« Le Petit Journal (quotidien) » : différence entre les versions
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| autre nom =
| image = Konstantin Soitzner Le petit Journal.jpg
| légende = [[Konstantin Stoitzner]], ''Le Petit Journal'', huile sur toile, localisation inconnue.
| pays = {{France}}
| langue = [[Français]]
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| format =
| genre =
| prix au numéro = 5-15 centimes
| diffusion =
| diffusion (date) =
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}}
'''''Le Petit Journal''''' est un [[quotidien]] [[paris]]ien [[République|républicain]] et [[Conservatisme|conservateur]], fondé par [[Moïse Polydore Millaud]]<ref name=HpemF>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Ivan|nom1=Chupin|prénom2=Nicolas|nom2=Hubé|prénom3=Nicolas|nom3=Kaciaf|titre=Histoire politique et économique des médias en France|lieu=Paris|éditeur=[[La Découverte]]|année=2009|pages totales=126|passage=42|isbn=978-2-7071-5465-1}}.</ref>, qui a paru de [[1863]]<ref>{{Lien web|langue=fr|
Collaborèrent au ''Petit Journal,'' à ses débuts : [[Alphonse de Lamartine|Lamartine]], [[Alexandre Dumas]], [[Alfred Assolant]], [[Eugène Chavette]], [[Charles Monselet]]..., puis par la suite [[Albert Londres]], [[René Hachette]], [[Raymond Patenôtre]], [[Saint-Paulien (écrivain)|Saint-Paulien]], [[Paul-Émile Victor]], [[Daniel-Rops]], [[Roger Vercel]], [[Stephen Pichon]], [[Maxence Van der Meersch]]...
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== Origines ==
[[Fichier:Trimm, Timothée, (Lespès, Léo), BNF Gallica.jpg|thumb|redresse|gauche|[[Timothée Trimm]], l'un des rédacteurs du ''Petit Journal'' à ses débuts.]]
Le fondateur du titre est [[Moïse Polydore
Il en confie la direction gérance à son neveu Alphonse (né le {{date de naissance|11|juin|1829}} à [[Mouriès]]), fils de son frère Joseph.
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== Particularités ==
[[Fichier:PetitJournal1899.jpg|thumb|redresse|En 1899, ''Le Petit Journal'' annonce {{nobr|5 millions}} de lecteurs.]]
Le ''Petit Journal'' attire de nombreux lecteurs car le passage de l'impression «
''Le Petit Journal'' voit en fait ses ventes considérablement augmenter lorsqu'il se met à publier le compte rendu de faits divers extraordinaires, comme l'[[Affaire Troppmann]], en {{date-|septembre 1869}}. Tout Paris se presse à [[Pantin]], où l'on vient de découvrir sept cadavres appartenant à une même famille. Autour de la fosse, on a monté une fête foraine. Devant l'émotion suscitée par cette tuerie, [[Alphonse Millaud]], patron du ''Petit Journal'', décide de couvrir abondamment l'histoire. Immédiatement, le pays tout entier se passionne pour cette famille odieusement massacrée. La police arrête un certain [[Jean-Baptiste Troppmann]], alors qu'il tentait d'embarquer pour les Amériques. Il a sur lui les papiers et les bijoux de l'infortunée famille. Pour Millaud, l'affaire Troppmann se révèle être une mine d'or : le tirage du journal passe ainsi de {{Unité|200000}} exemplaires par jour à {{Unité|300000}}, puis à {{Unité|500000}} ! Cette exploitation des faits divers devient alors la stratégie éditoriale du journal, sur laquelle beaucoup d'historiens porteront un jugement sévère<ref>François Caron, ''La France des patriotes'', Paris, [[Fayard (maison d'édition)|Fayard]], coll. « Histoire de France (Jean Favier, dir.) » 1985, {{p.|171}}.</ref>.
== Ascension ==
[[Fichier:Le Petit Journal, supplément illustré, 23 décembre 1893.djvu|vignette|246x246px| Attentat d'[[Auguste Vaillant]] à la Chambre des députés : ''Le Petit Journal, supplément illustré'', une du 23 décembre 1893.]]▼
[[File:Flota en La Guaira 1902.jpg|thumb|upright|Le
[[Fichier:Lyautey reaches Marrakesh in armored car (1912, Le Petit Journal).jpg|vignette|redresse|''Le général [[Hubert Lyautey|Lyautey]] s'est rendu à [[Marrakech]] en auto-mitrailleuse'' - ''Le Petit Journal'', {{n°|1147}} du {{date|13 octobre 1912}}.]]
[[Fichier:Le Petit Journal illustré Doumer.jpg|vignette|redresse|Reconstitution de l’[[Assassinat de Paul Doumer|assassinat]] de [[Paul Doumer]] (''Le Petit Journal illustré'', {{date-|15 mai 1932}}).]]
Le premier numéro sort le {{date-|1 février 1863}} et, dès octobre, dépasse, avec {{Unité|83000}} exemplaires<ref name=HpemF43>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Ivan|nom1=Chupin|prénom2=Nicolas|nom2=Hubé|prénom3=Nicolas|nom3=Kaciaf|titre=Histoire politique et économique des médias en France|lieu=Paris|éditeur=[[La Découverte]]|année=2009|pages totales=126|passage=43|isbn=978-2-7071-5465-1}}.</ref>, le plus fort tirage des journaux «
En {{date-|février 1864}}, la famille Millaud lance ''[[Le Journal illustré]]'', publication dominicale, vendue 10 centimes, qui, en 1890, se trouve concurrencé par le supplément illustré du ''Petit Journal''. Les Millaud se retrouvent ensuite face à des difficultés financières et revendent leur groupe en 1873 à [[Émile de Girardin]], lequel est associé à Marinoni, [[Eugène Gibiat|Gibiat]] et Jenty. En 1874, le banquier [[Victor Antoine Desfossés]] en devient l'administrateur et évite la faillite.
En 1882, Marinoni prend le contrôle du journal, succédant à Girardin. Dès 1884, le {{date-|15 juin}}, paraît le ''Supplément illustré'' hebdomadaire – d'abord sous-titré ''Supplément du dimanche'' puis ''Supplément littéraire'' – du journal, pour lequel une innovation est apportée : l'[[Impression en couleurs|illustration couleur]]. Ce supplément est finalement nommé ''Le Petit Journal supplément illustré''. Pressentant l'importance de la couleur, Marinoni fabrique en 1889 une presse [[rotative]] à impression polychrome, débitant {{formatnum:20000}} exemplaires à l'heure, ce qui permet, à partir du numéro du {{date-|29 novembre 1890}} et les portraits du couple présidentiel [[Sadi Carnot (président)|Sadi-Carnot]], d'imprimer en six couleurs la une et la dernière page du ''Supplément illustré''<ref>[http://cent.ans.free.fr/historique.htm Le Petit Journal et son supplément illustré].</ref>. Le [[Tirage (imprimerie)|tirage]] du ''Supplément'' atteint un million d'exemplaires en 1895.
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== Déclin ==
Après 1900, les tirages commencent à stagner puis à décroître : ''[[Le Petit Parisien]]'', mieux géré et qui évite de prendre parti dans [[l'affaire Dreyfus]], devient le plus grand journal français. [[Ernest Judet]] (1851-1943) place ''Le Petit Journal'' dans le parti antidreyfusard et le rallie à la cause nationaliste. En 1914, ''Le Petit Journal'' ne tire plus qu'à {{formatnum:850000}} exemplaires, et son tirage baisse jusqu'à {{formatnum:400000}} en 1919. Après la guerre, une bonne partie de ses lecteurs, déconcertés ou choqués par l'engagement du journal dans le parti antidreyfusard sont alors passés à la lecture d'un concurrent, ''Le Petit Parisien'', qui franchit la barre des deux millions d'exemplaires.
▲[[Fichier:Le Petit Journal, supplément illustré, 23 décembre 1893.djvu|vignette|246x246px|Le Petit Journal, supplément illustré, 23 décembre 1893]]
Malgré les commandites successives de [[Louis Loucheur|Loucheur]], puis de [[Raymond Patenôtre|Patenôtre]], le déclin s'accentue dans l'entre-deux-guerres. En 1937, il ne tire plus qu'à {{Unité|150000}} exemplaires, quand il devient le {{date-|14 juillet}} l'organe du [[Parti social français]] (P.S.F.) du [[colonel de La Rocque]]<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6347621/f1.item.zoom ''Le Petit journal'', 14 juillet 1937],[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5450641b/f9.item.r=Bailby Fred Kupferman, Philippe Machefer, ''Presse et politique dans les années trente : le cas du Petit Journal'', dans la ''Revue d'histoire moderne et contemporaine'', janvier 1975].</ref>, mais son audience ne s'en trouve pas améliorée. La devise du PSF, « [[Travail, Famille, Patrie]] », empruntée aux [[Croix-de-Feu]] et reprise par la suite, en 1940, par
Replié à [[Clermont-Ferrand]] en {{date-|juin 1940}}, le ''Petit Journal'' y vécut, médiocrement, jusqu'en {{date-|août 1944}} où il disparaît complètement ; durant cette période, il reçut chaque mois une subvention du [[gouvernement de Vichy]] ; son conseil d'administration était alors présidé par le colonel de La Rocque<ref>Sur le sort de la presse à la [[Libération de la France|Libération]], voir : Yves Guillauma, « [https://www.cairn.info/revue-le-temps-des-medias-2007-1-page-193.htm Les quotidiens de transition à la Libération] », ''Le Temps des médias'', n°8, 2007/1</ref>. Des académiciens y collaborent jusqu'au dernier numéro : [[Louis Madelin]], [[Jérôme Tharaud]] et son frère, [[Gabriel Hanotaux]], [[Henry Bordeaux]], [[Auguste de La Force]]. Ainsi que des écrivains comme [[Henri Pourrat]], [[Roger Vercel]], [[Daniel-Rops]].
Le journal et le vice-président de son conseil d'administration, André Portier<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6349228/f1.image.r=%22Andr%C3%A9%20Portier%22?rk=21459;2 ''Le Petit Journal'', 22 décembre 1937], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k636479n/f1.image.r=%22Andr%C3%A9%20Portier%22?rk=922751;2 Ibid., 10 avril 1938].</ref> (le président, La Rocque, étant décédé en 1946), sont jugés en 1948 par la [[Cour de justice (ordonnance du 26 juin 1944)|Cour de justice]] de la [[Seine (département)|Seine]], pour avoir continué à paraître sous l'Occupation et sous l'accusation d'intelligence avec l'ennemi. Les avocats plaidèrent que La Rocque fournissait des renseignements à l'
== Compétitions sportives ==
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== Carnaval de Paris ==
[[Fichier:Lepetitjournalenbukinistoj.jpg|thumb|gauche|''Le Petit Journal'' chez un bouquiniste parisien.]]▼
Durant des décennies, ''Le Petit Journal'' a accordé une très large place aux festivités du [[Carnaval de Paris]] et a reçu fastueusement les reines de la [[Mi-Carême au Carnaval de Paris|Mi-Carême]]. Un certain nombre de couvertures en couleurs de son supplément hebdomadaire ont pour sujet le Carnaval de Paris.
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Comme aucun atelier parisien n'a de portes assez larges pour laisser sortir les chars une fois remontés, un atelier de fortune est installé sous les arcades du [[métro]] aérien, [[Corvisart (métro de Paris)|station Corvisart]]. Celles-ci sont fermées avec de grandes bâches<ref>Autre article dans le même numéro : ''Le Petit Journal'', 13 mars 1912.</ref>.
▲[[Fichier:Lepetitjournalenbukinistoj.jpg|
== Illustrateurs et graveurs contribuant au ''Petit Journal'' ==
== Article connexe ==▼
Les illustrations apparaissent sous deux formats : en [[vignette]], dans le quotidien, et pleine page sur la une et la quatrième du supplément publié le lundi, à partir de juin 1884, pour concurrencer ''[[L'Illustration]]''. La plupart des images, qui passent en couleurs à partir de novembre 1890, ne sont pas signées, rendant très difficile l'identification des auteurs<ref>Benjamin Prémel, [https://gallica.bnf.fr/blog/19112013/le-supplement-illustre-du-petit-journal?mode=desktop Le supplément illustré du Petit Journal], in: ''Le blog Gallica'', BNF, 29 décembre 2013.</ref>{{,}}<ref>[https://hisculture19.hypotheses.org/2377 « Aux origines de la médiatisation du sport : un inventaire des illustrations du Petit Journal (1890-1920) »], in: ''Histoires et cultures au {{XIXe}} siècle'', 20 novembre 2022, base Hypothèses.</ref>{{,}}<ref>{{pdf}} Justine Trocherie, [https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/notices/68548-nos-gravures-usages-des-images-dans-les-supplements-illustres-du-petit-journal-et-du-petit-parisien-18971904-annexes-2 « Seconde partie des annexes du Mémoire de Master portant sur les usages des images dans les Suppléments illustrés du Petit Journal et du Petit Parisien »], Lyon, ENSSIB, décembre 2018.</ref>.
* [[Rue Cadet]]▼
{{Colonnes|nombre=2|1=
* [[Jean d'Aurian]]
* [[José Belon]]
* [[Paul Carrey]]
* [[Damblans]]
* [[Charles-Paul Dufresne|Paul Dufresne]]
* [[Charles Fichot]]
* [[Paul Mahler]]
* [[Fortuné Méaulle]]
* [[Henri Meyer (illustrateur)|Henri Meyer]]
* [[Frédéric Régamey]]
* [[Paul Thiriat]]
* [[Osvaldo Tofani]]
* [[Édouard Yrondy]]
}}
== Direction ==
* [[Moïse Polydore Millaud]] (1862-1871)
* Alphonse Millaud (1871-1873)
* [[Émile de Girardin]] (1873-1882)
* [[Hippolyte Auguste Marinoni|Hippolyte Marinoni]] (1882-1904)
* [[Ernest Judet]] (1905-1937)
* [[François de La Rocque]] (1937-1943)
* André Portier (1943-1944)
== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
{{Autres projets|commons=Category:Le_Petit_Journal}}
▲=== Article connexe ===
▲* [[Rue Cadet]]
=== Bibliographie ===
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* {{Article |prénom1= Fred |nom1= Kupferman|lien auteur1= Fred Kupferman|prénom2= Philippe |nom2=Machefer |lien auteur2= Philippe Machefer|titre=Presse et politique dans les années Trente|sous-titre=Le cas du ''Petit Journal''|périodique= [[Revue d'histoire moderne et contemporaine]]|lieu=Paris|éditeur= Armand Colin|tome={{XXII}} |mois= janvier-mars|année= 1975|pages= 7-51|lire en ligne= https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1975_num_22_1_2315}}.
* François Marotin, « ''Le Petit Journal'' et la femme en 1865 », in ''La Femme au {{s-|XIX|e}} : Littérature et idéologie'', Lyon, [[Presses universitaires de Lyon]], 1978, {{p.|97-112}}.
* {{en}} W. Schneider, ''An Empire for the Masses : The French Popular Image of Africa, 1870-1900'', Westport, Greenwood Press, 1982.
* [[Bruno Fuligni]], ''Les Frasques de la Belle-Époque : Les plus belles unes du "Petit journal"'', Paris, Albin Michel, 2012.
=== Liens externes ===
* [http://cent.ans.free.fr/menu.htm Le Petit Journal - Supplément illustré]
* {{lien brisé|url=http://supplement-illustre-du-petit-journal.com/|titre=Supplément illustré du Petit Journal}}
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* ''Le Petit Journal illustré'', 1920-1937 {{lire en ligne|lien=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328366671/date}}
{{Portail|presse écrite|France}}
{{DEFAULTSORT:Petit journal}}
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