« Concile plébéien » : différence entre les versions

{{Source obsolète|paramètre1Abbot 1901, selon une grille d'analyse inadéquate|date=juin 2012}}

Le '''concile de la plèbe''' ou '''concile plébéien''' (''Concilium Plebis'') est dans la [[Rome antique]] une des [[assemblées romaines|assemblées législatives populaires]].

Le concile plébéien est originellement organisé sur la base des [[curie (Rome antique)|curies]]. Ce sont, en effet, des « comices curiates plébéiennesplébéiens ». Autour de [[-471|471 av. J.-C.]], elles sont réorganisées sur la base des [[tribu (Rome antique)|tribus]]<ref name="Abbott, 196">Abbott, 196</ref>. Ainsi, elles sont devenues les « comices tributes plébéiennesplébéiens ». Son organisation est en tous points similaire à celle des [[comices tributes]], seul le fait qu'il n'y ait que des [[plèbe|plébéiens]] qui y participent et que son président est un [[tribun de la plèbe]] le différencie des « [[comices tributes]] [[patricien|patricio]]-[[plèbe|plébéienneplébéiens]] ».

Pendant toute la [[République romaine]], les [[citoyenneté romaine|citoyens]] sont répartis en [[centurie]]s à des fins militaires, et en [[tribu (Rome)|tribus]] à des fins civiles. Chacun des deux groupes (centuries et tribus) se rassemble pour des buts législatifs, électoraux et judiciaires. Alors que les centuries se réunissent en une seule assemblée (les [[comices centuriates]]), les tribus s'assemblent en deux assemblées différentes. Ces deux assemblées sont les [[comices tributes]] (« assemblée tributes ») et le concile plébéien (''Concilium Plebis'' ou « comices tributes plébéiennesplébéiens »). En effet, les comices tributes sont une « assemblée [[patricien|patricio]]-[[plèbe|plébéienne]] des tribus »<ref name="Abbott, 259">Abbott, 259</ref>, alors que le concile de la plèbe est une « assemblée [[plèbe|plébéienne]] des tribus »

La seule différence entre les deux assemblées réside dans le fait que les [[patricien]]s ne peuvent voter dans le concile plébéien. Comme les patriciens en sont exclus, le concile plébéien ne représente pas tout le peuple, de sorte que le concile ne peut pas élire de magistrats. En tant que tel, les [[magistrats romains]] n'ont aucun rapport juridique avec le concile de la plèbe. Mais le concile plébéien élit ses propres représentants ([[tribun de la plèbe|tribuns de la plèbe]] et [[édile (Rome antique)|édiles plébéiens]])<ref name="Abbott, 196" />, qui président par ailleurs le concile.

Ordinairement, c'est le concile plébéien qui promulgueadopte les nouvelles lois. OutreA part le fait que le concile plébéien exclut les [[patricien]]s et est présidé par un de ses représentants élus, il est en tout point identique aux [[comices tributes]].

Les deux assemblées tribalestributes, les [[comices tributes]] et le concile plébéien, sont composées de 35 groupes appelés [[tribu (Rome antique)|tribus]]. Celles-ci ne sont pas basées sur des considérations ethniques ou par liens de parenté mais sur les divisions géographiques<ref name="Lintott, 51">Lintott, 51</ref>. C’est ce qui distingue les [[tribu (Rome)|tribus]] des [[Curie (Rome antique)|curies]]. Contrairement aux [[centurie]]s, l’appartenance à une tribu ne dépend pas de la richesse. Quand les tribus sont créées, les divisions sont géographiques. C'est semblable aux districts qui nomment la [[chambre des représentants des États-Unis]]. Cependant, comme on rejoint la tribu à laquelle son père appartient (ou son père adopté), les distinctions géographiques sont finalement perdues<ref name="Lintott, 51" />.

Les « comices curiates plébéiennesplébéiens » sont l'origine du concile plébéien<ref name="Abbott, 261">Abbott, 261</ref>. La seule différence entre « comices curiates plébéiennes » et les « comices tributes plébéiennes » est que les premières sont composées de [[citoyenneté romaine|citoyens]] organisés en [[curie (Rome antique)|curies]] et que les dernières le sont en [[tribu (Rome antique)|tribus]].

Avant la [[première sécession de la plèbe]] ([[-494|494 av. J.-C.]]), les [[plèbe|plébéiens]] se réunissent probablement en une assemblée basée sur les curies. Néanmoins, cette assemblée n’a pas de rôle politique jusqu’à la création des magistratures du [[tribun de la plèbe|tribunat]] et de l’[[édile (Rome antique)|édilité plébéienne]], à la suite de la [[première sécession de la plèbe|sécession plébéienne]]. L'aristocratie patricienne reconnaît officiellement le pouvoir politique du tribunat. Quand ils légitiment le pouvoir de l'assemblée (toujours les « comices curiates plébéiennesplébéiens »), un [[tribun de la plèbe]] commence à présider le concile plébéien peu après.

Autour de [[-471|471 av. J.-C.]]<ref name="Abbott, 196"/>, le concile plébéien est réorganisé. Il commence à utiliser les [[tribu (Rome)|tribus]], plutôt que les [[curie (Rome antique)|curies]], comme base de son organisation. Quand il est organisé par curies (et donc par ''[[gens (Rome antique)|gentes]]''), les [[plèbe|plébéiens]] sont dépendants de leurs [[client (Rome antique)|patrons]] [[patricien]]s. Quand le concile plébéien est passé à une organisation basée sur les tribus (c'est-à-dire dépendant de considération géographique), les plébéiens gagnent leur indépendance vis-à-vis des patriciens<ref name="Abbott, 260">Abbott, 260</ref>. À ce titre, les « comices curiates plébéiennesplébéiens » sont devenuesdevenus les « comices tributes plébéiennesplébéiens » (ce que nous connaissons plus communément sous le nom de « concile plébéien »)<ref name="Abbott, 261" />.