad=קושיית הבית יוסף|fr=question du Beit Yossef}} (si l’huile de la fiole suffisait pour un jour, pourquoi célébrer le miracle pendant huit jours et non sept?) ou à des jeux d’esprit aussi divertissants qu’érudits<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Sidney B. Hoenig |titre=Hanukkah Acrostics |url=https://www.jhom.com/calendar/kislev/acrostics.htm |année=1992 |consulté le=8 décembre 2024}}</ref> : [[Samuel Eidels|un éminent talmudiste galicien]] propose de trouver dans le mot ''Hanoukka'' [[notarikon|l’abréviation]] de ''Het nerot Vehalakha Kebeit Hillel'' (« huit lumières et la Loi suit l'opinion de l'école de Hillel »), et ''Makabi'' est [[rétroacronymie|réinterprété comme l’acronyme]] d’Exode 15:11 (''Mi Kamo’ha Baèlim Yhwh'' « Qui t’égale parmi les forts, Éternel ? » (''Hiddoushei Aggadot'' sur TB Chabbat 21b). D’autres établissent des rapports entre les quatre lettres de la toupie et les quatre royaumes, les quatre dimensions de la psyché, les quatre domaines du monde selon la [[Kabbale]]<ref>{{lien web|langue=en |auteur=David Golinkin |titre=The Surprising Origin of the Dreidel |site=My Jewish Learning |url=https://www.myjewishlearning.com/article/the-origin-of-the-dreidel/ |consulté le=20 décembre 2024}}, {{lien web|langue=en |titre=The Existential Dreidel |site=NeoHasid |url=http://neohasid.org/chanukah/the_existential_dreidel/ |consulté le=16 août 2015}}, {{lien web|langue=en |auteur=Chana Bracha Siegelbaum |titre=The Month of Kislev : The Secret of the Dreidel, the Four Kingdoms and the Dimensions of the Human Psyche |url=http://www.berotbatayin.org/wp-content/uploads/2014/11/KislevDreidel.pdf |site=Midreshet Bérot Bat Ayin |consulté le=16 août 2015}}</ref>{{, etc.}} L’interprétation la plus populaire demeure cependant la relecture ''Nes Gadol Haya SHam'', « un grand miracle a eu lieu là-bas, » en [[terre d'Israël]]<ref name="MaFo"/>.
À ce folklore s’ajoutent les premiers chants de ''Hanoucca'': {{lien|langue=he |trad=מרדכי ריווסמן |fr=Mordekhaï Riwesmann}} publie en 1912 à Petersbourg deux chants yiddish, ''[[Oy Hanikke]]'' et ''{{lien|langue=he |trad=מרדכי ריווסמן |fr=Simou shemen |texte=Tzindt an likhtelekh}}'', rapidement traduits en hébreu et en anglais, tandis que [[Haïm Nahman Bialik]] fait paraître ''[[Likhvod hahanoukka]]'' en hébreu à Odessa en 1916. Chantés en famille autour des lumières pour réchauffer l’atmosphère des longues nuits d’hiver, ils acquièrent rapidement un statut de chants populaires, et ''Hanoucca'' en comptera bientôt plus que toute autre fête juive<ref name="DArad">{{Article|langue=he-latn |auteur1=Dafna Arad |titre=Eikh hafakh Hanoukka la’hag ’im hakhi arbe shirim velama ana’hnou lo mezahim otam |traduction titre=Comment ''Hanoucca'' est devenue la fête avec le plus de chants et pourquoi nous ne les reconnaissons pas |périodique=Xnet |date=9 décembre 2020 |lire en ligne=https://xnet.ynet.co.il/articles/0,7340,L-5855810,00.html |consulté le=12 décembre 2024}}</ref>.
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=== ''Hanoucca'' dans la Kabbale ===
La [[Kabbale]] invite à se pénétrer de la dimension intime des prescriptions: ainsi, plus qu’une preuve tangible de l’intervention divine, les lumières de ''Hanoucca'' représentent l’illumination des âmes du peuple d'Israël par la Lumière Suprême qui le protège et le garde. D’autre part, selon le ''[[Tikounei Zohar]]'' ({{13e}} arrangement), la fête de ''Hanoucca'' s’appose à la huitième ''[[Sephiroth (Kabbale)|sephira]]'' de l’[[Arbre de Vie (Kabbale)|arbre de vie]], celle de la {{lien|langue=en|trad=Hod (Kabbalah)|fr=Hod (Kabbale)|texte=Splendeur}}, et l’allumage des lumières pendant huit jours vient corriger l'arrogance qu’exprime cette ''sephira'' chez l’homme: les lumières de ''Hanoucca'' atténuent progressivement {{incise|selon un schéma où chaque jour représente l’émanation d’une ''sephira'' supérieure qui se propage dans les ''sephirot'' inférieures, similaire dans son concept à la dimension réparatrice dont la Kabbale a investi le [[décompte de l’omer]]}} cette mesure du désir de l'homme de se démarquer, et minimisent son besoin de domination et son manque de considération envers autrui<ref>{{lien web |langue=en |titre=The Lights of Hanukkah |url=https://dailyzohar.com/the-lights-of-hanukkah/ |site=Daily Zohar |date=27 novembre 2018 |consulté le=25 décembre 2024}}</ref>. Le nombre 8 se retrouve par ailleurs {{incise|outre les mentions explicites des huit jours de la fête, de l’inauguration du tabernacle dans le désert et du miracle de la fiole}}, dans les huit jours de la circoncision, bannie par les édits séleucides, dans le nom de l’huile (''shǝmona'', « huit, » ressemble à ''shemen'', « huile ») ou dans celui des Hasmonéens (''Hashmonaï'' est décomposé en ''[[Het (lettre)|het]]'' de valeur alphanumérique 8 et ''shǝmona<small>ï</small>'', « huit »), et dans l’enjeu même de la révolte des Maccabées car 6 représente l’univers physique avec ses six directions (nord, sud, est, ouest, haut et bas), 7 la sainteté (le septième jour de la semaine, i.e. le [[chabbat]]) et 8 la transcendance de l’univers physique que les « Grecs » ne seraient jamais parvenus à atteindre; la Kabbale trouve aussi des rapports entre ''Hanoucca'' et 13, 25 et 36<ref>{{lien web |langue=en |auteur=Dovid Rosenfeld |titre=The Fascinating Numbers of Hanukkah |url=https://aish.com/the-fascinating-numbers-of-hanukkah/ |site=Aish.com |consulté le=26 décembre 2024}}; voir aussi {{lien web |langue=en |auteur=Shmuel-Simcha Treister |titre=The Weight of Eight |url=https://www.kabbalaonline.org/kabbalah/article_cdo/aid/379327/jewish/The-Weight-of-Eight.htm |site=Kabbalah Online |consulté le=26 décembre 2024}}</ref>. [[Fichier:PikiWiki Israel 146 Hanukka חנוכה.Jpg|vignette|Dans la Kabbale, c’est moins l’allumage des lumières qui compte que leur contemplation (un enfant devant une ''[[hanoukkia]]'' brillant de tous ses feux au {{8e}} jour de la fête, archives de l’Hashomer Hatzair Yad Yaari, entre 1950 et 1960)]][[Isaac Louria]] (''Shaar Hakavanot'', partie 2, page 328) enseigne que l'allumage des lumières de ''Hanoucca'' se fait moins pour célébrer la victoire des Hasmonéens, la {{citation|conséquence,}} que pour se rattacher à leur {{citation|cause,}} i.e. il a pour effet et but principal de rattacher la personne qui les allume à la lumière spirituelle qui s'est allumée à l’ère des Maccabées, grâce à ses intentions lors de l’allumage et aux lumières matérielles qui permettent d’attirer les lumières spirituelles vers le monde physique. Là, elles peuvent aider l’homme et le transporter par-delà ses problèmes {{incise|au point que certains kabbalistes considèrent ''Hanoucca'' comme un {{citation|petit [[Roch Hachana]]}} (nouvel an juif) où l’on peut influer sur son destin et {{citation|créer des miracles}} par la force de la prière<ref name="ShaY">{{lien web |langue=he-latn |auteur=Shaul Yudkevitch |titre=Kol ma sheratsita ladaat al Hanoukka |traduction titre=Tout ce que vous vouliez savoir sur ''Hanoucca'' |url=https://www.mako.co.il/spirituality-newage/kabbalah/Article-31a66d8db1e6521006.htm?partner=tagit |site=Mako |date=8 décembre 2009 |consulté le=26 décembre 2024}}</ref>}} chaque geste se double d’une dimension mystique: les trois bénédictions de l'allumage symbolisent les « trois lignes, » i.e. voies principales de la création et de la manifestation divine, les dix palmes dans lesquelles il convient de placer la ''hanoukkia'' représentent les dix ''sephirot'', et le geste d'abaisser la bougie, pont entre les mondes spirituel et matériel<ref name="ShaY"/>, vers la ''hanoukkia'' lors de l’allumage, figure la descente de la lumière suprême dans le monde physique<ref>{{lien web |langue=he-latn |auteur=Itzhak Aharon |titre=Qabbala: lama madliqin nerot Hanoukka? |traduction titre=Kabbale: pourquoi allume-t-on les lumières de ''Hanoucca''? |url=https://www.mako.co.il/spirituality
[[Nahman de Bratslav]], lui, lit ''Hanoucca'' et la révolte des Maccabées contre les Séleucides, comme le symbole de la lutte intérieure entre les forces obscures de la logique et des connaissances acquises qui mènent forcément à une conception épicurienne de la vie {{incise|les « Grecs »}} et les forces de lumière, les « Maccabées » qui représentent les désirs intérieurs qui brûlent chez l'homme et le poussent à chercher un sens spirituel à la vie ainsi que son secret caché qui mène à la vie éternelle; cette lutte {{citation|des faibles contre les forts}} commence par l’éveil en l’âme humaine de la première étincelle spirituelle, contrecarrée par le désir matérialiste et égoïste bien plus grand mais dès que la personne reconnaît son désir d’éveil et réussit à corriger sa volonté et à aimer autrui, des étincelles supplémentaires se rassemblent et enflamment le pouvoir qui lui est inhérent, aboutissant à l’inauguration du temple intérieur<ref>{{lien web |langue=he-latn |auteur=Itzhak Aharon |titre=Qabbala: ma hamashmaout harou’hanit shel Hanoukka? |traduction titre=Kabbale: quelle est la signification spirituelle de ''Hanoucca''? |url=https://www.mako.co.il/spirituality-newage/kabbalah/Article-447a9cd90158b31006.htm?partner=tagit |site=Mako |date=10 décembre 2012 |consulté le=25 décembre 2024}}</ref>. Par ailleurs, sur le plan historique, langue grecque et langue sacrée, c’est-à-dire philosophie et tradition juive, sont issues de la sagesse ancienne et il convient d'incorporer la première à la seconde, à condition de la maintenir subsidiaire, comme ce fut le cas avec la [[Septante]] car la sagesse des Hellènes a été corrompue en se coupant de sa source divine, et le miracle de la fiole d’huile témoigne de l’intervention divine dans le monde, c'est-à-dire dans la nature et dans l'histoire, que l’athéisme rejette<ref>{{Ouvrage|langue=en |auteur1=Yeoshua Starrett |titre=Chanukah with Rebbe Nachman of Breslov |éditeur=Breslov Research Institute |lieu=Jérusalem/New York |année=2005}}</ref>.
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[[Fichier:Israel 10 Agorot 1985 Edge, Obverse & Reverse.jpg|vignette|gauche|Pièce israélienne de 10 ''[[Agora (Israël)|agorot]]'', reproduisant la monnaie frappée du candélabre à sept branches qu’avait émise [[Antigone II Mattathiah|Mattathias Antigone]] pour proclamer l’indépendance de sa terre.]]
[[Fichier:Maccabi-zion.jpg|vignette|upright=0.85|Timbre émis par le [[Fonds national juif]] en 1938, équivalant le pionnier sioniste du jour au guerrier maccabée de jadis]]
''Hanoucca'' est en effet l’une des plus grandes fêtes du [[sionisme]] et par conséquent de l’[[État d’Israël]]<ref>Cf. {{lien web| langue=en |url=http://www.britannica.com/EBchecked/topic/254643/Hanukkah |titre=Hanukkah (Judaism) |site=Britannica.com |consulté le=8 décembre 2009}}.</ref>: alors que les rabbins avaient appuyé sur son aspect miraculeux, le sionisme laïc voit dans la révolte des Maccabées une entreprise de libération nationale qui connaît, contrairement à la [[révolte de Bar Kokhba]] et au [[Première Guerre judéo-romaine#Le siège de Massada|siège de Massada]], un dénouement heureux. Les Maccabées, érigés en modèle du « [[Sabra (Israël)|Juif nouveau]] » et expurgés de leurs tendances hellénisantes<ref name="Hanukkah:the Maccabees in the Zionist imagination">{{lien web|auteur=E. Kavon|url=http://www.thefreelibrary.com/Hanukkah%3A+the+Maccabees+in+the+Zionist+imagination.-a0171811329|titre=Hanukkah:the Maccabees in the Zionist imagination|site=The Free Library|consulté le=10 décembre 2010}}.</ref>, deviennent les éponymes des [[Maccabiades|« Olympiades juives »]], de [[Maccabi World Union|différents clubs sportifs]], d'une [[Maccabi (bière)|marque de bière]]<ref name="PeRod">{{lien web|auteur=Peretz Rodman|titre=A Zionist Hanukkah - Modern Hebrew culture made of Hanukkah a celebration of the new, self-reliant Jew|url=https://www.myjewishlearning.com/article/a-zionist-hanukkah/ |site=My Jewish Learning|consulté le=20 décembre 2024}}</ref>, d'{{lien|langue=en|trad=Maccabi Healthcare Services|fr=Maccabi (service de santé)|texte=une caisse-maladie}}{{, etc.}} Le [[sionisme religieux]] entérine quant à lui cet aspect nationaliste de ''Hanoucca'' tout en lui conservant une signification religieuse, estimant qu’elle typifie les victoires militaires d’Israël lors de [[Guerre israélo-arabe de 1948-1949|sa guerre d’indépendance]] et de la [[Guerre des Six-Jours|réunification de Jérusalem]], sanctionnées de ce fait par l’approbation divine et qu’il convient dès lors de célébrer par les mêmes mouvements liturgiques<ref>{{lien web|langue=he-latn|url=https://www.halachayomit.co.il/Default.asp?HalachaID=227|titre=Yom Ha'atzmaout|site=Halakha yomit|date=23 avril 2007|consulté le=13 décembre 2024}}, {{lien web|langue=he-latn|auteur=Oury Cherki|url=https://ravsherki.org/index.php/2013-02-13-17-15-16/331-2013-01-24-21-19-29/253-253/521-521521-521|titre=Yom Ha'atzmaout-vèemounatekha baleilot|site=Leçons du Rav Oury Amos Cherki|date=13 février 2013|consulté le=22 décembre 2024}}</ref>.
[[Fichier:Hanukkah bush.jpg|vignette|gauche|upright=0.5|Arbuste de ''Hanoucca'' où l’étoile de David remplace celle du berger.]]
Aux [[États-unis]], la fête tire son importance de sa proximité avec la [[Temps des fêtes|saison des fêtes]] (le terme est lui-même un euphémisme englobant ''Hanoucca'', [[Noël]] et [[Kwanzaa]]<ref name="DG">{{lien web|auteur=David Greenberg|url=https://slate.com/news-and-politics/2009/12/christmas-for-jews.html|titre=Christmas for Jews|site=Slate.com
C’est en réaction à ces diverses réinterprétations que [[Menachem Mendel Schneerson]], septième Rabbi de Loubavitch (dirigeant spirituel de la [[dynastie hassidique Habad-Loubavitch]]), reprend à son compte l’initiative d’[[Abraham Beame]], premier maire ouvertement juif de la ville de [[New York]], et ordonne la tenue d’un allumage public en 1974, dont il fait l’une de ses ''{{lien|mitzvah campaigns}}'' afin de promouvoir la « survie spirituelle de la flamme juive (''Si’ha'' du 25 kislev 5747). » Depuis, ces allumages se sont répandus au Canada<ref>{{lien web|langue=en|titre=New Toronto mayor celebrates Chanukah|url=http://www.cjnews.com/index.php?option=com_content&task=view&id=20456&Itemid=86|site=Canadian Jewish News|date=6 décembre 2010|consulté le=9 décembre 2010}}.</ref>, en [[Europe]], en [[Israël]] et ailleurs<ref>{{lien web|titre=''Menorah'' around the globe|url=http://www.chabad.org/holidays/chanukah/public_lights_cdo/aid/104654/jewish/Public-Menorahs-Around-the-Globe.htm|consulté le=28 novembre 2010}}.</ref>. Les chandeliers utilisés à cet office ont pour particularité de présenter des branches droites et non courbes car le ''[[Rebbe]]'' s’appuie sur ce point sur l’opinion de Maïmonide<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Steven Fine |titre=Maimonides’ Straight-Branched Menorah: A Samaritan Parallel |périodique=Ars Judaica: The Bar Ilan Journal of Jewish Art |volume=19 |numéro=1 |lire en ligne=https://liverpooluniversitypress.co.uk/doi/abs/10.3828/arsjudaica.2023.19.3 |date=19 juillet 2024 |consulté le=18 décembre 2024}}</ref>.
=== L’allumage des lumières de ''Hanoucca'' ===
L’allumage des lumières de ''Hanoucca'' se fait par ordre croissant, d’une lumière le premier jour à huit le dernier, en utilisant une ''[[hanoukkia]]'' (luminaire de ''Hanoucca'') par foyer selon l’usage séfarade ou une ''hanoukkia'' par membre du foyer, selon la coutume répandue dans les communautés ashkénazes (CAOH 671:2).
[[Fichier:The National Library of Israel, Jewish New Year cards C HL 13.JPG|vignette|Carte de vœux pour la [[Roch hachana|nouvelle année juive]], où le père de famille allume la ''hanoukkia'' pour sa femme et ses enfants.]]
Les femmes sont tenues d’y assister bien que normalement dispensées des {{lien|langue=he|trad=מצוות עשה שהזמן גרמן|fr=prescriptions fixées dans le temps}} car elles ont {{citation|participé au miracle}} (TB ''Chabbat'' 23a), et le CAOH 675:3 les autorise même à procéder à l’allumage ; leur place réelle a varié selon les communautés, entre certains décisionnaires qui se sont prononcés contre l’allumage par des femmes en présence d’un homme<ref name="YKag">{{lien web |langue=en |site=RabbiKaganoff.com |titre=Some Light Chanukah Questions |url=https://rabbikaganoff.com/some-light-chanukah-questions/ |date=25 novembre 2013 |consulté le=17 décembre 2024}}</ref>, ceux qui, arguant de l’évolution du statut de la femme, en reviennent aux ordonnances du Talmud et du ''Choulhan Aroukh''<ref>{{lien web |langue=he-latn |auteur=Ronen Neuwirth |site=Mako |titre=Ha'im isha yekhola lehadliq nerot Hanoukka? |traduction titre=Une femme peut-elle allumer les lumières de ''Hanoucca''? |url=https://www.mako.co.il/spirituality-popular_culture/Article-a4101c66aca8241006.htm?Partner=interlink |date=15 décembre 2014 |consulté le=26 décembre 2024}}</ref>, et les communautés d’Afrique du Nord qui ont instauré la {{lien|langue=en|trad=Girls' Day (Judaism)|fr=Eid al-Banat|texte=fête des Filles}} pour célébrer la vaillance féminine lors de la [[wikt:néoménie|néoménie]] de ''[[tevet]]''<ref>{{lien web |langue=he-latn |auteur=Hen Malul |titre=Hakirou ett ’hag habanot: ha’hag she’hoggeg ett ha’otzma hanashit |traduction titre=Connaissez la fête des Filles : la fête qui célèbre le pouvoir des femmes |url=https://blog.nli.org.il/fete-des-filles/ |site=Hasfranim - Magazinn HaSifriya HaLeoumit |date=15 décembre 2020 |consulté le=17 décembre 2024}}</ref>. [[Fichier:Tiffany glasswork Hanukkah menora02.jpg|gauche|vignette|''Hanoukkia'' contemporaine en verre de Tiffany (le ''shamash'' occupe la position centrale et surélevée).]] On a coutume de construire la ''hanoukkia'' de manière à placer les lumières sur une seule rangée et à la même hauteur afin de pouvoir les distinguer lorsqu’elles brûlent (CAOH 671:4). Comme les lumières de ''Hanoucca'' ne peuvent remplir aucune fonction domestique, y compris l’éclairage, on utilise une lumière supplémentaire dans ce but, sur une neuvième branche à distance des autres lumières: chez les Juifs ashkénazes, elle est appelée ''shamash'' ou ''shammes'' (« serviteur ») car on s’en sert aussi pour allumer les autres lumières du chandelier<ref>{{ouvrage |auteur=E. Gugenheim |titre=Le Judaïsme dans la vie quotidienne |passage=132-133}}.</ref> tandis que chez les Juifs séfarades et orientaux, elle est allumée après les autres<ref>{{lien web |langue=en |auteur=Ya'aqob Menashe |titre=Concerning the manner of lighting the Hanukkah lights |url=https://www.midrash.org/halakha/hanukkah-how2.html |site=Midrash Ben Ish Hai |consulté le=16 décembre 2024}}</ref>. Les lumières doivent {{incise|dans l’idéal}} être visibles, et c’est pourquoi on les allume à la porte ou la cour qui donne sur la voie publique (ou aux issues s’il y en a plusieurs — CAOH 671:8), à une hauteur entre trois et dix [[Palme (unité)|palmes]] ou à la rigueur vingt mais pas davantage, et à une palme du côté gauche de la porte (CAOH 671:5-7, KCA 139:7-9). On n’allume pas la ''hanoukkia'' avant le coucher du soleil et, idéalement, pas après que les marchés se soient vidés, soit une demi-heure après le coucher mais il est permissible de le faire pendant toute la nuit (CAOH 672-1:2), et beaucoup de rabbins hassidiques attendent l’arrivée de leurs fidèles pour le faire, afin de mieux propager le miracle<ref name="YKag"/>. Toutes les huiles et mèches conviennent à l’allumage des lumières, y compris celles qui allument mal et ne seraient pas acceptées pour l’allumage des lumières du chabbat {{incise|et l’on utilise souvent des [[bougie]]s de [[cire]] car elles produisent une belle flamme<ref name="BEf">{{lien web |langue=he-latn |auteur=Baroukh Efrati |titre=La mistab’him oulamoum’him: kol hilkhot Hanoukka |traduction titre=Pour ceux qui s’embrouillent et pour les spécialistes: toutes les lois de ''Hanoucca'' |url=https://www.israelhayom.co.il/judaism/synagogue/article/5928959 |site=Israel Hayom |date=28 novembre 2011 |consulté le=18 décembre 2024}}</ref>}} mais il est tout de même préférable d'utiliser de l'[[huile d'olive]] et des mèches de laine, en souvenir du [[Temple de Jérusalem]] (CAOH 673:1). Le recours aux ''hanoukkiyot'' électriques est cependant rejeté par la plupart des autorités orthodoxes sans qu’elles n’enfreignent véritablement les ordonnances du ''Choulhan Aroukh'', et n’est toléré qu’en l’absence d’autres sources d’énergie ou si l’allumage classique est interdit par mesure de sécurité, comme dans les hôpitaux (''{{lien|langue=en|trad=Tzvi Pesach Frank|fr=Tsvi Pessah Frank|texte=Har Tzvi}}, [[Ovadia Yosef|Yabia Omer]]'' 3:35:7<ref>{{lien web |langue=en |url=https://aish.com/electric-menorah/ |titre=Electric Menorah |site=Aish.com |consulté le=16 décembre 2024}}, {{lien web |langue=en |url=https://www.myjewishlearning.com/article/is-it-ok-to-use-an-electric-menorah-for-hanukkah/ |titre=Is It OK to Use an Electric Menorah for Hanukkah? |site=My Jewish Learning |consulté le=16 décembre 2024}}</ref>). Quant à l’initiative « Hanoukkia verte, » émanant de groupes écologistes qui appellent à limiter les feux de ''Hanoucca'' pour sensibiliser le public à la conservation d’énergie, elle a été mal accueillie par les tenants de la tradition<ref>{{lien web |langue=en |url=https://www.jpost.com/israel/green-hanukkia-campaign-sparks-ire |titre='Green Hanukkia' campaign sparks ire |auteur=Gil Hoffman |date=4 décembre 2007|consulté le=16 décembre 2024}}</ref>. [[Fichier:National Library of Israel, Hanukkah Blessing, Ashkenaz MCD-0052 18.ogg|vignette|Bénédictions de l’allumage pour le premier jour de ''Hanoucca'' (rite ashkénaze) ; l’amen long est prononcé lors des pauses entre chaque bénédiction.]] L’allumage donne lieu à deux bénédictions et une troisième le premier jour, récitées avant l’allumage proprement dit (CAOH 676:1-2). Chaque communauté a ses mélodies propres et il est couramment admis d’allonger l’[[amen]] qui suit les bénédictions dans le rite ashkénaze<ref>cf. {{lien web |langue=he-latn |auteur=Dov Lior |titre=Haarakha be’aniat amen beHanoukka |traduction titre=Allongement dans la réponse amen à Hanoucca |url=https://www.yeshiva.org.il/ask/26031 |site=Yeshiva.org |date=19 nissan 5767 |consulté le=17 décembre 2024}}</ref> (''ah-ahh-men''), car {{citation|celui qui allonge son amen, on lui allonge ses jours et ses années}} (TB ''[[Berakhot (traité)|Berakhot]]'' 47a) mais l’usage est réprouvé dans le hassidisme Habad<ref>{{lien web |langue=en |auteur=Yaakov Goldstein |titre=From the Rav’s Desk: Answering Amen with a Niggun by Chanukah candle lighting |url=https://shulchanaruchharav.com/halacha/from-the-ravs-desk-answering-amen-with-a-niggun-by-chanukah-candle-lighting/ |site=Shulchan Aruch Harav |date=2 décembre 2021 |consulté le=17 décembre 2024}}</ref>. On poursuit avec ''[[Hanerot hallalou]]'' (CAOH 676:4) et on allume le premier jour en commençant par la lumière à droite de la ''hanoukkia''; le second jour, on ajoute une lumière à sa gauche et c’est par elle qu’on commence, ainsi de suite car c’est avec cette lumière que grandissent l’illumination et le miracle (CAOH 676:5).
▲==== Après l’allumage ====
[[Fichier:Prière pour "Hanouca".jpg|vignette|Rite de ''Hanoucca'' incluant la lecture du psaume 30, en [[hébreu]] et [[phonétique]] ([[Tunis]], {{s-|XX}})]]
Instruits de regarder la ''hanoukkia'' allumée pendant trente minutes sans réaliser
En Israël, la plupart des familles, entraînée par
[[Fichier:USAFB OHanukkahHanukkahPrayer.ogg|vignette|gauche|Bénédictions suivies de ''Yemei HaHanoukka'' et ''Oh Hannukah'' (à partir d’1:45), interprétés par l'orchestre de l'[[United States Air Force]].]] Aux États-Unis, les chants yiddish se sont anglicisés: ''Oy Hanikke'' est devenu ''Oh Hanukkah'' par [[Fichier:Colorful dreidels2.JPG|vignette|gauche|
Les jeux de toupie demeurent relativement populaires en dépit de leur simplicité, bien que la dimension de jeu de hasard ait le plus souvent été abandonnée. [[Fichier:Chocolate-Gold-Coins.jpg|vignette|Pièces de ''Hanoucca'' en chocolat, frappées de candélabres de ''Hanoucca'' imitant les pièces issues par le pouvoir hasmonéen après sa victoire.]] Ceux-ci sont aussi parmi les derniers à pratiquer la distribution des pièces de ''Hanoucca'' pour les démunis, et [[Yaakov Yisrael Kanievsky|le Steipler]] avait coutume de la réserver à la cinquième nuit de ''Hanoucca'' car elle ne coïncide jamais avec le chabbat<ref>''Or’hot Rabbenou'', {{3e}} partie, cité in {{Article |langue=en |auteur=R’ Aryeh Lebowitz |titre=Chanukah Gelt and Gifts |périodique=Dvarim Hayotzim Min Halev |volume=17 |numéro=6 |passage=3 |date=11 décembre 2005}}</ref>. Cependant, en dehors de ces cercles, la pratique a été remplacée vers les années 1920 par la distribution de [[Pièce en chocolat|pièces en chocolat]] emballées dans du papier aluminium doré, tant en Israël qu’aux États-unis (là aussi, un lien possible avec les pièces de la Saint-Nicolas a été évoqué)<ref>{{lien web |langue=en |titre=9 Things You Didn’t Know About Hanukkah |url=https://www.myjewishlearning.com/article/9-things-you-didnt-know-about-hanukkah/ |site=My Jewish Learning |consulté le=22 décembre 2024}}, {{lien web |langue=en |auteur=Joanna O’Leary |titre=What Is Hanukkah Chocolate Gelt? |url=https://www.myjewishlearning.com/the-nosher/what-is-hanukkah-chocolate-gelt/ |site=The Nosher (My Jewish Learning) |date=11 décembre 2023 |consulté le=22 décembre 2024}}</ref>. En outre, la distribution de piécettes, chocolatées ou non, pouvant pâlir de la comparaison avec ce que reçoivent les enfants chrétiens, elle s’est doublée aux États-unis d’une débauche de cadeaux qui est marquée dans les familles à forte identité juive avec un faste d’autant plus important qu’elles sont éloignées de la pratique traditionnelle<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Ran Abramitzky |auteur2=Liran Einav |auteur3=Oren Rigbi |titre=Is Hanukkah responsive to Christmas? |périodique=The Economic Journal |volume=120 |passage=612-630 |année=2010 |doi= 10.1111/j.1468-0297.2009.02305.x |lire en ligne=https://web.stanford.edu/~leinav/pubs/EJ2010.pdf |format=pdf |consulté le=14 décembre 2024}}</ref>; certaines tentent cependant de revenir à des cadeaux ou des sommes plus modestes<ref>{{lien web |langue=en |auteur=Natasha Rosenstock |titre=Hanukkah Gifts |url=https://www.myjewishlearning.com/article/hanukkah-gifts/ |site=My Jewish Learning |consulté le=22 décembre 2024}}</ref>, et un projet intitulé Fifth Night a été lancé pour éloigner les enfants du consumérisme et leur réapprendre le sens du don à autrui qui faisait le charme de la coutume<ref>{{lien web |langue=en |auteur=Rhiana Maidenberg |titre=The Fifth Night Project: Teaching Giving During Hanukkah |url=https://www.kveller.com/the-fifth-night-project-teaching-giving-during-hanukkah/ |site=Kveller |date=11 décembre 2012 |consulté le=22 décembre 2024}}</ref>.
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[[Fichier:Truman receives menorah.jpg|vignette|Le Premier Ministre israélien David Ben-Gurion (au centre) fait don d’une ''hanoukkia'' au Président Truman (à gauche) dans le bureau ovale en présence de l’ambassadeur [[Abba Eban]].]]
L’allumage des lumières de ''Hanoucca'' est un acte public par essence que les rabbins, désireux de propager le miracle, ont de surcroît conçu pour produire le plus grand spectacle à l’heure de la plus grande affluence car c’est entre le coucher de soleil et le retour chez soi que les passants, s'attendant à rentrer dans une obscurité grandissante, sont exposés aux lumières<ref name="PuDi">{{lien web |langue=en |auteur=Iscah Waldman |titre=Public displays of Hanukkiyot |url=https://www.myjewishlearning.com/article/public-displays-of-hanukkiyot/ |site=My Jewish Learning |consulté le=23 décembre 2024}}</ref>. Seules des circonstances d’insécurité comme celles qui régnaient dans la Pologne de Moïse Isserlès (ou de [[confinement sanitaire]] lors de la [[pandémie de Covid-19]]<ref>{{lien web |titre=Hanoukka - Interview avec Rav Oury Cherki, 5781 |url=https://ravsherki.org/index.php/french-articles/79-le-chabbat-et-les-fetes-articles-rav-oury-cherki/8179-hanoukka-interview-avec-rav-oury-cherki-5781 |année=2020 |consulté le=22 décembre 2024}}</ref>), peuvent contraindre à la discrétion (CAOH 671:7); c’est pourquoi les [[Juifs
Les allumages publics suscitent de nombreuses interrogations dans le monde juif et en dehors de celui-ci. Sur le plan purement légalistique, la validité religieuse des allumages publics se fonde sur l’usage d’allumer une ''hanoukkia'' au mur méridional de la [[synagogue]] entre les offices de l’après-midi et du soir, lequel allumage a pour fonction de propager le miracle, et n’acquitte pas de l’allumage à domicile (CAOH 671:7, KCA 139:12-15). C’est sur base de cet arrêt que de nombreux décisionnaires jugent les allumages publics tout aussi impropres (''Shevet Halevi'' tome 4, chap. 35, ''Shlamei Moed'' 237, ''Tsits Eliezer'' tome 15, chap. 30). Cependant, d’autres considèrent qu’ils doivent être réalisés pour propager le miracle, et que des lumières électriques peuvent convenir à cette fonction. L’ancien {{lien|langue=he|trad=הראשון לציון|fr=primat de Sion}} [[Ovadia Yosef]] estime l’allumage public valide et prescrit de le faire avec bénédiction (''Hazon Ovadia Hanoukka'', {{p.|47}}), bien que son confrère [[Mordekhaï Eliyahou]] et son fils [[Yitzhak Yosef]] exigent pour ce faire la tenue de prières publiques (''Miqraei Kodesh Hilkhot Hanoukka'', chap. 10, notes 22 & 23). En outre, l’initiative du Rabbi de Loubavitch {{incise|à laquelle participent volontiers des personnalités publiques et politiques, dont [[Arnold Schwarzenegger]]
D’autre part, la présence d’une ''hanoukkia'' dans un lieu public, en l’occurence le [[bureau ovale]] de la [[Maison Blanche]], remonte à 1951, lorsque le [[Premier ministre d'Israël]] [[David Ben-Gurion]] en fait don au [[président des États-Unis]] [[Harry Truman]] (qui n’accorde pas plus de place à ''Hanoucca'' dans ses adresses à la nation que son prédécesseur [[F.D. Roosevelt]]) au nom de l’amitié entre les pays. En 1979, l’intervention de {{lien|Stuart E. Eizenstat}} permet la pose d’une ''hanoukkia'' cérémoniale sur la pelouse de la Maison Blanche à la demande du Rabbi de Loubavitch, et [[Jimmy Carter]] participe à son
<gallery caption="Célébrations publiques">Fichier:Old Jerusalem Jaffa Gate blue hanukiah closeup.jpg|Allumage public à la [[porte de Jaffa]], [[Jérusalem]] (2012).
Fichier:Chanukka Karlsruhe 2015.jpg|Allumage public à [[Karlsruhe]] en Allemagne (2015)
Fichier:Chabad at Texas A&M University Hanukkah Menorah Lighting Ceremony on Campus in 2018.jpg|Allumage public au campus de l'université du [[Texas]] aux États-Unis (2018)
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</gallery>
Cette dernière modalité fait toutefois débat en France lorsque, parallèlement à l’allumage public de la tour Eiffel, la première lumière de ''Hanoucca'' est allumée le {{date|7|décembre|2023}} par le grand-rabbin de France [[Haïm Korsia]], dans la salle des fêtes du [[Palais de l'Élysée]], en présence du président de la république [[Emmanuel Macron]] qui se voit alors remettre le prix de la Conférence européenne des rabbins pour la lutte contre l’antisémitisme et la sauvegarde des libertés religieuses, dans un contexte de regain de l'[[antisémitisme en France]] à la suite des [[Attaque du Hamas contre Israël de 2023|attaques menées en Israël]] par le [[Hamas]] le {{Date|7 octobre 2023}}; le geste est considéré comme maladroit dans l’ensemble du spectre politique, et certains y voient une rupture avec les principes de la [[laïcité]] et la [[loi de 1905]]<ref>{{lien web |auteur=Romain David |titre=Hanouka à l’Elysée : « Faute morale », « idée stupide », « sujet explosif »… Les sénateurs fustigent l’attitude d’Emmanuel Macron |url=https://www.publicsenat.fr/actualites/politique/hanouka-a-lelysee-faute-morale-idee-stupide-sujet-explosif-les-senateurs-fustigent-lattitude-d |site=[[Public Sénat]] |date=8 décembre 2023 |consulté le=18 décembre 2024}}
=== Les journées de ''Hanoucca'' ===
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Les journées de ''Hanoucca'' sont joyeuses, et le ''Choulhan Aroukh'' prescrit d’intercaler la [[Al hanissim|bénédiction sur les miracles]] à tous les moments liturgiques de remerciement, soit la bénédiction de la terre de l’[[Birkat Hamazon|action de grâce après les repas]] et la bénédiction de reconnaissance de la [[Amida (judaïsme)|Prière juive]]; bien que l’oubli de cette bénédiction ne contraigne pas à reprendre la récitation du début, il est bon d'y revenir même si l’on s’en souvient au dernier mot du moment, et certains proposent un rattrapage lors des {{lien|langue=he|trad=הרחמן|fr=Harahaman|texte=bénédictions supplémentaires}} (CAOH 682:1). Cette bénédiction se dit aussi lors des [[moussaf|offices supplémentaires]] du chabbat et de la néoménie, bien que ''Hanoucca'' ne justifie pas d’office supplémentaire par elle-même (CAOH 682:2). Le ''[[Hallel]]'' est récité dans son entièreté pendant les huit jours de la fête après la prière du matin, et les [[Tahanoun|offices de supplication]] ainsi que certains passages liturgiques évoquant le deuil ou la sévérité ne sont pas lus (CAOH 683, KCA 139:22). Il est aussi de coutume de lire la section des princes, relatant la contribution des princes de chaque tribu au [[Tabernacle (Bible)|Tabernacle]] lors de son inauguration dans le [[désert]] ([[Livre des Nombres|Nombres]] 7:1-8:4, et les séfarades lisent à partir de la [[bénédiction sacerdotale]] en Nombres 6:22); on lit chaque jour de la fête les [[Verset (Bible)|versets]] détaillant les présents apportés par chaque prince des douze tribus d'Israël au jour correspondant, jusqu’au huitième jour où l’on commence à Nombres 7:54 jusque la fin de la péricope et le début de la suivante ou jusque Nombres 8:4 dans la tradition ashkénaze (CAOH 684:1). Les [[Incipit (livre)|premiers mots]] de Nombres 7:84, ''Zot hanoukkat hamizbea'h'' (« Ce fut là la dédication de l’autel »), ont donné son nom au dernier jour de la fête, ''{{lien|langue=he|trad=זאת חנוכה|fr=Zot Hanoucca}}''. Lors du ''shabbat Hanoucca'', on sort deux [[Sefer Torah|rouleaux de la Torah]] et on lit dans le premier la [[parasha de la semaine|section hebdomadaire]] (généralement ''[[Miketz]]'') tandis qu’on lit dans le second le passage de la section des princes correspondant au jour de la fête; la [[Haftara|lecture supplémentaire]] du jour est [[Livre de Zacharie|Zacharie]] 2:14–4:7, avec sa vision prophétique d’un chandelier à sept branches. Lorsque ''Hanoucca'' comprend un deuxième chabbat, la lecture supplémentaire est I Rois 7:40–50, et se rapporte à l'inauguration du premier Temple {{incise|qui devrait être lue lors du premier chabbat puisqu’elle précède la vision de Zacharie mais la dédicace du temple de Salomon a déjà eu lieu alors que celle que voit Zacharie, est à venir (''Be’er Hagola'' 684:7)|stop}}. Lorsqu’un mariage a lieu lors du premier chabbat, la lecture supplémentaire demeure celle de ''Hanoucca'' (CAOH 684:2) car la publication du miracle est prioritaire sur la joie du mariage (''Mishna Beroura'' 684:8). Lorsque la [[Roch Hodech|néoménie]] du mois de ''[[tevet]]'' a lieu un chabbat, trois rouleaux sont sortis, six personnes lisent la section hebdomadaire dans le premier, une septième lit la section propre à la néoménie dans le deuxième, et la {{Lien|Maftir|texte=personne désignée pour la lecture supplémentaire}} complète avec le passage de la section des princes dans le troisième, avant de lire le passage de la vision de Zacharie; lorsque la néoménie tombe en semaine, trois personnes lisent la section propre à la néoménie dans le premier rouleau, et une quatrième lit le passage de la section des princes dans le second (CAOH 684:3).
En Israël, ''Hanoucca'' donne lieu à une période de congé scolaire qui, n’étant pas d’origine biblique, est sujette à changements en vertu des décisions du Ministère de l’Éducation<ref>P.ex.: {{lien web|langue=he-latn|auteur=Maya Bar |titre=Hashinouï be’houfshat Hanoukka bevatei haśefer hatikhonim |traduction titre=Le changement du congé de ''Hanoucca'' dans les lycées |date=18 décembre 2024 |url=https://www.mako.co.il/news-education/2024_q4/Article-857a39107d9d391027.htm |site=Mako |consulté le=26 décembre 2024}}</ref>. De nombreux spectacles sont organisés dans les écoles et jardins d’enfants, dont l’absence s’est fait cruellement ressentir en 2020 du fait de la pandémie de COVID-19<ref name="DArad"/>. De même, le {{lien|Festigal}}, une comédie musicale qui renouvelle son thème à chaque édition, et met en vedette un panel de vedettes pour enfants, depuis les chanteurs, acteurs du grand ou petit écran et jusqu’aux influenceurs des réseaux sociaux, se tient chaque année pendant la semaine de ''Hanoucca'' depuis 1981<ref name="MinIs"/>. L’[[Communauté russe d'Israël|immigration massive en provenance de l’ancienne URSS dans les années 1990]] a également modifié le paysage, et le sapin {{incise|pierre d’achoppement dans la société juive traditionnelle<ref>{{lien web |langue=he-latn |auteur=Ariel Horowitz |titre=Mashal haets: ma meśamelet parashat ets haashoua’h baTekhnion |traduction titre=La parabole de l’arbre: que représente l’affaire du sapin au Technion? |url=https://www.haaretz.co.il/labels/avi-chai/2016-12-27/ty-article-labels/00000180-8db8-d234-a9f8-cdb8b2210000 |site=Haaretz (Avi Chai) |date=27 décembre 2016 |consulté le=27 décembre 2024}}</ref>}} est devenu un spectacle habituel, s’affichant dans certaines maisons aux côtés de la ''hanoukkia'' pour la nouvelle année civile (''{{lien|Novy God}}'') voire pour Noël<ref>{{lien web |langue=he-latn |auteur=Kobi Nahshoni & Aleksandra Lukacs |titre=’Hanoukkiya ’al ets ashoua’h: "Al taggid li eikh lihyot yehoudiya" |traduction titre=''Hanoukkia'' sur sapin : "Ne me dis pas comment être juive" |url=https://www.ynet.co.il/articles/0,7340,L-5647483,00.html |site=Ynet |date=23 décembre 2019 |consulté le=27 décembre 2024}}, {{lien web |langue=he-latn |auteur=Meirav Doster |titre=Yesh lanou ets ashoua’h ouleyado ’hanoukkiya |traduction titre=Nous avons un sapin et une ''hanoukkia'' à côté |url=https://www.mako.co.il/home-family-relationship/Article-5648a9563dcf391027.htm |site=Mako |date=25 décembre 2024 |consulté le=27 décembre 2024}}</ref>.
== Notes et références ==
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=== Liens externes ===
{{Liens}}
*{{Lien web |prénom=Betty |nom=Rojtman |lien auteur=Betty Rojtman |titre='Hanouca : l'esprit ou le glaive |sous-titre=Du triomphe militaire à la fête des
{{Palette|Célébrations dans le judaïsme|Célébrations dans le judaïsme/Hanoucca|Musique juive}}
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