« Collections nationales de Dresde » : différence entre les versions

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== Histoire ==
=== Naissance de la Collection ===
En 1560, le duc [[Auguste Ier de Saxe|Auguste {{Ier}} de Saxe]] fonde la première collection artistique qui est installée dans les combles du [[château de la Résidence de Dresde|château de la Résidence]], tandis que des pièces d’orfèvrerie sont conservées au rez-de-chaussée dans une enfilade de salles baptisée La Voûte verte en raison de la couleur dominante. Ce développement à l'époque de la [[Renaissance]] s’explique par l’immense richesse de la Saxe, due à l’exploitation de mines d'argent depuis la fin du {{s-|XII|e}} auxquelles s’ajoutèrent ensuite d’autres gisements, notamment de pierres précieuses et de marbre. {{nobr|Auguste {{Ier}}}} encouragea particulièrement la collection de médailles, aujourd’hui dans le ''{{lang|de|Münzkabinett}}''. [[Christian Ier de Saxe|{{nobr|Christian {{Ier}}}}]], successeur d’Auguste, jeta les bases d’une collection d’art graphique avec l’acquisition en 1588 de 182 estampes et gravures d’[[Albrecht Dürer]].
 
=== Auguste le Fort : 1694 - 1733 ===
Avec l’accession au trône d’Auguste {{II}}, également roi de Pologne, Dresde entre dans sa plus fastueuse époque. Selon [[Voltaire]], la cour de Saxe d’Auguste le Fort était « la plus brillante d’Europe après celle de {{nobr|Louis {{XIV}}}} »<ref>
{{ouvrageOuvrage|langue=fr|prénom1=|nom1=Voltaire|lien auteur1=Voltaire|titre=Histoire de Charles XII, roi de suede|sous-titre=|numéro d'édition=|éditeur=Didot|lien éditeur=|lieu=|jour=|mois=|année=1802|volume=|tome=|pages totales=342|passage=38|isbn=|lire en ligne=httphttps://books.google.fr/books?id=KNZAAAAAcAAJ&dq=voltaire%20l'Histoire%20de%20Charles%20XII&pg=PA38#v=onepage&q&fdq=falsevoltaire+l%27Histoire+de+Charles+XII|consulté le={{nobr|5 novembre 2010}}}}.</ref>. Auguste le Fort était un collectionneur exceptionnel : peintures, armes, pièces d’argenterie et d’orfèvrerie ornaient son château de Dresde. Les pièces qui étaient jusque-là toutes entreposées dans la ''{{lang|de|Rüstkammer}}'', devenaient trop nombreuses, et Auguste le Fort procéda à une systématisation, en constituant des collections distinctement organisées, au cours des trois décennies de son règne.
 
[[Auguste II de Pologne|Auguste {{II}}]] avait une passion particulière pour la porcelaine, «  une maladie de porcelaine  », et c’est même sous son impulsion que le procédé a été mis au point. Mais Auguste le Fort ne se limitait pas à la porcelaine : il n’hésita pas à s’endetter pour enrichir son trésor de pierres précieuses et d’objets d’art, trésor qu’il projetait d’exposer à la [[Grünes Gewölbe|Voûte verte]], selon une disposition mûrement réfléchie. Les artistes de son temps rivalisèrent de luxe et de fantaisie pour réaliser des pièces éblouissantes qui sont encore conservées pour la plupart. Parallèlement, Auguste le Fort fonda un musée de Sculptures (la ''{{lang|de|Skulpturensammlung}}'') par l’acquisition de deux collections romaines.
 
Il fit construire le [[palais Zwinger]] sur les plans de [[Matthäus Daniel Pöppelmann]], venu de Westphalie et à la tête de la direction des Bâtiments. Pöppelmann transforme avec les Français Le Plat et Longuelune la Voûte verte en un musée de trésors dont la somptuosité répond à l’éclat des joyaux. Il conçoit aussi le [[château de Pillnitz]] pour répondre au désir du roi de posséder une « maison orientale » et fait transformer par Longuelune dans le goût asiatique une résidence sur la rive de l’Elbe opposée au Zwinger qui prend alors le nom de « palais Japonais ».
 
=== Auguste {{III}}: 1733 - 1763 ===
[[Auguste III de Pologne|Auguste {{III}}]], le fils d’Auguste le Fort, poursuit l’œuvre de son père. Il parcourt l’Europe et séjourne longtemps à Venise. Profondément marqué par ce séjour en Italie durant sa jeunesse et passionné de peinture, il décide d’acheter non seulement la [[La Madone Sixtine|Madone Sixtine]] de [[Raphaël (peintre)|Raphaël]] en 1754, mais aussi les cent plus beaux tableaux de la collection du [[François III de Modène|duc de Modène]] en 1745. C’est le comte de Brühl, son premier ministre, qui s’occupe de la gestion du pays et des acquisitions d’art. En récompense, le roi offre à son premier ministre une terrasse surplombant la rive de l’Elbe, la Terrasse Brühl.
 
=== Le {{s-|XIX|e}} ===
Malgré la perte de la moitié de son territoire au profit de la Prusse, la Saxe continue d’être au {{s-|XIX|e}} un important foyer culturel. Dresde devient le centre de la peinture romantique autour de [[Caspar David Friedrich]] (1774-1840). Pendant les deux dernières décennies du siècle, de nouveaux bâtiments sont construits ou rénovés sur la Terrasse Brühl, notamment l’Albertinum, d’inspiration Néo-Renaissance et abritant alors les Collections de sculptures.
 
=== Le {{s-|XX|e}} ===
Les Collections royales, devenues entre -temps collections d'État avec l'abolition de la monarchie en Saxe en 1918, sont le symbole de la période sombre qu’est le deuxième tiers du {{s-|XX|e}}. Ses collections sont d’abord victimes de saisies par les nazis pour le musée personnel d'Hitler et de destruction d'œuvres de la galerie des Maîtres Nouveaux au motif qu’elles sont l’expression d’un « [[art dégénéré]] ». Ensuite, lors de [[Bombardement de Dresde|la nuit du 13 au {{nobr|14 février}} 1945]], celle que l'on comparait à Florence pour la richesse de son patrimoine ne devient plus qu’un champ de ruines sous les bombes des Anglais et des Américains. Heureusement, les Collections avaient été mises à l’abri auparavant, mais les bâtiments comme le Zwinger et surtout le château de la Résidence ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils étaient. À la fin de la guerre, c’est l’[[Armée rouge]] qui ampute les Collections de leurs plus beaux joyaux, confisqués et emmenés en Russie. Pendant dix ans, on croit ces Collections perdues pour toujours mais en 1952, l’[[URSS]] rend ces trésors. Ils sont alors partiellement exposés à l’Albertinum et au Zwinger, restaurés par les autorités de la RDA.
Grâce à une prise de conscience des autorités, d’importants travaux de reconstruction se poursuivent depuis la Réunification, à l’image de la reconstruction de la ''{{lang|de|Frauenkirche}}''.
 
=== Le {{s-|XXI|e}} ===
[[Fichier:Dresden Lichthof Residenzschloss mit Glasdach.jpg|vignette|Couverture transparente du Residenzschloss]]
Les Collections sont présentées dans un écrin tout neuf. Les Collections ont profité de la prise de conscience des autorités pour obtenir la reconstruction de leurs bâtiments d’origine. Ainsi, on achève la restauration du château[[Château de la Résidence de Dresde|Château de la Résidence]] qui accueille désormais la [[Grünes Gewölbe|Voûte verte]] dans son ensemble, mais aussi d’autres collections comme le Cabinet Turc inauguré en 2010. Il a vu sa cour intérieure couronnée d'une grande verrière enconçue airpar comprimé,l'architecte dontPeter lesKupka, élémentsfaite peuventde s'ouvrir,coussins cetransparents quien estfeuilles und'[[Éthylène véritabletétrafluoroéthylène|ETFE]] exploitgarnis techniqued'air comprimé<ref>https://www.sattler-global.com/textile-architecture/air-structure-1286.jsp</ref>. Mais les restaurations concernent tous les musées. Par exemple, le célèbre architecte Peter Marino a repensé totalement le design intérieur de la Collection de Porcelaines, dont les nouvelles salles ont été inaugurées en Avrilavril 2010. Le redéploiement incroyable des Collections Nationales de Dresde est un élément essentiel de la renaissance actuelle de la « Florence de l’Elbe ».
 
Si les « inondations du siècle » en 2002, ont eu l’apparence d’une catastrophe pour l’Albertinum, elles ont finalement été une chance pour le bâtiment et ses collections de se réinventer, du point de vue de l’architecture comme de celui du parcours dans le musée. En juin 2010, à l’occasion des 450 ans des Collections nationales de Dresde, on a fêté la réouverture de l’Albertinum.
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== Les musées et bâtiments ==
[[Fichier:Oliver Mark - Martin Roth, Dresden 2008.jpg|vignette|L'ancien directeur général [[Martin Roth]] photographié par [[Oliver Mark]] devant la statue de Wilhelm Lehmbruck, ''Die Kniende'', créée en 1911 (2008)]]
Les musées sont situés dans différents bâtiments.
 
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Le [[Zwinger]] abrite la [[Gemäldegalerie Alte Meister]] (Galerie de Peinture des Maitres Anciens), la [[Porzellansammlung]] (collection de porcelaine), la [[Rüstkammer]] (Salle d'Armes) et le [[Mathematisch-Physikalischer Salon]] (Salon de mathématiques et de physique).
 
Le [[château de la Résidence de Dresde|château de la Résidence]] (''{{lang|de|Residenzschloss}}'') abrite la ''{{lang|de|[[Grünes Gewölbe]]}}'' (Voûte Verte), divisée en deux parties (''{{lang|de|Historisches Grünes Gewölbe}}'' et ''{{lang|de|Neues Grünes Gewölbe}}''), le ''{{lang|de|[[Kupferstisch-Kabinett]]}}'' (Collection d’Estampes, de Dessins et de Photographies), le ''{{lang|de|[[Münzkabinett]]}}'' (Cabinet des Monnaies et Médailles), la ''{{lang|de|[[Türkische Cammer]]}}'' (Cabinet Turc) ainsi qu’une bibliothèque d’art (''{{lang|de|[[Kunstbibliothek]]}}'').
 
L’[[Albertinum]], rouvert en juin 2010, abrite la galerie des Nouveaux Maîtres (''{{lang|de|[[Galerie Neue Meister]]}}'') et la ''{{lang|de|[[Skulpturensammlung]]}}'' (collection de Sculptures), ainsi que les ''{{lang|de|[[Gerhard Richter Archiv]]}}'' (archives sur [[Gerhard Richter]]).
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Enfin, les Collections nationales de Dresde possèdent un [[Kunstfonds]] (Fonds pour l’Art), les Archives Josef Hegenbarth (''{{lang|de|Josef-Hegenbarth-Archiv}}'') et le hall d’exposition [[Lipsiusbau]].
 
Les Collections nationales de Dresde sont étroitement liées aux [[Collections nationales d'ethnographie de Saxe]] (''{{lang|de|Staatliche Ethnographische Sammlungen Sachsen}}''). Parmi les trois musées de ces collections, il y en a un situé à Dresde, au [[palais Japonais]] (''{{lang|de|Japanisches Palais}}'') : le [[musée d'ethnographieethnologie de Dresde]] (''{{lang|de|Museum für Völkerkunde Dresden}}''). Les deux autres se trouvent à Leipzig et à Herrnhut. Ils s'appellent GRASSI Museum für Völkerkunde zu Leipzig et Völkerkundemuseum Herrnhut.
 
== Liens avec la France ==
Les Collections nationales de Dresde ont fait l’objet de plusieurs expositions en France :
*''Dresde ou le rêve des Princes, la Galerie de peinture au {{s-|XVIII|e}}'' organisée en 2001 au [[musée des Beaux-Arts de Dijon]]. Cette exposition «  cherchait, en étant particulièrement attentive aux acquisitions effectuées en France, à faire revivre la collection de peinture de la ''{{lang|de|Gemäldegalerie Alte Meister}}'' telle qu’on pouvait la voir au {{s-|XVII|e}} » selon la directrice des Collections nationales de Dresde de l’époque, Sybille Ebert-Schifferer.
Le musée des Beaux-Arts de Dijon avait mis en avant lela même année son intérêt pour la Saxe en organisant l’exposition : « un cabinet de porcelaine », où étaient présentées des Porcelaines de Saxe issues de Collections parisiennes, ce qui faisait volontairement écho à la ''{{lang|de|Porzelansammlung}}'' du palais Zwinger.
*''Splendeurs de la Cour de Saxe, Dresde à Versailles'', organisée en 2006 au [[château de Versailles]], accueillit plus de {{nombre|300000|visiteurs}}. L’exposition réunissait les fleurons des Collections nationales de Dresde, provenant notamment de la Voûte verte, pour «  évoquer ces fastes ainsi que les échanges qui se développèrent entre la cour de Saxe et la cour de France, dans le cadre même où ils s’étaient noués.  »
Versailles avait déjà mis en avant sa relation privilégiée avec Dresde lors de l’exposition au château en 1997 : ''Louis de Silvestre, un peintre francaisfrançais à la Cour de Dresde''.
 
== Source ==
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* ''State of the Art since 1560, highlights of the anniversary in 2010'', Staatliche Kunstsammlungen Dresden
 
== RéférencesNotes et références ==
{{Références}}
 
== LienLiens externeexternes ==
* [http://www.skd.museum/ Site officiel]
 
{{commons-inline|Staatliche Kunstsammlungen Dresden|Collections nationales de Dresde}}
{{liens}}
 
{{Portail|musées|Saxe}}
 
[[Catégorie:Musée deà Dresde]]