« Sitar » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Aucun résumé des modifications
Vlaam (discuter | contributions)
m v2.05 - Homonymies : Correction de 2 liens - Donovan, Norwegian Wood
 
(58 versions intermédiaires par 28 utilisateurs non affichées)
Ligne 23 :
 
== Histoire ==
La légende attribue sa création à [[Amir Kushro|Amir Kushrau]] au {{s-|XIV|eXIII}}. Cette simple version à trois cordes, dérivée du [[tambur]] perse, a été modifiée au fil des siècles. Au {{s-|XVIII|e}}, une quatrième corde est ajoutée, puis au {{s-|XIX|e}}, les ''tarafs'', [[Corde sympathique|cordes sympathiques]], et la forme imposante, pour jouer dans les ''durbar'', les cours royales.
 
Il est le principal instrument du [[Khyal]], [[musique hindoustanie]] classique de l'Inde du Nord.
 
À la fin des années 1960, l'instrument connaît une vogue éphémère dans la [[Pop (musique)|musique pop]]<ref>''[[Help! (album)|Help!]]'' ([[The Beatles]]), ''[[Sunshine Superman]]'' ([[Donovan (musicien)|Donovan]]), ''[[Paper Sun]]'' ([[Traffic (groupe)|Traffic]]), etc.</ref>.
 
== Lutherie ==
Composé d'une [[caisse de résonance]] hémisphérique en gourde (''tumba'') et d'un large manche creux (taillé dans du [[Cèdre rouge d'Australie|tun]] ou du [[teck]]), muni de [[Frette (musique)|frettes]] argentées courbes et amovibles, sur l'arrière duquel est fixé un petit résonateur en bois, le sitar est un luth complexe. De multiples influences lui ont ajouté les cordes de bourdons rythmiques ''cikârî'', comme sur le ''[[Rudra vînâ|bîn]]'', puis des cordes sympathiques. Il dispose de deux [[Chevalet (musique)|chevalets]] plats, permettant le ''buzz'' caractéristique (''jawari'') des instruments indiens. Le principal, sur pied, est situé au-dessus de l'autre et porte les cordes de jeu et de bourdon, tandis que le plus petit porte les cordes sympathiques. Enfin, c'est un instrument très décoré, par des appliques d'os ou d'ivoire sur le manche, et des bas-reliefs sur les résonateurs. DesDe petites perles permettent aussi un [[Accord (musique)|accord]] fin.
 
Les cordes non -sympathiques se répartissent en 2 à 4 cordes de jeu et 2 à 4 cordes de bourdon, soit de 6 à 8 cordes en tout. La présence ou non de cordes de jeu graves distingue deux principaux types de sitarsitars.
 
{{en}} [[:en:Chhote Rahimat Khan|Ratna Rahimat Khan]] {{en}} a fait évoluer la forme générale de l'instrument, adaptant des résonateurs en [[Lagenaria siceraria|calebasse]] plus gros que d'accoutumée et des cordes plus graves qui lui permettaient des ''âlâps'' plus proches de ceux joués sur le'' bîn'', instrument plus grave.
 
Ce type de sitarsitars, adopté notamment par [[Ravi Shankar (musicien)|Ravi Shankar]], comporte :
* 13 [[corde sympathique|cordes sympathiques]] accordées selon les notes du [[râga]]. ;
* 4 cordes de jeu, dont 3 cordes de jeu (MA SA PA) accordées pour permettre le jeu sur troisquatre octaves, et une quatrième qui permet des effets sur une quatrième octave basse[[Octave (''kharaj''musique).|octaves]] ;
* 2 ou 3 cordes de [[bourdon (musique)|bourdon]] rythmique (cikârî).
 
[[:en:Ustad Imdad Khan|Ustad ImdadVilayat Khan]] a développé un sitar sensiblement plus petit, conçuet donc plus maniable. Il fit renforcer la [[Table d'harmonie|table d’harmonie]] pour permettre une attaque de la virtuositémain droite plus importante, supprima une corde de jeu en bronze et la remplaça par une corde en acier pour enrichir le bourdon. Il n'atteint ainsi plus l'octave basse (kharaj) et il ne dispose que de 11 à 12 cordes sympathiques. Il comporte 2 cordes de jeu (MA SA) et quatre ''cikârî''. C'est l'instrument joué par [[Vilayat Khan]].
 
== Jeu ==
[[ImageFichier:0407 207.jpg|thumb|Démonstration de sitar à [[Islamabad]], [[Pakistan]]]]
On en joue assis en tailleur par terre : l'instrument, calé sous le coude droit, repose par terre (parfois sur le pied). Comme la [[guitare]] [[flamenco]], il se tient à l'oblique (et non droit ou couché comme la [[tampura]]). Le sitariste use d'un onglet de métal (''mezrab'') sur l'index droit pour pincer les cordes. Il le fait en posant d'abord son pouce sur le bas du manche, juste en haut de la calebasse principale. Puis, dans un mouvement de va-et-vient (à la manière de son ancêtre le [[setar]]), il joue alternativement les cordes principales et rythmiques.
 
Il existe bien des techniques d'ornement (spécifiques, comme les ''krintans'') spécifiques. Le petit doigt de la main gauche caresse aussi parfois les cordes sympathiques. La technique évolue encore aujourd'hui.
 
== Utilisation dans la musique pop ==
Durant les [[années 1960]], l'intérêt des Occidentauxoccidentaux pour la spiritualité de l'Inde s'étend au domaine musical. Le mouvement [[psychédélisme|psychédélique]], en particulier, intègre progressivement des sonorités asiatiques et le sitar fait son apparition dans la [[pop (musique)| musique pop]], notamment celle des [[The Beatles|Beatles]]. Le guitariste [[George Harrison]], qui, en 1966 devient élève puis ami de [[Ravi Shankar (musicien)|Ravi Shankar]], l'utilise sur plusieurs titres des Beatles : ''[[Norwegian Wood (This Bird Has Flown)|Norwegian Wood]]'' (1965), ''[[Love You To]]'' (1966), ''[[Within You Without You]]'' (1967), ''[[The Inner Light]]'' (1968).
 
[[Brian Jones (musicien)|Brian Jones]] enutilise joue pour saun partsitar sur la chanson des [[Rolling Stones]], ''[[Paint It Black]]'' sur l'édition américaine de l'album ''Aftermath'' (1966),. Le guitariste tandischanteur queaméricain [[Shawn Phillips]] en joue du sitar sur l'album de [[Donovan (musicien)|Donovan]] ''[[Sunshine Superman (album)|Sunshine Superman]]'' (1966), et l'année suivante sur la chanson ''Sunny South Kensington'' de l'album ''[[Mellow Yellow (album)|Mellow Yellow]]'' (1967).
Le guitariste [[George Harrison]], qui devient l'élève et l'ami de [[Ravi Shankar (musicien)|Ravi Shankar]], l'utilise sur plusieurs titres des Beatles : ''[[Norwegian Wood]]'' (1965), ''[[Love You To]]'' (1966) , ''[[Within You Without You]]'' (1967), ''[[The Inner Light]]'' (1968).
 
Les succès internationaux de ''Norwegian Wood'' et ''Paint It Black'' familiarisent le public occidental avec la sonorité typique du sitar. Dans la foulée, la [[musique indienne]] connaît un certain engouement, en particulier aux [[États-Unis]], où Ravi Shankar apparaît dans plusieurs festivals rock, entre autres au [[The Concert for Bangladesh|Concert pour le Bengla Desh]].
[[Brian Jones (musicien)|Brian Jones]] en joue pour sa part sur la chanson des [[Rolling Stones]], ''[[Paint It Black]]'' (1966), tandis que [[Shawn Phillips]] en joue sur l'album de [[Donovan]] ''[[Sunshine Superman (album)|Sunshine Superman]]'' (1966) et sur la chanson ''Sunny South Kensington'' de l'album ''[[Mellow Yellow (album)|Mellow Yellow]]'' (1967).
 
Le groupe britannique [[Yes]] ont eu recours aux talents de Deepak Khazanchi pour le sitar et le tanpura sur la chanson ''It Can Happen'' de l'album [[90125]] en 1983. Précédemment, ils avaient un guitariste, [[Steve Howe]], qui lui jouait du [[sitar électrique]] [[Danelectro]] Sitar Guitar, sur des chansons telles que ''[[Close to the Edge]]'' et ''To Be Over'' pour ne nommer que celles-là.
Les succès internationaux de ''Norwegian Wood'' et ''Paint It Black'' familiarisent le public occidental avec la sonorité typique du sitar. Dans la foulée, la [[musique indienne]] connaît un certain engouement, en particulier aux [[États-Unis]], où Ravi Shankar apparaît dans plusieurs festivals rock, entre autres [[The Concert for Bangladesh]].
 
== Sitaristes ==
{{colonnes|taille=|nombre=2|1=
=== Sitaristes indiens ===
* [[Ravi Shankar (musicien)|Ravi Shankar]], sa fille [[Anoushka Shankar]] et son neveu [[Ananda Shankar]]
* [[Anoushka Shankar]]
* [[Vilayat Khan]]
* [[Imrat Khan]]
Ligne 71 ⟶ 72 :
* {{lien|Budhaditya Mukherjee}}
* [[Pandit Kushal Das]]
* Pandit Narendra Mishra
* [[Anupama Bhagwat]]
=== Sitaristes non indiens ===
*[[Patrick Moutal]]
*[[Brigitte Menon]]
 
*Nicolas Delaigue
=== Musiciens ayant utilisé épisodiquement le sitar ===
*[[George Harrison]]
*[[Brian Jones (musicien)|Brian Jones]]
*[[Shawn Phillips]]
<br><br><br><br>
}}
 
*== Notes et références ==
{{Références}}