Tous ces noms dérivent du vieux mot perre, pierre; en provenç. peira; du lat. petra, par la chute du t, expliquée précédemment au nom Boille.

"Rollans ferit en une perre byse." Chans. de Rol., p. 194.

"De granz perres lance al mastin." Bén, Chron. de Norm., v. 28511.

D’où le diminutif perrette, petite pierre: "E trarum enz un ewe, si que neis une perrette (calculus, dit le texte latin) n’en seit truvée." Les Rois, 1. Il, ch. xvii, p. 182.

D’où encore un autre ancien mot perrin, de pierre (Chron. des ducs de Norm., II, 352 et Berte aus gratis piés, p. 78), et le mot moderne perron. L’on appelle perré, en pat. norm., un lieu couvert de pierres, les terrains caillouteux, impropres à la culture, faute d’une quantité suffisante d’humus. Dans plusieurs régions de la Norm., les pièces de terre en labour, à la surface desquelles les pierres abondent, portent souvent le nom de Pièce du Perré ou s’appellent simplement le Perré. On trouve en vieux franç., une dénomination analogue, donnée à certaines parties du rivage, celles où les cailloux roulés et les coquillages se rencontrent en plus grande quan­tité, et que l’on appelle le perroy de la mer: "Le suppliant, garni d’une arbalestre de bois... s’en alaavec les autres sur la grave et perroy de la mer." Let. de Rém., de 1455.

En bas-lat. perreia: "Perreia vero dictum sabulum maris videtur, quod multi in eo sint calculi." Duc., Perreia.

V. aux noms Laperrière et Perrier. Les noms Perrin, Perrine, Perret, Perrette, malgré leur analogie avec ceux qui viennent de nous occuper, ont une origine différente; ils nous paraissent des diminutifs du nom Pierre.